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Message non luPosté :15 mars 2009, 17:44 
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Bonjour à tous. Je compte poster sous cette rubrique prochainement une (assez) longue réflexion sur cette affaire, avec peut être même quelques éléments presque inédits... A suivre. Il y aura quatre articles.


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Message non luPosté :15 mars 2009, 18:56 
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Il est un fait qui ne peut que scandaliser tout citoyen humaniste, c’est la résistance du droit pénal à s’ouvrir aux lumières des sciences humaines. J’en veux pour preuve ceci que lorsque le code pénal a été refondu il y a quelques années, l’article anciennement 64 datant de 1804 a été globalement reconduit. L’ancien article 64 stipule qu’on ne peut être poursuivi si on est en état de démence au moment des faits. Or il n’y a qu’un ennui, c’est que "démence" n’a plus aucune signification aujourd’hui, si tant est qu’elle ait pu en avoir une un jour. C’est une vieillerie datant de 200 ans et plus, qui ne tient compte ni de la lente maturation de la psychiatrie au XIXème siècle, ni de la psychanalyse, ni des rebondissements internes de la psychanalyse, ni de rien.

Le nouvel article 122.1 stipule

« N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. »
« La personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes demeure punissable ; toutefois, la juridiction tient compte de cette circonstance lorsqu'elle détermine la peine et en fixe le régime. »

Et le 122.2

« N'est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle elle n'a pu résister. »

Mais chacun peut constater qu’il ne s’agit que d’un ravalement de façade : ni le diagnostic ni la nosographie ne sont affinés. Quant à la "force et le contrainte" de l’article 122, on aimerait bien savoir de quoi il s’agit. Et au total ce toilettage cache difficilement que le droit pénal français tente obstinément de rester en 1804 !!

Cela a un nom : obscurantisme. On pourrait savoir, et on ne sait pas. On ne veut pas savoir, et ce blocage ne laisse pas d’appeler le commentaire. « Démence » et « trouble psychique » ne signifient rien parce que ça ne distingue rien. Aujourd’hui on distingue les altérations somatiques (par exemple début du syndrome de Pick), les névroses dont certaines sont hallucinatoires, avec des épisodes dits de décompensation, les perversions, qu’on laisse allégrement advenir si ça peut rapporter du fric entre adultes consentants, mais qu’on criminalise lorsque des enfants sont impliqués, et les psychoses, qui elles même comprennent plusieurs groupes très différents (paranoïa, schizophrénie, pmd), sans compter les « états limites ». A l’intérieur de ces catégories joue encore l’opposition entre états chroniques et accès aigus (ictus, raptus, décompensations, passages à l’acte).

Mais le résultat reste le même : faute d’aggiornamento, la justice pénale reste sourde à la reconnaissance des diagnostics psychiatriques d’aujourd’hui. De sorte qu’elle n’en finit pas d’envoyer de pauvres gens harassés de souffrance mentale en prison. Les estimations les plus optimistes établissent qu’un prisonnier sur deux est malade mental, avec une proportion de schizophrènes qui varie d’un observateur à l’autre de 15 à presque 50 %. C ‘est sans doute sans rapport avec le fait que cela coûte au citoyen français dix fois moins cher d’incarcérer que de soigner !! Sur cette base s’établit un certain clivage droite / gauche, qui n’est pas absolument à l’avantage de la première, et qui recoupe le clivage sur la peine de mort.

Cet obscurantisme fait qu’une quasi totalité des pires criminels ont été expertisés comme normaux. Christine Papin, Fourniret, Haulmes, l’abject Emile Louis, et j’en passe. Le bon sens voudrait qu’on admette que lorsqu’on découpe les gens en morceaux ou qu’on éventre ses contemporains, c’est précisément qu’on souffre d’une affection majeure !! Eh bien non ! L’imputation joue à plein. On est responsable au moment des faits, lucide, jouissant d’un plein libre arbitre. Et notre société qui déploie d’immenses efforts pour enquiquiner 30 millions de conducteurs dès qu’ils dépassent de 5% la vitesse autorisée, se garde bien de tendre la main au paranoïaque ou au pervers. On fait de l’argent avec les perversions les plus repoussantes, mais avez vous déjà vu par exemple un numéro vert vous invitant à appeler si vous avez une tendance que vous jugez dangereuse ? Non. Et cela ne peut que choquer l’humaniste, y compris dans le cas de criminels repoussants. Je pense par exemple à Chanal ! Dieu sait s’il était infect, celui là ! Ou Chikatilo. Mais même dans ces cas on doit poser la question : une main leur a t’elle été tendue, pour l’un, lorsqu’il se faisait violer en famille et enfermer dans un placard, et pour l’autre lorsque (vraisemblablement) son frère a été mangé lors de la famine de 1933 ?

