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 Sujet du message : 27 juillet
Message non luPosté :22 oct. 2006, 17:25 
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Enregistré le :21 oct. 2006, 10:44
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Bonjour à tous,
Ne sachant pas quel pourrait être le sujet de discussion le plus indiqué pour accueillir mes lignes, je les dirigent dans la Discussion générale, aux administrateurs, au cas où, de les aiguiller ultérieurement.

27 juillet 1976…le recours en grâce étant rejeté, le sort de Christian Ranucci est hélas fixé.
J’ai été frappé et troublé en lisant sur Marianne-en-ligne.fr du 23.3.06 un article de Patrick Girard ayant pour titre: “1974-1976 Chirac à Matignon: une saison en enfer”, où il est écrit que Jacques Chirac, alors premier ministre, signifie à Giscard D’Estaing, sa volonté de démissionner justemment le même jour: 27 juillet. J’y reviendrai plus bas.
Je me demande s’il ne s’agit là que d’une coïncidence, une parmi bien d’autres dans cette affaire, ou bien de deux faits qui n’étant pas directement liés entre eux, bien évidemment, ont néanmoins pu réciproquement s’influencer. Quelqu’un peut-il m’en dire plus ?
Je me présente au sujet du thème du site et de son forum. Le premier contact fut la couverture du “Pull-over rouge”: une guillotine rouge sur fond noir, c’était il y a bien des années, puis périodiquement j’y suis revenu. Récemment, en surfant, j’ai trouvé ce site que je trouve très bien fait et surtout très utile.
Mon opinion sur l’affaire Ranucci maintenant….coupable ou innocent ? en vérité, selon moi, la question devrait uniquement être: la justice a-t-elle été équitable envers Christian Ranucci ?
….et la réponse est sans appel: NON, Ranucci n’a pas bénéficié d’une justice équitable.
D’après ce qui est longuement exposé sur ce site, d’après les nombreuses interventions du forum on ne peut que constater un crescendo d’acharnements pour coincer un supposé coupable sans trop se poser de questions sur faits et circonstances qui souvent on bien du mal à s’enchainer avec cohérence.
L’enquète de police a été de toute évidence précipitée: aucun constat de l’heure présumée du meurtre de la pauvre Marie-Dolorès, même en 74 il était possible de l’établir avec précision; aucune trace de sang ni empreintes constatées sur la Peugeot de Ranucci; fréquentes maladresses dans les procès-verbaux des pièces à conviction; aucun témoin le reconnaissant, exception faite pour les Aubert mais discutable la circonstance; étonnant que l’on n’ait pas approfondi les raisons de la présence de Ranucci à Marseille. La sensation est donc que l’on s’est uniquement poser l’objectif d’avoir ses aveux coute que coute, aveux ensuite rétractés.
L’instruction a été baclée, c’est le moins que l’on puisse dire, significatif à cet égard les doutes du juge Michel au moment de succéder à la juge Di Marino.
Le procès n’a été qu’un procès sommaire où le prévenu était déjà condamné à l’instant même d’entrer dans la salle d’audience.
S’il n’y avait pas eu de dénouement tragique et définitif on pourrait dire que la victime de cette justice a été la justice elle-même, ce ne fut pas le cas et l’on ne peut que frissonner en constatant avec quelle légèreté on a livré une personne à des bourreaux ou plutôt….à des exécuteurs des sentences criminelles, rien que pour faire un peu plus juridique.
N’ayant rien à ajouter pour ce qui est de l’affaire en elle-même; l’énumération des faits, les doutes et les interventions étant très éloquents, je reviens au début de mon intervention, à cette même date et aux réflexions qu’elle a engendrées.
27juillet 76…
