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Message non luPosté :07 nov. 2010, 20:58 
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Je place ci-après les textes relatifs à ce projet qui m'avaient été communiqués successivement par jpasc95 et Bruno par le passé ( en 2008 et, je le reprécise, en catimini compte tenu des conditions du déroulement de ce projet déjà largement développées sur un autre fil).
Le but ici est uniquement d'informer les membres de ce forum et pourquoi pas, pour ceux qui le souhaitent, de recueillir remarques et critiques constructives à ce texte, qui, suivant ce que j'ai cru comprendre, a connu plusieurs moutures.

mouture 1:
Affaire RANUCCI. Projet de nouvelle requête en révision du procès

Ce document est le fruit de réflexions de plusieurs personnes passionnées par l’affaire RANUCCI, et inscrites sur un forum Internet qui y est spécialement consacré, sur le site www.justice-affairescriminelles.org.
Le procès RANUCCI a déjà fait l’objet de trois requêtes en révision, qui ont été rejetées.

Plus de 30 ans après, il existe toujours en France un certain nombre de personnes qui estiment qu’il subsiste un doute sur la culpabilité de Christian Ranucci.

On trouvera ci-après les éléments suggérés par ce groupe pour introduire une nouvelle requête en révision du procès.

1/ L’enlèvement le 3 juin 1974 à la cité Sainte-Agnès et sa reconstitution

- Jean-Baptiste Rambla, frère de la victime, avait déclaré à la police (PV n° 809/1/ SCN du 4 juin 1974) que la voiture du ravisseur était garée devant une porte de garage en bas de l’impasse d’Albe. Ceci est en contradiction avec le témoignage de M. Eugène Spinelli, qui avait vu la scène de l’enlèvement (PV de police n° 828/2 du 4 juin 1974). Si la voiture du ravisseur avait été garée à l’endroit indiqué par Jean-Baptiste Rambla, M. Spinelli n’aurait pas pu la voir.

- Par ailleurs, sur ce point précis, lors de notre rencontre des 18 et 19 mai 2007, Gérard Bouladou nous a dit qu’il avait pu questionner Jean Rambla de façon informelle, et que ce dernier lui aurait déclaré qu’il se serait en fait trompé dans sa déposition à la police : la voiture du ravisseur se serait bien trouvée à l’endroit où l’avait vue M. Spinelli.

- M. Eugène Spinelli, garagiste-carrossier de métier, qui avait vu la scène à environ 50 mètres, avait déclaré à la police que le ravisseur était parti avec une Simca 1100 de couleur gris clair. La police lui fit ensuite admettre qu’il avait pu se tromper, et confondre une Simca 1100 avec un coupé Peugeot 304 gris métallisé, qui était la voiture de Christian Ranucci.

- Dans l’émission « Faites entrer l’accusé » consacrée à l’affaire, diffusée par France 2 le 17 juillet 2003, le journaliste Alex Panzani relate comme suit, ses échanges verbaux avec le petit Jean Rambla : « On lui a surtout demandé quelle voiture avait ce monsieur. Et à ce moment-là, il nous a dit : « Il avait une Simca gris métallisé ». Et je lui ai demandé : « Tu connais la Simca ? ». Il m’a dit : « Oui, je sais ce que c’est ». Il m’a d’ailleurs montré une voiture qui était une Simca, effectivement 1100, qui était celle avec laquelle l’équipe de police était arrivée sur place, puisqu’à l’époque, les policiers étaient équipés de ce type de voiture ».

a Nous demandons que :

- Jean-Baptiste Rambla et les policiers qui avaient enregistré sa déposition à l’époque soient ré-entendus sur ce point.

- la reconstitution de l’enlèvement, qui n’avait pas été faite à l’époque, soit faite avec Jean-Baptiste Rambla et M. Eugène Spinelli. Et avec 2 modèles de voitures : une Simca 1100 gris métallisé, et un coupé Peugeot 304 gris métallisé.

- Alex Panzani, et d’autres journalistes ayant couvert l’affaire au tout début (comme Roger Arduin, Christian Chardon) soient entendus à propos des informations recueillies au sujet de la voiture du ravisseur.


2/ La reconstitution de l’accident au carrefour de la Pomme puis de la fuite et du crime le 3 juin 1974

2.1/ L’accident

- Dans sa déposition au juge d’instruction (PV du 10 juin 1974), Vincent Martinez, qui a eu un accident de voiture avec Christian Ranucci au carrefour du lieu-dit « La Pomme », a déclaré en bas de 2ème page « Après avoir redémarré et être reparti dans le sens d’où il venait, le conducteur de la 304 est passé entre ma voiture et le camion qui me suivait ». Aujourd’hui, dans le livre « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture » de Gérard Bouladou, à la page 280, Vincent Martinez donne des détails sur le type du camion (de manade, pour le transport de chevaux), qui permettraient de restreindre le champ de recherches. Nous pensons que le chauffeur du camion mentionné par Vincent Martinez aurait pu être un témoin très important, car de la hauteur de son poste de conduite, il aurait très certainement pu voir s’il y avait ou non un enfant à bord de la voiture de Christian Ranucci. Il est par conséquent très surprenant que la police n’ait apparemment jamais recherché ce chauffeur de camion.
Car le témoignage de Vincent Martinez ne permet pas formellement d’établir la présence d’un enfant dans la voiture de Christian Ranucci au moment de la collision. A la 3ème et dernière page de ce PV, en haut, il déclare : « Je ne peux pas dire s’il y avait un enfant dans le véhicule, je n’y ai pas porté attention. Il m’a semblé voir une forme sur la banquette, c’est tout ».

2.2/ La fuite dans les bois au bord de la RN 8bis

- Dans le PV de gendarmerie N° 610/2 du 7 juin 1974 (« Procès-verbal de transport et constatation des mesures prises »), le lieu ou le chauffard a pris la fuite dans les bois après l’accident est situé « à hauteur du P.K (= point kilométrique) 26,070 » (3ème feuillet, § III « ETAT DES LIEUX »).

- Ce PV N° 610/2 se réfère aussi au PV de gendarmerie N° 810/Gréasque du 5 juin 1974, contenant 4 croquis. Le croquis n°1 représente l’état des lieux où fut découvert le cadavre de la victime. Le repère 1 de ce croquis indique une trace de pas « mesurant 22 cm » (correspondant donc très vraisemblablement à un pas de la victime). Il semble donc bien avéré que le ravisseur a fui dans la bois en entraînant la victime avec lui à cet endroit, balisé d’après les gendarmes à hauteur du point kilométrique 26,070.

- Sur le croquis N° 1, à environ 30 mètres en arrière par rapport au lieu de la fuite, figure une borne hectométrique 26,100.

- Dans le dossier de l’instruction figurent plusieurs photos de reconstitution de l’accident et de la fuite du ravisseur dans les bois. Il y a une photo prise d’assez près, où on voit un homme sortant de la voiture de CR par la portière droite, et s’apprêtant a entraîner un objet faisant office d’enfant avec lui dans les bois bordant la route. Or en observant bien, on aperçoit juste derrière la portière, une borne kilométrique. Lorsqu’on fait le rapprochement avec le croquis N° 1 du PV N° 810/Gréasque, cette borne ne semble pouvoir être que la borne hectométrique 26,100.

- Il nous paraît donc avéré que lors de la reconstitution, la fuite du ravisseur dans les bois n’a pas été reconstituée à l’endroit où le ravisseur a effectivement fui avec l’enfant, mais environ 30 mètres avant.

- Cette erreur est d’autant plus surprenante que l’endroit réel a clairement été balisé par les gendarmes (point kilométrique 26,070) et que le PV N° 810/Gréasque contient aussi un croquis N°2, relevé topographique précis de l’endroit, constituant un élément supplémentaire de balisage certain.

- Et pourtant, dans le livre de Gérard Bouladou « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture », page 311, l’ex commandant de police demande bien à M. Aubert si le jour de la reconstitution, la fuite dans les bois a bien été reconstituée à l’endroit où M. Aubert se souvient avoir vu Christian Ranucci monter dans les bois. M. Aubert est affirmatif.

- Compte-tenu de tous ces éléments, il nous paraît quand-même fondé de se demander si l’endroit où M. Aubert a dit avoir vu Christian Ranucci s’enfuir dans les bois en tirant un enfant, est bien l’endroit où le meurtrier s’est enfui.

2.3/ Le crime

- Le rapport d’autopsie fait par le Docteur Vuillet le 25 juin 1974, établit que la victime a eu la carotide tranchée. Si Christian Ranucci est bien l’auteur du meurtre, il est surprenant que seul son pantalon ait pu être taché de sang.

- Il établit également que la victime a été grièvement blessée à la tête autrement que par des coups de couteau. Par ailleurs, lors de la découverte du corps, les gendarmes ont trouvé tout près, deux pierres tachées de sang, qui après analyse, s’est avéré être du même groupe que celui de la victime. Il paraît donc quasiment certain que ces blessures ont été infligées avec ces deux pierres.

