Citation :
Comme quoi quand on cherche à retomber sur ses pattes on y arrive toujours.
Se tromper de bonne foi, mentir délibérément, retomber sur ses pattes, invoquer le Dieu des enquêteurs...
Peu importe ce qui explique cette foultitude de mensonges : ce qui compte, c'est d'arriver à dire tout et n'importe quoi aux médias, lesquels ont gobé tout cru ce qui leur était rapporté, et se sont naturellement appliqués à répercuter le résultat de ces extrapolations (sans craindre de les amplifier au passage en ce qui concerne "Faites entrer l'accusé"), notamment auprès de l'opinion publique, laquelle à son tour, par ricochet, ne pouvait logiquement y voir que du feu dans la foulée.
Je rappelle que Claude Vinals soutenait au départ, avant de nous savoir bien informés, que la 4L de Madame Calvet était parfois garée sur un parking devant le domicile des parents Tangorre et qu'elle pouvait de ce fait être confondu avec celle de Luc Tangorre.
Au procès, les jurés (rappelons une fois de plus qu'ils n'avaient pas accès au dossier) ont également entendu et cru devant la cour d'assises ce qui leur était martelé puisque aussi bien l'arrêt de renvoi que les policiers certifiaient le faux.
Idem pour la banquette et tous les autres éléments du dossier favorables à l'accusé... les quatre tentatives de reconstitution du parcours en particulier...
Les avocats qui naturellement contestaient ces affabulations ? Des menteurs au service d'une injuste cause, décidés à faire acquitter un "fieffé violeur"... Mais le dossier justement et précisément, que dit-il ?
L'un des titres préférés de la meute : "Tangorre, profession ? Innocent !"
Le piège s'est effectivement refermé sur Luc Tangorre par ce raisonnement simpliste auquel s'est hélas rallié Pierre Vidal-Naquet. Peut-être, sans doute, parce que cette position s'avérait la moins risquée de toutes, la moins susceptible d'entacher sa crédibilité. Face au choix cornélien qu'un vrai Zola, lui, n'aurait certainement appréhendé comme le pari de Pascal, Pierre Vidal-Naquet n'aura pas hésité à trancher dans le vif aux bénéfices exclusifs de ses intérêts carriéristes et eux seuls... Sauf que, ce faisant au risque de trahir inopinément une cause, encore et toujours juste jusqu'à preuve du contraire, la caravane ne pouvait plus se permettre, cette fois, de passer comme si de rien n'était, puisque signal était donné par « le guide », à tous, de mettre genoux à terre, et de ne plus faire fi des aboiements, de faire allégeance aux décisions ici réaffirmées, péremptoirement et sur le ton de reproches vindicatifs, par le pouvoir judiciaire.
Si Luc Tangorre est innocent (comme j'en suis convaincu et plus), la vérité aura effectivement perdu la guerre, faute d'un général à la hauteur des événements, seul capable de déposer les armes aux pieds de ses ennemis sur la seule base d'un leurre, en l'absence de toute preuve objective du bienfondé de la reddition.
Fallait-il en l'occurrence « se soumettre ou se démettre » ? Au risque de paraître trivial, je crois plutôt qu'il s'est agit pour Monsieur Pierre Vidal-Naquet, historien de renom, de se soumettre et de se faire mettre : « Trompettes, de la renommée, vous êtes bien mal embouchées » !