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Message non luPosté :07 nov. 2015, 14:46 
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Gras n'avait pas la partie facile. Comme chef de compagnie d'Aubagne, il était responsable de la brigade de Gréasque. Ces hommes, ceux de Gréasque et dans une moindre mesure ceux de Rocquevaire, lui ont fait des cachoteries, dans une affaire au retentissement national.
On peut penser qu'il n'a pas les coudées franches à partir du midi et qu'il agit sous le contrôle de ses supérieurs.

Le télégramme du contrôleur Constant est le premier document qui relate des évènements qui ont conduit à la découverte du corps de la petite. Il contient des approximations. La source est forcément les gendarmes qui, eux, sont sur le terrain. Vu la tournure de l'affaire et dans l'urgence les renseignements communiqués aux autorités sont succincts. Est-ce Gras ou un autre responsable, en tout cas ce n'est pas le moment de se perdre en conjectures, il faut être concis. De là serait né la fable de l'enfant escaladant le talus.....


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Message non luPosté :07 nov. 2015, 17:31 
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Il est remarquable de constater, d'après "le télégramme Constant" que le premier réflexe des policiers et de se rendre à Toulon pour s'assurer du témoin qui a pris en chasse le fuyard et non d'aller quérir le suspect, à minima d'un rapt suivi d'un meurtre, à Nice. Je vois une explication à cette curieuse inversion des priorités: sans doute que l'autorité de gendarmerie a devancé les collègues du SRPJ et une équipe azuréenne est déjà en route pour l'appartement. In extrémis les rôles ont été distribué, le chauffard ne sera entendu que pour l'accident et le délit de fuite..., par les militaires.

Les policiers se sont-ils rendus à Toulon?
Peut-être, peut-être pas!
En fait était-ce à ce moment une urgence pour les enquêteurs ? Pas si évident, le corps de la petite trouvé, un suspect identifié, ils avaient suffisamment à faire, en formalité par exemple pour récupérer le suspect aux mains des gendarmes. Je pense qu'il devait aussi être préoccupé d'une fuite possible du chauffard avant sa préhension, attendre une explication; un prêt de voiture, un vol pas encore déclaré.

Il n'y a pas de PV. Quelle pouvait en être la teneur dans l'hypothèse d'une rencontre?
Les Aubert ont raconté ce qu'ils ont vu; c'est-à-dire pas grand chose: une voiture arrêtée, un jeune homme qui disparaissait avec une forme blanche dans les bras, plaquée à lui, dans la colline... Peut-être ont-ils été interrogé sur le pourquoi du manque de réaction...., ils auraient bredouillé: "on était à mille lieux d'imaginer"..., "bien sûr nous avons eu des doutes en lisant la presse... apaisés par les gendarmes...." "simca ....".

Nous ne savons pas exactement, non plus la réalité et la teneur d'éventuels échanges dans la matinée entre le couple Aubert et les gendarmes de Gréasque, via ceux de Toulon. Il semble que Aubert n'ait pas été d'un grand secours dans la découverte du corps. Tout au plus il a pu donné de vagues renseignements pour délimiter la battue, apparemment sans grande valeur puisqu'il semble bien qu'elle a débuté au carrefour


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Message non luPosté :07 nov. 2015, 19:07 
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Je pense que vous mélangez tout. Alessandra apprend la découverte du cadavre par téléphone, sous les yeux et les oreilles de François Missen (qui n'est pas n'importe quel journaliste) et lui fait quitter la pièce. Il est environ 16h. Missen se rend alors sur les lieux de la découverte du cadavre. Ce même François Missen reprendra sur RTL ce 5 juin à 22h les propos d'un capitaine de la gendarmerie qui sont en tous points similaires au procès verbal qui sera dressé plus tard. Il parle de fuite dans les fourrés du conducteur de la Peugeot portant un paquet. Donc le paquet ne peut pas être une justification postérieure. Il apparaît dans les propos de Gras dès que le cadavre est découvert.
Dans Le Provençal du 6 juin, Missen confirme le paquet volumineux et relate la macabre découverte, le père inconsolable aidé par Porte et Brignone. Son article s'arrête là.

