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Sur ce point, je suis en désaccord avec vous. Le dossier est consisté d'un ensemble d'éléments. Les jurés se sont fait un avis a partir de ces éléments et mon avis - et ce n'est que mon avis- est que ce point a participé a cet ensemble d'éléments qui leur a fait prendre leur décision, en particulier sur le fait que Luc Tangorre pouvait avoir une double personnalité.
Que savent les jurés pour trancher, ce que leur dit l'arrêt de renvoi, la presse, le réquistoire, et les avocats des deux bords.
Ceux qui connaissent bien le dossier maintenant n'ont plus qu'à lire l'arrêt de renvoi pour évaluer sa fiabilité vis à vis du dossier.
La presse ? "Le violeur des quartier Sud, c'est lui"..... "L'étudiant en EPS avait violé".. etc...
Le réquistoire ? En tout point similaire à votre propre façon de présenter les choses Mataro, avec une présomption de culpabilité à ce point démesurée et ancrée qu'elle débouche sur la présentation des éléments du dossier tels que l'accusateur publique les a rêvé pour sa paroisse et non tels qu'ils auraient dû se décrypter objectivement. Pire, en ayant ce culot phénoménal d'accuser la défense de tirer la couverture en transformant les éléments du dossier ! Procédé bien connu qui consiste à accuser ses adversaires de ses propres déloyotés.
Les avocats des parties civiles, dont le talent redoutable, parce que police, presse, puis justice les ont convaincu qu'il ne pouvait y avoir d'erreur, accentuent la désinformation (Pour seul exemple le constat d'accident qui prouve que Luc Tangorre revenait bien du Vaucluse le 19 février 1981 est décrété "Faux en écriture" par Maître collard, et retenu comme tel, simplement parce qu'il le dit !). Prenez connaissance de l'interview de Gilbert Collard et vous ressentirez forcément qu'il n'était pas aussi convaincu de la culpabilité de Luc Tangorre qu'il l'affichait sans faille devant la cour d'assises. Lisez entre les mots de ses différentes interviews. Je pense qu'il avait compris le dossier sans pouvoir l'exprimer ouvertement et procédait par allusions pour suggérer l'innocence sans avoir l'air d'y toucher. Un type bien ce Gilbert Collard.
Et des avocats de la défense qui tentent désespérément de présenter les choses telles qu'elles sont dans les faits mais qui passent pour des bonimenteurs, des mercenaires à la solde d'une ordure (lisez "Un juré en marge" de Michel Autin, architecte, juré au procès de Jacques Mesrine, et vous comprendrez les réalités de la cour d'assises, son décorum, ses coulisses, son "fonctionnement intime" pas toujours très reluisant ("Chronique d'une condamnation annoncée" se passe de commentaires pour ce qui est de conforter et compléter ce témoignage d'une grande lucidité).
D'après vous qui croient les jurés ? Quelle influence peut en outre exercer leurs proches lorsqu'ils rentrent le soir chez eux en commentant des comptes rendus médiatiques injustement accablants et très souvent mensongers ?
Il est à craindre que le verdict ne soit pas rendu à partir de l'analyse objective du dossier auquel les jurés n'ont jamais accès mais bel et bien sur la base d'une dynamique de groupe lapidaire dans les deux acceptions du terme.
Le rapport des forces mises en place est inégal, injuste, inéquitable. Presque tous les avocats se plaignent de ce déséquilibre abyssal et le dénoncent régulièrement dans les débats télévisés ou dans la presse, en vain : le rouleau compresseur aboutit et aboutira encore à d'autres affaires Outreau.
D'après vous, quel homme vous parait plus convenable : un adolescent qui, par insouciance, se laisse transporter dans un véhicule volé, ou un homme qui s'inscrit au parti nazi et participe à la montée itlérienne ?
Une fois que vous aurez répondu à cette question, dites-moi si vous considérez Schindler comme un type peu fréquentable ou un type bien ?
Question : un homme peut-il se tromper, rectifier le tir et s'amender ?
Si vous pensez que oui, il est peu loyal de tirer argument de votre indécrotable "présomption de racaillerie" lancée comme un anathème sur Luc Tangorre, sans même le connaître, alors que tous ceux qui le connaissent (depuis peu comme depuis sa naissance), tentent sans succès de vous expliquer qu'il n'est pas l'homme dont vous cherchez à nous imposer à tout prix l'image déformée et partisane, identique à celle que l'accusation fourguait jadis aux jurés.
Lisez le dossier, écoutez ses amis, ses anciens professeurs, sa famille, bref, ceux qui l'ont connu et en parlent en connaissance de cause contrairement à vous : ce n'est certes pas un saint mais ce n'est pas non plus l'homme méprisable que vous fustigez éxagérément pour tirer argument de ce qui n'en est pas un.
Si les vraies preuves de la culpabilité de Luc Tangorre existaient, Seriez vous systément contraint de recourir à de tels procédés pour emporter les convictions ? D'autres l'ont fait avant vous auprès des jurés... Et ils ont réussi en déplaçant le curseur assez loin de sa bonne position pour infléchir les faits.
Vous oubliez cependant une variante essentielle, les jurés vituels que sont les forumeurs d'aujourd'hui peuvent disposer du dossier : la donne a changé par voie de conséquence, il sera donc impossible de leur faire prendre des vessies pour des lanternes.