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Message non luPosté :12 nov. 2005, 20:07 
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Dans un post du maois de mars, on trouve cette citation :

Alain Laville, "le juge Michel", p. 87 :

"Ilda Di Marino, premier juge d'instruction, souffre d'une dépression nerveuse. Au moment de clore le dossier Rambla-Ranucci, elle quitte le cabinet d'instruction n°4 qui a tant retenti de cris et de colères pour devenir juge au siège. Le métier de juge d'instruction est un métier qui use et met les nerfs à vif. A Marseille plus qu'ailleurs.
Pierre Michel, à peine nommé juge, doit boucler le dossier, vérifier s'il est complet, puis le communiquer au parquet le 21 février 1975 pour qu'il soit transmis à la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. Mais Pierre Michel ne veut pas devenir l'intérimaire, le remplaçant qui transmet comme une mécanique. Il étudie chaque chemise, chaque sous-chemise du dossier haut de presque un mètre, l'emporte chez lui, l'étale comme une vague sur la table de l'entrée-salle à manger.
Christian Ranucci, 22 ans, nie désormais ce dont il est accusé le jour de son arrestation avec force détails. Le meurtre de Marie Dolorès Rambla, 8 ans, criblée de quinze coups de couteau, le lundi de Pentecôte 1974, dans les bois de Peypin.

- Mais je ne peux pas transmettre un dossier pareil, s'écrie Pierre Michel. Il y a trop de points dans l'ombre. Des témoignages sont flous. Il manque des enquêtes...

Il s'en ouvre à la hiérarchie. Que n'a-t-il pas dit là ? A MArseille, quand un dossier est clos, il est clos. C'est commes'ilétait déjà jugé. Mais le juge Michel, déjà suspect par son zèle, insiste.

- Je suis sûr que Ranucci est coupable. C'est lui qui a indiqué où se trouvait le couteau, mais il faut que tous les points soient éclaircis. On n'a pas le droit de bâcler une telle affaire.

Le président du tribunal, le procureur et ses hommes de main parlent d'une même voix.
- Terminez vite ce dossier, tel qu'il est. Vous n'allez pas vous mettre à fouiller les points de détail. A Aix, ils l'attendent.
Pierre Michel vient de débuter comme juge. La hierarchie le tient encore et lui a même conseillé s'il veut "faire carrière" de s'inscrire à son syndicat favori : l'USM qui prêche la modération. Certes, on n'a pas le droit de dessaisir le juge Michel du dossier Rambla-Ranucci, mais il n'est pas encore de taille à lutter contre la justice à l'étouffée, spécialité de la cuisine marseillaise. Il se rend, les armes à la main.
- Ce n'est pas un dossier que je vous donne, mais un brouillon d'instruction.

C'est tout juste si, par punition, il ne retourne pas en enfer, au sous-sol, dans le cabinet lumière, s'occuper de vols à la roulotte ou de querelles de voisinage. Alors il signe l'acte de renvoi et c'est lui le dernier magistrat du Palais à recevoir Christian Ranucci dans le cabinet orphelin d'Ilda di Marino pour la récapitulation finale du dossier. Ranucci en chemisette, jeans et tennis, a l'air de sortir d'un campus. Il bafouille, bredouille, s'indigne devant le juge Michel et avant de s'en aller, il lui tend la main par dessus le bureau.
- Merci Monsieur le juge. Vous êtes chic, vous.
- J'ai eu l'impression d'avoir un enfant devant moi, dira Pierre Michel, et puis, je n'imaginais pas, même en étant persuadé de sa culpabilité, que ça irait aussi loin."


Je n 'ai pas lu l'ouvrage dont est tiré cet extrait. Le juge Michel a été assassiné. Seule Mme di Marino pourrait se prononcer sur le fond de ce qui est affirmé ici.

Mais c'est très inquiétant.