L’article est très clair: Valéry Giscard D’Estaing est un président fragilisé au sein même de sa propre majorité, en outre les municipales de mars 76 ont été remportée par l’opposition de gauche; la démission de Jacques Chirac, qui sera officialisée fin août, ajoute un élément de plus à cette faiblesse et dans le cas spécifique de la Vème République, pourrait provoquer une crise institutionnelle. Je crois ne rien ajouter, ni déformer
…parfois les faits divers viennent au secours du pouvoir quel qu’il soit; l’opinion publique est bien souvent plus friande de cette actualité que des luttes des factions au sommet de l’état (qui ne sont pas moins graves pour autant).
Affaire Ranucci: crime odieux; aveux; procès; affaire Patrick Henri en parallèle; recours en cassation rejeté; personnalité du condamné, frôlant l’autolésionisme, difficilement défendable; opinion publique bien attisée par les médias et désireuse de vengeance et pour conclure le 23 juillet la découverte du corps du petit Vincent Gallardo.
Si l’on se réfère au climat de l’époque, Ranucci avait très peu de chances de s’en sortir et il me semble que les sentiments de doutes et d’effroi au lendemain de l’exécution aient été bien minoritaires.
Le refus de la grâce de Giscard n’aurait-il pas été qu’un moyen (des plus pitoyables) pour tenter de réaffermir sa position chancellante au sein des institutions, un coup très fort pour s’ériger au-dessus des mêlëes et pour indiquer qui était vraiment maitre à bord dans cette conjoncture délicate ? Tel le Prince de Macchiavel, une semaine après l’exécution il accordera la grâce à Moussa Benzarha…le président se montrerait donc magnanime en principe mais impitoyable dès que l’horreur l’emporterait (ou que les sondages l’exigerait…). En se tenant à l’article en question on pourrait se demander si dans une situation politique moins fragile pour lui ou encore avec une personnalité plus forte et capable de s’opposer à certains de ses collaborateurs (Lecanuet, Poniatowski entre autres) vu qu’il se disait: ”opposé par principe à la peine de mort”, Giscard n’aurait pas accordé la grâce à Ranucci aussi. A cela je voudrais ajouter une considération que j’ai lue dans le forum mais dont l’auteur m’échappe et qui est à mon avis très pertinente. En accordant la grâce il n’était pas impossible, au vu de ce qu’avaient été l’enquête, l’instruction et le procès, que dans un délai plus ou moins bref un nouveau recours en cassation ou une demande de révision du procès auraient pu être déposés. Il aurait été alors très gênant au cas où l’innocence de Ranucci serait apparue, de justifier bien des couacs dans le fonctionnement de la police et de la justice. Un autre potentiel élément de fragilisation et de délégitimation dans l’ appareil institutionnel dont on se serait bien passé….
30 ans plus tard….
28 juillet 2006: dans ses éditions du matin France Inter consacre deux services avec interviews aux trente ans de l’exécution de Ranucci, un signe parmi bien d’autres que cette affaire est encore actuelle et soulève des interrogations.
La première considération serait de bien la rappeler quand, au gré des faits divers, certains personnages réclament à corps et è cris la peine de mort. La seconde, bien plus importante, serait sans plus tarder de rouvrir tout le dossier et faire en sorte que la justice cette fois-ci se prononce sans que la sentence soit déjà inscrite. Au cas de l’émergence d’une bavure, redonnerait-on la vie à Ranucci ? hélas non; quel que soit le verdict, la famille Rambla en serait-elle plus soulageée ? j’en doute fortement…La seule bénéficiaire ne serait que la Justice qui, étant humaine, n’est pas par définition infaillible mais qui cette fois-ci aurait eu le courage de se questionner sur elle-même et sur ses rouages, bien épouvantables au cas où l’innocence serait prouvée.
Avoir le courage d’affronter les blâmes si erreurs il y eut, c’est tout….et ce n’est pas peu !!!