Un autre journaliste dans le même numéro du même journal relate l'arrivée de Ranucci à l'Êvéché à 2 heures du matin et le début de son interrogatoire par Porte et Grivel. Il écrit : « on connaitra le résultat de cette longue audition seulement ce matin ». P. Bernard, écrit que Ranucci a avoué le délit de fuite mais nie qu'une enfant l'accompagnait et que malgré ses dénégations, il se trouve en totale contradiction avec M. Aubert qui est affirmatif et soutient que le conducteur a entraîné un enfant dans les buissons. L'article est donc bouclé à l'aube du 6.

D'autre part, le télégramme adressé aux autorités régionales de Police ( Préfet de la région PACA, Préfet délégué de Police ) et signé par le Contrôleur Général de la Police Urbaine, supérieur hiérarchique du commissaire Cubaynes chef de la Police Urbaine, service auquel appartient la section criminelle Nord dirigée par le commissaire Alessandra annonce la couleur : des officiers de Police de cette section se rendent à Toulon avec la version d'un témoin ayant vu un enfant alors que ces témoins n'ont encore jamais parlé à aucun autres services que ceux de la gendarmerie et que la version de cette dernière parle de paquet.
Citation :
Pris en chasse par un témoin le conducteur de la peugeot a abandonné celle ci dans un sentier de montagne et s'est enfui en entraînant une fillette par la mains STOP
Les recherches de la gendarmerie ont permis de découvrir le corps dont l'identification est en cours STOP

Le vehicule peugeot est immatriculé sous le n°1369 SG 06 proprieté d'un nommé Ranucci Christian les floralies avenue des terrasses de la corniche fleuries a Nice STOP

Agissant en collaboration avec le SRPJ par application de l'article 18 du code de procédure des officiers de police judiciaire du secteur criminel nord se rendant à Toulon pour recevoir la déclaration du témoin qui a poursuivi l'auteur de l'accident et pour s'assurer de la personne de celui-ci.STOP
Pour finir, Alessandra prend en charge à Ranucci à 22 heures. Cela faisait 6 heures qu'il avait appris la nouvelle et connaissait l'identité de Ranucci et des Aubert et savait qu'il devait se charger de l'un et le confronter aux autres.

La manœuvre de transformation du paquet en enfant ne vous paraît-elle pas suffisamment claire ?

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Message non luPosté :07 nov. 2015, 19:25 
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Par ailleurs, vous pourrez remarquer que ce télégramme est rédigé de telle manière que l'on ne peut dire si l'enfant est une affirmation des témoins où une supposition de son auteur.

Exactement comme le PV d'Alessandra quand il relate le pouvoir de déduction des services de la criminelle Nord et sa relation avec la décision d'initier des recherches sur la route.
Citation :
[…]
Les enquêteurs de la Sûreté Urbaine de Marseille chargés d'enquêter sur la disparition de la jeune Marie Dolores ne tardèrent pas à faire un rapprochement entre cette affaire et le délit de fuite précédemment évoqué.

De multiples points communs entre ces deux affaires apparaissaient en effet : couleur du véhicule, signalement de l’homme, signalement de la fillette, correspondance entre l’heure de l’enlèvement et l’heure du délit de fuite, etc…

Compte tenu des suspicions qui pesaient d’ores et déjà à l’encontre du conducteur de la peugeot 304, une battue était effectuée par la gendarmerie de Gréasque aux alentours de l’endroit où l’individu avait pris la fuite avec l’enfant.
[…]

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Message non luPosté :07 nov. 2015, 19:40 
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Bref, tout s'articule autour du commissaire Cubaynes. Je pense que c'est lui qui téléphonait au commissaire Alessandra quand Missen fut prié de quitter le bureau. Par la suite, Alessandra n'aura pas d'autre issue que de faire au mieux pour couvrir le choix de son supérieur. Le préfet n'aurai jamais compris que les témoins parlent de paquet alors qu'il avait reçu un télégramme laissant entendre qu'ils avaient vu la fillette en vie. Là, ça devenait vital pour Cubaynes qui, plus tard, avancera à la case Contrôleur Général. Il doit une sacrée chandelle à ses subordonnés qui se sont pris tout le scandale du livre de Perrault en pleine figure, alors que lui a traversé la tourmente sur la pointe des pieds.