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Message non luPosté :12 nov. 2005, 20:19 
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casimir :

"Je connaissais très bien Alain Laville. Et pour cause, à nice-matin, son bureau jouxtait le mien !
Excellentissime journaliste ! Il est mort il y a quatre ans d'une embolie pulmonaire.
Il venait de recueillir une interview de Roland Dumas, à son domicile, Place du Panthéon, lorsqu'il a été emporté par cette embolie, dans un taxi.
Ceci dit, je retiens une chose : le juge Michel était persuadé de la culpabilité de ranucci. Tout le reste n'est que littérature pour esprits tortueux (pour les censeurs, je n'ai pas dit "tordus").

_________________
Casimir


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Message non luPosté :12 nov. 2005, 20:33 
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Eclaircissez moi d'un doute casimir, c'est bien M.Laville qui écrit ce passage?


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Message non luPosté :12 nov. 2005, 20:38 
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casimir :

"Je ne sais pas. Je me fie au post de maois dont il est fait état. J n'ai pas lu le livre d'Alain Laville.

_________________
Casimir


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Message non luPosté :12 nov. 2005, 20:43 
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Citation :
casimir :

"Je ne sais pas. Je me fie au post de maois dont il est fait état. J n'ai pas lu le livre d'Alain Laville.

Faudrait peut être. Visiblement il y a un hiatus entre ce qu'écrit M.Laville et vos certitudes.


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Message non luPosté :12 nov. 2005, 20:48 
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Citation :
Citation :
casimir :

"Je ne sais pas. Je me fie au post de maois dont il est fait état. J n'ai pas lu le livre d'Alain Laville.

Faudrait peut être. Visiblement il y a un hiatus entre ce qu'écrit M.Laville et vos certitudes.
----
casimir :

"Je n'ai jamais en... de mouches. Et ce n'est pas à mon âge que je vais commencer.
Bonsoir."

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Casimir


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Message non luPosté :12 nov. 2005, 20:59 
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C'est plus simple de ne pas vouloir se poser de questions.
Bonne nuit


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Message non luPosté :12 nov. 2005, 21:05 
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Je citais donc cet extrait :

Citation :
Dans un post du mois de mars, on trouve cette citation :

Alain Laville, "le juge Michel", p. 87 :

"Ilda Di Marino, premier juge d'instruction, souffre d'une dépression nerveuse. Au moment de clore le dossier Rambla-Ranucci, elle quitte le cabinet d'instruction n°4 qui a tant retenti de cris et de colères pour devenir juge au siège. Le métier de juge d'instruction est un métier qui use et met les nerfs à vif. A Marseille plus qu'ailleurs.
Pierre Michel, à peine nommé juge, doit boucler le dossier, vérifier s'il est complet, puis le communiquer au parquet le 21 février 1975 pour qu'il soit transmis à la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. Mais Pierre Michel ne veut pas devenir l'intérimaire, le remplaçant qui transmet comme une mécanique. Il étudie chaque chemise, chaque sous-chemise du dossier haut de presque un mètre, l'emporte chez lui, l'étale comme une vague sur la table de l'entrée-salle à manger.
Christian Ranucci, 22 ans, nie désormais ce dont il est accusé le jour de son arrestation avec force détails. Le meurtre de Marie Dolorès Rambla, 8 ans, criblée de quinze coups de couteau, le lundi de Pentecôte 1974, dans les bois de Peypin.

- Mais je ne peux pas transmettre un dossier pareil, s'écrie Pierre Michel. Il y a trop de points dans l'ombre. Des témoignages sont flous. Il manque des enquêtes...

Il s'en ouvre à la hiérarchie. Que n'a-t-il pas dit là ? A MArseille, quand un dossier est clos, il est clos. C'est commes'ilétait déjà jugé. Mais le juge Michel, déjà suspect par son zèle, insiste.

- Je suis sûr que Ranucci est coupable. C'est lui qui a indiqué où se trouvait le couteau, mais il faut que tous les points soient éclaircis. On n'a pas le droit de bâcler une telle affaire.

