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 Sujet du message : La fiole
Message non luPosté :03 déc. 2006, 20:01 
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Est-ce encore courant à l'heure actuelle de droguer les prisonniers le soir avant qu'ils n'aillent dormir ? (cf "La fiole" p141 dans le livre de Gilles Perrault). Tout ce chapitre m'a édifiée car j'ignorais totalement ces pratiques ! Le fait d'avoir été abruti à fortes doses par des tranquilisants a-t-il eu un quelconque effet sur tel ou tel volet de la procédure ? (interrogatoires, expertises, procès)

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Message non luPosté :03 déc. 2006, 20:12 
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Selon Gilles PERRAULT, en tout cas, l'usage de fioles aurait eu un impact, comme tout usage de drogue pourrait en avoir: comportement déviant, état léthargique à un certain stade, irritable à d'autres notamment en raison de l'état de manque.
A partir de son hypothèse, transposée au cas Ranucci, Perrault y voit l'explication probable de l'absence de réactions ou presque de Ranucci face aux accusations lors de l'instruction puis, au moment où la drogue n'est plus utilisée, une réaction agressive et plus réactive face aux accusations qui pesaient sur lui.

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Message non luPosté :03 déc. 2006, 21:55 
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D'après quelqu'un dans ce forum (je crois thomas ?), on ne donne de la fiole en prison qu'aux anciens drogués qui sont en manque. Il disait avoir eu ces informations de connaissances quii avaient eu des mauvaises expériences.
Je ne peux pas en dire plus à titre personnel.


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Message non luPosté :03 déc. 2006, 22:02 
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c'est exact Joaquin et c'est sur ce lien:
http://www.justice-affairescriminelles. ... asc-15.php
J'avoue avoir apprécié cette intervention de Thomas à l'epoque. Elle était effectivement instructive.

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Message non luPosté :03 déc. 2006, 22:11 
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Citation :
D'après quelqu'un dans ce forum (je crois thomas ?), on ne donne de la fiole en prison qu'aux anciens drogués qui sont en manque. Il disait avoir eu ces informations de connaissances quii avaient eu des mauvaises expériences.
Je ne peux pas en dire plus à titre personnel.
Je ne voudrais pas me faire représentante des culpabilistes ( je le fais ici pour nourrir la contradiction) mais certains d'entre eux pourraient ( s'ils étaient présents ce soir) avancer que parmi les objets remis par Mme MATHON figuraient des seringues.... et que partant de là, il serait possible d'imaginer que Ranucci ait pu toucher à la drogue ce qui confirmerait ce que disait Thomas sur ce fil.

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Message non luPosté :04 déc. 2006, 00:05 
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Ce qu'on appelle la fiole, c'est le flacon qu'on fait avaler au détenu et qui contient un tranquilisant ou un neuroleptique qu'on a broyé et dissout.

Le tranquilisant résulte d'une prescription médicale, on ne laisse pas les comprimés aux détenus de peur qu'ils ne les accumulent.

Donc effectivement, Perrault imagine qu'on a donné des tranquilisants à C Ranucci parce qu'on était dans la période des émeutes de 1974 (qui ont abouti à des réformes et à la nomination d'un secrétaire d'état à la condition pénitentiaire).

J'ai dit à Perrault que la garde à vue suffisait à expliquer la sidération de Christian Ranucci et le fait qu'il lui faille tant de temps pour se rétracter.

On lui dit qu'on a toutes les preuves, qu'il est coupable, il l'admet puisqu'il fait face à un trou noir et qu'il est placé à l'isolement en prison. Donc aucun moyen de retrouver des repères. Je ne pense pas qu'il ait pris des tranquilisants, le seul fait de la garde à vue explique les choses.

Il faut dire que par exemple la reconstitution arrive très peu de temps après parce qu'on espère qu'il n'a pas repris pied. Et la visite des quatre policiers ne me semble pas impossible.


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Message non luPosté :04 déc. 2006, 11:03 
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Citation :
Citation :
D'après quelqu'un dans ce forum (je crois thomas ?), on ne donne de la fiole en prison qu'aux anciens drogués qui sont en manque. Il disait avoir eu ces informations de connaissances quii avaient eu des mauvaises expériences.
Je ne peux pas en dire plus à titre personnel.
Je ne voudrais pas me faire représentante des culpabilistes ( je le fais ici pour nourrir la contradiction) mais certains d'entre eux pourraient ( s'ils étaient présents ce soir) avancer que parmi les objets remis par Mme MATHON figuraient des seringues.... et que partant de là, il serait possible d'imaginer que Ranucci ait pu toucher à la drogue ce qui confirmerait ce que disait Thomas sur ce fil.
Personnellement, j'en suis maintenant persuadé à disons 99 pour cent. En plus des seringues (usagée dans sa voiture, intra veineuses dans "les produits dangereux), de certains produits servant à mélanger l'heroine, de ses "trous de mémoire", de la fiole qu'on lui fournissait en prison, j'aurais un autre indice (mais je ne peux guère dévoiler la source, car l'information n'aurait pas été obtenu de manière disons cent pour cent honnête) : il aurait eu dans son agenda l'adresse du centre anti-drogue de Nice.