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Message non luPosté :07 nov. 2015, 21:12 
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Citation :
Je pense que vous mélangez tout.:.......
Essayons dans ce sens.
1° Il est probable que les Aubert ont vu le conducteur s'enfuir avec un paquet, il (mr Aubert) le dit à Martinez au retour (Martinez le rapporte à Subercaze qui ne le note pas),

2° Saisi d'un doute en lisant les journaux le lendemain il le répète au téléphone à la brigade de Rocquevaire (?) qui transmet ou pas à Gréasque.

3° Admettons que c'est Martinez qui déclenche le pataquès. Il fait le lien : et si le paquet était le corps de la petite. L'idée s'impose à tous.

4°Gras entre en scène, ignorant lui-aussi les différentes alertes ignorées par ses hommes depuis la veille. Il dirige les recherches ; c'est bien un corps que l'on cherche sur la colline au bord de la route.

5° Une fois le corps trouvé, il lui faut prévenir les policiers et magistrats ou plus vraisemblablement c'est un de ses supérieurs qui s'en charge au vu des nombreuses erreurs du télégramme de Constant.
L'informateur va à l'essentiel, à la stupéfaction des enquêteurs marseillais qui sont de suite interpellés à la fois d'avoir été tenus à l'écart depuis le début des recherches en fin de matinée et à la fois du délai entre les témoignages et la réaction des gendarmes.
Imaginez si cet informateur parle des incidents de la galerie.........
Bref on a trouvé l'enfant mort va pour :

….. 'en entraînant une fillette par la main'
Citation :
Pour finir, Alessandra prend en charge à Ranucci à 22 heures. Cela faisait 6 heures qu'il avait appris la nouvelle et connaissait l'identité de Ranucci et des Aubert et savait qu'il devait se charger de l'un et le confronter aux autres.
A ce moment ce n'est pas un problème , comme le dit Cubaynes : 's'il reconnaît l'accident le reste coule de source'. Le commissaire avait aussi les témoins de ste Agnès....


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Message non luPosté :07 nov. 2015, 23:47 
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Martinez n'a pas du tout eu besoin qu'Aubert lui parle de paquet pour penser que le jeune en voiture grise pouvait avoir quelque chose à voir avec l'enlèvement dont parlait toute la région. Guazzone, non plus. Il est écrit dans le PV que Martinez a juste déclaré qu'une fillette aurait pu être à bord. Pourquoi faire toute une série de déductions sur une base aussi incertaine qui de plus n'apporte rien ?

Gras n'a pas non plus eu besoin de se dire que le paquet pourrait être un enfant pour déclencher des recherches systématiques et appeler des renforts. Il y a pensé, c'est sûr, puisque le paquet était volumineux selon Aubert. Mais c'est plutôt l'accumulation des soupçons de Guazzone, Aubert et Martinez qui l'a fait réagir plus énergiquement que la veille. On peut blâmer son manque de réactivité, si l'on veut, mais on ne connait pas la disponibilité des effectifs dont il disposait. Il y avait des fouilles et des recherches un peu partout dans la région. Ça prend du monde. Une partie de ses effectifs cherchaient déjà des indices dans la zone depuis le matin à 7h. Il a dû demander des renforts au Colonel commandant des Bouches-du-Rhône. Peut-être qu'un autre aurait mieux fait mais son erreur la plus grave n'est pas celle-là. C'est celle d'avoir déduit immédiatement que le lieu où Aubert avait interpellé à Ranucci était le même que celui où il venait de trouver le cadavre de la fillette. Pourtant cette grave erreur n'aurait pas dû avoir de conséquence sur l'enquête. C'est le contenu du télégramme qui a déterminé la suite et Gras n'en est pas l'auteur. Il a peut-être, ou même sûrement, influencé celui qui est à l'origine de cette monumentale bévue mais ce n'est pas lui qui en a dicté les termes.