Cette situation bien française n’est pas à la gloire de notre pays! Dois je dire que c’et une honte, bien plus que la surcharge ou la vétusté de nos prisons. Nous sommes désormais la risée de pays avancés comme la Hollande ou le Canada. C’est une honte mais aussi une tactique : car il vaut mieux pour une classe politique où sont présentes des pratiques de concussions, de fraude et d’évasion fiscale, de délits d’initiés, de pots de vin, dessous de table, de fraude électorale etc., détourner l’attention des masses sur les criminels sexuels livrés à la vindicte. Nos obscurantistes d’aujourd’hui répètent à l’identique l’obscurantisme des époques De Gaule, Pompidou, Giscard… parce que ça les sert, et le malheur est qu’ils ont des relais dans le personnel judiciaire. Sans parler des media, plus corrupteurs qu’éducatifs

Raison de plus pour l’honnête homme pour tenter de comprendre les données psychiatriques. Qu’est ce qu’un ictus, un raptus, un passage à l’acte ? Le pervers peut il lutter contre lui même ? N’y a t’il que la désorganisation somatique cérébrale qui puisse faire parler d’irresponsabilité. N’est-il pas temps d’entrer dans une certaine modernité en déplaçant les curseurs de la responsabilité et de l’imputation ? Voilà qui pourrait faire évoluer les mentalités et notamment la façon dont le droit obscurantiste voit la frontière entre maladie et culpabilité.

Sans doute cet tare fondamentale de la justice est elle l’un des éléments qui donnent à penser, à chercher, et à chercher encore dans l’affaire de Christian Ranucci. Comme en général, sauf chez des conservateurs indéboulonnables, ce point est acquis, comme on admet que la presse, les pressions, l’ambiance, l’opinion, l’avocat général, le garde des sceaux et le président de la République ont manqué aux impératifs de dignité (mais ni Rambla ni Collard), il reste quand même à comprendre ce qui s’est passé du côté de M. Ranucci.


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Message non luPosté :15 mars 2009, 19:42 
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Et bien ça fait vraiment plaisir de voir comment le débat peut s'élever. Je suis aussi de l'avis que cette affaire représente beaucoup plus que la recherche de la vérité sur l'auteur du meurtre de la fillette.
Les opinions sur la culpabilité ou l'innocence de Ranucci entrent trop souvent dans le cadre de la justification du système ou de sa contestation. C'est à dire que ceux, pour qui l'idée de donner raison à Perrault est intolérable du fait de son orientation politique, adoptent d'emblée une position sur l'affaire sans consulter un seul document. Il en est de même dans le sens inverse, l'affinité politique ou l'admiration envers Perrault provoque souvent une défense de l'innocence sans arguments fondés.
Ces deux opinions peuvent exister à condition qu'elles ne se transforment pas en dogmes mais évoluent vers une opinion rationelle basée sur l'étude des faits.
Il serait préférable à mon sens sortir Ranucci de ce débat sur la justice française, et ne garder de cette affaire et pour ce débat que les évidences de dérapage du système. Sinon on court le risque de voir comment certains essayent de justifier l'inertie du système face aux réformes par le fait qu'au fond ce n'est pas trop grave puisque les condamnés sont coupables.
Ce sont donc, à mon avis, deux problèmes qu'il faut dissocier: la révision de l'affaire Ranucci et la réflexion sur l'hypocrisie sociale qui sert d'alibi à un système judiciaire, inique, vieillot et largement périmé.
Quant à la relation entre la justice et la psychiatrie, il est curieux de constater que l'individu délinquant est généralement considéré responsable de ses actes en dépit de tous les diagnostics qui pourraient dire le contraire. Par contre la délinquance comme attitude antisociale est, elle, de plus en plus médicalisée au point que la plus haute autorité du pays se permet de suggérer un retour à la bonne vieille anthropométrie pour déceler et même prévenir les comportements antisociaux. Tous ceci sur un fond de culture de l'ignorance qui tend à offrir sur un plateau aux dirigeants, les clés de la liberté individuelle.