- Lors de ses interrogatoires par la police et par le juge d’instruction, Christian Ranucci a très souvent été questionné sur son couteau à cran d’arrêt de marque Virginia-Inox, supposé être l’arme du crime (car le rapport d’autopsie avait aussi établi que la victime a été frappée de 15 coups de couteau). Mais il est surprenant qu’il n’ait jamais été questionné sur les coups de pierre ayant grièvement blessé la victime à la tête.

- A l’endroit où on a retrouvé le corps de la victime, la végétation était sauvage. Si Christian Ranucci est bien l’auteur du meurtre, il est surprenant que dans le tissu de son pantalon, on n’ait retrouvé aucun fragment de végétation incrusté, notamment des morceaux d’argeras. Cela est attesté par un rapport du Docteur Vuillet du 25 juillet 1974, dans lequel il est mentionné que le pantalon est « en bon état ».

- Alain Aubert, ayant poursuivi Christian Ranucci après son accident avec Vincent Martinez, déclare aujourd’hui (dans le livre de Gérard Bouladou « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture », page 312) qu’à l’époque, juste après les faits, il n’a jamais fait de déclaration par téléphone aux gendarmes. Or dans le PV de synthèse n° 610/1 rédigé le 7 juin 1974 par le capitaine Maurice Gras, il est mentionné dans le 2ème feuillet, à partir de la 28ème ligne : « Madame AUBERT pouvait entrer en relation avec son mari, qui à 12 heures 30, donnait au commandant de brigade de Gréasque les précisions suivantes : le 3 juin 1974, circulant sur la route nationale 96 en direction de Toulon, il était parvenu à 12h30 au carrefour de « La Pomme » peu après qu’un accident matériel se soit produit. » D’autres déclarations suivent après, jusqu’en bas de la page. L’action décrite a lieu le 5 juin 1974. Il est notamment question aussi du « paquet assez volumineux ».

- Dans ses aveux à la police, Christian Ranucci a dit qu’après l’accident, et s’être arrêté au bord de la route, il était sorti par la portière droite (côté passager), car la portière gauche était bloquée. Dans sa déposition à la police, Alain Aubert dit le contraire : qu’il a vu Christian Ranucci sortir par la portière gauche.



a Nous demandons qu’à partir du plan des lieux fait par les gendarmes (PV n° 810/Gréasque du 5 juin 1974) la prise en chasse suite à l’accident, et la fuite dans la colline soient reconstituées avec précision.

a Nous demandons que des experts de « scènes de crimes » reconstituent la scène du meurtre de la victime, en intégrant tous les éléments importants : trace de pas juste après le fossé, 2 pierres et branche de pin sèche tachées de sang, endroits où on a retrouvé la 2ème chaussure et le cadavre de la victime, et position et posture du cadavre.

a A partir des conclusions de ces derniers, nous demandons que d’autres experts se prononcent sur la façon dont les vêtements du meurtrier auraient dus être tachés de sang, compte tenu du fait que la victime a eu la carotide tranchée.

a Nous demandons à ce que la personne jouant le rôle du fuyard dans la colline porte un pantalon de type Tergal, qu’elle effectue tous les gestes nécessaires au crime et à la dissimulation du corps (sous une hauteur de 1 mètre de branches d’argeras, comme précisé dans le PV de gendarmerie n° 610/2, 4ème feuillet), et que ce pantalon soit examiné en laboratoire pour déterminer si des fragments d’argeras ne sont pas restés incrustés dans le tissu, ou à défaut si le tissu présente des accrocs.
Des photos, prises dans les mêmes conditions que le pantalon original devraient être soumises à un logiciel d’analyse d’images. De même que les photos du 6 juin 1974 du pantalon bleu. Un comparatif des résultats des 2 analyses permettrait éventuellement de mettre en évidence des différences significatives, et donc de déterminer si oui ou non ce pantalon a pu être utilisé par Christian Ranucci pour le meurtre et la dissimulation du corps.

a Nous demandons que les policiers ayant mené l’enquête à l’époque s’expliquent sur le fait qu’ils n’aient apparemment jamais recherché le chauffeur de camion mentionné par Vincent Martinez.

a Nous demandons que la justice fasse tout son possible pour retrouver ce chauffeur de camion, et s’il est toujours en vie, de l’entendre sur l’affaire.

a Nous demandons qu’Alain Aubert et le capitaine Gras soient entendus, pour savoir si M. Aubert a bien appelé les gendarmes le 5 juin 1974.

a Nous demandons que des experts en automobiles, au vu des photos de la voiture accidentée de Christian Ranucci, donnent leur avis sur le fait que la portière gauche ait pu être définitivement bloquée ou non.


3/ Cité des Cerisiers / Témoignages de Paul Martel et Jean Costantino /
Pull-over rouge


- Dans leurs déclarations à la police le 4 juin 1974, à propos d’un homme au pull-over rouge ayant agressé sexuellement Nathalie Costantino le 1er juin 1974 à la cité des Cerisiers, Paul Martel parle d’un homme avec un « polo rouge vif », et Jean Costantino, d’un homme avec un « pull-over rouge ». Lors des confrontations du 6 juin 1974, Christian Ranucci est présenté par « tapissage » à Paul Martel et à Nathalie Costantino. Aucun des deux ne reconnaît en lui, l’homme au pull-over rouge de la Cité des Cerisiers.
Les gendarmes ont trouvé la veille, le 5 juin, dans la champignonnière où Christian Ranucci s’est enlisé avec sa voiture, un pull-over rouge. Ce vêtement est en possession des policiers le 6 juin lors des confrontations.
Il est très surprenant que lors des auditions de Paul Martel et de Nathalie Costantino, les policiers ne leur aient pas montré ce vêtement. Ils auraient même pu leur présenter Christian Ranucci avec ce pull-over rouge (car si selon Paul Martel, l’individu qu’il a vu mesurait 1m72 ou 1m74, ce pull-over devait être de la taille de Christian Ranucci, qui mesurait 1m75).
Le fait que par la suite, Melle Di Marino ait diligenté une enquête pour savoir si ce vêtement appartenait au non à Christian Ranucci, semble bien prouver que la police faisait un lien entre l’homme au pull-over rouge et le ravisseur de la petite Marie-Dolorès Rambla.

a Nous demandons que les policiers ayant mené l’enquête s’expliquent sur le fait qu’ils n’ont pas montré le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière à Paul Martel et Nathalie Costantino lors des confrontations avec Christian Ranucci le 6 juin 1974.

a Nous demandons que Nathalie Costantino soit entendue pour voir s’il serait possible, à partir de son témoignage et de celui de Paul Martel, de dresser un portrait-robot de l’homme au pull-over rouge.

a Le cas échéant, nous demandons que ce portrait-robot soit montré à Jean-Baptiste Rambla, pour qu’il dise s’il croit éventuellement reconnaître le ravisseur de sa sœur.

a Nous demandons que des tests d’ADN soient pratiqués sur le pull-over rouge, pour voir s’il peut éventuellement en ressortir un ADN dominant.


4/ Les aveux de Christian Ranucci à la police le 6 juin 1974

- Dans ses aveux enregistrés le 6 juin 1974 par l’Inspecteur Porte (PV n° 828/10), Christian Ranucci fit un croquis du lieu de l’enlèvement, sur lequel il indiqua sa voiture devant une porte de garage en bas de l’impasse d’Albe (voir § 1/). Ceci est conforme à la déposition faite par Jean-Baptiste Rambla à la police, mais pas à celle de M. Eugène Spinelli.

a Nous demandons que ce point soit abordé avec les policiers de l’époque ayant interrogé Christian Ranucci.


5/ Les conditions de découverte du couteau

- Dans le PV de gendarmerie n° 610/2 du 7 juin 1974, il est mentionné
en 1ère page, § II (« MESURES PRISES ») : « A 13 heures 15….Une équipe est chargée de la mise en œuvre de l’appareil de détection électro-magnétique ». Nous sommes alors le 5 juin 1974, comme l’indique ce PV dans le § I (« PREAMBULE »). A ce stade de l’enquête, les gendarmes savent seulement que la victime de l’enlèvement a disparu. Ils ne savent pas encore qu’elle est morte, ni qu’elle a été tuée à coups de couteau. Il est surprenant qu’ils prévoient déjà l’utilisation d’un appareil de détection électro-magnétique (détecteur de métal, ou « poêle à frire »).

- Dans le PV de police n° 828/10 du 6 juin 1974 rédigé par l’Inspecteur Jules Porte, il est indiqué à la fin de la 3ème page ( § « FIN DE LA GARDE A VUE ») que la garde à vue de Christian Ranucci s’est terminée ce jour à 18 heures. L’article 105 du CPP stipule qu’à partir de la fin de la garde à vue, les policiers ne peuvent plus interroger l’inculpé ( ? à vérifier par les avocats).

