Le témoignage de M. Dell’Andrea, qui atteste que la voiture de Luc Tangorre est bien restée garée devant chez ses parents le soir du viol, me semble se tenir très bien.
Je trouve absolument scandaleux que l’émission d’Hondelate ait tout simplement fait passer aux oubliettes ce témoin à décharge capital.
D’une manière générale, après avoir lu les livres de Gisèle Tichané, de Marie Lafranque et de Roger Colombani, je considère à présent cette émission comme une véritable entreprise de désinformation.
A la page 189 du livre de Colombani, Vittorio Dell’Andrea déclare que, le soir des faits, il sortait sa poubelle aux environs de 21 heures et a vu ce qui suit :
« La rue était éclairée, les lampadaires allumés. A peine avais-je ouvert la porte que j’ai vu un homme penché sur la voiture de M. Tangorre stationnée toujours au même endroit. Il se trouvait du côté du chauffer, à gauche du véhicule. Il essayait d’ouvrir la portière. L’individu m’a regardé, j’ai vu son visage, il était très brun. J’ai remarqué aussi qu’il portait un pantalon blanc. Sur l’instant, je n’ai rien dit, je suis allé déposer ma poubelle à une vingtaine de mètres de là, puis je suis revenu. J’avais l’intention, en rentrant chez moi, d’appeler la police, mais l’homme avait disparu. »
Ce paragraphe m’inspire les réflexions suivantes :
A) Ce témoignage atteste la présence de la voiture de Luc Tangorre devant la porte de ses parents à l’heure où elle est sensée se trouver dans la pommeraie près de Nîmes.
L’hypothèse de la confusion avec une autre 4 L verte avancée par l’accusation me semble pouvoir être écartée par le fait que la propriétaire de cet autre véhicule, qui habite beaucoup plus bas dans la rue, affirme ne jamais la garer aussi haut dans la rue.
B) L’homme « très brun et qui portait un pantalon blanc » vu par M. Dell’Andrea
pourrait éventuellement correspondre à Luc Tangorre.
M. Dell’Andrea n’avait encore jamais vu Luc Tangorre le soir où il a vu sa voiture devant la maison. Mais il serait intéressant de savoir si on lui a par la suite posé la question de savoir si l’homme qu’il a vu pourrait éventuellement avoir été Luc Tangorre.
Si l’homme était Luc Tangorre, il ne peut être le violeur des Américaines, qui se trouvait à cette heure-là à Nîmes.
S’il n’étai pas Luc Tangorre, qui aurait-il pu être ?
1.
Un simple passant n’ayant rien à voir avec l’affaire et qui jetait un coup d’œil machinal dans cette voiture pour une raison anodine ?
Je ne le pense pas. Un simple passant n’aurait pas essayé d’ouvrir la portière.
-
2.
Un homme faisant partie d’une machination (policière ou autre) montée contre Luc Tangorre ?
Il ne faut pas oublier que Luc Tangorre était pisté par la police depuis sa sortie de prison (le gendarme Dalichoux le dira lui-même à Chantal, l’amie de Luc Tangorre). Ses voisins du bureau de tabac avaient d’ailleurs remarqué des manèges suspects autour du magasin de Luc Tangorre.
Et Luc Tangorre lui-même avait remarqué qu’à plusieurs reprises, son véhicule avait été ouvert, déplacé et remis en place et qu’il avait dû plusieurs fois appeler un mécano pour replacer les fils de contact (le mécano en question, un Allemand, le confirmera par écrit).
Qui aurait eu une raison de fracturer, déplacer, remettre en place la voiture de Luc Tangorre? Certainement pas un voleur, qui se serait contenté de partir avec le véhicule.
Ces bricolages sur la voiture de Luc Tangorre ne peuvent être que le fait des policiers chargés de pister Luc (puisque nous savons par Dalichoux qu’il y a bien eu pistage). A partir du moment où l’on sait qu’il y a eu très probablement intervention de la police sur la voiture, toutes les suppositions sont permises.
Il n’y aurait en tout cas rien d’impossible à ce que l’homme vu par Dell’Andra ait été un policier chargé de pister Luc Tangorre.
Si tel est le cas, je conçois 2 cas de figure :
a) Il s’agit d’un véritable piège monté de longue date, avec la collaboration des
2 Américaines, et dont la réalisation aurait été fixée pour ce soir-là.
L’homme aurait donc été là pour faire l’inventaire complet de ce
qui se trouvait dans la voiture et le communiquer par le menu aux
Américaines.
b) Il s’agit d’une machination encore en cours de préparation. Le type vu par M. DA faisait son travail habituel d’espionnage.
La plainte des Américaines aurait alors été considérée comme une aubaine inespérée que les policiers qui s’étaient jurés de confondre Luc Tangorre se seraient empressés de récupérer.
Reste à comprendre comment et pourquoi les « conjurateurs » auraient pu convaincre ces 2 filles de causer la perte d’un innocent.
Et je reconnais que je n’ai pas de réponse.
Quoi qu’il en soit, le témoignage de M. DA constitue un alibi incontournable pour Luc Tangorre car il peut indiquer que,
Soit :
- La voiture de Luc Tangorre n’avait pas bougé de Marseille ce soir-là, ce qui constituerait un alibi d’autant plus solide qu’il est conforté par les divers témoignages d’appels téléphoniques à décharge (Lise Foret, sa mère, sa fille et sa grand-mère).
-
Soit :
- Luc Tangorre pouvait avoir été cet homme vu par M. DA, ce qui constituerait le roi des alibis
Soit :
- Un homme s’intéressant à la voiture de Luc Tangorre était présent, ce qui pourrait confirmer la thèse d’une machination, suggérée par les menaces proférées contre Luc Tangorre par la police lors de la grâce présidentielle et corroborées par les actes d’espionnage commis contre Luc Tangorre mentionnés ci-dessous
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