Les gendarmes ne cherchaient pas non plus spécifiquement un cadavre. Il cherchaient n'importe quel indice en relation avec le fuyard du 3 juin et sa voiture. Pareil que la veille mais cette fois-ci, méthodiquement, par ratissage ce qui n'est pas aussi simple qu'on a l'air de croire. Le terrain est accidenté, la végétation épineuse, la chaleur intense.
Bien sûr que cette crainte était dans tous les esprits mais avant la fin du ratissage, il ne pouvait y avoir aucune certitude sur la manière dont il allait terminer. Ne confondons pas ce que l'on a su après avec l'état des connaissances de chaque moment. Vous parlez comme si tout le monde pensait que la fillette était déjà morte. Missen, justement, relate qu'à l'Évêché au moins, la nouvelle de la découverte du cadavre leur a mis un sacré coup. Le gendarme qui est tombé sur le cadavre en a presque fait une syncope. Un peu de sérieux, mince. À force de jouer au Cluedo, on se croirait sur un tableau avec des pions.

Ce n'est certainement pas le télégramme qui apprend la nouvelle aux policiers puisqu'il émane de ceux-ci et est adressé au Préfet. Relisez ce que j'ai écrit avant de me répondre, s'il-vous-plait. Missen était présent quand Alessandra a reçu la nouvelle par téléphone.
Gras n'a pas besoin de prévenir la police. C'est le Procureur qui déclenche tout le bazar.

Pour finir, bien sûr que les Aubert posaient problème. À partir du moment où on leur attribuait un témoignage qu'ils n'ont pas pu donner, il y avait un gros problème. On ne les connaissait pas et il fallait qu'ils sachent et répètent ce qu'on avait laissé entendre dans le télégramme au Préfet. Rien que ça.
C'est là qu'est née cette géométrie variable qui a fait tiquer Pottecher au procès et a provoqué l'intérêt de Bredin puis Perrault. C'est ce qui a obligé Alessandra à bluffer, faire croire que les Aubert avaient appelé l'Évêché durant la matinée et les mettre à l'origine d'une soit-disant déduction qu'auraient eue les policiers. C'est ce qui a forcé les Aubert a nier leur appel à Roquevaire et à mentir toute leur vie.

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Message non luPosté :08 nov. 2015, 02:01 
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effectivement, j'ai retrouvé ce document sonore du gendarme évoquant clairement le paquet probablement le 5 juin 74 à 22h sur RTL donc après la découverte du cadavre de la petite fille. On l'entend dans l'émission "l'heure du crime" diffusée par RTL le 17 septembre 2010.

Est ce M Aubert qui a téléphoné à deux reprises le 4 et le 5 juin pour parler d'un paquet ?
Je reste toujours sceptique pour les mêmes raisons que j'ai données récemment et auxquelles personne n'a répondu.
Le nom de M Aubert est connu de la gendarmerie dés le 3 juin.
Le 4 juin, alors qu'il a, semble t-il, téléphoné à Roquevaire pour dire ce qu'il a fait et vu au sujet de l'accident et du délit de fuite, il ne sera manifestement pas convoqué pour venir témoigner. Pour ma part, je trouve cela très curieux et pas conforme à la procédure habituelle. M Guazzone, qui a appelé le même jour, a été prié de venir s'expliquer à Gréasque le lendemain.
Donc, question légitime : pourquoi n'a t-on pas fait la même chose avec M Aubert ?