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Message non luPosté :04 déc. 2006, 11:11 
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Et cela fait partie des faits que CR a "caché", comme la visite à son père.
Ce fait (la drogue) est d'ailleurs à mon avis plus à décharge qu'à charge, car cela expliquerait mieux l'amnésie de CR que sa beuverie à Marseille.


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Message non luPosté :04 déc. 2006, 12:49 
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Je ne connais pas les hypothèses de G. Perrault sur le fait qu'on ait pu modifier par des psychotropes le comportement de Ranucci. Je trouve a priori un peu facile d'expliquer toujours un comportement très étonnant par une nouvelle espèce de machination...

"Normalement", les psychotropes ne sont délivrés aux prisonniers que sur prescription médicale, résultant dans la majorité des cas d'une demande de l'intéressé.
Il est bien sûr possible qu'une administration de neuroleptiques sédatifs soit faite sans demande ou consentement de l'intéressé, en cas de comportement hétéroagressif ou autoagressif.

Je n'ai jamais lu que Ranucci ait eu aux Baumettes un tel comportement.

quant à l'hypothèse de la toxicomanie préexistante, elle est intéressante. Trois éléments me gènent: (1) Mme Mathon a remis aux policiers le curieux paquet de substances diverses dont disposait Ranucci: à ma connaissance, aucun n'a été identifié comme une drogue; (2) si l'on suppose que Ranucci était sous l'effet d'une drogue au moment des faits (plutôt psychodysleptique type LSD que des opiacés type héroïne), ce qui pourrait dans l'hypothèse de la culpabilité expliquer le passage à l'acte et l'amnésie (partielle) qui lui fait suite, il est plus qu'étonnant dans ces condistions qu'il ait pu enlever la fillette de sang-froid, puis ensuite conduire jusqu'à la Pomme. Si l'on se place dans l'hypothèse de l'innocence, pourquoi pas; (3) surtout, les signes de sevrage sont très caractéristiques chez le toxicomane. Aucun n'a été signalé pendant la garde à vue, ni par la suite pendant l'incarcération. Ranucci avait des seringues dans son coffre, mais le rapport de M. Vuillet ne mentionne aucune trace d'injection, or elles ne manquent pas chez le toxicomane.

Est-il possible que Ranucci ait été drogué à son insu, pour la 1ère fois (et donc sans qu'il y ait au décours de syndrome de sevrage), p.ex. par ingestion de LSD, p.ex. lors de sa soirée (alléguée ou réelle) de beuverie dans le quartier de l'Opéra? Cette hypothèse aurait le mérite d'expliquer les souvenirs flous qu'il rapporte de certains éléments, éventuellement l'amnésie de son trajet jusqu'à la champignonnière. Plus étonnant est le contraste entre le souvenir précis qu'il a de l'accrochage avec Martinez (il en a conscience quand il parle avec Rahou et Guazzone; il en contestera longuement les éléments lors de la reconstitution, puis dans le récapitulatif) et ce qui le suit immédiatement.

Voyons maintenant comment Ranucci décrit les faits dans le récapitulatif:
Citation :
Vers 20 heures, je pars en suivant la nationale qui me conduit jusqu'à Aix-en-Provence. J'y arrive en fin de soirée. J'y effectue juste une halte, pour faire refroidir le moteur, car il est tard et il me faudra encore une heure de trajet avant de trouver un bar-restaurant ouvert vers le Vieux-Port ou l'Opéra à Marseille.
J'ai passé toute la nuit dans ce quartier. Je suis un buveur d'eau minérale, de thé et de boisson non alcoolisée, mais il m'arrive parfois, et rarement, de boire en une seule nuit ce qu'un Français moyen boit en trois ou quatre semaines. Ce fut le cas ce soir-là où j'ai veillé toute la nuit de dimanche.

Lundi 3 juin 1974.

Dans la matinée je vais récupérer ma voiture sur le port, mais avant de partir, je rentre dans un petit bar à côté. J'ai la tête lourde et l'esprit nébuleux; pour y remédier, je bois deux whiskies, deux pamplemousses et deux cafés. Le barman m'avait sûrement pris pour un Américain car le tarif fut étoilé. Je payai, laissant 5 F de pourboire... à la serveuse ! et partis.[/quote)

A ce stade, il ne décrit aucun élément de "bizarerie" qui caractériserait une absorption de LSD ou de substance équivalente. Ses souvenirs semblent assez précis. Il ne dit pas avoir pris ce curieux petit déjeuner en compagnie de quelqu'un qui aurait pu le droguer à son insu.