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Message non luPosté :15 mars 2009, 20:05 
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Les intervenants sur ce forum ont souvent buté sur des incohérences psychologiques de l’affaire Ranucci. Qu’est ce qui lui prend d’enlever une enfant ? Alors qu’on lui sait une sexualité normale et qu’il n’y a pas de précédents pédophiliques. Et qu’est ce qui lui prend de tuer MDR pour rien sinon qu’elle s’inquiète et commence à crier (ce qui n’a rien à voir avec un « meurtre commis après viol », qui est un grand classique des annales). Et alors qu’il y a des gens à quelques mètres ? Sa mère est nourrice. Il l’aura vue calmer des pleurs d’enfants, il doit savoir faire. Ca ne cadre pas. "Elle criait alors je l’ai tuée" sent, pour ne pas dire pue, la réponse soufflée par la police. Félicitons-nous que désormais les instructions soient filmées.

J’ai par ailleurs tendance à douter qu’on puisse se révéler pédocriminel (à distinguer absolument de pédophile) aussi jeune. Je ne crois pas connaître dans des annales criminelles des pédocriminel de 20 ans. En famille, oui, avec le proche entourage, oui, il y a des pédophiles de 20 ans. Les grands frères de quatorze ans et plus qui abusent de leur sœur de douze ans et moins, et qui continuent longtemps, sont nombreux. Mais pédocriminel et capable d’un enlèvement, là aussi ça ne cadre pas. On me dira que P. Henry avait 23 ans. Oui, mais d’abord, ce n’est pas tout à fait le même âge ! Ensuite il s’agit là d’un assassin retors et infiniment vicieux, ce que M. Ranucci n’a jamais été. Assez largement « autiste » (en un sens non médical), sans doute, oui. Incapable lors du procès de sortir de lui-même, de la seule adresse à sa maman, et de se rendre compte qu’il va à la catastrophe. Oui ! Mais précisément ni vicieux, ni manipulateur, ce qui suppose une attention portée à autrui qu’il n’a pas. Un peu menteur, comme normal, mais c’est tout. Un vicieux n’aurait pas flanché devant madame Aubert.

Rien n’est pénible, dans cette affaire en général, mais hélas aussi sur le forum, comme ces allusions innombrables essayant de tirer M. Ranucci vers le vice et la perversion : "dans les jupes de sa mère", "homosexuel (Fraticelli)", "ayant de mauvais rapports avec les femmes (enquête de personnalité)", "mère castatrice"… A mon avis, c’est aussi inintelligent qu’ignorant!! Et plus on se rapproche de la police et de la justice, plus cette psychologie sommaire est présupposée, recherchée et cultivée. Exemple : le scoubidou transformé en fouet ! Alors que rien ne corrobore quoi que ce soit de cet ordre.

Alors que s’est il passé ?

Comme beaucoup sur ce forum, j’ai toujours été innocentiste, ma version – simple et carrée - consistant à penser que les Aubert ont vu l’HPR et non M. Ranucci, par un hasard tragique. C’est pour ça qu’il sort par la gauche, et qu’il y a une portière arrière à la voiture. C’est la Simca qu’ils ont vue. Je sais bien que, ici, le relevé de l’immatriculation ne concorde pas. Mais entre deux contradictions, je préfère finalement celle là. Car tout le reste devient cohérent.

M. Ranucci, lui, après le choc, a filé jusqu’à la barrière ainsi qu’il l’a dit, s’est mis à l’abri pour réparer son aile et sa portière (qu’il a pu débloquer ce qui explique qu’elle se soit trouvée débloquée à Nice), et surtout pour se reposer. On peut penser que c’est pour bien dormir au frais qu’il a engagé sa voiture dans la champignonnière. Il est épuisé par la nuit blanche, l’alcool, l’accident, qui est un accident violent. L’HPR le trouvera là avant ou après l’assassinat (plutôt après), et fera quelques manipulations. Je ne crois pas qu’il ait mis CR à l’arrière du coupé. En revanche, il a pu prendre le couteau (à supposer qu’il n’y ait pas deux couteaux) pour tuer (on ignore l’heure du crime), ou ensanglanter le couteau pour accuser, en laissant son pull, et faire je ne sais quoi avec le pantalon. Voilà une version plausible, sur laquelle on voudra bien me faire des remarques si je me trompe grossièrement. Voilà aussi qui explique le calme, la propreté de M. Ranucci, ses premières réactions, l’absence d’empreintes ou de sang dans la voiture. Voilà qui explique qu’il n’ait pas pris toutes les précautions : il cache ce couteau dont il ne comprend pas qu’il soit ensanglanté, il ne prend pas garde au pantalon… Ensuite au moment des aveux forcés, il sait qu’il pourra se rétracter, ce qui ne manquera pas d’advenir, après quoi il persistera dans sa version d’innocence jusqu’aux derniers instants.

