Je vous l'accorde, Cookie.
Et il est bien évident que ce n'est pas ce genre d'argument qui aurait jamais pu me convaincue de l'innocence de Luc.
D'autant que je faisais partie de ceux qui ne connaissaient de l'affaire que ce qu'en avait présenté FEA et que je ne pouvais même pas concevoir qu'il puisse encore exister des gens assez naïfs pour croire Luc innocent.
C'est en étudiant cette affaire dans tous ses détails, en relisant tout ce qui a été décrit sur le dossier, que j'ai compris que les alibis tenaient parfaitement la route et que l'émission FEA - bien qu'ayant eu connaissance, je le le sais, de tous les éléments à décharge - avait choisi - pour des raisons que je ne connais pas - de présenter une version uniquement à charge.
Depuis, j'ai rencontré Luc, sa famille, ses proches, j'ai discuté des moindres détails, j'ai vu le dossier. Et je n'ai plus l'ombre d'un doute.
Et croyez bien que je fais pas partie des gens qui se laissent aveugler par la sympathie que peut leur inspirer une personne.
Je sais très faire abstraction de mon affectivité dans mes raisonnements.
Sachant tout ce que je sais maintenant, je suis convaincue que la première affaire a été à l'origine une banale erreur judiciaire due à une simple ressemblance avec le portrait robot, qui a entraîné l'arrestation dans la rue de Luc.
Ensuite, paresse policière habituelle, encore accentuée par l'urgence de coffrer au plus vite, avant les municipales, le violeur des quartiers sud ; bientôt relayée par la paresse judiciaire, qui avait les mêmes raisons de ne pas y regarder de trop près et d'aller au plus simple ; et pour enfoncer le clou, acharnement au procès d'un président scandaleusement partial.
La 2ème affaire est un règlement de compte entre la police et l'institution judiciaire, qui n'avaient jamais digéré le camouflet qu'avait été pour eux la grâce présidentielle. Sans compter qu'il était impératif d'empêcher Luc de présenter sa requête en révision, qui était imminente.
C'est parce que je comprends parfaitement les raisons qui vous empêchent de remettre en cause une culpabilité qui vous semble criante que je vous conseille vraiment d'essayer d'examiner l'hypothèse de l'innocence. Essayer seulement, par hypothèse de travail.
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