- Dans le PV de gendarmerie n° 610/5 du 6 juin 1974 rédigé par l’adjudant Maurice Monnin, il est mentionné de la 13ème à la 19ème ligne : « A dix-sept heures trente minutes, nous nous transportons sur un terre-plein précédant l’accès à la champignonnière où à l’aide d’un appareil de détection électro-magnétique nous effectuons des recherches aux fins de découvrir un couteau ayant servi à RANUCCI pour commettre son crime.---------
Après plusieurs recherches, nous découvrons ce couteau enfoui dans du fumier et sous 20 centimètres d’épaisseur, dans la partie NORD-EST du tas de ce fumier ».

- Dans son PV de synthèse n° 828 SC.N du 6 juin 1974, le commissaire Gérard Alessandra déclare en bas de 5ème page : « Il est à noter que le couteau a été retrouvé par les Gendarmes, dans la soirée du 6 juin 1974, grâce aux indications précises fournies par l’intéressé ».

- Dans son livre « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture », page 129, Gérard Bouladou rappelle que le couteau a été officiellement saisi par les gendarmes le 6 juin 1974 à 19h29.

- A partir de ces éléments, il semble établi que les détails précis ayant permis aux gendarmes de trouver le couteau ont été fournis le 6 juin 1974 après 18 heures, c’est à dire après la fin de la garde à vue de Christian Ranucci. Or passée cette heure, les policiers ne pouvaient plus l’interroger.

a Nous demandons que le capitaine Maurice Gras explique pourquoi le 5 juin 1974 en début d’après-midi, les gendarmes prévoyaient déjà l’utilisation d’un appareil de détection électro-magnétique.

a Nous demandons la reconstitution du déroulé chronologique précis de découverte du couteau le 6 juin 1974, en partant des aveux de Christian Ranucci en début d’après-midi, jusqu’à la découverte par les gendarmes à 19h29. Avec tous les intervenants de l’époque encore en vie, policiers, gendarmes et le Docteur Vuillet.

a S’il s’avère que les indications décisives ont été fournies aux gendarmes après la fin de la garde à vue de Christian Ranucci, nous demandons au commissaire Gérard Alessandra de s’expliquer sur ce point.


6/ L’instruction

- Les 2 témoins directs de l’enlèvement, Jean Rambla et M. Spinelli, n’ont pas reconnu Christian Ranucci lorsqu’il leur a été présenté sous forme d’un « tapissage ».
C’est admissible dans le cas de M. Spinelli, qui a déclare lui-même dans le PV de police n° 828/2 du 5 juin 1974 : « Je ne suis pas en mesure de vous fournir de plus amples détails sur cet homme que j’ai vu de 40 à 50 mètres environ. Je ne pense pas pouvoir être formel quant à l’identification de cet individu pour le cas où il me serait présenté ».
C’est moins facilement admissible dans le cas de Jean Rambla, qui a vu le ravisseur de sa sœur de très près, même s’il n’avait que 6 ans à l’époque des faits.

- Il est très surprenant que la juge d’instruction, Melle Di Marino, n’ait pas interrogé ces 2 témoins essentiels, et ne les ait pas confrontés directement à Christian Ranucci.

Ceci d’autant plus que pour les affaires Spineck et Pappalardo (dans lesquelles Christian Ranucci a été mis en cause, mais finalement sans preuve formelle de culpabilité), elle a confronté Christian Ranucci directement aux personnes concernées.

a Nous demandons que Melle Di Marino s’explique sur le fait qu’elle n’a pas interrogé Jean Rambla et M. Spinelli, et ne les a pas confrontés directement à Christian Ranucci.


7/ L’enquête de personnalité

- L’Inspecteur Jules Porte avait interrogé 5 camarades de régiment de Christian Ranucci : Maurice Benvenuti (le 11 juin 1974), Jean-Claude Bianco (le 25 juillet 1974), Yves Pighini (le 18 juillet 1974), Francis Segala (le 24 juillet 1974) et Jean-Luc Triolo (le 19 juillet 1974).
Dans son rapport d’enquête de personnalité rendu en juin 1974, l’enquêteur Henri Boucher mentionne en dernière page, « comme relations plus étroites », 3 autres camarades de régiment : Alain Rabureau (nous savons aujourd’hui qu’il y a eu une erreur de transcription, et que le nom correct est Rabineau), Daniel Rietsch et Antoine Rizzo. L’Inspecteur Porte a dû avoir ce rapport. Ayant terminé ses interrogatoires fin juillet 1974, il aurait pu également interroger ces 3 autres camarades de régiment. Il est surprenant qu’il ne l’ait pas fait, car ces 3 hommes habitaient Nice à l’époque, et CR avait continué à les fréquenter après la fin du service militaire. Ils connaissaient certainement mieux CR que les 5 autres camarades de régiment interrogés par l’Inspecteur Porte.

a L’Inspecteur Porte est aujourd’hui décédé ; il n’est donc plus possible de lui demander de s’expliquer sur ce point. Pour avoir un éclairage complémentaire sur la personnalité de Christian Ranucci, nous demandons que ces 3 anciens camarades soient recherchés et entendus.


8/ Le procès

- Lors du procès, le témoignage de Mme Mattéï n’ayant pas pu être étayé par des PV de police, les jurés ont pu croire qu’il était faux.
Un rapprochement avec une déclaration faite au journal « La Marseillaise » par le commissaire Jacques Cubaynes le 6 juin 1974 nous paraît s’imposer. A la question du journaliste (à propos de Christian Ranucci) « Son signalement correspond-il à celui donné par Jean, le frère de Marie-Dolorès et seul témoin du rapt ? », le commissaire Cubaynes répond : « Oui, assez précisément. Mais nous avons peut-être d’autres témoins. Ainsi, il y a un mois, deux fillettes étaient l’objet d’une tentative d’enlèvement à Marseille. Le signalement qu’elles donnèrent de l’individu qui les avaient abordées, correspond aussi, dans les grandes lignes, à celui de Ranucci. Mais il y a plus : le motif choisi pour attirer ces deux fillettes était le même que pour la petite Marie-Dolorès : le chien noir. Vous savez, ceci vaut tous les signalements ».
Il nous paraît évident que les faits relatés ici par le commissaire Cubaynes ne peuvent provenir que de la déclaration faite à la police par Mme Mattéï au tout début de l’affaire.

- M. Martel est décédé depuis plusieurs années, mais nous savons par son fils que lors du procès, lorsqu’il a vu parmi les pièces à conviction, le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière, il a bien reconnu le vêtement porté par l’homme de la cité des Cerisiers le 1er juin 1974. Il semble que ce fait ait été inconnu des jurés au moment de leur délibération. Nous pensons que s’il avait été connu des jurés, et si l’avocat général Me Armand Viala n’avait pas au dernier moment fait mention d’un PV de police parlant d’un « homme au pull-over vert », les jurés auraient pu avoir un doute sur la culpabilité de Christian Ranucci.


a Nous demandons que le commissaire Jacques Cubaynes précise à quel témoignage il se référait dans sa déclaration à « La Marseillaise » le 6 juin 1974.

a Nous demandons que des jurés de l’époque (notamment Mme Geneviève Donadini) disent quelle aurait été leur intime conviction si :
le témoignage de Mme Mattéï avait pu être étayé par des PV de police, et donc apparaître comme authentique.
ils avaient su que M. Martel reconnaissait le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière comme étant celui porté par l’homme de la cité des Cerisiers du 1er juin 1974.

mouture 2:

Affaire Ranucci. Projet de nouvelle requête en révision du procès


Ce document est le fruit de réflexions de plusieurs personnes passionnées par l’affaire Ranucci, et inscrites sur un forum Internet qui y est spécialement consacré, sur le site www.justice-affairescriminelles.org.
Le procès Ranucci a déjà fait l’objet de trois requêtes en révision, qui ont été rejetées.

Plus de 30 ans après, il existe toujours en France (et en Belgique francophone) un certain nombre de personnes qui estiment qu’il subsiste un doute sur la culpabilité de Christian Ranucci.

Liste des personnes ayant participé à l’élaboration de ce projet (entre parenthèses : leurs pseudos sur le forum Internet) :


Mmes
xxxxxxxxx (« Chantal »).
xxxxxxxxx (« Danou »).


MM.
xxxxxxxxx Bruno (« Bruno »).
xxxxxxxxx Claude (« Claude »).
xxxxxxxxx Aurélien (« Aurélien »).
xxxxxxxxxxxxxx (« Jayce »).
xxxxxxxxxxxxxx (« Joaquin »).
LM, LM (« LM »).
xxxxxxxxxx Jean-Pascal (« jpasc95 »).
xxxxxxxxx Jean-Jacques (« Jean-Jacques »).


On trouvera ci-après les éléments suggérés par ce groupe pour introduire une nouvelle requête en révision du procès.

