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Message non luPosté :07 févr. 2007, 12:41 
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Que Jacques Chirac ait prononcé cette phrase en 1975 est une chose, son vote pour l'abolition en 1981 et sa volonté d'intégrer l'abolition dans la constitution en est une autre.

Cela prouve qu'il a évolué dans le bon sens ; et c'est bien.

Que F Mitterrand ait eu un comportement ambiguë relativement à la peine de mort au début de sa carrière politique est une chose, le fait d'avoir intégré l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances dans sa campagne de 1981 et qu'il ait réussi à faire voter son projet à l'assemblée nationale en est une autre.

Cela prouve qu'il a évolué dans le bons sens ; et c'est bien.

Revenons à Valéry Giscard d'Estaing. Il ne grâcie pas Ranucci en 1976.

En mai 2004, il prononce ces mots "je n'ai pas gracié et je ne le regrette pas". Cependant à quelques jours de là, il signe le projet de constitution européenne dont il est responsable de l'élaboration. L'un des premiers articles de cette constitution est justement l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances.
Non seulement il n'a pas du tout évolué dans le bon sens en prononçant cette phrase concernant l'exécution de C Ranucci, mais en plus il se parjure en signant le projet de constitution qui intègre l'article sur l'abolition.

Un homme qui signe un projet d'abolition de la peine de mort et qui dans le même temps se félicite de n'avoir pas gracier un condamné 28 ans plus tôt !!!!

C'est honteux !! Méprisable !!!

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Message non luPosté :07 févr. 2007, 13:18 
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Merci Didi pour cette excellente mise au point.

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Argumenter avec les imbéciles, c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon.
D'abord, le pigeon va renverser les pièces et chier sur l'échiquier.
Puis, il se pavanera comme s'il avait gagné la partie.


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Message non luPosté :07 févr. 2007, 14:13 
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J. Chirac, comme toute personne de sa génération, a évolué avec comme sanction capitale la peine de mort. Il a fallu donc un peu de temps avant d'acquérir cette notion d'abolition. Mais en 1976, il en fait partie. Et en 1976, il rappelera à l'ordre ses ministres s'exprimant un peu trop sur P. Henry. J. Chirac, au-delà de toute considération politique, est un humaniste. On ne peut pas lui enlever. La question n'est pas de savoir s'il est mieux que les autres.

Mais pour le sujet qui nous intéresse, J. Chirac a pris position en juillet 76, à sa manière. Et c'est une position qui lui ressemble.

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Parce qu'ils n'ont pas été partisans, les jurés ne sont pas responsables de la débacle de 1976.


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Message non luPosté :07 févr. 2007, 14:20 
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C'est un peu de l'esbrouffe tout ça. Il a son service communication, chapoté par sa fille qui est omniprésente et qui sait très bien soigner l'image humaine du personnage.
C'est un bon communicateur, qui sait serrer les paluches et faire des sourires grands jusqu'aux oreilles.

Je ne sais pas s'il va se présenter aux prochaines présidentielles, mais ce que je sais c'est qu'il devrait plutôt nous présenter ses excuses.

Son discours sur la fracture sociale, quand on voit le résultat, c'est pas terrible.
Le propos n'est pas vraiment le débat sur J. Chirac, mais son attitude à l'époque. Politiquement biensûr, tout le monde ne peut être d'accord. Humainement aussi d'ailleurs.

Quant aux affaires le concernant et son bilan, ayant pris connaissance de bien des éléments, je peux vous affirmer que le constat est bien moins sombre que celui qu'on lui attribue.

Mais je crois que m'éloigne du sujet là...

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Message non luPosté :07 févr. 2007, 17:36 
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J. Chirac en 1975 situe son action dans la continuité de celle de Pompidou dont il était un des poulains. Lorsqu'il prononce cette phrase en 1975, il se réfère directement à Pompidou qui a grâcié beaucoup et mais refusé la grâce à des preneurs d'otages.

En ce qui concerne Giscard, Didi a tout dit. Il est léger, inconsistant, dit et fait n'importe quoi. Il vaut mieux ne pas trop s'étaler sur un sujet aussi médiocre. Je suis tout de même partisan, tant qu'il est vivant, de lui rappeler de temps en temps cette affaire Ranucci qui n'a pas l'air de trop peser sur sa conscience ...