Le président du tribunal, le procureur et ses hommes de main parlent d'une même voix.
- Terminez vite ce dossier, tel qu'il est. Vous n'allez pas vous mettre à fouiller les points de détail. A Aix, ils l'attendent.
Pierre Michel vient de débuter comme juge. La hierarchie le tient encore et lui a même conseillé s'il veut "faire carrière" de s'inscrire à son syndicat favori : l'USM qui prêche la modération. Certes, on n'a pas le droit de dessaisir le juge Michel du dossier Rambla-Ranucci, mais il n'est pas encore de taille à lutter contre la justice à l'étouffée, spécialité de la cuisine marseillaise. Il se rend, les armes à la main.
- Ce n'est pas un dossier que je vous donne, mais un brouillon d'instruction.

C'est tout juste si, par punition, il ne retourne pas en enfer, au sous-sol, dans le cabinet lumière, s'occuper de vols à la roulotte ou de querelles de voisinage. Alors il signe l'acte de renvoi et c'est lui le dernier magistrat du Palais à recevoir Christian Ranucci dans le cabinet orphelin d'Ilda di Marino pour la récapitulation finale du dossier. Ranucci en chemisette, jeans et tennis, a l'air de sortir d'un campus. Il bafouille, bredouille, s'indigne devant le juge Michel et avant de s'en aller, il lui tend la main par dessus le bureau.
- Merci Monsieur le juge. Vous êtes chic, vous.
- J'ai eu l'impression d'avoir un enfant devant moi, dira Pierre Michel, et puis, je n'imaginais pas, même en étant persuadé de sa culpabilité, que ça irait aussi loin."


.
Je n 'ai pas lu la totalité de l'ouvrage dont est tiré cet extrait. Le juge Michel a été assassiné. Seule Mme di Marino pourrait se prononcer sur le fond de ce qui est affirmé ici.

Mais c'est très inquiétant.


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Message non luPosté :13 nov. 2005, 12:18 
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C'est bien Alain Laville qui a écrit ces lignes. après avoir rencontré plusieurs proches de Pierre Michel et recueilli auprès d'eux certaines précisions sur le sentiment de ce dernier lors de l'exécution de Christian Ranucci.

Vous dites, Casimir, ne retenir qu'une chose: le juge Michel était persuadé de la culpabilité de Ranucci.
Il faut croire que ce n'était pas vraiment le cas. Bien sûr qu'au vu du dossier très incomplet de Mlle Di Marino, il pouvait croire en la culpabilité de CR. Mais en informant sa hiérarchie qu'il voulait poursuivre les investigations, il estimait bien que cette culpabilité était très loin d'être établie de manière certaine et qu'il ne pouvait clore le dossier en l'état.

Ce qu'il dût faire pourtant en affirmant, comme je le précise sur le site: Déclarons suffisamment établie contre le susnommé la prévention ci-dessus spécifiée...

La vérité que que sa hiérarchie savait qu'en choisissant deux juges inexpérimentés, la procédure serait menée comme elle l'entendait puisqu'il lui fallait un coupable dans les plus brefs délais...

Alain Laville concluait ainsi le dégoût du jeune juge après l'exécution à laquelle il venait d'assister:
Revenu à la villa Les Buis, Pierre Michel ne se couche pas, ne s'asseoit pas. Il marche de l'entrée au petit salon, dans le brouillard de ses Gitanes. Il essaie de manger une pomme, mais il la vomit. Il n'ira pas au tribunal pendant deux jours, délaissant ses dossiers et son combat. Parce qu'il a vu la mort bien en face, ses yeux dans les yeux de Ranucci, et que ça lui fait horreur. Il dira à Patrick Barrou, l'un de ses beaux-frères, parrain de sa fille Emmanuelle, l'un de ses proches qui déjeune trois jours plus tard avec lui: Quand on a vu ça, on ne peut pas être pour la peine de mort, ni pour toute autre forme de mort.

Peut-être le disait-il aussi en repensant au dossier Ranucci et à ses nombreuses lacunes.

_________________
Amicalement

Philippe


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Message non luPosté :13 nov. 2005, 15:44 
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Et notre excellentissime casimir0 vient de se prendre gravement les pieds dans le tapis...

Son voisin de bureau, Alian Laville, était manifestement beaucoup moins sur que lui que la procédure de l'affaire Rambla/Ranucci avait été bien menée...