1/ L’enlèvement le 3 juin 1974 à la cité Sainte-Agnès et sa reconstitution

- Jean-Baptiste Rambla, frère de la victime, avait déclaré à la police (PV n° 809/1/ SCN du 4 juin 1974) que la voiture du ravisseur était garée devant une porte de garage en bas de l’impasse d’Albe. Ceci est en contradiction avec le témoignage de M. Eugène Spinelli, qui avait vu la scène de l’enlèvement (PV de police n° 828/2 du 4 juin 1974). Si la voiture du ravisseur avait été garée à l’endroit indiqué par Jean-Baptiste Rambla, M. Spinelli n’aurait pas pu la voir.

- Par ailleurs, sur ce point précis, lors de notre rencontre des 18 et 19 mai 2007, Gérard Bouladou nous a dit qu’il avait pu questionner Jean Rambla de façon informelle, et que ce dernier lui aurait déclaré qu’il se serait en fait trompé dans sa déposition à la police : la voiture du ravisseur se serait bien trouvée à l’endroit où l’avait vue M. Spinelli.

- Dans ses déclarations à la police, à propos du ravisseur de sa sœur, Jean-Baptiste Rambla n’a jamais dit que l’individu portait des lunettes. Or Christian Ranucci avait un défaut visuel (myopie de 3 dioptries) qui l’obligeait à porter des lunettes, lesquelles, d’après ce qu’on peut voir sur les photos de son permis de conduire, et de l’identité judiciaire juste après son arrestation, avaient des montures très épaisses, et étaient donc très visibles.

- M. Eugène Spinelli, garagiste-carrossier de métier, qui avait vu la scène à environ 50 mètres, avait déclaré à la police que le ravisseur était parti avec une Simca 1100 de couleur gris clair. La police lui fit ensuite admettre qu’il avait pu se tromper, et confondre une Simca 1100 avec un coupé Peugeot 304 gris métallisé, qui était la voiture de Christian Ranucci.

- Dans l’émission « Faites entrer l’accusé » consacrée à l’affaire, diffusée par France 2 le 17 juillet 2003, le journaliste Alex Panzani relate comme suit, ses échanges verbaux avec le petit Jean Rambla : « On lui a surtout demandé quelle voiture avait ce monsieur. Et à ce moment-là, il nous a dit : « Il avait une Simca gris métallisé ». Et je lui ai demandé : « Tu connais la Simca ? ». Il m’a dit : « Oui, je sais ce que c’est ». Il m’a d’ailleurs montré une voiture qui était une Simca, effectivement 1100, qui était celle avec laquelle l’équipe de police était arrivée sur place, puisqu’à l’époque, les policiers étaient équipés de ce type de voiture ».

a Nous demandons que :

- Jean-Baptiste Rambla et les policiers qui avaient enregistré sa déposition à l’époque soient ré-entendus sur ce point.

- la reconstitution de l’enlèvement, qui n’avait pas été faite à l’époque, soit faite avec Jean-Baptiste Rambla et M. Eugène Spinelli. Et avec 2 modèles de voitures : une Simca 1100 gris métallisé, et un coupé Peugeot 304 gris métallisé.

- Alex Panzani, et d’autres journalistes ayant couvert l’affaire au tout début (comme Roger Arduin, Christian Chardon) soient entendus à propos des informations recueillies au sujet de la voiture du ravisseur.

- des ophtalmologues :

se prononcent sur les conséquences pratiques en termes de port de lunettes pour un individu ayant une myopie de 3 dioptries (port quasiment obligatoire en dehors des heures de sommeil, ou non).
certifient qu’à l’époque des faits, en 1974, les lentilles de contact n’existaient pas (ou à peine), et qu’il est quasiment impossible que Christian Ranucci ait pu en avoir.

- qu’il soit vérifié dans le Code de la Route en 1974, si un conducteur ayant une myopie de 3 dioptries devait obligatoirement porter des lunettes ou non.


2/ La reconstitution de l’accident au carrefour de la Pomme puis de la fuite et du crime le 3 juin 1974

2.1/ L’accident

- Dans sa déposition au juge d’instruction (PV du 10 juin 1974), Vincent Martinez, qui a eu un accident de voiture avec Christian Ranucci au carrefour du lieu-dit « La Pomme », a déclaré en bas de 2ème page « Après avoir redémarré et être reparti dans le sens d’où il venait, le conducteur de la 304 est passé entre ma voiture et le camion qui me suivait ». Aujourd’hui, dans le livre « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture » de Gérard Bouladou, à la page 280, Vincent Martinez donne des détails sur le type du camion (de manade, pour le transport de chevaux), qui permettraient de restreindre le champ de recherches. Nous pensons que le chauffeur du camion mentionné par Vincent Martinez aurait pu être un témoin très important, car de la hauteur de son poste de conduite, il aurait très certainement pu voir s’il y avait ou non un enfant à bord de la voiture de Christian Ranucci. Il est par conséquent très surprenant que la police n’ait apparemment jamais recherché ce chauffeur de camion.
Car le témoignage de Vincent Martinez ne permet pas formellement d’établir la présence d’un enfant dans la voiture de Christian Ranucci au moment de la collision. A la 3ème et dernière page de ce PV, en haut, il déclare : « Je ne peux pas dire s’il y avait un enfant dans le véhicule, je n’y ai pas porté attention. Il m’a semblé voir une forme sur la banquette, c’est tout ».

2.2/ La fuite dans les bois au bord de la RN 8bis

- Dans le PV de gendarmerie N° 610/2 du 7 juin 1974 (« Procès-verbal de transport et constatation des mesures prises »), le lieu ou le chauffard a pris la fuite dans les bois après l’accident est situé « à hauteur du P.K (= point kilométrique) 26,070 » (3ème feuillet, § III « ETAT DES LIEUX »).

- Ce PV N° 610/2 se réfère aussi au PV de gendarmerie N° 810/Gréasque du 5 juin 1974, contenant 4 croquis. Le croquis n°1 représente l’état des lieux où fut découvert le cadavre de la victime. Le repère 1 de ce croquis indique une trace de pas « mesurant 22 cm » (correspondant donc très vraisemblablement à un pas de la victime). Il semble donc bien avéré que le ravisseur a fui dans la bois en entraînant la victime avec lui à cet endroit, balisé d’après les gendarmes à hauteur du point kilométrique 26,070.

- Sur le croquis N° 1, à environ 30 mètres en arrière par rapport au lieu de la fuite, figure une borne hectométrique 26,100.

- Dans le dossier de l’instruction figurent plusieurs photos de reconstitution de l’accident et de la fuite du ravisseur dans les bois. Il y a une photo prise d’assez près, où on voit un homme sortant de la voiture de Christian Ranucci par la portière droite, et s’apprêtant a entraîner un objet faisant office d’enfant avec lui dans les bois bordant la route. Or en observant bien, on aperçoit juste derrière la portière, une borne kilométrique. Lorsqu’on fait le rapprochement avec le croquis N° 1 du PV N° 810/Gréasque, cette borne ne semble pouvoir être que la borne hectométrique 26,100.

- Il nous paraît donc avéré que lors de la reconstitution, la fuite du ravisseur dans les bois n’a pas été reconstituée à l’endroit où le ravisseur a effectivement fui avec l’enfant, mais environ 30 mètres avant.

- Cette erreur est d’autant plus surprenante que l’endroit réel a clairement été balisé par les gendarmes (point kilométrique 26,070) et que le PV N° 810/Gréasque contient aussi un croquis N°2, relevé topographique précis de l’endroit, constituant un élément supplémentaire de balisage certain.

- Et pourtant, dans le livre de Gérard Bouladou « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture », page 311, l’ex commandant de police demande bien à M. Aubert si le jour de la reconstitution, la fuite dans les bois a bien été reconstituée à l’endroit où M. Aubert se souvient avoir vu Christian Ranucci monter dans les bois. M. Aubert est affirmatif.

- Compte-tenu de tous ces éléments, il nous paraît quand-même fondé de se demander si l’endroit où M. Aubert a dit avoir vu Christian Ranucci s’enfuir dans les bois en tirant un enfant, est bien l’endroit où le meurtrier s’est enfui.

- Pour étayer ce point d’investigation, nous demandons que la photo montrant la reconstitution de la fuite dans la colline fasse l’objet d’une expertise en taille très agrandie. Ceci afin de se prononcer avec le maximum de certitude sur le fait de savoir si l’objet qu’on croit apercevoir juste derrière la portière droite du coupé Peugeot 304, est bien une borne kilométrique ou non.

2.3/ Le crime

- Le rapport d’autopsie fait par le Docteur Vuillet le 25 juin 1974, établit que la victime a eu la carotide tranchée. Si Christian Ranucci est bien l’auteur du meurtre, il est surprenant que seul son pantalon ait pu être taché de sang.