Les aveux ? Mais on sait que ce n’est pas une preuve. En revanche on peut relever qu’il s’installe dans l’innocence à partir du moment où la reconstitution lui demande de mimer les gestes de la mise à mort. Auparavant aveux forcés et dessins télécommandés n’ont qu’une dimension intellectuelle, mais la reconstitution du meurtre le met devant un réel qui n’a pas eu lieu. Alors il s’effondre, nie et s’en tiendra désormais à cette posture d’innocent, et c’est normal puisqu’il l’est. L’innocence : c’est ce qui explique son comportement agressivement arrogant lors du procès (il sait tellement qu’il est accusé à tort). Tellement arrogant qu’il ne songe même pas à faciliter la tache à ses avocats. Ce que confirme encore la commande d’un taxi mercédès pour la relaxe à laquelle il croit dur comme fer, le mot lors du verdict "ils sont fous", qui n’est pas un mot de coupable, tout comme "réhabilitez moi !" (encore que pour ce mot, je sois moins sûr : j’y vois un signifiant de complicité et de contact avec sa maman qui pourrait valoir dans une version culpabiliste).

Cette version, pour laquelle il demeure quelques éléments incompréhensibles, est plus simple que celle, tarabiscotée, où il s’évanouit au moment précis où MDR sort du bois, tente de monter dans la voiture et est rattrapée par l’HPR qui la ramène dans le bois pour la tuer un peu plus tard. Si on admet que Martinez a déjà noté le numéro (sans être certain des lettres), les Aubert peuvent très bien s’être persuadé que la voiture garée là est bien la voiture qu’ils coursent et, distraits par le fait qu’ils ont vu l’homme et l’enfant partir dans le talus, ils reviennent pour dire à Martinez quelque chose comme « oui c’est ce numéro » (il va de soi que ce scénario tombe si les Aubert ont noté le numéro sur un papier). Il suffit donc de supposer que les Aubert ont confondu les deux voitures pour que TOUT devienne cohérent.

Existe t’il d’autre scénarios ? Je ne crois pas un instant à des histoires de complices (parce qu’elle supposent que CR est un détraqué sexuel), ou de drogue. Je suggère aux membres de ce forum qui ont à l’esprit des scénarios complets de les rédiger, afin que les autres puissent lire des ensembles cohérents. Les micro contestations sur des microdétails ne font pas avancer les choses. Je suggère aussi à Ludivine, notre webmaster bien aimée, d’ouvrir un post intitulé "scénarios complets".


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Message non luPosté :15 mars 2009, 20:07 
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pour laisser un peu de suspense, je ne poste la troisième partie que demain.
Amitiés à tous.


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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:15 
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C’est pour ça qu’il sort par la gauche, et qu’il y a une portière arrière à la voiture. C’est la Simca qu’ils ont vue. Je sais bien que, ici, le relevé de l’immatriculation ne concorde pas. Mais entre deux contradictions, je préfère finalement celle là. Car tout le reste devient cohérent.
et là je suis entièrement d'accord avec vous, pour la bonne raison que M Martinez déclare que M Aubert lui a "confirmé" le numéro.
Il ne dit pas "il m'a rapporté le numéro", il dit "confirmé"

ce qui est tout à fait différent - qu'est-ce qu'on entend par "confirmer" ?

Dire "oui, oui, c'est bien cela" ? sans énoncer les chiffres et les lettres constituant ce numéro ?

