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LES AVEUX
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Auteur :  Jean-Jacques [03 août 2005, 16:56 ]
Sujet du message : 

Lolo, je suis d'accord avec Carmencita ... Il ne s'agit pas de pleurnicher sur CR ... Mais je crois que tu souhaites aussi une révision, non ?

Auteur :  laurence [03 août 2005, 17:03 ]
Sujet du message : 

J'avais compris JJ que tu étais d'accord avec Carmen. :P

Je vais plus avoir de copain sur le forum, si tenté que j'en ai eu bien-sûr.

Bref, je rigole.

Non, je ne veux rien du tout.

Auteur :  Carmencita [08 août 2005, 00:17 ]
Sujet du message : 

Tassé sur sa chaise, l'accusé est prêt à toutes les confirmations et infirmations qu'on voudra bien lui faire signer, pourvu qu'on le laisse en paix. Sa crainte des policiers confine à la terreur; aussi entreprend-il de décrire le crime auquel il n'a pas participé, puisque c'est là la condition sine qua non pour échapper aux mauvais traitements que lui infligent les enquêteurs.

Il va donc décrire les différentes étapes du crime, de la préméditation à l'aboutissement, et il se trouve que son récit correspondra en tout point (...) .La reconstitution du forfait n'est pas difficile, même pour quelqu'un d'aussi peu imaginatif. Les questions desgendarmes contiennent déjà leurs réponses, et le désir qu'ils ont de " coincer " les coupables fausse constamment la validité des interrogatoires. La plupart du temps, il suffit à l'accusé de répondre par " oui " aux questions qu'on lui pose. Au fond, les gendarmes lui racontent son crime et il ne fait qu'acquiescer. Pour finir, on lui fait dresser un plan de la maison." Combien y a-t-il de pièces dans la maison ?
-Je ne sais pas
-Tu sais bien qu'il y a deux pièces, poursuivent les gendarmes. Et la cheminée ? "
Comme il ne sait pas répondre, on lui suggère qu'elle se trouve à droite de la fenêtre. Le plan fini, on lui demande s'il est exact. " En tout point ", répond-il.
Il ne reste plus dès lors qu'à le faire signer. Tous les interrogatoires subis se sont passés à l'avenant. Les gendarmes ont leur coupable. Le magistrat, cependant, veut s'assurer de la validité des aveux du coupable, et décide de tenter une honnête expérience. A quelques kilomètres du village du crime, il fait engager la voiture sur une mauvaise route, puis il demande :
" Est-ce bien le chemin ?
-Non, répond celui-ci, il fallait prendre à droite. "
Preuve est faite, pour l'accusation, que les aveux n'ont pas été extorqué alors que l'inculpé soucieux surtout d'en finir avec les interrogatoires, surveille chacune de ses paroles et chacun de ses gestes. Il a remarqué qu'un policier est descendu peu avant pour demander la route à une femme et, d'après ses gestes, a compris qu'elle disait de tourner à droite. A proximité du village de La Plaine-sur-Mer, on le fait descendre de voiture. Il s'oriente sans hésiter vers la maison. Là non plus, la difficulté n'est pas bien grande: les badauds sont massés sur le parcours jusque devant la maison

Ceci était une brève relation concernant l'affaire Deshays, 1949, où on le condamna à tort. A méditer.


Me Floriot donnera son point de vue, lequel pourrait servir de moralité à cette histoire :
" Vous n'empêcherez jamais la justice de frapper, car elle a deux convictions: d'abord, il faut obtenir des aveux d'un prévenu; ensuite, s'il n'avoue pas, il faut le conditionner pour qu'il le fasse. Dans la lamentable erreur du procès Deshays, tout le monde a été de bonne foi, tout le monde était sincère: ceux qui croyaient à sa culpabilité, ceux qui n'y croyaient pas. "

Auteur :  didi [22 déc. 2005, 21:35 ]
Sujet du message : 

Bonsoir

A propos des mains de Christian Ranucci, on a beaucoup vu de photos indiquant qu'elles étaient abîmées.

Il serait intéressant également de reprendre la célèbre photo où Christian Ranucci est entouré des deux policiers. Si l'on regarde les mains de l'homme à gauche de la photo (à droite de Christian Ranucci), je ne sais trop ce que revêtent chacun de ses doigts, mais il me semble que ce sont des bagues, des chevalières.

Christian Ranucci a été frappé au cours des interrogatoires (blessure au front) ; il est certain que si ce policier l'a frappé de la main qui portent ces ornements, on peut sans nul doute penser qu'il lui a fait très très mal ; ce n'étaient pas seulement des gifles, mais de véritables coups "armés" ...

