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 Sujet du message : La preuve parfaite
Message non luPosté :25 sept. 2006, 11:59 
La découverte du couteau « sur les indications de Ranucci » est certainement le point essentiel qui a conduit les jurés à prononcer la condamnation.
Même s’il peut y avoir des doutes, sur les autres points, sur celui là, à partir du moment où il devient évident que Ranucci a éprouvé le besoin de se séparer de son couteau et de le cacher pas très loin du Lieu du crime, donc peu après les faits, il n’y a plus de place pour le doute.

L’avocat général Viala aurait d’ailleurs qualifié cet élément de « reine des preuve » et le juge Michel, quand il a repris le dossier, aurait fait savoir qu’il croyait à la culpabilité de Ranucci, à cause de cet élément.

Nous voyons a travers les articles de journaux du moment des faits, que pour les journalistes et donc pour l’opinion publique, c’est sur les indications que Ranucci a pu donner lors des aveux qu’il a passés devant les policiers, que les gendarmes se sont rendus vers la champignonnière et qu’ils ont retrouvé le couteau.

Ce n’est qu’en 1978, avec le livre de Perrault, qu’il a été connu que la recherche de ce couteau n’avait pas été une simple formalité.
Les recherches qui curieusement n’ont pas débutées aux abords de la champignonnière, ont durées fort longtemps.

Manifestement, avec les seules indications contenues dans les aveux passés devant les policiers, il n’était pas possible de trouver le couteau. C’est d’ailleurs ce qui c’est passé.

Dans l’après midi du 5 juin Ranucci passe aux aveux. Vers 17h il signe sa déposition, puis il passe un moment avec sa mère devant laquelle il réitère ses aveux. Il est ensuite présenté au médecin pour la visite médicale de fin de garde à vue, puis conduit chez Melle Di Marino au Palais de Justice. Il est autour de 18h. Il en ressortira « peu après 19 heures. »(K. Oswald), pour être conduit à la prison des Baumettes. Les recherches commencent à 17h30 et le couteau est retrouvé à 19h25. (19h29 pour Gérard Bouladou, page 34)


Gérard Bouladou nous explique comment les recherches se sont passées.

Dans l’émission Le droit de savoir, il a dit :
Il y avait beaucoup de morceaux de métal, dans ce tas de tourbe et la poêle à frire n’arrêtait pas de sonner. Donc les gendarmes ont eu beaucoup de mal à trouver le couteau et au bout d’une heure et demi, ils ont du commencer à se décourager un petit peu. Ils ont téléphoné avec un radiotéléphone à l’Evêché et là, on est allé demander des précisions à Ranucci.

Dans son livre (page 134), il écrit :
À un certain moment - c'est monsieur Guazzone qui nous le racontera - les gendarmes qui commençaient à se décourager, reçurent un appel par radio¬téléphone de l'Évêché, leur précisant l'endroit exact où se trouvait le couteau. Un des policiers, mis au courant que les gendarmes avaient des difficultés à trouver le couteau pour les raisons évoquées plus haut, se refit préciser par Ranucci un détail qu'il avait donné lors de son audition, mais qui n'avait pas été porté au procès-verbal. Ranucci avait indiqué qu'il avait jeté le couteau à côté d'un petit édifice en pierre qui se trouvait contre le tas de tourbe. Les gendarmes se rendirent aussitôt sur ce point précis et trouvèrent le couteau après quelques minutes, bien enfoncé dans le sol, nous verrons pourquoi plus loin.
Dans le même livre (page 283) Henri Gazzone raconte :
H. G. - Ah ben, le couteau, il l'a caché. Alors là, les gendarmes ont cherché pendant longtemps parce que, comme c'était une champignon¬nière, il y avait des gros tas de fumier et ils avaient encore (pourquoi encore.!) la poêle à frire, vous savez, pour chercher la ferraille. Ils ont ramassé un tas de ferraille. Puis le soir, les gendarmes étaient en rapport par radiotéléphone avec lui à l'Évêché. C'est lui qui a dit: « Voilà, vous faites tant de pas à droite, tant de pas à gauche et c'est là. » Et ils sont tombés pile sur le couteau, sur les indications de Ranucci ! Comment voulez-vous jeter un couteau si vous n'êtes pas coupable?

Plus de trente ans après, Henri Gazzone croit toujours qu’à l’autre bout du radiotéléphone, à l’Evêché, il y avait Ranucci. Gérard Bouladou, lui, dit tantôt que c’est les gendarmes qui ont appelé l’Evêché, tantôt que c’est un policier qui a appelé les gendarmes.

Une version encore différente vient de nous être donnée par le Capitaine Gras, dans la réponse qu’il a faite à Jpasc95 à propos de la recherche du couteau : « Ce ne sont pas les policiers qui m’ont signalé la ( ?), mais j’avais envoyé un adjudant adjoint qui interrogeait aussi Ranucci à la police ».

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas Ranucci lui-même qui a renseigné les gendarmes sur le terrain.