Pablix


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Message non luPosté :25 oct. 2006, 20:46 
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Votre message est très intéressant, et il convient de rappeler que Chirac a toujours été abolitionniste, et faisait partie dès le début des années 70 de tous les débats en faveur de l'abolition de la peine de mort.

Il était un des seuls de la droite à avoir cette position. Qu'il voulut démissionner dès le 27 juillet 1976, pour se désolidariser du refus de grâce de Valéry Giscard d'Estaing ne m'étonnerait guère, en effet.

Cordialement

_________________
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Message non luPosté :26 oct. 2006, 00:13 
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J’ai relu rapidement et je trouve avoir fait un peu trop long mais Didi, venant à mon secours, a bien cerné ma question :
que s’est-il passé ce 27 juillet 1976 ?
J’étais à connaissance de l’engagement abolitionniste de Chirac et son actuelle intention de sanctionner sur la Constitution le refus de la peine de mort est tout a son honneur, je voudrais néanmoins revenir sur les phases qui ont conduit Ranucci à l’échafaud car c’est surtout en lisant certaines interventions sur le forum que mon schéma mental s’est matérialisé.
Je les énumère:
- recours en Cassation rejeté;
- recours en grâce présenté par les avocats à Giscard;
- 27 juillet: “que la justice suive son cours…”
- le même jour Chirac notifie sa volonté de quitter ses fonctions.

Première question : Chirac démissionne-t-il, entre autre, pour se désolidariser de la décision de Giscard; ou bien ayant eu connaissance de l’intention de son premier ministre de démissionner, Giscard ne trouve rien de mieux pour détourner l’opinion publique et les médias que de faire exécuter Ranucci qui, à l’époque, soulevais très peu de doutes auprès de l’opinion publique sur sa culpabilité ?
La seconde question est finalement adressée au forum : certaines interventions sont très ponctuelles et précises et elles dénotent une connaissance (qui en tout cas n’est pas la mienne) des méandres de cette affaire très approfondie et même rapprochée….si leurs auteurs pouvaient reprendre avec leurs éléments cette petite trace que j’ai à peine esquisser…..

Merci à l’avance et vu l’heure….bonne nuit


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Message non luPosté :06 janv. 2007, 15:58 
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Excusez-moi si je rebas à nouveau sur ce 27 juillet mais par un soucis de correct je poste les sources que j’ai utilisées:

1) La partie de l’article de Patrick Girard sur Marianne-en ligne- du 23 mars 2006 concernant l’annonce de la démission de Chirac à Giscard ;

2) Le refus de grâce de Giscard tiré de son livre “Le pouvoir et la vie” (titre qui me semble tristement pertinent). Tout ce qui pouvait conduire à Ranucci a été omis sauf la date: 26 juillet 1976, je pensais qu’en réalité cela s’était passé le lendemain. Je l’ai trouvé sur le forum, d’après ce que j’ai lu nom, lieu et date de naissance ont été ajoutés par Gihel – j’espère que vous ne m’en voudrez pas pour l’emprunt – la date par contre n’est pas retouchée et c’est ce qui m’intéressait.


Devant le refus du chef de l'Etat de donner satisfaction à son Premier ministre et après l'échec d'une rencontre lors d'un week-end à Brégançon, qui fit couler beaucoup d'encre, tout se termina par la rupture entre les deux hommes. Le 27 juillet 1976. Jacques Chirac annonçait au Président sa démission de ses fonctions de chef du gouvernement:

Monsieur le Président,
Au cours de ces derniers mois, je me suis permis à plusieurs reprises de vous exposer les raisons politiques et économiques qui commandent, selon moi, une reprise en main énergique du gouvernement, afin de donner à son action, dans ces deux domaines, une impulsion vigoureuse et coordonnée. Cela suppose évidemment un renforcement sans équivoque de l'autorité du Premier ministre. J'ai cru comprendre que ce n'était ni votre sentiment, ni votre intention.
Dans ces conditions, je ne puis continuer à accomplir la tâche que vous m'avez confiée, et j'ai l'honneur de vous remettre aujourd'hui ma démission. Cette décision sera effective au plus tard le mardi 3 août, c'est-à-dire dès mon retour du voyage officiel au Japon que vous m'avez demandé de ne pas décommander.

