Parce qu'elle est bien là, toute la question.
L'affaire tient la route et occupe les mémoires de nos anciens parce qu'elle a précédé de peu d'autres affaires : Stavisky, Prince, etc..
Le temps que Bonny grandisse un peu dans sa fonction
Oui, et si c'était un simple fait divers ?
- Une escroquerie préparée de longue date par un banquier véreux en quête de fonds ?
- La vengeance d'un mari jaloux attisée par les ragots morlaisiens ?
- Les conséquences des affaires pas très nettes dans lesquelles trempait toujours Guillaume et des gens pas très honnêtes qu'il fréquentait ?
Car il était boarder line le Guillaume.
Tout le portrait inverse du pauvre mouton qu'on mène à l'abattoir : rusé, roublard, futé, magouilleur, préférant gagner de l'argent vite par des routes secondaires plutôt que de s'atteler à un vrai boulot sur une route principale.
Et oui, si c'était un simple fait divers ?
Monté de toutes pièces et en épingle par la famille de l'accusé en vagues successives jusqu'à en arriver, avec la dernière vague de mensonges à surfer sur le complot d'Etat.
Un petit maître de scierie trempouille dans des affaires louches..
Un conseiller général veut continuer son ascension sociale...
Et bim bam boum, leur voyage à Paris dans une torpedo à bout de souffle dégénère tellement que l'un revient et l'autre pas.
Je ne crois pas au complot d'Etat. Les thèses complotistes en tous genres me refilent de l'acné, ce qui n'est plus de mon âge.
C'est pour cette raison que j'ai tant aimé (en plus de son humour) le dernier papier de Skeptikos (les autres aussi, hein ?)
Vous devriez le lire ou le relire, même s'il n'apporte pas la solution, il a au moins le mérite d'être humain et non désincarné.
Comme tout ce qu'on a lu jusqu'à présent.
N.B. Je rappelle ici à tout esprit critiqueur que le meilleur livre, côté style, sur l'affaire Seznec, et, qui, lui, mériterait plus d'un "dîner littéraire" - voire même un cours spécial dans certaines écoles de journalisme - reste celui de Me Denis Langlois. L'exercice de style auquel il s'est livré avec l'emploi du "Tu" du début jusqu'à la fin nécessite un recul et une finesse qui ne sont pas donnés à tout le monde et c'est un grand moment d'humanité quand même...
Parce que "la froideur des faits rien que les faits", ça a fini par m'enrhumer le cerveau.