- Il établit également que la victime a été grièvement blessée à la tête autrement que par des coups de couteau. Par ailleurs, lors de la découverte du corps, les gendarmes ont trouvé tout près, deux pierres tachées de sang, qui après analyse, s’est avéré être du même groupe que celui de la victime. Il paraît donc quasiment certain que ces blessures ont été infligées avec ces deux pierres.

- Lors de ses interrogatoires par la police et par le juge d’instruction, Christian Ranucci a très souvent été questionné sur son couteau à cran d’arrêt de marque Virginia-Inox, supposé être l’arme du crime (car le rapport d’autopsie avait aussi établi que la victime a été frappée de 15 coups de couteau). Mais il est surprenant qu’il n’ait jamais été questionné sur les coups de pierre ayant grièvement blessé la victime à la tête.

- Les analyses de sang de Christian Ranucci et de la petite Marie-Dolorès Rambla ont établi qu’ils appartenaient au même groupe : le groupe A. Déjà à l’époque des faits en 1974, des techniques d’analyse plus approfondies (notamment celle du rhésus) pouvaient théoriquement permettre de distinguer le sang de 2 individus appartenant à un même groupe, selon qu’il s’agissait d’un sang de type Rh + ou Rh -. Il est surprenant qu’à partir du sang trouvé sur le pantalon de Christian Ranucci, et sur la lame de son couteau à cran d’arrêt, ces analyses plus approfondies n’aient apparemment pas été menées.

- A l’endroit où on a retrouvé le corps de la victime, la végétation était sauvage. Si Christian Ranucci est bien l’auteur du meurtre, il est surprenant que dans le tissu de son pantalon, on n’ait retrouvé aucun fragment de végétation incrusté, notamment des morceaux d’argeras. Cela est attesté par un rapport du Docteur Vuillet du 25 juillet 1974, dans lequel il est mentionné que le pantalon est « en bon état ».

- Alain Aubert, ayant poursuivi Christian Ranucci après son accident avec Vincent Martinez, déclare aujourd’hui (dans le livre de Gérard Bouladou « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture », page 312) qu’à l’époque, juste après les faits, il n’a jamais fait de déclaration par téléphone aux gendarmes. Or dans le PV de synthèse n° 610/1 rédigé le 7 juin 1974 par le capitaine Maurice Gras, il est mentionné dans le 2ème feuillet, à partir de la 28ème ligne : « Madame AUBERT pouvait entrer en relation avec son mari, qui à 12 heures 30, donnait au commandant de brigade de Gréasque les précisions suivantes : le 3 juin 1974, circulant sur la route nationale 96 en direction de Toulon, il était parvenu à 12h30 au carrefour de « La Pomme » peu après qu’un accident matériel se soit produit. » D’autres déclarations suivent après, jusqu’en bas de la page. L’action
décrite a lieu le 5 juin 1974. Il est notamment question aussi du « paquet assez volumineux ».

- Dans ses aveux à la police, Christian Ranucci a dit qu’après l’accident, et s’être arrêté au bord de la route, il était sorti par la portière droite (côté passager), car la portière gauche était bloquée. Dans sa déposition à la police, Alain Aubert dit le contraire : qu’il a vu Christian Ranucci sortir par la portière gauche.

a Nous demandons que :

- à partir du plan des lieux fait par les gendarmes (PV n° 810/Gréasque du 5 juin 1974) la prise en chasse suite à l’accident, et la fuite dans la colline soient reconstituées avec précision.

- des experts de « scènes de crimes » reconstituent la scène du meurtre de la victime (et notamment la chronologie des frappes à coups de couteau et des frappes à coups de pierre), en intégrant tous les éléments importants : trace de pas juste après le fossé, 2 pierres et branche de pin sèche tachées de sang, endroits où on a retrouvé la 2ème chaussure et le cadavre de la victime, et position et posture du cadavre.

- à partir des conclusions de ces derniers, d’autres experts se prononcent sur la façon dont les vêtements du meurtrier auraient dus être tachés de sang, compte tenu du fait que la victime a eu la carotide tranchée.

- le Dr François Vuillet, médecin-légiste ayant pratiqué l’autopsie de la victime, s’explique sur le fait qu’il n’a apparemment pas fait faire d’analyse plus approfondie du sang trouvé sur le pantalon de Christian Ranucci, et sur la lame de son couteau à cran d’arrêt.

- d’autres médecins-légistes, indépendants, se prononcent sur le fait de savoir si à partir du sang trouvé sur le pantalon de Christian Ranucci, et sur la lame de son couteau à cran d’arrêt, une analyse plus approfondie du groupe sanguin était possible ou non.

- la personne jouant le rôle du fuyard dans la colline porte un pantalon de type Tergal, à « pattes d’éléphant » et qu’elle effectue tous les gestes nécessaires au crime et à la dissimulation du corps (sous une hauteur de 1 mètre de branches d’argeras, comme précisé dans le PV de gendarmerie n° 610/2, 4ème feuillet), et que ce pantalon soit examiné en laboratoire pour déterminer si des fragments d’argeras ne sont pas restés incrustés dans le tissu, ou à défaut si le tissu présente des accrocs.
Des photos, prises dans les mêmes conditions que le pantalon original devraient être soumises à un logiciel d’analyse d’images. De même que les photos du 6 juin 1974 du pantalon bleu. Un comparatif des résultats des 2 analyses permettrait éventuellement de mettre en évidence des différences significatives, et donc de déterminer si oui ou non ce pantalon a pu être utilisé par Christian Ranucci pour le meurtre et la dissimulation du corps.

- le Dr François Vuillet, ayant examiné le pantalon de Christian Ranucci, se prononce de façon plus détaillée sur ledit pantalon.

- les policiers ayant mené l’enquête à l’époque s’expliquent sur le fait qu’ils n’aient apparemment jamais recherché le chauffeur de camion mentionné par Vincent Martinez.

- la justice fasse tout son possible pour retrouver ce chauffeur de camion, et s’il est toujours en vie, de l’entendre sur l’affaire. Si cette personne est décédée ou introuvable, nous demandons que ses connaissances proches soient recherchées afin d’avoir une chance d’obtenir un témoignage relatif à l’accident du carrefour de la Pomme du 3 juin 1974.

- Alain Aubert et le capitaine Gras soient entendus, pour savoir si M. Aubert a bien appelé les gendarmes le 5 juin 1974.

- des experts en automobiles, au vu des photos de la voiture accidentée de Christian Ranucci, donnent leur avis sur le fait que la portière gauche ait pu être définitivement bloquée ou non.


3/ Cité des Cerisiers / Témoignages de Paul Martel et Jean Costantino /
Pull-over rouge


- Dans leurs déclarations à la police le 4 juin 1974, à propos d’un homme au pull-over rouge ayant agressé sexuellement Nathalie et Patricia Costantino le 1er juin 1974 à la cité des Cerisiers, Paul Martel parle d’un homme avec un « polo rouge vif », et Jean Costantino (qui n’a pas été témoin de la scène, mais a rapporté à la police, les propos de ses 2 filles, Nathalie et Patricia), d’un homme avec un « pull-over rouge ». Lors des confrontations du 6 juin 1974, Christian Ranucci est présenté par « tapissage » à Paul Martel et à Nathalie Costantino. Aucun des deux ne reconnaît en lui, l’homme au pull-over rouge de la Cité des Cerisiers.
Les gendarmes ont trouvé la veille, le 5 juin, dans la champignonnière où Christian Ranucci s’est enlisé avec sa voiture, un pull-over rouge. Ce vêtement est en possession des policiers le 6 juin lors des confrontations.
Il est très surprenant que lors des auditions de Paul Martel et de Nathalie Costantino, les policiers ne leur aient pas montré ce vêtement. Ils auraient même pu leur présenter Christian Ranucci avec ce pull-over rouge (car si selon Paul Martel, l’individu qu’il a vu mesurait 1m72 ou 1m74, ce pull-over devait être de la taille de Christian Ranucci, qui mesurait 1m75).
Le fait que par la suite, Melle Di Marino ait diligenté une enquête pour savoir si ce vêtement appartenait au non à Christian Ranucci, semble bien prouver que la police faisait un lien entre l’homme au pull-over rouge et le ravisseur de la petite Marie-Dolorès Rambla.

- Il est surprenant que contrairement à ce qu’on peut voir dans le film « Le pull-over rouge » de Michel Drach sorti en 1979, et dans le téléfilm « Affaire Ranucci : le combat d’une mère » diffusé par TF1 en janvier 2007, les policiers n’ont apparemment pas fait essayer à Christian Ranucci, le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière.

a Nous demandons que :

- les policiers ayant mené l’enquête s’expliquent sur le fait qu’ils n’ont pas montré le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière à Paul Martel, Nathalie et Patricia Costantino lors des confrontations avec Christian Ranucci le 6 juin 1974. Et qu’ils n’ont apparemment pas fait essayer ce pull-over à Christian Ranucci.