Le commentaire que casimir fait de la citation du livre d'Alain Laville est cinglant :

"Ceci dit, je retiens une chose : le juge Michel était persuadé de la culpabilité de ranucci. Tout le reste n'est que littérature pour esprits tortueux (pour les censeurs, je n'ai pas dit "tordus")."

Non seulement M.Alain Laville est décédé, mais le voici habillé pour l'hiver.


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Message non luPosté :13 nov. 2005, 18:23 
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Citation :
C'est bien Alain Laville qui a écrit ces lignes. après avoir rencontré plusieurs proches de Pierre Michel et recueilli auprès d'eux certaines précisions sur le sentiment de ce dernier lors de l'exécution de Christian Ranucci.

Vous dites, Casimir, ne retenir qu'une chose: le juge Michel était persuadé de la culpabilité de Ranucci.
Il faut croire que ce n'était pas vraiment le cas. Bien sûr qu'au vu du dossier très incomplet de Mlle Di Marino, il pouvait croire en la culpabilité de CR. Mais en informant sa hiérarchie qu'il voulait poursuivre les investigations, il estimait bien que cette culpabilité était très loin d'être établie de manière certaine et qu'il ne pouvait clore le dossier en l'état.

Ce qu'il dût faire pourtant en affirmant, comme je le précise sur le site: Déclarons suffisamment établie contre le susnommé la prévention ci-dessus spécifiée...

La vérité que que sa hiérarchie savait qu'en choisissant deux juges inexpérimentés, la procédure serait menée comme elle l'entendait puisqu'il lui fallait un coupable dans les plus brefs délais...

Alain Laville concluait ainsi le dégoût du jeune juge après l'exécution à laquelle il venait d'assister:
Revenu à la villa Les Buis, Pierre Michel ne se couche pas, ne s'asseoit pas. Il marche de l'entrée au petit salon, dans le brouillard de ses Gitanes. Il essaie de manger une pomme, mais il la vomit. Il n'ira pas au tribunal pendant deux jours, délaissant ses dossiers et son combat. Parce qu'il a vu la mort bien en face, ses yeux dans les yeux de Ranucci, et que ça lui fait horreur. Il dira à Patrick Barrou, l'un de ses beaux-frères, parrain de sa fille Emmanuelle, l'un de ses proches qui déjeune trois jours plus tard avec lui: Quand on a vu ça, on ne peut pas être pour la peine de mort, ni pour toute autre forme de mort.

Peut-être le disait-il aussi en repensant au dossier Ranucci et à ses nombreuses lacunes.
--------

casimir :

1)
Je répète que je n'ai pas eu l'occasion de lire le livre d'Alain Laville sur le juge Michel (de même que je n'ai pas lu, faute de temps, aussi, l'ouvrage sur l'assassinat du Préfet Erignac, du même auteur).
Apparemment, d'après Alain Laville (ou alors, j'ai mal lu), le sentiment du juge Michel se résume en ces termes :
"- Je suis sûr que Ranucci est coupable. C'est lui qui a indiqué où se trouvait le couteau, mais il faut que tous les points soient éclaircis. On n'a pas le droit de bâcler une telle affaire".
- "J'ai eu l'impression d'avoir un enfant devant moi, (...), et puis, je n'imaginais pas, même en étant persuadé de sa culpabilité, que ça irait aussi loin."

2)
J'ai pour ma part écrit :
"Ceci dit, je retiens une chose : le juge Michel était persuadé de la culpabilité de ranucci. Tout le reste n'est que littérature pour esprits tortueux (pour les censeurs, je n'ai pas dit "tordus")."

3)
Le juge Michel était, à l'évidence, peu satisfait de la manière dont ont été conduites enquête et instruction.
On peut certes, comme lui, le déplorer.
Mais il était, à l'évidence aussi, "sûr", et "persuadé" de la culpabilité de ranucci.
Pour moi, l'essentiel est que le meurtrier ait été arrêté.

Bien à vous.