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Message non luPosté :07 févr. 2007, 19:30 
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Merci Gihel, j’ai fais ma petite recherche, quelques problèmes avec les mots-clés me font apparaitre l’arrêt que partiellement, je verrai plus tard, par contre ce que vous avez rapporté est très éloquent et me suffit largement.
Ponce Pilate aurait-il fait mieux ?
On rejette le pourvoi car la défense a eu la possibilité de voir les pièces manquantes du dossier (mais après sa plaidoirie) et donc aurait pu demander une suspension lors du débat. Cela veut dire, en traduisant avec mes mots, qu’après une instruction qui a duré un an et demi environ, les avocats de Ranucci devraient s’inventer une nouvelle stratégie défensive en quelques heures voire un jour ou deux ! et on juge quelqu’un qui risque la peine de mort !!
En regardant les choses d’un autre angle, la Cours de Cassation en cassant le jugement aurait désavoué le juge, désavoué l’instruction et enfin désavoué l’enquête de police, de quoi destabiliser bien des institutions or Ranucci , malgré un bon nombre de vices de procédure, parait coupable.
Je fais un pas de côté maintenant et je me penche sur l’indépendance de la magistrature, rien à voir avec l’innocence ou la culpabilité de Ranucci mais….si l’art. 64 de la Constitution place le Président de la Rèpublique en garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, l’article suivant, avec tous ses alinéas, donne un considérable pouvoir au Gardes des Sceaux, à l’exécutif finalement et ce, pour le parquet et le siège. Alors peut-on imaginer qu’il n’y ait pas eu à l’époque une discrète pression sur tout l’ensemble de la magistrature ? J’ai lu que certains ministres lors de l’affaire Patrick Henri s’étaient clairement prononcés pour la peine capitale – bonjour l’indépendance de la justice- et cela avait lieu au moment où commençait le procès Ranucci….Finalement l’acceptation du recours aurait pu bousculer quelques membres du gouvernement.
Je crois que ce même schéma peut s’appliquer au refus de grâce qu’oppose Giscard avec en plus un coup d’œil aux sondages (réclamant la tête de Ranucci) et un autre, qui évidemment n’a rien à voir directement à l’affaire, à sa majorité. Pourquoi risquer de remettre en cause tout un pouvoir de l’état quand Ranucci est censé être le bon coupable ?
Etait-il coupable ?
Bien revu tout, mon opinion est qu’il n’ y a que les aveux qui le condamnent, aveux qu’il a réitéré devant la juge d’instruction mais sans AVOCAT, la loi le consent mais on peut quant même se demander si, était-ce dû à sa personnalité ou à ses 20 ans, il se rendait bien compte dans quels rouages il entrait. En plus de ça aucun alibi et naturellement être au mauvais endroit au mauvais moment.


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Message non luPosté :07 févr. 2007, 20:30 
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Bien revu tout, mon opinion est qu’il n’ y a que les aveux qui le condamnent, aveux qu’il a réitéré devant la juge d’instruction mais sans AVOCAT, la loi le consent mais on peut quant même se demander si, était-ce dû à sa personnalité ou à ses 20 ans, il se rendait bien compte dans quels rouages il entrait. En plus de ça aucun alibi et naturellement être au mauvais endroit au mauvais moment.
Le problème est que, comme la plupart d'entre nous, Ranucci n'était ni "formé" ni informé de ce qu'il convenait de faire, et surtout de ne pas faire, en de telles circonstances.

Il aurait sans doute été "meilleur" une fois suivante, c'est peut être d'ailleurs cela qu'il fallait éviter à n'importe quel prix...


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Message non luPosté :08 févr. 2007, 15:22 
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…pour l’empêcher de s’affiner pour la fois suivante…mmmh ??
Je reparcours l’histoire “officielle”:
Ranucci est vu par les Aubert en train de gravir un talus avec Marie-Dolorès; quelques mots sont échangés avec les Aubert, il sait donc qu’il a été repéré; il s’éloigne et massacre la pauvre enfant; il revient à sa voiture, la déplace et se cache pendant quelques heures dans une galerie qui n’est qu’ à un km environ; il se change de vêtements, répare sommairement la carosserie puis se repose (ou c’est l’inverse); en partant il s’embourbe, demande de l’aide et prend même un thé avec ceux qui l’ont dépêtré…et à un km gît le corps poignardé d’une fillette: sa victime.
Je me permets un peu d’ironie mais à l’évidence Ranucci avait un sérieux travail à faire pour gravir les échelons de la criminalité !!!
Rien qu’en lisant la succession de ces fait les doutes ne peuvent que surgir mais peut-être ne suis-je que prétentieux et confortablement assis devant un ordinateur avec plus de 30 ans de recul…..


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Message non luPosté :08 févr. 2007, 16:26 
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tout à fait d'accord.
Il va cercher de l'aide; cela donnera encore un témoignage de sa présence à l'endroit du crime. Autant appeler la police et les attendre!!!!