- Nathalie et Patricia Costantino soient entendues pour voir s’il serait possible, à partir de leurs témoignages, et de celui de Paul Martel, de dresser un portrait-robot de l’homme au pull-over rouge de la Cité des Cerisiers.

- le cas échéant, ce portrait-robot soit montré à Jean-Baptiste Rambla, pour qu’il dise s’il croit éventuellement reconnaître le ravisseur de sa sœur.

- le pull-over rouge, toujours disponible parmi les pièces à convictions, soit montré à Nathalie et Patricia Costantino, afin qu’elles disent si elles se souviennent avoir vu leur agresseur porter ce vêtement à la Cité des Cerisiers le 1er juin 1974.

- des tests d’ADN soient pratiqués sur le pull-over rouge, pour voir s’il peut éventuellement en ressortir un ADN dominant.


4/ Cité des Tilleuls / Témoignage de Mme Mattéï

- Dans son « récapitulatif », au début, Christian Ranucci mentionne le témoignage de Mme Mattéï, qui à l’époque des faits, habitait dans la Cité des Tilleuls située dans le quartier de Saint-Jérôme à Marseille. Le vendredi 31 mai 1974 dans cette cité, Agnès Mattéï, une de ses filles, et Carole Barraco, une amie de cette dernière, auraient été victimes d’une tentative d’enlèvement de la part d’un homme vêtu d’un pull-over rouge vif, et qui circulait dans une voiture de marque Simca, modèle 1100, couleur grise. L’individu aurait employé le même stratagème que le ravisseur de la petite Marie-Dolorès Rambla (d’après les dépositions de son frère, Jean-Baptiste Rambla) : il s’agissait de « retrouver un chien noir ». Mme Mattéï aurait même ajouté qu’elle avait pu voir la plaque d’immatriculation de la voiture de l’individu, qu’elle était immatriculée dans le département 54, et que le dernier chiffre avant les lettres du milieu était un 8.

- Il n’y a dans la procédure, aucun PV ni autre trace écrite attestant de ce témoignage. Nous mentionnons également ce point au § 9/ (« Le procès ») en rappelant que lors du procès, l’absence de PV et autres pièces semble bien avoir jeté parmi les jurés, et une bonne partie des autres personnes présentes dans la salle, un doute sur l’authenticité du témoignage de Mme Mattéï.

- Pourtant, à la 16ème page de son « Récapitulatif » (lorsqu’on imprime la version électronique du document), 12 pages après le début d’un long paragraphe intitulé « Mercredi 5 juin 1974 », Christian Ranucci écrit que le mardi 4 juin 1974, Mme Mattéï est allée porter plainte au commissariat de son quartier (donc Saint-Jérôme), auprès d’un commissaire nommé Mariani. Et que ce dernier lui a ensuite demandé de se rendre à « L’Evêché » (l’hôtel de police de Marseille) et de s’adresser au commissaire Alessandra afin de lui renouveler sa déposition. Mme Mattéï aurait donc déposé plainte au commissariat de police de son quartier et à « L’Evêché » le mardi 6 juin 1974.

- Toujours à cette 16ème page du « Récapitulatif », Christian Ranucci écrit que le 6 juin 1974, Mme Mattéï a été convoquée avec sa fille Agnès à « L’Evêché » par le commissaire Alessandra, afin qu’il leur fût présenté sous forme de « tapissage ». Mme Mattéï n’aurait pas reconnu en Christian Ranucci, l’homme au pull-over rouge vif qu’elle avait vu quelques jours plus tôt à la Cité des Tilleuls. La pratique du « tapissage » voulant que le présumé coupable soit placé derrière un miroir à sens unique de visibilité, Christian Ranucci ne pouvait évidemment pas voir Mme Mattéï.

- A la 26ème page du « Récapitulatif », Christian Ranucci écrit que courant 1975, après la fin de l’instruction de son dossier, un policier se rendit chez Mme Mattéï, qui habitait toujours au même endroit, dans la Cité des Tilleuls. Ce policier dit à Mme Mattéï qu’elle était « convoquée immédiatement » par le commissaire Mariani au commissariat de son quartier. Mme Mattéï était malade ce jour-là, mais victime d’une forte pression de la part du policier, elle se rendit au commissariat en compagnie d’une amie, Mme Yvonne X. Une fois sur place, le commissaire Mariani aurait voulu lui faire admettre de force qu’elle n’était jamais venue déposer plainte au commissariat le mardi 4 juin 1974.
Mme Mattéï aurait été peu de temps après à nouveau convoquée à « L’Evêché », reçue par le commissaire Alessandra, qui également de force, aurait voulu lui faire admettre la même chose que le commissaire Mariani : elle ne serait jamais venue déposer plainte à « L’Evêché » le mardi 4 juin 1974, au sujet de l’individu de la Cité des Tilleuls, qui portait un pull-over rouge vif et circulait dans une Simca 1100 grise.

Nous demandons que :

- le commissaire Mariani, dont il est question ici, soit recherché. Et s’il est toujours en vie, qu’il s’explique par rapport aux assertions mentionnées ci-dessus.

- le commissaire Alessandra, également cité, s’explique également par rapport à ces assertions.

- Mme Yvonne X soit également recherchée, et qu’elle soit entendue comme nouveau témoin si on la retrouve.

- si les recherches ci-dessus aboutissent à la conclusion que le témoignage de Mme Mattéï est avéré, des recherches dans les fichiers des cartes grises soient effectuées à partir des indications qu’elle aurait fournies au sujet de l’immatriculation du véhicule de l’individu mis en cause (Simca 1100 grise immatriculée dans le département 54, avec 8 comme dernier chiffre avant les lettres du milieu).


5/ Les aveux de Christian Ranucci à la police le 6 juin 1974

- Dans ses aveux enregistrés le 6 juin 1974 par l’Inspecteur Porte (PV n° 828/10), Christian Ranucci fit un croquis du lieu de l’enlèvement, sur lequel il indiqua sa voiture devant une porte de garage en bas de l’impasse d’Albe (voir § 1/). Ceci est conforme à la déposition faite par Jean-Baptiste Rambla à la police, mais pas à celle de M. Eugène Spinelli.

- Certaines personnes participant au forum spécialement consacré à l’Affaire Ranucci sur le site www.justice-affairescriminelles.org ont récemment trouvé un plan cadastral de la Cité Sainte-Agnès, c’est à dire du lieu de l’enlèvement. Assez curieusement, il semble bien avoir été constaté que le croquis fait par Christian Ranucci lors de ses aveux, lorsqu’on le superpose avec ce plan, lui correspond.

a Nous demandons que :

- ce point soit abordé avec les policiers de l’époque ayant interrogé Christian Ranucci.

- les policiers ayant obtenu les aveux de Christian Ranucci à l’époque, s’expliquent sur la façon dont il a dessiné le croquis du lieu de l’enlèvement.


6/ Les conditions de découverte du couteau

- Dans le PV de gendarmerie n° 610/2 du 7 juin 1974, il est mentionné
en 1ère page, § II (« MESURES PRISES ») : « A 13 heures 15….Une équipe est chargée de la mise en œuvre de l’appareil de détection électro-magnétique ». Nous sommes alors le 5 juin 1974, comme l’indique ce PV dans le § I (« PREAMBULE »). A ce stade de l’enquête, les gendarmes savent seulement que la victime de l’enlèvement a disparu. Ils ne savent pas encore qu’elle est morte, ni qu’elle a été tuée à coups de couteau. Il est surprenant qu’ils prévoient déjà l’utilisation d’un appareil de détection électro-magnétique (détecteur de métal, ou « poêle à frire »).

- Dans le PV de police n° 828/10 du 6 juin 1974 rédigé par l’Inspecteur Jules Porte, il est indiqué à la fin de la 3ème page ( § « FIN DE LA GARDE A VUE ») que la garde à vue de Christian Ranucci s’est terminée ce jour à 18 heures. L’article 105 du CPP stipule qu’à partir de la fin de la garde à vue, les policiers ne peuvent plus interroger l’inculpé ( ? à vérifier par les avocats).

- Dans le PV de gendarmerie n° 610/5 du 6 juin 1974 rédigé par l’adjudant Maurice Monnin, il est mentionné de la 13ème à la 19ème ligne : « A dix-sept heures trente minutes, nous nous transportons sur un terre-plein précédant l’accès à la champignonnière où à l’aide d’un appareil de détection électro-magnétique nous effectuons des recherches aux fins de découvrir un couteau ayant servi à RANUCCI pour commettre son crime.---------
Après plusieurs recherches, nous découvrons ce couteau enfoui dans du fumier et sous 20 centimètres d’épaisseur, dans la partie NORD-EST du tas de ce fumier ».