Cette présence d’un gendarme à l’Evêché, Gilles Perrault en parle dès 1978. Dans le pull-over rouge, il écrit (page 86) :
Le capitaine de gendarmerie Maurice Gras reste en liaison avec l’Evêché ; l’un de ses gradés est sur place et le tient au courant de la progression de l’enquête. Il est donc informé des aveux dès le début de l’après-midi.
Le fait, qu’un gendarme ai été détaché à l’Evêché dans la journée du 6 juin, a totalement échappé à Gérard Bouladou.

Quoiqu’il en soit, au moment ou se passe la conversation radiotéléphonique donc Henri Gazzone a été le témoin, Ranucci n’est plus à l’Evêché, mais dans le bureau de Melle Di Marino, ou en route vers la prison.
Ce n’est pas dans le bureau de la juge qu’il a pu donner des renseignements complémentaires pour plusieurs raisons. En principe, on ne dérange pas, un juge qui est en instruction. Ensuite, je vois mal un policier venir interrompre l’instruction en cours, pour demander des précisions à Ranucci, pour aider les gendarmes qui ne trouvent pas le couteau, alors que Melle Di Marino ne sait pas que les gendarmes sont en train de chercher (erreur Opinel). Enfin, si malgré tout, cela avait été le cas, nous en trouverions trace dans le PV de première comparution.

C’est donc pendant les transferts que Ranucci a pu être questionné. Encore faut-il qu’un policier se soit trouvé à ses côtés durant ces moments.
Et un policier, il y en avait un. Du moins c’est ce que nous dit Gérard Bouladou (page 37) :
Menotté à l'enquêteur Pierre Grivel, Christian Ranucci pénètre dans le cabinet de Mlle Di Marino.

Donc, menotté à Ranucci, on peut donc s’attendre obligatoirement, à ce que Pierre Grivel dise qu’il a été témoin, lorsque Ranucci a donné les informations précises qui ont permis de retrouver le couteau.
Or cela il ne le dit pas. Toujours dans le livre de Gérard Bouladou (Page 293) : MON ENTREVUE AVEC MONSIEUR GRIVEL
Moi, j'étais menotté à lui et il m'a traîné sur vingt mètres presque, pour montrer l'endroit. S'il ne le dit pas dans son audition où il est, le couteau, il serait en train de rouiller, on ne l'aurait jamais retrouvé.

Voilà, nous ne savons pas qui a transmis l’information qui a permis de retrouver le couteau, en tout cas elle ne vient pas de Ranucci. Mais le gendarme détaché à l’Evêché doit pouvoir le dire , lui, qui lui a donné cette information.

Le fait que le couteau a été retrouvé sur des indications qui ne viennent pas de Ranucci est un élément inconnu des jurés au moment du procès.


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Message non luPosté :25 sept. 2006, 12:23 
Salut Bernard,

excellent travail de synthèse sur un sujet extrêmement sensible

"H. G. - Ah ben, le couteau, il l'a caché. Alors là, les gendarmes ont cherché pendant longtemps parce que, comme c'était une champignon¬nière, il y avait des gros tas de fumier et ils avaient encore (pourquoi encore.!) la poêle à frire, vous savez, pour chercher la ferraille."

Si l'on en croit Guazzone, les gendarmes auraient donc pu utiliser la poële à frire dés le 5 juin.
Si c'est vrai, alors M Gras m'a menti quand je lui ai posé la question à laquelle il a répondu non.

S'ils l'avaient bien en leur possession le 5 juin, soit ils n'ont pas trouvé de couteau, mais ont ils cherché sur toute la longueur du tas de tourbe ?, et là c'est une magouille policière, soit ils l'ont bien trouvé et là c'est bien un piège qu'ont tendu les policiers et les gendarmes à Ranucci.

"Le fait que le couteau a été retrouvé sur des indications qui ne viennent pas de Ranucci est un élément inconnu des jurés au moment du procès."

je serais d'avis de conclure ainsi. Mais je pense que la commission de révision serait capable de rétorquer qu'il avait quand même indiqué dans ses aveux le tas de tourbe.


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Message non luPosté :25 sept. 2006, 13:22 
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Bonjour Arlaten,
Merci et bravo pour cet excellent travail de synthèse concernant ce fameux couteau.
Sans vouloir jouer les troubles-fête, il ne faudrait tout de même pas perdre de vue qu'il reste néanmoins les faits suivants :
1) Ranucci a indiqué aux policiers avant 17h30 où il avait caché le couteau (cela est attesté par son procès-verbal d'audition)
2) Dans l'interrogatoire de Ranucci chez Mlle Di Marino, en date du 27 décembre 1974, c'est-à-dire presque sept mois après son arrestation, alors qu'il prétend ne plus être d'accord avec rien, il déclare quand même : "Je reconnais par contre que c'est bien moi qui ai indiqué aux enquêteurs à quel endroit était le couteau m'appartenant et que vous m'avez montré lorsqu'il a été retrouvé. Mais par contre, je ne sais pas ce que j'ai pu faire avec ce couteau."
3) Maître Le Forsonney, peu avant le 9 mars 1976, lui indique qu'il reste, parmi tous les éléments à charge ou à décharge, que l'arme du crime est ce couteau qui lui appartient. Christian Ranucci lui aurait alors souri "pauvrement" en lui disant : "C'est vrai, peut-être vaut-il mieux mentir, mais vous, je ne peux vous cacher la vérité, ce couteau m'appartient."
4) Lors de la reconstitution qui eut lieu le 24 juin 1974, Ranucci désigna sans hésitation l'endroit où le couteau se trouvait.