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Message non luPosté :08 févr. 2007, 17:40 
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D'autant que lorsque M Guazzone déclare qu'il va appeler les gendarmes du fait qu'il s'agit tout de même d'une intrusion dans une propriété privée, C Ranucci ne s'affole aucunement, et signifie que si M Guazzone décide d'appeler les gendarmes, ça ne lui pose aucun problème. (ce qui ferait tout de même d'autres témoins encore de sa présence à proximité du lieu de découverte de la fillette)

Pour quelqu'un dont la victime est tout près, cela me paraît encore tout à fait étrange :
* soit il est tout à fait cynique ou complètement fou
* soit il est innocent

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Message non luPosté :08 févr. 2007, 19:02 
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Citation :
D'autant que lorsque M Guazzone déclare qu'il va appeler les gendarmes du fait qu'il s'agit tout de même d'une intrusion dans une propriété privée, C Ranucci ne s'affole aucunement, et signifie que si M Guazzone décide d'appeler les gendarmes, ça ne lui pose aucun problème. (ce qui ferait tout de même d'autres témoins encore de sa présence à proximité du lieu de découverte de la fillette)

Pour quelqu'un dont la victime est tout près, cela me paraît encore tout à fait étrange :
* soit il est tout à fait cynique ou complètement fou
* soit il est innocent
Cynique??? et pourquoi pas?

Sans que ça veuille dire qu'il soit coupable, j'ai déjà fait remarqué l'absence totale de compassion apparente pour les victimes. Et, après avoir revu un extrait de télévision, un journaliste dont je n'ai pas relevé le nom rapportait les propos de Ranucci à son procès.

Au sujet de la victime, Ranucci déclare "Nos routes se sont croisées, je ne la connaissais pas, je n'y peux rien." Et le journaliste rajoute que personne ne l'a crût.

Cette déclaration, faite devant les parents Rambla, est d'une froideur étourdissante. Je sais qu'on va me répéter qu'il jouait sa tête, mais Me Leforsonney lui-même pense qu'il n'en avait pas conscience.

Bref, je suis surpris que ces propos n'interpellent personne.

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Message non luPosté :08 févr. 2007, 19:09 
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Mais de la part d'un innocent, cela me paraît "normal", au risque de choquer certains.

Il est innocent ; à la limite, ce procès ne le concerne pas, et sa compassion pour la famille de la victime alors qu'il joue sa tête, lui semble secondaire

La fillette est morte, certes, mais lui on est en train de lui mettre un crime sur le dos, et il risque sa vie dans ce coup-là ; alors le drame des autres ???
Il doit d'abord gérer son propre drame avant de s'occuper de celui des autres.

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Message non luPosté :08 févr. 2007, 19:34 
Citation :
Au sujet de la victime, Ranucci déclare "Nos routes se sont croisées, je ne la connaissais pas, je n'y peux rien." Et le journaliste rajoute que personne ne l'a crût.

Bref, je suis surpris que ces propos n'interpellent personne.
Cela n’interpelle personne parce que ce n’est pas ce que Ranucci a dit.


On retrouve ce qu'a dit Ranucci lors du procés, sous la "plume" de Micheline Deville, dans Le Soir du 9 mars 1974:
Citation :
Avec l'assassin de la gamine, nos routes se sont croisées.


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Message non luPosté :09 févr. 2007, 09:20 
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Citation :
Citation :
Au sujet de la victime, Ranucci déclare "Nos routes se sont croisées, je ne la connaissais pas, je n'y peux rien." Et le journaliste rajoute que personne ne l'a crût.

Bref, je suis surpris que ces propos n'interpellent personne.
Cela n’interpelle personne parce que ce n’est pas ce que Ranucci a dit.


On retrouve ce qu'a dit Ranucci lors du procés, sous la "plume" de Micheline Deville, dans Le Soir du 9 mars 1974:

Citation :
Avec l'assassin de la gamine, nos routes se sont croisées. [...]
Peut-être plutôt le 9 mars 1976... La citation dont je parle a été relevé par un journaliste (Paul Lefèvre de mémoire) et on peut entendre son intervention dans l'émission "Faites entrez l'accusé".

Mais bon, je l'ai déjà dit il y a quelques temps, mais pendant ce procès comme pendant l'instruction, on a aucun exemple de compassion de Ranucci pour la petite fille, ça trouble non?

Et pour répondre à didi, selon Me Leforsonney, Ranucci ne s'est rendu compte des risques qu'il encourait uniquement au moment où le verdict fut rendu. Donc le poids de son éventuelle culpabilité fut moins intense... Le fait qu'il n'ait accordé aucune attention à la malheureuse fillette ne sert pas l'innoncence à mon sens.

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Message non luPosté :09 févr. 2007, 09:47 
Citation :
Peut-être plutôt le 9 mars 1976...
Oui, effectivement, pour écrire ça en mars 74, Micheline Deville aurait fait très fort.................
Citation :
Mais bon, je l'ai déjà dit il y a quelques temps, mais pendant ce procès comme pendant l'instruction, on a aucun exemple de compassion de Ranucci pour la petite fille, ça trouble non?
Je l'ai déjà dit aussi, Dils au cours de ses deux premiers procés n'a pas eu le moindre mot pour les deux petits garçons. Il n'y a (de mémoire)qu'au cours du troisiéme, qu'il s'est adressé aux familles.


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