Amicalement

Auteur :  webrider [22 déc. 2005, 22:21 ]
Sujet du message : 

Citation :
Tassé sur sa chaise, l'accusé est prêt à toutes les confirmations et infirmations qu'on voudra bien lui faire signer, pourvu qu'on le laisse en paix. Sa crainte des policiers confine à la terreur; aussi entreprend-il de décrire le crime auquel il n'a pas participé, puisque c'est là la condition sine qua non pour échapper aux mauvais traitements que lui infligent les enquêteurs.

Il va donc décrire les différentes étapes du crime, de la préméditation à l'aboutissement, et il se trouve que son récit correspondra en tout point (...) .La reconstitution du forfait n'est pas difficile, même pour quelqu'un d'aussi peu imaginatif. Les questions desgendarmes contiennent déjà leurs réponses, et le désir qu'ils ont de " coincer " les coupables fausse constamment la validité des interrogatoires. La plupart du temps, il suffit à l'accusé de répondre par " oui " aux questions qu'on lui pose. Au fond, les gendarmes lui racontent son crime et il ne fait qu'acquiescer. Pour finir, on lui fait dresser un plan de la maison." Combien y a-t-il de pièces dans la maison ?
-Je ne sais pas
-Tu sais bien qu'il y a deux pièces, poursuivent les gendarmes. Et la cheminée ? "
Comme il ne sait pas répondre, on lui suggère qu'elle se trouve à droite de la fenêtre. Le plan fini, on lui demande s'il est exact. " En tout point ", répond-il.
Il ne reste plus dès lors qu'à le faire signer. Tous les interrogatoires subis se sont passés à l'avenant. Les gendarmes ont leur coupable. Le magistrat, cependant, veut s'assurer de la validité des aveux du coupable, et décide de tenter une honnête expérience. A quelques kilomètres du village du crime, il fait engager la voiture sur une mauvaise route, puis il demande :
" Est-ce bien le chemin ?
-Non, répond celui-ci, il fallait prendre à droite. "
Preuve est faite, pour l'accusation, que les aveux n'ont pas été extorqué alors que l'inculpé soucieux surtout d'en finir avec les interrogatoires, surveille chacune de ses paroles et chacun de ses gestes. Il a remarqué qu'un policier est descendu peu avant pour demander la route à une femme et, d'après ses gestes, a compris qu'elle disait de tourner à droite. A proximité du village de La Plaine-sur-Mer, on le fait descendre de voiture. Il s'oriente sans hésiter vers la maison. Là non plus, la difficulté n'est pas bien grande: les badauds sont massés sur le parcours jusque devant la maison

Ceci était une brève relation concernant l'affaire Deshays, 1949, où on le condamna à tort. A méditer.


Me Floriot donnera son point de vue, lequel pourrait servir de moralité à cette histoire :
" Vous n'empêcherez jamais la justice de frapper, car elle a deux convictions: d'abord, il faut obtenir des aveux d'un prévenu; ensuite, s'il n'avoue pas, il faut le conditionner pour qu'il le fasse. Dans la lamentable erreur du procès Deshays, tout le monde a été de bonne foi, tout le monde était sincère: ceux qui croyaient à sa culpabilité, ceux qui n'y croyaient pas. "

Bien entendu, peu de gens ici peuvent dire s'il y a un risque que l'interrogatoire de Ranucci se soit passé ainsi...

J'en reviens à ce que nous indique GBouladou page 88, précisant que le 6 juin à midi, les policiers avaient ETABLI que Ranucci était l'auteur de l'enlèvement...

Auteur :  bruno1 [06 nov. 2006, 11:14 ]
Sujet du message : 

salut gerad B

5 juin 1974 15h45 le spectacle est horrible :la fillette a été frappée de nonbreux coup de couteau .etc etc (page 27):
6juin 1974 :rappelons que c'est pendant qu'ils recueillaient ses aveux que les policiers sont appris ,du médecin légiste que la fillette avait été tué a coups de couteau (page 132)
C'est pas clair tout sa vous croyait pas ?

Auteur :  cell [24 mars 2009, 21:22 ]
Sujet du message :  cercle carré

dans ceette rubrique consécrée aux aveux, permettez moi une remarque de logique élémentaire : c'est qu'un véritable criminel pervers n'aurait jamais avoué. Mettez Heaulmes à la place et voyez comme il est capable de trimbaler tout le monde durant des années!!

conclusion s'il avoue c'ets qu'il est innocent. Ca crève les yeux!!!

Auteur :  jacquesdevillejuif [24 mars 2009, 22:29 ]
Sujet du message :  Re: cercle carré

[quote="cell"]

conclusion s'il avoue c'ets qu'il est innocent. Ca crève les yeux!!![/quote]

ethink ethink

Auteur :  cell [24 mars 2009, 22:44 ]
Sujet du message :  logique

un pervers n'avoue jamais
unpervers est capable de mystifier les flics interminablement
un pervers ne se laisse pas impressionner

donc

si un ingénu avoue c'est qu'il n'est pas le pervers coupable qu'on croit
si un ingénue avoue, c'est qu'il se laisse briser par l'interrogatoire
si un ingénu avoue, c'est qu'il est innocent.