_________________
Casimir


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Message non luPosté :13 nov. 2005, 20:22 
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Casimir0, il faudrait que M.Laville puisse vous répondre... puisque vous vous attachez à affirmer le contraire de ce qu'il écrit.

En 74, 75, 76 personne, en dehors de ses avocats (et encore n'en ont-ils pas fait grand écho après les plaidoiries), personne n'a douté de la culpabilité de Ranucci...

Mme Di Marino (si elle était dépressive, était elle en état d'instruire?) a hérité du coupable "établi" dès le 6 juin 74 par la police (GBouladou page quatre-vingt huit). La pression, telle que la décrit M.Laville, était bien réelle.

Le problème c'est que la culpabilité de Ranucci, établie, inéluctable, n'était fondée que sur du vent (celui de la politique et du corporatisme policier) et un faisceau de présomptions dûment orientées.

Pas plus que sa collègue (que peut être cela contribuait à déstabiliser), le juge Michel n'avait la possibilité d'instruire à décharge. Ranucci était coupable, parce qu'il fallait qu'il le soit, mais le juge n'en avait aucune preuve.

Ne pas croire que Ranucci était coupable équivalait à un suicide professionnel et à la négation de toutes les valeurs de référence en usage dans la magistrature...

La culpabilité décidée de Ranucci était l'alibi de la justice submergée par la pression de l'opinion...

Et aussi l'alibi du Juge Michel qui a baissé les bras.

C'est pourquoi je souhaiterais que Mme di Marino s'exprime.


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Message non luPosté :27 févr. 2006, 13:07 
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Webrider dit:
"Le problème c'est que la culpabilité de Ranucci, établie, inéluctable, n'était fondée que sur du vent (celui de la politique et du corporatisme policier) et un faisceau de présomptions dûment orientées.

Pas plus que sa collègue (que peut être cela contribuait à déstabiliser), le juge Michel n'avait la possibilité d'instruire à décharge. Ranucci était coupable, parce qu'il fallait qu'il le soit, mais le juge n'en avait aucune preuve.

Ne pas croire que Ranucci était coupable équivalait à un suicide professionnel et à la négation de toutes les valeurs de référence en usage dans la magistrature...

La culpabilité décidée de Ranucci était l'alibi de la justice submergée par la pression de l'opinion... "

Cher Webrider,
Je ne pense pas parfaits les fonctionnements de la police et de la justice.
Cependant je pense que vous poussez le bouchon un peu loin quand vous écrivez que la culpabilité de Ranucci "n'était fondée que sur du vent".
Résumons l'état du dossier à l'époque.

Le 3 juin vers 11:00 - 11:30 une fillette est enlevée dans une cité nord de Marseilles.
Le même jour vers 12:15, à 20 km de là, a lieu un accident avec délit de fuite. La voiture responsable sera identifié par son numéro comme celle de C. Ranucci.
La même voiture et son conducteur seront remarquées le même jour vers 17:00 au fond d'une galerie, à quelques centaines de mètre du lieu de l'accident.
C'est parce que les témoins (i.e. M. et Mme Aubert) évoqueront la présence d'un enfant et le liant à la voiture que sera organisée une battue amenant à la découverte du corps le 5 juin.
Ranucci reconnaîtra l'accident et le délit de fuite.
Il devient donc immédiatement un suspect majeur.
Après avoir nié dans une version qui à l'évidence est inexacte (car (1) incompatible avec le témoignage des Aubert qui est suposé fiable à l'époque: c'est grâce à eux que le corps a été trouvé; (2) timing non crédible: qu'a t'il fait entre 12:30 et 17:00 s'il n'est venu que pour redresser de la tôle froissée?), il finit par avouer.
Il répète ses aveux devant la juge d'instruction.
Policiers et juge doivent savoir qu'il arrive parfois que des innocents avouent ce qu'ils n'ont pas commis. Mais je pense qu'ils sont beaucoup plus souvent confrontés à des coupables qui nient...
Ajoutons que (Perrault l'a clairement expliqué avant nous) des aveux obtenus par excès de fatigue et de tension nerveuse peuvent être suggérés dans leurs détails par les policiers; mais que cette possibilité n'est qu'une hypothèse, et que seuls les témoins savent à l'époque dans quelles conditions exactes se sont déroulées ces aveux (Perrault nous faisait imaginer un Ranucci hagard, répondant par oui ou non à des questions orientées, ne comprenant rien à ce qui lui arrivait, et dessinant un plan des lieux de l'enlèvement sous la dictée des polociers; depuis G Bouladou (je crois) nous décrit un Ranucci se faisant monter un plateau repas et racontant les faits en mangeant tranquillement... Ce n'est pas tout à fait la même chose!)
Ranucci dit qu'il portait lors de l'accident un pantalon bleu qui a été saisi et est souillé de sang.
Ranucci désigne l'endroit où sera trouvé un couteau. Juste à côté de la galerie où sa voiture était embourbée.
Il confirme être le propriétaire de ce couteau.
La petite a été tuée avec un couteau.
Le couteau de Ranucci est taché de sang.