Bien décidé à ne pas contrarier son Premier ministre qui lui était devenu littéralement insupportable, le Président acquiesça à son vœu tout en se réservant le privilège régalien de fixer la date à laquelle la sentence serait exécutée* :

Monsieur le Premier ministre,
Vous m'avez écrit pour m'informer que vous ne pouvez plus continuer à accomplir la tâche que je vous ai confiée et que vous me remettiez votre démission. Vous m'indiquez que cette démission sera effective le 3 août. Je prends acte de votre démission.
Comme je vous l'ai dit oralement, je ne pense pas que, en l'absence de tout événement dramatique, il convienne de procéder en quelques jours, et à un moment qui ne se prête pas aux consultations nécessaires, à cet acte important pour la continuité de la vie de la nation qu'est la mise en place d'un nouveau gouvernement. Je vous demande donc d'en différer l'annonce et d'assurer la gestion du gouvernement jusqu'au premier Conseil des ministres que vous me demanderez de convoquer dans la deuxième quinzaine du mois d'août, pour me présenter la démission du gouvernement.
Jacques Chirac ne pouvait être à l’obscur de cette décision, sa volonté de démissionner exactement le jour suivant en a-t-elle été la conséquence immédiate ?
Tout cela ne change naturellement rien au débat sur l’innocence ou la culpabilité de Christian Ranucci mais peut faire réfléchir sur ce qu’est la peine de mort et sa capacité d’éblouir l’opinion publique afin de lui occulter (parfois ou souvent) ce qui se joue dans les coulisses et qui ne doit rester que pour les initiés.

* se réservant le privilège régalien de fixer la date à laquelle la sentence serait exécutée : dans son long article Patrick Girard ne fait aucune réfèrence à l’affaire Ranucci néanmoins cette phrase me semble bien évocatrice, est-ce vraiment involontaire ?

Amicalement, Pablix

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Message non luPosté :06 janv. 2007, 16:10 
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Merci pour ces précision Pablix, mais je crois que cette décision peut tenir également du comportement de J. Chirac.

En effet, début 1976, c'est lui qui rappellera à l'ordre les ministres qui s'accordent un peu trop de crédit à l'antenne face à l'affaire P. Henry (comme M. Poniatowski, ministre de l'Intérieur de l'époque).

J. Chirac a toujours été opposé à la peine de mort. Cet homme est un excellent politique, consensuel, courtois, calculateur, intelligent, mais il se laisse parfois déborder par ses sentiments... Et on a pu le constater à plusieurs reprises, face à l'Extrême droite, la guerre, la peine de mort ou encore les cultures africaines et asiatiques.

Bref, Chirac voit en la décision de Valéry Giscard d'Estaing un désaveu de sa politique, Chirac n'étant pas plébiscité par ses ministres. Dès lors, il démissionne. C'est une hypothèse qui n'est pas dénuée d'intérêt je pense.

Dès lors, Valéry Giscard d'Estaing fera appel à un premier ministre plus en accord avec la droite conservatrice en la personne de R. Barre. On connaît la suite, la démission de Chirac coincidera avec les premiers déboires de Valéry Giscard d'Estaing, qui amèneront la défaite de 1981.


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Message non luPosté :31 janv. 2007, 16:12 
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Merci Pablix, d'avoir fait le lien entre ces deux événements. J'ai toujours pensé que ce n'était pas une coïncidence, mais de là à les rapprocher autant.

A mon avis, Giscard est à un tournant de son mandat. Il doit montrer que c'est lui "qui est à la barre". Il est contesté par son premier ministe, ce qui est rare tout de même. Ce premier ministre est à la tête d'un parti très puissant, qui n'est pas celui de Giscard.

Giscard veut montrer qu'il sait dire NON. Qu'il sait être dur et intransigeant. L'heure est venue pour lui de montrer un nouveau visage.

Il résiste à Chirac et le laisse partir. Au même moment, tombe cette demande grâce. P. Lombard va lui proposer de donner du fric et un billet d'avion à Ranucci !!! "Mais pour qui me prend-on" a-t-il dû se dire !!! "Jamais on aurait fait une telle proposition à De Gaulle, jamais !"
La radio annonce peu après que CR est grâcié. C'est d'après moi la nouvelle de trop . "On a voulu me forcer la main"

Il dit NON, il refuse la grâce. Sans trop regarder le dossier. Pour simplement se prouver à lui-même qu'il sait être dur, pour simplement montrer à l'opinion publique que Giscard, il en a...

Quelle tristesse !!


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Message non luPosté :31 janv. 2007, 16:48 
Citation :
Citation :

...Giscard veut montrer qu'il sait dire NON. Qu'il sait être dur et intransigeant. L'heure est venue pour lui de montrer un nouveau visage.

