Il me semble que Agnès Mattéi et Carole Baroco n'ont parlé de l'homme qui les aurait abordé qu'après avoir entendu à la radio relater l'enlèvement de Marie-Dolorès.

Quelqu'un peut-il me le confirmer?

Si j'ai raison, il devient difficile d'accorder une foi absolue à leur témoignage, notamment au fait qu'elles citent le petit chien noir. Impossible de faire la part des choses entre ce qu'elles ont vraiment vécu et une affabulation.

En science, on dirait que les 2 variables ne sont pas indépendantes...

Ben en fait, on n'en sait rien, puisque leur P.V. d'audition si jamais il y en a eu un, a disparu. Il ne reste que quelques vagues témoignages.
Ce qui est certain, c'est que le commissaire Cubaynes, de toute évidence, avait eu echo de cette histoire dès le 5 juin, et qu'il l' a pris au sérieux, puisqu'il en parle dans la Marseillaise du 6 juin.

J'ai lu dans un livre ce paragraphe suivant:

"Reste la visite que le commissaire Alessandra aurait demandé à Mme Mattéi d'effectuer avec lui dans un établissement psychiatrique non loin de la cité Sainte-Agnès.
Une demis-douzaine de maniaques sexuels leur sont présentés.
Mme Mattéi n'en reconnaît aucun qui, de près ou de loin ait une quelconque ressemblance avec l'homme au pull-over-rouge."

Bizarre pour une personne de qui on ne retrouve pas de PV.

[...]

Dans quel livre avez-vous lu cela, Georges ?

[...]

Bonjour Chantal,

j'ai lu ce paragraphe dans "L'Enigme de Christian Ranucci" de Perisset

Mme Mattei affirme avoir déposé plainte le 4 juin. On met en doute sa parole parce qu'on n'a retrouvé aucune trace du PV correspondant.

Lorsqu'on dépose plainte, le document que remplit le fonctionnaire est-il rédigé en plusieurs exemplaires ?
Si oui, qui est destinaire de ces différents exemplaires, et à quel moment sont-ils transmis à leur destinataire ?

Si Mme Mattei a bien déposé plainte, et s'il existe un ou plusieurs destinataires de ce PV, on devrait pouvoir retrouver une trace, une copie de ce document auprès d'un des destinataires. Si on retrouve une de ces copies, cela prouverait que Mme Mattei a dit vrai. Si on ne retrouve rien ...

A moins bien sûr que ce fameux destinataire ait lui aussi perdu le document qui lui revenait.
On perd tellement de documents dans cette affaire !!

[...]

Pauvre Mme Mattei...

Je pense que personne n'aurait souhaité se trouver à sa place dans de si terribles conditions.

Tétanisée, prise entre le "feu croisé" de la partie civile, de l'avocat général et du président de la cour, plongée dans cet univers inconnu, elle a perdu pied et sa pauvre parole a fait naufrage.

J'ai pour ma part, été atterré par l'image presque dégradante que certains journalistes - et je n'ose parler de la foule haineuse - ont voulu donner de cette femme simple et courageuse.

Car il lui en a fallu du courage...

[...]

Je pense, moi aussi, qu'il lui a fallu beaucoup de courage pour entrer dans l'arène étant donné l'ambiance de haine démentielle qui régnait à Aix. Je suppose que la pauvre femme ne se doutait peut-être pas exactement de ce qui l'attendait. Mais même si elle n'imaginait pas l'ampleur de l'épreuve qu'elle allait affronter, elle devait tout de même bien se douter qu'elle risquait d'avoir des ennuis :

1. Si elle prétendait avoir déposé à l'Evêché si ce n'était pas vrai.

2. Si elle se présentait envoyée par la défense, pour témoigner en faveur de celui que tout Marseille aurait voulu voir couper en petits morceaux sur la place publique.

J'ai beau chercher, je ne vois pas l'intérêt que pouvait avoir cette femme à prendre de tels risques. Le sentiment de solidarité entre mères de détenus ne suffit pas à expliquer qu'elle ait accepté d'aller jusque-là.

On peut imaginer qu'au départ on a proposé de l'argent à me Mattéi ;