Ranucci reviendra plus tard sur ses aveux, mais jusqu'au procès reconnaitra toujours être le propriétaire du couteau.
Ses explications reposent pour l'essentiel sur une perte de conniassance qui commence au moment où les Aubert disent le voir sortir de la voiture avec un enfant, et se terminent au moment où Rahou le voit sortir de la galerie. Entre? "je ne sais pas".

Comment voudriez vous qu'un juge d'instruction ne croit pas à sa culpabilité?
Pourquoi voudriez vous que ces éléments forts s'effacent devant ce qui doit apparaître à l'époque comme des alléas de témoignage (la Simca 1100 de M. Spinelli) ou des faits sans rapport (le POR trouvé dans la gallerie).

Pour que le doute objet de ce forum surgisse, il faudra que Perrault interpellé sur cette affaire par un ami s'apperçoive que persistaient des zones d'ombre dans cette histoire, alors qu'un homme avait été décapité. Comme il le dira lui-même dans une interview, "peu importe que Ranucci soit innocent ou coupable". En d'autres termes, c'est (comme vous) au fonctionnement du système judiciaire qu'il s'attaque, et bien sûr à la peine capitale. Pour étayer son propos, il exploite la piste de l'homme au pull over-rouge, en appliquant d'ailleurs à cet égard la même démarche intellectuelle qu'il critique chez les policiers: il tord un peu les faits pour les faire coller à une possible théorie (absence de PV montrant que Mme Mattéi a parlé du POR avant sa rencontre avec Mme Mathon, passage rapide du polo de M. Martel à un pull, affirmation que le petit Jean connaissait les voitures sans nuancer le poids de ses 6 ans).

Attention: je ne nie pas ce doute! Je dis simplement que ni Mlle Di marino, ni M. Michel ne pouvaient raisonnablement le partager en fonction des éléments dont ils disposaient. Le commentaire de Pierre Michel (tel que cité par M. Laville) montre simplement que l'instruction n'avait pas été conduite de la façon qu'il aurait choisie, mais pas qu'il ait des doutes sur la culpabilité.

A propos de la peine de mort: le juge Michel a à plusieurs reprises dit devant d'autres magistrats qu'il eut souhaité qu'elle s'applique aux traficants de drogue. Quelqu'un sait-il si l'éxécution de Ranucci l'a fait revenir susr ses propos? J'avais commence le livre de Laville mais ne l'ai pas terminé.


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Message non luPosté :27 févr. 2006, 14:49 
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C'est la prétendue innocence qui est fondée sur du vent.
Quel personne peut croire à une amnésie séléctive pendant les moments critiques, à un déplacement de corps endormi pour éviter d'aller chercher sa propre voiture, à un pull-over que personne ne porte le 3/06, à une substitution de véhicule quand les témoins ont ramené le numéro de la plaque, à un réenfouissement de couteau avec subordination de tous les experts judiciaires :?:
C'est une bonne blague, mais ca ne va pas plus loin.


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Message non luPosté :27 févr. 2006, 17:46 
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Il existe d'autre théorie innocentiste

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