- Dans son PV de synthèse n° 828 SC.N du 6 juin 1974, le commissaire Gérard Alessandra déclare en bas de 5ème page : « Il est à noter que le couteau a été retrouvé par les Gendarmes, dans la soirée du 6 juin 1974, grâce aux indications précises fournies par l’intéressé ».

- Dans son livre « Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture », page 129, Gérard Bouladou rappelle que le couteau a été officiellement saisi par les gendarmes le 6 juin 1974 à 19h29.

- A partir de ces éléments, il semble établi que les détails précis ayant permis aux gendarmes de trouver le couteau ont été fournis le 6 juin 1974 après 18 heures, c’est à dire après la fin de la garde à vue de Christian Ranucci. Or passée cette heure, les policiers ne pouvaient plus l’interroger.

a Nous demandons que :

- le capitaine Maurice Gras explique pourquoi le 5 juin 1974 en début d’après-midi, les gendarmes prévoyaient déjà l’utilisation d’un appareil de détection électro-magnétique.

- la reconstitution du déroulé chronologique précis de découverte du couteau le 6 juin 1974, en partant des aveux de Christian Ranucci en début d’après-midi, jusqu’à la découverte par les gendarmes à 19h29. Avec tous les intervenants de l’époque encore en vie, policiers, gendarmes et le Docteur Vuillet. Ceci dans le but de savoir précisément quel policier a transmis à quel gendarme, l’information finale décisive qui aurait permis de trouver le couteau.

- s’il s’avère que les indications décisives ont été fournies aux gendarmes après la fin de la garde à vue de Christian Ranucci, que le commissaire Gérard Alessandra s’explique sur ce point.


7/ L’instruction

- Les 2 témoins directs de l’enlèvement, Jean Rambla et M. Spinelli, n’ont pas reconnu Christian Ranucci lorsqu’il leur a été présenté sous forme d’un « tapissage ».
C’est admissible dans le cas de M. Spinelli, qui a déclare lui-même dans le PV de police n° 828/2 du 5 juin 1974 : « Je ne suis pas en mesure de vous fournir de plus amples détails sur cet homme que j’ai vu de 40 à 50 mètres environ. Je ne pense pas pouvoir être formel quant à l’identification de cet individu pour le cas où il me serait présenté ».
C’est moins facilement admissible dans le cas de Jean Rambla, qui a vu le ravisseur de sa sœur de très près, même s’il n’avait que 6 ans à l’époque des faits.

- Il est très surprenant que la juge d’instruction, Melle Di Marino, n’ait pas interrogé ces 2 témoins essentiels, et ne les ait pas confrontés directement à Christian Ranucci.

Ceci d’autant plus que pour les affaires Spineck et Pappalardo (dans lesquelles Christian Ranucci a été mis en cause, mais finalement sans preuve formelle de culpabilité), elle a confronté Christian Ranucci directement aux personnes concernées.

a Nous demandons que Melle Di Marino s’explique sur le fait qu’elle n’a pas interrogé Jean Rambla et M. Spinelli, et ne les a pas confrontés directement à Christian Ranucci.


8/ L’enquête de personnalité

- L’inspecteur Jules Porte avait interrogé 5 camarades de régiment de Christian Ranucci : Maurice Benvenuti (le 11 juin 1974), Jean-Claude Bianco (le 25 juillet 1974), Yves Pighini (le 18 juillet 1974), Francis Segala (le 24 juillet 1974) et Jean-Luc Triolo (le 19 juillet 1974).
Dans son rapport d’enquête de personnalité rendu en juin 1974, l’enquêteur Henri Boucher mentionne en dernière page, « comme relations plus étroites », 3 autres camarades de régiment : Alain Rabureau (nous savons aujourd’hui qu’il y a eu une erreur de transcription, et que le nom correct est Rabineau), Daniel Rietsch et Antoine Rizzo. L’inspecteur Jules Porte a dû avoir ce rapport. Ayant terminé ses interrogatoires fin juillet 1974, il aurait pu également interroger ces 3 autres camarades de régiment. Il est surprenant qu’il ne l’ait pas fait, car comme Christian Ranucci, ces 3 hommes habitaient Nice à l’époque, et avaient continué à le fréquenter après la fin du service militaire. Ils le connaissaient certainement mieux que les 5 autres camarades de régiment interrogés par l’inspecteur Jules Porte.

a L’inspecteur Jules Porte est aujourd’hui décédé ; il n’est donc plus possible de lui demander de s’expliquer sur ce point. Pour avoir un éclairage complémentaire sur la personnalité de Christian Ranucci, nous demandons que ces 3 anciens camarades soient recherchés et entendus.

9/ Le procès

- Lors du procès, le témoignage de Mme Mattéï n’ayant pas pu être étayé par des PV de police, les jurés ont pu croire qu’il était faux.
Un rapprochement avec une déclaration faite au journal « La Marseillaise » par le commissaire Jacques Cubaynes le 6 juin 1974 nous paraît s’imposer. A la question du journaliste (à propos de Christian Ranucci) « Son signalement correspond-il à celui donné par Jean, le frère de Marie-Dolorès et seul témoin du rapt ? », le commissaire Cubaynes répond : « Oui, assez précisément. Mais nous avons peut-être d’autres témoins. Ainsi, il y a un mois, deux fillettes étaient l’objet d’une tentative d’enlèvement à Marseille. Le signalement qu’elles donnèrent de l’individu qui les avaient abordées, correspond aussi, dans les grandes lignes, à celui de Ranucci. Mais il y a plus : le motif choisi pour attirer ces deux fillettes était le même que pour la petite Marie-Dolorès : le chien noir. Vous savez, ceci vaut tous les signalements ».
Il nous paraît évident que les faits relatés ici par le commissaire Cubaynes ne peuvent provenir que de la déclaration faite à la police par Mme Mattéï au tout début de l’affaire (voir § 4/, « Cité des Tilleuls / Témoignage de Mme Mattéï »).

- M. Martel est décédé depuis plusieurs années, mais nous savons par Gilles Perrault (que nous avions rencontré pour la 1ère fois le 28 avril 2007) que lors du procès, lorsqu’il a vu parmi les pièces à conviction, le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière, il a bien reconnu le vêtement porté par l’homme de la cité des Cerisiers le 1er juin 1974. Il semble que ce fait ait été inconnu des jurés au moment de leur délibération. Nous pensons que s’il avait été connu des jurés, et si l’avocat général Me Armand Viala n’avait pas au dernier moment fait mention d’un PV de police parlant d’un « homme au pull-over vert », les jurés auraient pu avoir un doute sur la culpabilité de Christian Ranucci.

a Nous demandons que :

- le commissaire Jacques Cubaynes précise à quel témoignage il se référait dans sa déclaration à « La Marseillaise » le 6 juin 1974.

- des jurés de l’époque (notamment Mme Geneviève Donadini) disent quelle aurait été leur intime conviction si :

* le témoignage de Mme Mattéï avait pu être étayé par des PV de police, et donc apparaître comme authentique.

* ils avaient su que M. Martel reconnaissait le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière comme étant celui porté par l’homme de la cité des Cerisiers du 1er juin 1974.

9/ Rapport d'expertise biologique du professeur Ollivier et du docteur Vuillet
Dans sa commission rogatoire du 6 juin 74 (n° d'instruction 93/74), la juge a demandé à faire procéder à tous examens de laboratoire aux fins d'établir les faits.
Le rapport des médecins date du 25 juillet 1974 et il indique que le sang examiné sur le pantalon porté par C Ranucci au moment des faits appartient au groupe sanguin A, le même que celui de la petite Marie-Dolorès Rambla.
Il n'est pas précisé si ce sang était frais ou ancien.
D'autre part, comment se fait-il que le professeur Ollivier et le docteur Vuillet n'aient pas, conformément à la commission rogatoire de la juge citée ci-dessus, effectué une analyse complète et comparative incluant les deux protagonistes Marie Dolorès Rambla et Christian Ranucci ? Pourquoi les scientifiques n'ont ils effectué une prise de sang que sur la petite victime et pas sur C Ranucci ?
Il faudra attendre quelques jours avant le procès de mars 1976 et l'initiative de Me Lombard pour apprendre que C Ranucci était également du groupe sanguin A.
Il nous parait incompréhensible que l'analyse n'ait pas tenu compte de la possibilité objective que ce sang puisse être celui de C Ranucci.
En effet, par exemple, d'après Mme Mathon (page 163-164, le Pull-Over Rouge de Gilles Perrault, nouvelle édition Fayard), son fils s'était blessé le 6 avril 1974 suite à une chute en vélomoteur, et était revenu avec le visage ensanglanté. Il pouvait porter ce même pantalon bleu foncé lors de cet accident et s'être essuyé les mains sur celui ci, y répandant ainsi son propre sang.