Personnellement, j'ai besoin d'un papier et d'un crayon, ou bien d'un crayon pour noter sur ma main, ou bien d'un système mnémotechnique pour me souvenir d'une série de chiffres et de lettres, et ce même pour un court instant ; alors que là, aucune indication des Aubert de la manière de se souvenir de ces éléments

Par ailleurs, M Aubert ne contredit pas M Martinez lorsque celui-ci lui parle de 204, puisque M Martinez dans sa plainte continue de parler d'une 204. Si M Aubert s'était suffisamment approché de la voiture pour lire la plaque comme il le dit (il déclare même maintenant avoir fait le tour du véhicule), il aurait vu les caractères "304" inscrits sur l'arrière du véhicule et/ou sur le capot avant.

Donc les Aubert n'ont pas vu une 304, ils ont vu une voiture grise, et c'est tout. Et pour vous, comme pour moi, cette voiture grise c'est un véhicule 4 portes dont la porte conducteur n'est pas bloquée suite à un accrochage.

C'est peut-être même une simca 1100 !!

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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:19 
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Citation :

Les aveux ? Mais on sait que ce n’est pas une preuve. En revanche on peut relever qu’il s’installe dans l’innocence à partir du moment où la reconstitution lui demande de mimer les gestes de la mise à mort. Auparavant aveux forcés et dessins télécommandés n’ont qu’une dimension intellectuelle, mais la reconstitution du meurtre le met devant un réel qui n’a pas eu lieu. Alors il s’effondre, nie et s’en tiendra désormais à cette posture d’innocent, et c’est normal puisqu’il l’est. L’innocence : c’est ce qui explique son comportement agressivement arrogant lors du procès (il sait tellement qu’il est accusé à tort). Tellement arrogant qu’il ne songe même pas à faciliter la tache à ses avocats. Ce que confirme encore la commande d’un taxi mercédès pour la relaxe à laquelle il croit dur comme fer, le mot lors du verdict "ils sont fous", qui n’est pas un mot de coupable, ...
encore une fois, tout à fait d'accord

Sa rétractation date de la reconstitution et son comportement durant l'instruction puis jusqu'au procès, puis pendant et après jusqu'à sa mort, est exactement celui d'un innocent.

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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:22 
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Si on admet que Martinez a déjà noté le numéro (sans être certain des lettres), les Aubert peuvent très bien s’être persuadé que la voiture garée là est bien la voiture qu’ils coursent et ..... ils reviennent pour dire à Martinez quelque chose comme « oui c’est ce numéro » (il va de soi que ce scénario tombe si les Aubert ont noté le numéro sur un papier). Il suffit donc de supposer que les Aubert ont confondu les deux voitures pour que TOUT devienne cohérent.
:wink:

je répondais à votre post au fur et à mesure et ne l'avais pas lu jusqu'au bout - nous sommes bien d'accord

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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:28 
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Les Martinez avaient certainement déjà le n° d'immatriculation du véhicule ; mais ce qu'ils souhaitaient, c'était une confirmation.

J'ai relevé ceci :

1) - Noté sur le livre de G Bouladou (1er livre) - page 376
« Erreur 177 : ... Monsieur Martinez nous a confirmé qu'il ne possédait que les lettres SG et le numéro du département 06 de la plaque. »

2) - Dans l'émission "secrets d'actualité", Martinez déclare qu'il possédait le début : 1369 et la fin : 06.....

En fin de comptes, il avait tous les morceaux ... donc l'immatriculation complète ; il ne voulait qu'une "confirmation"

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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:29 
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Citation :
pour laisser un peu de suspense, je ne poste la troisième partie que demain.
Amitiés à tous.
je suis impatiente :wink:

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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:31 
Citation :
Donc les Aubert n'ont pas vu une 304, ils ont vu une voiture grise, et c'est tout.
Quand Aubert appelle les gendarmes, il parle d'une 304 (voir PV 601).
Quand Aubert, dans la soirée du 5 parle aux journalistes, il parle d'une 304.
La 204, c'est une erreur de Martinez.


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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:39 
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Citation :
[...]
Quand Aubert appelle les gendarmes, il parle d'une 304 (voir PV 601).
Quand Aubert, dans la soirée du 5 parle aux journalistes, il parle d'une 304.
La 204, c'est une erreur de Martinez.
Le PV 610/1 est rédigé le 8 juin et c'est le cap Gras qui le rédige ; il ne va certainement pas laissé "204", sachant que C Ranucci possède une "304" - Il n'est tout de même pas tout à fait idiot.

Quand Aubert parle le 5 juin aux journalistes, tout le monde sait que la peugeot mise en cause est une "304" et Aubert le sait aussi.