Citation :
II eût été préférable de m'arrêter dans une auberge, pour dormir un peu ; l'idée m'en était venue mais malgré mon état de fatigue et de somnolence, et bien que le temps dont je disposais m'en laissait le loisir, je préférais faire l'effort de poursuivre jusqu'à Nice et dormir chez moi.
Je continuais donc ma route à une vitesse permise par la route et mon état. A quelques kilomètres de la banlieue, alors que je venais de m'arrêter à un stop - de façon peut-être peu orthodoxe que je qualifierai « d'arrêt dans la foulée » -, je n'eus ni le temps de m'apercevoir de la présence d'un véhicule venant à vive allure, ni ensuite, lorsque je le vis fort près de m'emboutir, la possibilité d'accélérer, car je m'étais auparavant embrouillé avec mon levier de vitesses.
Un choc épouvantable, dans un fracas de tôle froissée. Le tout s'est passé en un instant. Il est possible que la perception de rapidité s'en soit trouvée accélérée par mon état de semi-somnolence.
A nouveau, les souvenirs sont relativement précis. Il ne parle que de "semi-somnolence" et pas de bizarrerie (visions oniriques, impression d'étrangeté).
Citation :
La commotion qui s'ensuivit ne me permit pas de me rendre compte de l'étendue des dégâts, ni de bien comprendre sur le coup ce qui s'était passé. Je me sentais en tort à cause du stop mal respecté, aussi je commis l'erreur de partir sans m'arrêter; car je ne voulais pas risquer un possible retrait du permis de conduire. C'est mon gagne-pain. De plus, je risquais une surtaxe de mon assureur, en supplément à des primes déjà exorbitantes vu que j'ai moins de 25 ans.
La commotion due au choc de l'accrochage ne me permit pas, également, de me rendre bien loin ; en effet, lorsque, peu après, j'arrêtai ma 304, je tombai complètement dans les pommes, évanoui.
Il invoque une "commotion", dans le sens vague que lui donne le langage commun, qui est un passe-partout bien pratique pour soit désigner un "malaise" dont il ne connait pas la cause, soit trouver un prétexte pour expliquer son amnésie (réelle ou supposée) de la suite.
Citation :
L'heure à laquelle cet accident s'est produit ne peut être précisée, ni par moi, vu mon état d'une part et d'autre part du fait que je n'avais pas de montre - je pensais qu'il avait eu lieu vers les 15 heures -, ni précisé par les protagonistes car ceux-ci donneront une heure différente et certains même - M. et Mme Aubert - en donneront plusieurs (10 h 30, 12 h 15, 13 h 30). Mais nous reviendrons sur ces points par la suite.
En me réveillant, j'accusai encore plus qu'auparavant un mal de tête et une lassitude de plomb. Je passai de la banquette arrière où j'étais allongé, à l'avant, pris dans la boîte à gants un flacon de whisky et bus un peu de ce remède.
Dans l'hypothèse de la cuite CHEZ UN NON-ALCOOLIQUE, çà sonne bizarre: en effet, après une biture telle qu'il l'a décrit (il m'arrive parfois, et rarement, de boire en une seule nuit ce qu'un Français moyen boit en trois ou quatre semaines. Ce fut le cas ce soir-là où j'ai veillé toute la nuit de dimanche) la dernière chose qu'on ait envue de faire, c'est de boire de l'alcool! C'est encore plus vrai s'il sort d'un mauvais trip qu'il impute à tort à l'alcool. Quant au whisky désigné comme "remède", c'est peut-être plausible dans la France de 1974, mais étonnant en l'absence d'habitude de consommation d'alcool...
Citation :
L'endroit où se trouvait ma voiture était insolite; dans une sorte de tunnel pierreux, boueux, froid et sombre.
Je m'en étonnai et me demandai comment j'y étais parvenu.
J'en conclus rapidement que l'alcool ne devait pas y être étranger, et sans plus m'attarder en conjectures, je pris le volant et lançai le moteur pour sortir de ce bourbier.
Rien à faire, les roues motrices patinent. Nouvel essai. Nouvel échec. Je reprends un peu de whisky et sors de ce tunnel pour me repérer dehors.
Il est adepte du traitement du mal par le mal ou quoi?

Donc, à mon avis, pas complètement impossible, cette hypothèse qu'il ait été drogué une fois, à son insu. Pas forcément la plus probable, mais pas absolument impossible. Je vais voir si je trouve d'autres éléments pour ou contre.

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"Il en résulte, et je comprends que cela puisse choquer certains, que le même élément de preuve peut être interprété à charge ou à décharge selon la conscience de chacun." (P. Carrias)


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Message non luPosté :04 déc. 2006, 14:25 
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Pour les produits retrouvés, aucun effectivement ne peut être assimilé à de la drogue pure, mais nombre de ces produits (atropine, cafeine, strychnine) sont utilisés par les toxicos (plutôt les dealers d'ailleurs) pour rallonger l héroine, donner plus d'effet à une heroine déjà rallongé par des produits comme le lactose... Il suffit que tu tapes heroine dans google, et tu le verras tout de suite : c'est ce que j'ai fait d'ailleurs en ce moment même, car je ne me souvenais plus du nom du dernier produit (strychnine) : sur google, le premier site m'a renseigné !

Donc, vu tout ce qu'il transporte avec lui (ou possède chez lui) + tous les autres indices que j'ai cités, je ne pense pas que CR ait été drogué cette nuit là à son insu.


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