Dans leur rapport, les deux scientifiques indiquent qu'il n'était pas possible à l'époque, à partir de sang desséché, d'obtenir autre chose que le groupe sanguin.
Or, cela est inexact. En effet, nous avons eu confirrmation auprès de Jean Ducos, professeur en hématologie, expert près les tribunaux, du Professeur Philippe Rouger, directeur de l'INTS, et du service biologie du LIPS de Paris, qu'il était possible en théorie d'obtenir différents marqueurs et ainsi de pouvoir différencier deux individus appartenant au même groupe sanguin. Cela s'imposait dans l'affaire qui nous intéresse, car si une analyse approfondie avait été effectuée, elle aurait pu permettre d'apporter une réponse claire sur l'appartenance du sang présent sur le pantalon et ainsi déterminer la culpabilité ou l'innocence de C Ranucci.
Malheureusement, cette analyse approfondie n'a pas eté effectuée par les médecins en charge.
Nous estimons que tous les examens de laboratoire aux fins d'établir les faits n'ont pas été efféctués conformément à la demande de la juge dans sa commission rogatoire du 6 juin 1974 et conformément aux possibilités scientifiques de l'époque.
C'est la raison pour laquelle nous estimons que le résultat de l'analyse sanguine ne permet pas d'affirmer de manière formelle qu'il s'agit du sang de la petite Marie-Dolorès Rambla et qu'il constitue un élément de doute extrêmement sérieux quant à son appartenance.
Par conséquent, nous demandons à ce que la Commission interroge le docteur Vuillet afin de connaitre les raisons pour lesquelles lui et le professeur Ollivier n'ont pas effectué une analyse sanguine approfondie au LIPS de Marseille. Si celui ci n'en avait pas les moyens, pourquoi ne pas avoir envoyé le pantalon et le couteau au LIPS de Lille comme ce fut le cas en 1973 dans l'affaire Cartland ? En effet, le médecin légiste, Mme Jouglard avait expédié les pièces à conviction (un pantalon de pyjama et un couteau) au Professeur Müller, éminent hématologue de l'époque.
Malheureusement, nous ne trouvons plus trace du pantalon et du couteau, éléments à charge contre C Ranucci, le service des scellés criminels du greffe du TGI d'Aix en Provence étant incapable de nous indiquer quel a été le sort réservé à ces pièces à conviction.
Ainsi, nous demandons à la commission de révision de faire la lumière sur ce point afin de retrouver ces pièces et de permettre une analyse ADN.

3eme mouture:

Affaire Ranucci. Projet de nouvelle requête en révision du procès


Ce document est le fruit de réflexions de plusieurs personnes passionnées par l’affaire Ranucci, et inscrites sur un forum Internet qui y est spécialement consacré, sur le site www.justice-affairescriminelles.org.
Le procès Ranucci a déjà fait l’objet de trois requêtes en révision, qui ont été rejetées.

Plus de 30 ans après, il existe toujours en France (et en Belgique francophone) un certain nombre de personnes qui estiment qu’il subsiste un doute sur la culpabilité de Christian Ranucci.

Personnes ayant participé à l’élaboration de ce projet (entre parenthèses : leurs pseudos sur le forum Internet) :


Mmes
xxxxxxxxxxxxxx(« Chantal »).
xxxxxxxxxxxx(« Danou »).

MM.
xxxxxxxxxxx, Bruno (« Bruno »).
xxxxxxxxxx, Claude (« Claude »).
xxxxxxxxxxxxxx (« Arlaten »).
xxxxxxxxxxxxxxx(« Aurélien »).
xxxxxxxxxxxxxx(« Jayce »).
xxxxxxxxxxxxxxxxx(« Joaquin »).
LM, LM (« LM »).
xxxxxxxxxx Jean-Pascal (« jpasc95 »).
xxxxxxxxxxxxx, Jean-Jacques (« Jean-Jacques »).

On trouvera ci-après les éléments suggérés par ce groupe pour introduire une nouvelle requête en révision du procès.

Sommaire du document :

§ Pages

1/ L’enlèvement le 3 juin 1974 à la cité Sainte-Agnès et sa 2-3
reconstitution

2/ La reconstitution de l’accident au carrefour de la Pomme, 3-8
de la fuite et du crime le 24 juin 1974

3/ Cité des Cerisiers / Témoignages de Paul Martel, 8-9
Nathalie et Patricia Costantino / Pull-over rouge

4/ Cité des Tilleuls / Témoignage de Mme Mattéï 9-11
5/ Les aveux de Christian Ranucci à la police le 6 juin 1974 11
6/ Les conditions de découverte du couteau 11-13
7/ L’instruction 13
8/ L’enquête de personnalité 13-14
9/ Le procès 14

1/ L’enlèvement le 3 juin 1974 à la cité Sainte-Agnès et sa reconstitution

- Jean-Baptiste Rambla, frère de la victime, avait déclaré à la police (PV n° 809/1/ SCN du 4 juin 1974) que la voiture du ravisseur était garée devant une porte de garage en bas de l’impasse d’Albe. Ceci est en contradiction avec le témoignage de M. Eugène Spinelli, qui avait vu la scène de l’enlèvement (PV de police n° 828/2 du 4 juin 1974)

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Message non luPosté :09 nov. 2010, 21:58 
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Enregistré le :02 févr. 2004, 23:53
Messages :5704
Affligeant.
Pour ceux qui pensent que c'est encore une attaque gratuite, je leur propose de se procurer la demande en révision pour l'affaire Massé.
2 requêtes en révision et 2 styles diffférents.

Est-ce que Yann, jean-jacques et arlaten ont des connaissances juridiques ?
Il ne faut pas poser de question dans une requête en révision, il faut apporter des réponses.

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Message non luPosté :10 nov. 2010, 11:15 
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Enregistré le :21 mai 2006, 22:13
Messages :3531
Tout à fait d'accord, mais pourquoi citer seulement 3 personnes sur 11 ?

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Argumenter avec les imbéciles, c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon.
D'abord, le pigeon va renverser les pièces et chier sur l'échiquier.
Puis, il se pavanera comme s'il avait gagné la partie.


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Message non luPosté :10 nov. 2010, 12:23 
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Enregistré le :17 janv. 2006, 17:10
Messages :1863
Citation :
Tout à fait d'accord, mais pourquoi citer seulement 3 personnes sur 11 ?
Mmes
(« Chantal »).
(« Danou »).

MM.
Bruno (« Bruno »).
Claude (« Claude »).
(« Arlaten »).
(« Aurélien »).
(« Jayce »).
(« Joaquin »).
LM, LM (« LM »).
Jean-Pascal (« jpasc95 »).
Jean-Jacques (« Jean-Jacques »).
En faite , sa se résume aux nombre de quatre :


Mr Bruno.

Mr LM.

Mr claude.

Mme Danou .

Sa te va comme sa ?

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Message non luPosté :10 nov. 2010, 12:47 
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Enregistré le :02 févr. 2004, 23:53
Messages :5704
Citation :
Tout à fait d'accord, mais pourquoi citer seulement 3 personnes sur 11 ?
A ce que j'ai compris, avec les informations que j'ai eu, ce sont les 3 têtes "pensantes" du groupe.
Donc les vrais responsables de cette ...., je ne sais même pas comment l'appeller, sont les 3 personnes que j'ai cité, les autres ne sont là que pour faire le nombre.

C'est pour ça que je ne mets pas tout le monde dans le même panier. Je sais que dans ces 11 certains n'ont rien à voir dans ce torchon.

Je comprends "l'indignation" de l'administration de ce forum, quand on voit son bien collé à ce torchon et ça fait peine de lire ça en tout cas.

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Message non luPosté :10 nov. 2010, 13:30 
J'ai été appelé à participer non pas à la rédaction de chaque point du projet mais uniquement sur celui concernant l'analyse sanguine

Concernant la fiabilité de ce projet, j'avais fait plusieurs remarques concernant la pertinence de certains points mais les rédacteurs en chef n'en ont pas tenu compte.


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Message non luPosté :10 nov. 2010, 14:21 
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Enregistré le :21 mai 2006, 22:13
Messages :3531
Citation :
Sa te va comme sa ?
Ben non, ce n'est pas ça que j'ai demandé.
La liste que tu donnes je la connaissais déjà.
Le but n'était pas d'en mettre pour tout le monde mais seulement de savoir pourquoi ces 3 personnes uniquement.

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Argumenter avec les imbéciles, c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon.
D'abord, le pigeon va renverser les pièces et chier sur l'échiquier.
Puis, il se pavanera comme s'il avait gagné la partie.


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Message non luPosté :10 nov. 2010, 20:19 
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Enregistré le :12 mars 2005, 22:41
Messages :3751
Localisation :Paris
Citation :
J'ai été appelé à participer non pas à la rédaction de chaque point du projet mais uniquement sur celui concernant l'analyse sanguine

Concernant la fiabilité de ce projet, j'avais fait plusieurs remarques concernant la pertinence de certains points mais les rédacteurs en chef n'en ont pas tenu compte.
Et quelles remarques aviez vous formulées au juste?

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