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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:45 
Citation :
Comme beaucoup sur ce forum, j’ai toujours été innocentiste, ma version – simple et carrée - consistant à penser que les Aubert ont vu l’HPR et non M. Ranucci, par un hasard tragique. C’est pour ça qu’il sort par la gauche, et qu’il y a une portière arrière à la voiture. C’est la Simca qu’ils ont vue. Je sais bien que, ici, le relevé de l’immatriculation ne concorde pas. Mais entre deux contradictions, je préfère finalement celle là. Car tout le reste devient cohérent.
Ce scénario pose un problème
C Ranucci n'a vu personne sur la rn8bis ni à l'aller ni au retour. Son avocat lui avait posé la question.
S'il avait croisé un véhicule stationné sur cette route, il aurait pu s'en souvenir. Or là, rien.
Néanmoins, j'avais émis l'hypothèse il y a quelques mois que le vrai meurtrier était sorti du chemin de la Doria en voiture (la simca 1100 grise) juste après le passage de C Ranucci qui a filé jusqu'à la barrière.
Ensuite, on se demande pourquoi le meurtrier va s'arrêter quelques 2 ou 300 mètres plus loin à proximité du Lieu du crime.
la petite fille était elle énervée ? a t-il décidé de s'arrêter pour se débarasser d'elle ?
Il faut bien que quelque chose l'ait décidé à s'arrêter.
Le problème est que les Aubert ont vu un enfant calme, pas du tout effrayé ni énervé. C'est là que ça cloche à mon avis.

Quant au numéro d'immatriculation, M Martinez a bien dit dans sa plainte du 3 juin, 1 heure après l'accident, que M Aubert lui avait ramené le n° d'immatriculation et non pas "l"automobiliste m'a confirmé le n° que j'avais bien noté". Il semble que M Martinez n'avait pas le numéro en entier.
Citation :
M. Ranucci, lui, après le choc, a filé jusqu’à la barrière ainsi qu’il l’a dit, s’est mis à l’abri pour réparer son aile et sa portière (qu’il a pu débloquer ce qui explique qu’elle se soit trouvée débloquée à Nice), et surtout pour se reposer. On peut penser que c’est pour bien dormir au frais qu’il a engagé sa voiture dans la champignonnière. Il est épuisé par la nuit blanche, l’alcool, l’accident, qui est un accident violent. L’HPR le trouvera là avant ou après l’assassinat (plutôt après), et fera quelques manipulations. Je ne crois pas qu’il ait mis CR à l’arrière du coupé. En revanche, il a pu prendre le couteau (à supposer qu’il n’y ait pas deux couteaux) pour tuer (on ignore l’heure du crime), ou ensanglanter le couteau pour accuser, en laissant son pull, et faire je ne sais quoi avec le pantalon. Voilà une version plausible, sur laquelle on voudra bien me faire des remarques si je me trompe grossièrement. Voilà aussi qui explique le calme, la propreté de M. Ranucci, ses premières réactions, l’absence d’empreintes ou de sang dans la voiture. Voilà qui explique qu’il n’ait pas pris toutes les précautions : il cache ce couteau dont il ne comprend pas qu’il soit ensanglanté, il ne prend pas garde au pantalon…
Le couteau est un vrai boulet !
Vous semblez certain qu'il en possédait un. Je ne le suis pas autant que vous. Les enquêteurs ont fait des recherches sur le scoubidou/fouet mais aucune sur le couteau comme si ça ne les intéressait pas de savoir d'où il venait.
Etonnant quand on sait qu'il est présenté comme l'arme du crime !
Mais si c'est bien le couteau de C Ranucci, s'il le trouve ensanglanté, pourquoi s'en débarasser puisqu'il lui appartient et qu'il ne sait pas à quoi il a servi ?
Il peut l'essuyer correctement et une fois arrivé chez lui il le passera sous l'eau et plus de trace.
Citation :
Cette version, pour laquelle il demeure quelques éléments incompréhensibles, est plus simple que celle, tarabiscotée, où il s’évanouit au moment précis où MDR sort du bois, tente de monter dans la voiture et est rattrapée par l’HPR qui la ramène dans le bois pour la tuer un peu plus tard. Si on admet que Martinez a déjà noté le numéro (sans être certain des lettres), les Aubert peuvent très bien s’être persuadé que la voiture garée là est bien la voiture qu’ils coursent et, distraits par le fait qu’ils ont vu l’homme et l’enfant partir dans le talus, ils reviennent pour dire à Martinez quelque chose comme « oui c’est ce numéro » (il va de soi que ce scénario tombe si les Aubert ont noté le numéro sur un papier). Il suffit donc de supposer que les Aubert ont confondu les deux voitures pour que TOUT devienne cohérent.
Qu'y a t-il de tarabiscoté à s'évanouir ?
Je rappelle à l'aimable assistance qui voudra bien me prêter une oreille attentitive que C Ranucci a déjà été sujet à des pertes de connaissance.
Il est fatigué, le choc a été rude au carrefour, il repart et comme il le dit dans son récapitulatif, il ne va pas bien loin et s'évanouit sur les sièges avant.
C'est par une coïncidence terrible pour lui que surgisssent les Aubert qui voient un type s'enfuir avec un paquet/enfant et qu'ils pensent logiquement, même s'ils n'ont pas eu le temps de le voir physiquement, être le fuyard du carrefour.
Qui n'aurait pas fait la même déduction sur le moment ?
Ils s'approchent prudemment de la 304 et relèvent la plaque de derrière du véhicule sans avoir regardé à l'intérieur du véhicule.
Ils repartent au carrefour et le communiquent à M Martinez.
Le drame a pu se dérouler pendant sa perte de connaissance. Il n'en a jamais rien su. Quand il recouvre ses esprits, il est toujours en état de fuite, pensant que personne ne l'a rattrapé. Il décide, contraint par la force des choses de s'arrêter à l'entrée de la 2eme champignonnière.
Il lève la barrière et file droit sans penser à la rabaisser tellement il craint d'être rejoint[/quote]