Le 5 juin, M Aubert téléphone à Gréasque pour à nouveau parler d'un type qui a causé un accident, qui a pris la fuite et qui a abandonné son véhicule en s'enfuyant avec un paquet. Là non plus, on ne demande pas à M Aubert de venir témoigner sur place. Pourtant, dans son PV de synthèse, M Gras note que le toulonnais et M Martinez font un rapprochement avec l'enlèvement. Ca a du faire son effet dans son esprit puisqu'ils déclenchent des recherches solidement équipées de ses équipes et de matériel.
Il demande même à un maitre-chien de venir et lui confie la mission de "rechercher la jeune Maria-Dolorès Rambla" (voir rapport du maitre-chien). On sent bien que la crainte du pire se précise.
A deux reprises, M Aubert raconte qu'il a vu le fuyard disparaitre avec un paquet à environ 1 km du carrefour. Mais, par prudence, M Gras commence les recherches au carrefour. Je maintiens mon grand étonnement que, ne trouvant aucun indice intéressant, paquet ou autre, après plusieurs centaines de mètres, il ne pense même pas à faire appeler M Aubert pour avoir des précisions. Les gendarmes n'auraient pas pensé à lui demander son téléphone ?

On a donc un témoin privilégié, M Aubert, qui ne sera jamais convoqué pour témoigner et que l'on ne dérangera même pas pour lui demander des précisions importantes au moment des recherches.
Incontestablement quelqu'un a parlé d'un paquet mais est ce assurément M Aubert ?

Egalement je peux admettre que des policiers ont rendu visite aux Aubert le 5 juin à Toulon mais là aussi je maintiens ma remarque. Si Mme Aubert a été briefée, comment expliquer qu'elle parle de porte arrière à un journaliste d'Europe 1 le même jour ? aurait elle été briefée après l'interview téléphonique ?


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Message non luPosté :08 nov. 2015, 02:15 
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Je dois corriger mon message précédent. Ce n'est pas Gras le responsable du peu de réactivité relatif des gendarmes le 4 juin car ce n'est que le 5 juin 1974 qu'il prendra connaissance des faits, averti par le gendarme commandant temporairement la brigade de Gréasque. C'est ce dernier qui est à l'origine des premières recherches à la suite de l'appel d'Aubert et des soupçons de Guazzone. C'est aussi celui qui a reçu l'appel de Martinez, essayé de contacter Aubert et qui finit par contacter Gras qui débarque à 14 heures avec les renforts et dirige le ratissage.

Ceci dit, ce gendarme a réagi correctement ( même s'il a évidemment manqué de perspicacité, tout le monde ne s'appelle pas Sherlock ) avec le peu d'effectifs dont il disposait. Jusqu'à l'appel de Martinez, il n'avait pas vraiment de raison de provoquer un grand chambardement. Aubert avait parlé de paquet et Guazzone n'avait rien apporté quant à la possible présence d'un enfant. Ce gendarme a probablement initié la recherche du nom du propriétaire de la 304 après la plainte de Martinez. Mais on est en 1974, le fichier des cartes grises n'est pas numérisé et l'immatriculation provient d'un département différent. Il n'y a rien d'anormal dans le fait que le 5 juin au matin, il ne sache toujours pas qui est le propriétaire de la 304. De plus, Martinez le 3 juin avait fait noter une 204 dans sa plainte.

Cette correction n'invalide pas le plus important. Le paquet d'Aubert s'est transformé en enfant juste après la découverte du cadavre et est apparu dans le texte du télégramme sans qu'Aubert puisse être à l'origine de cette variation.

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Message non luPosté :08 nov. 2015, 02:19 
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Non jpasc, le 5 ce sont les gendarmes qui contactent Aubert pour demander des précisions. Avec pour résultat la même imprécision que l'on retrouve dans le PV 610-1. Gras n'avait pas d'autre choix que de faire ratisser tout le tronçon de route s'il ne voulait pas courir le risque laisser quelque chose derrière lui.

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Message non luPosté :08 nov. 2015, 02:36 
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Et s'il attend qu'Aubert arrive de Toulon pour lui montrer l'endroit, en supposant qu'il soit capable de le faire ce qui est beaucoup supposer, Gras perd entre deux et trois heures et court le risque de ne plus pouvoir ratisser le tronçon de route. Il ne sait pas encore qu'il n'y a que 600 m. A départ, il a presque deux kilomètres de bordure de route à fouiller sur une bonne profondeur ( entre 50 et 100 mètres ), les chemins de traverse, etc. Ils ont sûrement été surpris de terminer si vite. D'ailleurs, ils auraient dû continuer à ratisser le bord de route jusqu'en bas. Mais ça, c'est une autre histoire et la polémique risquerait de dégénérer rapidement. Pour aujourd'hui, c'est bon.

