Citation :
C'est tout de même étrange que le changement ait été décidé après information auprès des médias
Petite précision, il n'y a pas eu d'informations à communiquer auprès des média à proprement parlé sur ce point particulier. Mais le fait que Minuit devait dans un premier temps être l'éditeur de Gisèle Tichané grâce à l'aide de PVN n'était pas un secret. C'était une information connue de tous ceux qui suivaient l'affaire à cette époque, sinon sur un plan national ou elle n'existait pas encore, au moins sur un plan régional et "parisianiste" parmi les intimes de PVN qui commençaient à suivre l'affaire, à la prendre à cœur et en main.
L'écho existait.
Information connue donc de ceux qui surveillaient en face la genèse de la réaction populaire (certes embryonnaire à l'époque) de ce qui allait devenir une "Affaire".
Il faut comprendre qu'à cette époque, l'affaire était en cours de médiatisation :
1ère salve Jacques Maigne dans "Libération" (décembre 83)
2ième Salve en 1984 avec "Le Monde" (PVN), "l'Express" (Jacques Derogy) et TF1 (Philippe Madelin).
L'information que le comité (seulement marseillais à l'époque , c'est la parution du livre et les interventions médiatiques qui ont changé la donne) tentait de faire circuler concernait principalement les éléments du dossier, et l'écho rencontré en 1983 n'atteignait à ce stade que les radios locales sous l'impulsion du comité marseillais.
Ce n'était donc pas une information de notoriété publique sur un plan national, mais elle était suffisamment diffusée pour ne pas tomber uniquement dans des oreilles de sourds.
Tout le monde ne suivait pas l'évolution de l'affaire avec les mêmes bonnes intentions... Il n'a qu'à voir la réaction épidermique du Directeur des affaires criminelles de l'époque (Bruno Cotte) à "Droit de réponse" (prochainement disponible sur ce forum) pour comprendre l'attention particulière suscitée par la naissance d'un mouvement populaire d'une ampleur sans précédent (c'est souligné par Gilles Perrault dans "Faites entrer l'accusé").
Et c'est bien, de mon point de vue, ce qu'on a voulu stopper net : la remise en cause de l'autorité de la chose jugée et la tendance toujours plus affichée avec l'arrivée de la gauche de ne plus tenir pour parole d'évangile toute les décisions prises par les cours d'assises.
Si montage il a eu, l'explication trouvera probablement sa source à partir de cette dimension du problème. Et dans ce cas, il aura réussi au-delà de toute espérance grâce à la navrante naïveté des Vidal-Naquet.