Il résiste à Chirac et le laisse partir. Au même moment, tombe cette demande grâce.
Citation :
P. Lombard va lui proposer de donner du fric et un billet d'avion à Ranucci !!!
"
Non, non, Vic, soyons sérieux. C'était effectivement l'intention de CR (ce qui donne une idée de l'inconscience abyssale qui était la sienne face à sa propre situation..) de "négocier" des billets d'avion, etc. Mais il est bien évident qu'aucun avocat, même le plus tocard, n'aurait jamais transmis la proposition au Président de la République. J'imagine Lombard sortant cela à Giscard !


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Message non luPosté :31 janv. 2007, 17:59 
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Citation :
Merci Pablix, d'avoir fait le lien entre ces deux événements. J'ai toujours pensé que ce n'était pas une coïncidence, mais de là à les rapprocher autant.

A mon avis, Giscard est à un tournant de son mandat. Il doit montrer que c'est lui "qui est à la barre". Il est contesté par son premier ministe, ce qui est rare tout de même. Ce premier ministre est à la tête d'un parti très puissant, qui n'est pas celui de Giscard.

Giscard veut montrer qu'il sait dire NON. Qu'il sait être dur et intransigeant. L'heure est venue pour lui de montrer un nouveau visage.

Il résiste à Chirac et le laisse partir. Au même moment, tombe cette demande grâce. P. Lombard va lui proposer de donner du fric et un billet d'avion à Ranucci !!! "Mais pour qui me prend-on" a-t-il dû se dire !!! "Jamais on aurait fait une telle proposition à De Gaulle, jamais !"
La radio annonce peu après que CR est grâcié. C'est d'après moi la nouvelle de trop . "On a voulu me forcer la main"

Il dit NON, il refuse la grâce. Sans trop regarder le dossier. Pour simplement se prouver à lui-même qu'il sait être dur, pour simplement montrer à l'opinion publique que Giscard, il en a...

Faire décapiter un tout jeune homme pour réhausser son petit égo.

Quelle tristesse !!
Je ne suis pas sûr que le Président Giscard fut si désinvolte. Le problème à l'époque, c'est que J. Chirac ne fait pas partie de l'idéologie politique de Giscard. Il en était donc le concurrent naturel...

La culpabilité était évidente à l'époque, et pour tous. Il s'agissait alors pour Giscard de trancher entre ses déclarations électorales et Chirac. Il a choisi de se séparer de Chirac.

Petite précision : J. Chirac ne fondera le RPR qu'en 1977. Il n'est pas encore en 1976 le "patron" du parti qu'il n'a pas encore créer... :wink:


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Message non luPosté :01 févr. 2007, 13:13 
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Danou, ta réaction est très saine :"jamais aucun avocat, même le plus tocard n'aurait transmis une telle proposition au président de la république"

Et pourtant, Paul Lombard l'a fait. Aussi incroyable que cela puisse paraître. Giscard le relate dans ses mémoires et Gilles Perrault le confirme dans 'le déshonneur ...'

Quant à la désinvolture de Giscard, elle est pour moi manifeste. Il ne connaît pas le dossier. Et plusieurs années après, il en parle en accumulant les erreurs.

30 ans, ça lui laissait pourtant le temps de s'y intéresser, même un tout petit peu.


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Message non luPosté :01 févr. 2007, 14:08 
Citation :
Danou, ta réaction est très saine :"jamais aucun avocat, même le plus tocard n'aurait transmis une telle proposition au président de la république"

Et pourtant, Paul Lombard l'a fait. Aussi incroyable que cela puisse paraître. Giscard le relate dans ses mémoires et Gilles Perrault le confirme dans 'le déshonneur ...'.
Alors là, j'avoue que je suis sans voix ..

Vous êtes certain de ce que vous avancez ?!?!?!?!


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Message non luPosté :01 févr. 2007, 14:17 
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Oui danou, je suis absolument certain. Les habitués de ce forum doivent le savoir. Ils pourront te le confirmer.