Mettez : Zmile Louis ou Ted Bundy à la place de "un pervers"
mettez : un gamin de 20 ans à la place de "un ingénu"

ça colle, non. La vie est faite de ce type de contradictions apparentes. Les gens sans autorité sont autoritaristes, les gens qui n'aiment pas passent leur temps à dire je t'aime et réciproquement! Je ne vois vraiment pas ce qui vous fait rire.

Auteur :  didi [24 mars 2009, 23:09 ]
Sujet du message : 

tout à fait d'accord avec vous, cell

on peut d'ailleurs mettre un nom également sur "un ingénu", celui de P Dils

Si vous lisez les livres sur son affaire, vous verrez que sa manière et ses raisons "d'avouer" recoupent exactement ce que vous dites de "l'ingénu"

Auteur :  jacquesdevillejuif [24 mars 2009, 23:17 ]
Sujet du message :  Re: logique

Citation :
un pervers n'avoue jamais
unpervers est capable de mystifier les flics interminablement
un pervers ne se laisse pas impressionner

donc

si un ingénu avoue c'est qu'il n'est pas le pervers coupable qu'on croit
si un ingénue avoue, c'est qu'il se laisse briser par l'interrogatoire
si un ingénu avoue, c'est qu'il est innocent.

.
Meme s'il n'est pas pervers,cela ne prouve pas qu'il est inocent du meurtre

Auteur :  cell [24 mars 2009, 23:22 ]
Sujet du message :  pervers?

Vous marquez un point. Et c'est exactement pour cette raison qu'il faut concevoir un film des événements non pédophile.

Auteur :  Ludivine [25 mars 2009, 01:29 ]
Sujet du message :  Re: cercle carré

Citation :
Citation :

conclusion s'il avoue c'ets qu'il est innocent. Ca crève les yeux!!![/
ethink ethink
oui, là, j'avoue partager le même scepticisme....

Je ne suis pas certaine, personnellement qu'il y ait un type défini de meurtrier qui avoue ou n'avoue pas et que le fait d'avouer fait d'un homme un innocent.
Regardez Fourniret par exemple...il a bien avoué un certain nombre de viols ou de crimes et il ne viendrait à l'esprit de personne je crois de remettre en cause ses aveux.
A mon sens, cela dépend de plusieurs paramètres: il est possible que la personne avoue ou n'avoue pas un crime si elle considere tout simplement qu'elle est ou n'est pas coupable de ce dont elle a été accusée ; il me semble probable aussi que la force mentale de la personne et sa capacité de résistance face aux interrogatoires entre en ligne de compte, mais il est possible aussi selon moi qu'un criminel avoue un acte par pure perversité, pour le simple plaisir de le relater, comme si de par son acte il avait acquis une celebrité dont il se revele quelquepart assez fier....
Mais bon, je ne livre ici que mon avis evidemment... rhand

Auteur :  Henri [25 mars 2009, 10:26 ]
Sujet du message : 

Après combien de temps et dans quelles conditions, quel état d'esprit Fourniret (on pourrait citer Dutroux et d'autres) a-t-il avoué ?

Certainement rien de comparable au cas de Ranucci qui "craque" après 19 heures de garde à vue.

Je pense que c'est en fonction du contexte que Cell exprimait son idée.

Auteur :  laurence [25 mars 2009, 11:18 ]
Sujet du message : 

Bonjour à tous,

C'est assez agaçant cette foi que l'on apporte aux aveux, on sait et dans de nombreux cas que celà ne vaut rien.

Les aveux ne sont pas une preuve et je ne suis pas impressionnée par ceux qui les obtiennent et ça n'a même rien de gratifiant.

L'homme ment dans un sens comme dans l'autre.

Il y a eu des cas où les aveux étaient des preuves car le suspect apprend des choses inconnues des policiers ou de la presse mais le cas est rare.

J'ai entendu une fois un juré dire que s'il avit avoué (Ranucci) c'est qu'il était cupable parce que pourquoi dire le contraire de ce que l'on a fait.

J'ai rarement entendu plus grotesque.

Normalement, on ne devrait mettre personne en garde à vue.

Piste, indice, preuve matérielle, biologique, scientifique, mobile, reconstitution...et dès lors un suspect apparaît ...il ne reste plus qu'à comparer et qu'il avoue ou pas on s'en fout...on a toutes les preuves...voir l'affaire Marcel Barbeault.........

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