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Message non luPosté :08 nov. 2015, 09:17 
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il est certain qu'il est un peu tard d'appeler M Aubert au moment où les recherches commencent c'est à dire vers 14h. M Gras aurait du l'appeler au moment où il décide d'entreprendre ces recherches cad vers 13h.
Je rappelle que Toulon est à une cinquantaine de kms de Gréasque par exemple. En une heure, il pouvait y être et avait intérêt à rappliquer. Sa présence aurait été bien utile.
Non seulement M Aubert n'est pas convoqué pour une audition en gendarmerie mais en plus M Gras ne juge pas utile de le contacter par téléphone durant les recherches. Quel luxe !
S'il avait appelé à deux reprises la gendarmerie, je n'arrive pas à croire que les gendarmes qui ont noté sa déposition par téléphone n'aient pas pensé à prendre son bigophone.
On peut lire dans le pv de synthèse à propos de l'appel de M Aubert le 4 juin : "Monsieur Aubert ayant eu connaissance ce jour du rapt d'enfant à Marseille, pensait que les faits dont il avait été témoin, pouvaient avoir un rapport avec l'enlèvement.
Ce n'est pas anodin. Ce témoin présentait quand même un intérêt certain.
Bref, d'où mes doutes sur ces appels de M Aubert.


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Message non luPosté :08 nov. 2015, 10:05 
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Citation :
Gras n'a pas non plus eu besoin de se dire que le paquet pourrait être un enfant pour déclencher des recherches systématiques et appeler des renforts. Il y a pensé, c'est sûr, puisque le paquet était volumineux selon Aubert. Mais c'est plutôt l'accumulation des soupçons de Guazzone, Aubert et Martinez qui l'a fait réagir plus énergiquement que la veille.
Gras, il l'écrit, n'est informé qu'à 13h15, les opérations commencent à 14h05. On ne peut pas lui reprocher un manque de dilligence. Moi je trouve qu'il a été hyper-réactifs, en moins d'une heure il a obtenu une cinquantaine d'hommes...., et découvert la petite en moins de deux.
En quelques minutes il doit ingurgiter toutes les informations receuillies depuis deux jours par sa brigade de Gréasque, mais aussi , dans une moindre mesure par celle de Rocquevaire. Les démarches de Martinez, de Aubert(?) et surtout celle de Guazzone lui étaient alors étrangères. Vous imaginez son état d'esprit., remettant à plus tard les réprimandes à ses subordonnés, il est bien forcé de foncer.
Citation :
Ce n'est certainement pas le télégramme qui apprend la nouvelle aux policiers puisqu'il émane de ceux-ci et est adressé au Préfet.
Constant puise bien ses renseignements à une source... qui est forcément les services de gendarmerie, Gras ou un de ses supérieurs, peut-être par l'intermédiaire du procureur, qui comme les copains marseillais ne savait rien des opérations en cours quelques minutes avant.
Il est rédigé quelques instants après la découverte du corps,les renseignements sont parcellaires. Est-ce un gendarme qui prononce le mot 'enfant' ou est-ce une interprétation des services du contrôleur ?

Missen l'écrit c'est l'impuissance qui régnait à l'évéché, le désarroi, Alessandra mettait un peu d'ordre dans ses papiers quand la nouvelle de la découverte du corps est tombée. C'est la stupéfaction générale. Les policiers ne sont pas au bout de leur surprise en apprenant, petit-à petit que des gendarmes avaient depuis deux jours des biscuits restés au fond de la boite.
Citation :
Pour finir, bien sûr que les Aubert posaient problème. À partir du moment où on leur attribuait un témoignage qu'ils n'ont pas pu donner, il y avait un gros problème. On ne les connaissait pas et il fallait qu'ils sachent et répètent ce qu'on avait laissé entendre dans le télégramme au Préfet. Rien que ça.
C'est leur témoignage qui aurait mené à la découverte du corps, même indirectement. Ce sont bien eux qui ont signalé la voiture arrêtée au bord de la route et le conducteur s'enfuyant dans les bois et c'est dans les bois au bord de la route que fût retrouvé la petite. En cette fin d'après-midi, hormis l'imbroglio avec les gendarmes plus leur initiative de se rendre à Nice les enquêteurs marseillais n'ont pas de gros problème. Ils ont les témoins de Ste Agnès, peut-être savent-ils déjà l'épisode de la galerie, tout va pour le mieux..., tout coule de source si le conducteur reconnaît l'accident.