Quand j'y repense, je vois d'ailleurs là, la raison principale qui a conduit Paul Lombard à aller plaider tout seul. Il savait qu'il allait dire une chose pareille. Ce type de discussion reste toujours confidentielle. Mais Giscard l'a ouvertement rapportée dans son livre.


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Message non luPosté :05 févr. 2007, 19:09 
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Et c'est un ténor du barreau, ce Me Lombard???

Ah ouais quand même, ça fiche les j'tons ! :roll:

Pour revenir à la démission de J. Chirac, il semble évident qu'elle soit dûe à "l'abandon" dont il fut victime par sa famille politique.

Je cite sans me souvenir de son auteur, mais on avit dit de Chirac :
"Cette droite qu'il n'a jamais aimé et qui l'a toujours rejeté".

Cette affirmation représente ce qu'est J. Chirac, un homme qui se prédestinait aux affaires nationales, travaille de bureaucratie, de commerce et de contact. Il est arrivé en politique un peu par hasard, avec ses doutes, ses sentiments et ses convictions.

Il avait réussi en 1974 à être assez pesant pour avoir une influence de taille auprès de Giscard. Et son mandat de 1974 à 1976 fut assez efficace. Mais Giscard voyant monter cet homme qu'il redoutait, a décidé de l'isoler. Et c'est ce qu'il a fait. Jusqu'au 27/07/1976. En refusant la grâce à un condamné à mort, il s'est définitivement et irrémédiablement couper de son premier ministre... qui n'a d'autre choix que de partir, ne pouvant plus assumer ce Président là.


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Message non luPosté :06 févr. 2007, 00:56 
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Citation :
Petite précision : J. Chirac ne fondera le RPR qu'en 1977. Il n'est pas encore en 1976 le "patron" du parti qu'il n'a pas encore créer... :wink:

Depuis l'eviction de Chaban, il est le patron de l'UDR... Sans conteste. Il est vrai qu'il reste des barons, mais son choix de Giscard les a mis au pas.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


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Message non luPosté :06 févr. 2007, 00:59 
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Citation :
Oui danou, je suis absolument certain. Les habitués de ce forum doivent le savoir. Ils pourront te le confirmer.

Quand j'y repense, je vois d'ailleurs là, la raison principale qui a conduit Paul Lombard à aller plaider tout seul. Il savait qu'il allait dire une chose pareille. Ce type de discussion reste toujours confidentielle. Mais Giscard l'a ouvertement rapportée dans son livre.
Je pense personnellement que Giscard confond ce que Lombard a pu lui dire et ce qu'il a lu dans le récapitulatif qu'on lui a transmis. Lombard dit que Giscard connaissait très bien le dossier. Le Conseil Supérieur de la Magistrature avait d'ailleurs lui aussi donné un avis.

Danou a raison, on ne voit pas un avocat se méprendre sur le fait que la commutation de la peine de mort pourrait se traduire par un billet d'avion, cela n'a aucun sens.

Giscard d'ailleurs ne dit pas tout, notamment il explique qu'il a reçu une lettre de Mme Rambla, mais il ne parle pas de celle de Christian Ranucci qui a dû lui parvenir aussi. Il a une mémoire extrêmement sélective.

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Message non luPosté :06 févr. 2007, 11:37 
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Les Mémoires de Giscard est un livre assez ancien. Giscard relate l'incident en disant qu'un avocat, sur le pas de la porte, juste avant de le quitter, lui a fait une telle proposition (billet d'avion pour le Venezuela + forte somme d'argent). Il dit être resté sans voix, puis s'être retiré pour prendre sa décision en s'efforçant de ne pas tenir compte de ces propos.

Je me suis longtemps demandé de quel avocat et de quel condamné il s'agissait, car Giscard ne le précise pas. Ce n'est que l'année dernière en lisant "Le déshonneur de Valéry Giscard d'Estaing" que Gilles Perrault l'a explicitement mentionné. Ce condamné, c'est Ranucci. Cet avocat, c'est Paul Lombard.

Si Gilles Perrault l'écrit ...pourquoi en douter ?

Lorsque j'y pense, je comprends mieux pourquoi Lombard est "monté" à Paris tout seul.


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