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Message non luPosté :15 mars 2009, 21:50 
Citation :
et là je suis entièrement d'accord avec vous, pour la bonne raison que M Martinez déclare que M Aubert lui a "confirmé" le numéro.
Il ne dit pas "il m'a rapporté le numéro", il dit "confirmé"

ce qui est tout à fait différent - qu'est-ce qu'on entend par "confirmer" ?

Dire "oui, oui, c'est bien cela" ? sans énoncer les chiffres et les lettres constituant ce numéro ?
non c'est faux.
Il faut relire sa déclaration du 3 juin à Gréasque.
il dit :"Quelques minutes après, est arrivé un automobiliste venant également d'Aix en Provence (13) qui s'est arrêté et auquel j'ai expliqué ce qu'il s'est passé. Il a immédiatement pris la direction de Marseille et il est revenu 5 minutes après environ en me donnant le numéro du véhicule 204 Peugeot n° 1369 SG 06 qu'il avait vu arrêtée à un kilometre environ du carrefour."


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Message non luPosté :15 mars 2009, 22:22 
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Citation :
J’ai par ailleurs tendance à douter qu’on puisse se révéler pédocriminel (à distinguer absolument de pédophile) aussi jeune. Je ne crois pas connaître dans des annales criminelles des pédocriminel de 20 ans.
Je ne saurais vous dire si c’est une spécificité américaine ou pas, mais il y a de nombreux exemples de pédocriminels (allant jusqu’au meurtre) âgés de 20 ans ou moins. Au contraire, selon certains experts criminels américains, il semblerait qu'un nombre significatif de meurtres d’enfants (incluant une dimension sexuelle) soient le fait de jeunes hommes ou d’hommes jeunes entre 16 et le début de la vingtaine.

Pour donner quelques exemples célèbres :
Westley Allan Dodd qui a été exécuté en 1993 pour le meurtre de trois enfants et qui avait commencé sa carrière de prédateur sexuel à l’âge de 13 ans pour la terminer avec le meurtre de 3 enfants ;
Joseph Edward Duncan III accusé d’avoir assassiné leurs parents pour enlever et molester deux enfants et qui avait, entre autres, violé un garçon de 10 ans sous la menace d’un pistolet quand il était âgé de 15 ans ;
John Joubert qui, entre 18 et 20 ans, a assassiné 3 garçons d'une dizaine d'années.

Pour revenir au contexte, il est clair que toutes ces personnes ont connu une enfance et une adolescence extrêmement troublées et comportant de nombreux « signes » et incidents significatifs d’un comportement atypique. Dans ces cas de figure, on est à l’opposé de la situation décrite pour Christian Ranucci.


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