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Message non luPosté :08 nov. 2015, 10:15 
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Jpasc
Citation :
On a donc un témoin privilégié, M Aubert, qui ne sera jamais convoqué pour témoigner et que l'on ne dérangera même pas pour lui demander des précisions importantes au moment des recherches.
Incontestablement quelqu'un a parlé d'un paquet mais est ce assurément M Aubert ?
Il y a un moment que je me dis qu'il y avait peut-être un autre témoin...
Citation :
Egalement je peux admettre que des policiers ont rendu visite aux Aubert le 5 juin à Toulon mais là aussi je maintiens ma remarque. Si Mme Aubert a été briefée, comment expliquer qu'elle parle de porte arrière à un journaliste d'Europe 1 le même jour ? aurait elle été briefée après l'interview téléphonique ?
Je crois que les Aubert ne savent plus trop quoi dire, eux aussi sont sous le choc. Rétrospectivement ils se rendent compte qu'ils ont assisté à l'horreur... Dans leur idée à ce moment le paquet était la petite. Je ne suis pas certain que le soir du 5 ils soient instrumentalisés, mais je crains que le lendemain......


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Message non luPosté :08 nov. 2015, 10:28 
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Citation :
Je dois corriger mon message précédent. Ce n'est pas Gras le responsable du peu de réactivité relatif des gendarmes le 4 juin car ce n'est que le 5 juin 1974 qu'il prendra connaissance des faits, averti par le gendarme commandant temporairement la brigade de Gréasque. C'est ce dernier qui est à l'origine des premières recherches à la suite de l'appel d'Aubert et des soupçons de Guazzone. C'est aussi celui qui a reçu l'appel de Martinez, essayé de contacter Aubert et qui finit par contacter Gras qui débarque à 14 heures avec les renforts et dirige le ratissage.
Ok, j'ai répondu au premier message avant de lire celui-ci. Je vois que nous sommes d'accord.
La défaillance vient bien de Gréasque et un peu Rocquevaire..., pas d'Aubagne!
Citation :
Ceci dit, ce gendarme a réagi correctement ( même s'il a évidemment manqué de perspicacité, tout le monde ne s'appelle pas Sherlock ) avec le peu d'effectifs dont il disposait. Jusqu'à l'appel de Martinez, il n'avait pas vraiment de raison de provoquer un grand chambardement. Aubert avait parlé de paquet et Guazzone n'avait rien apporté quant à la possible présence d'un enfant. Ce gendarme a probablement initié la recherche du nom du propriétaire de la 304 après la plainte de Martinez. Mais on est en 1974, le fichier des cartes grises n'est pas numérisé et l'immatriculation provient d'un département différent. Il n'y a rien d'anormal dans le fait que le 5 juin au matin, il ne sache toujours pas qui est le propriétaire de la 304. De plus, Martinez le 3 juin avait fait noter une 204 dans sa plainte.
Je vous trouve bien indulgent envers ces gendarmes. Ce sont des militaires, la mobilisation est régionale. La première chose apprise est de rendre compte à sa hiérarchie, surtout dans ce cas de figure ou le commandant provisoire est un gendarme. Il est impensable qu'il est effectué toutes les actions qu'il revendique auprès de son supérieur le Capitaine Gras, sans trace.
Admettons que Aubert ne soit pas très précis, c'est déjà limite qu'il cafouille, mais Guazzone.... Alors je vous dit pas Aubert+Guazzone+Martinez..., la conduite des gendarmes de Gréasque est absolument..... anormale.


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