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Message non luPosté :25 sept. 2006, 15:56 
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Salut Bernard,

excellent travail de synthèse sur un sujet extrêmement sensible

"H. G. - Ah ben, le couteau, il l'a caché. Alors là, les gendarmes ont cherché pendant longtemps parce que, comme c'était une champignon¬nière, il y avait des gros tas de fumier et ils avaient encore (pourquoi encore.!) la poêle à frire, vous savez, pour chercher la ferraille."

Si l'on en croit Guazzone, les gendarmes auraient donc pu utiliser la poële à frire dés le 5 juin.
Si c'est vrai, alors M Gras m'a menti quand je lui ai posé la question à laquelle il a répondu non.

S'ils l'avaient bien en leur possession le 5 juin, soit ils n'ont pas trouvé de couteau, mais ont ils cherché sur toute la longueur du tas de tourbe ?, et là c'est une magouille policière, soit ils l'ont bien trouvé et là c'est bien un piège qu'ont tendu les policiers et les gendarmes à Ranucci.

"Le fait que le couteau a été retrouvé sur des indications qui ne viennent pas de Ranucci est un élément inconnu des jurés au moment du procès."

je serais d'avis de conclure ainsi. Mais je pense que la commission de révision serait capable de rétorquer qu'il avait quand même indiqué dans ses aveux le tas de tourbe.
Salut Jp, quand tu as parlé à Le Forsonney, lui as tu demandé ce qu'il pensait des dires de Grivel ? (Ranucci m'a tiré vers le lieu oû avait été enterré le couteau..)


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 Sujet du message : Re: La preuve parfaite
Message non luPosté :25 sept. 2006, 20:54 
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Donc, menotté à Ranucci, on peut donc s’attendre obligatoirement, à ce que Pierre Grivel dise qu’il a été témoin, lorsque Ranucci a donné les informations précises qui ont permis de retrouver le couteau.
Or cela il ne le dit pas. Toujours dans le livre de Gérard BOULADOU (Page 293) : MON ENTREVUE AVEC MONSIEUR GRIVEL
Moi, j'étais menotté à lui et il m'a traîné sur vingt mètres presque, pour montrer l'endroit. S'il ne le dit pas dans son audition où il est, le couteau, il serait en train de rouiller, on ne l'aurait jamais retrouvé.

Voilà, nous ne savons pas qui a transmis l’information qui a permis de retrouver le couteau, en tout cas elle ne vient pas de Ranucci.
Vous donnez pourtant tous les éléments qui permettent de vous contredire : Ranucci avait déjà précisé lors de son audition l'emplacement exact, qui n'avait pas été noté tel quel dans le PV, et il ne lui a été demandé que de le repréciser. Grivel a donc raison de dire que Ranucci avait dit lors de son audition où se trouvait le couteau.

Le temps mis pour trouver le couteau vient de deux faits :

1) On n'a pas été assez précis avec Gras au départ. On lui a dit de chercher sur place, sans lui dire que c'était dans le chemin de la champignonnière, près de la galerie qu'il fallait chercher ; c'est pourtant une information que Ranucci avait donnée noir sur blanc. Gras a donc commencé ses recherches le plus logiquement du monde par les environs du lieu du crime.

2) Une fois qu'on l'a orienté sur le bon secteur, Gras s'est retrouvé face à un tas de fumier plein d'objets métalliques (boîtes de conserve, fer à cheval) et il a perdu du temps à les déterrer prudemment.

De toute façon, il serait étonnant qu'on mette au point un stratagème, et qu'on s'y prenne aussi mal. On n'avait qu'à mettre "à côté d'une petite construction en parpaing" dans les aveux, puis donner cette information aux gendarmes, comme ça on aurait trouvé le couteau rapidement et ça aurait été plus probant. Alors on nous dit qu'il fallait faire semblant de chercher en attendant que le couteau soit replanté (avec scellé et fiche de scellé, la discrétion absolue, quoi). Mouais. :roll:

Pour le reste, voir le post de DV.


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 Sujet du message :
Message non luPosté :25 sept. 2006, 20:58 
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Salut Bernard,

excellent travail de synthèse sur un sujet extrêmement sensible

"H. G. - Ah ben, le couteau, il l'a caché. Alors là, les gendarmes ont cherché pendant longtemps parce que, comme c'était une champignon¬nière, il y avait des gros tas de fumier et ils avaient encore (pourquoi encore.!) la poêle à frire, vous savez, pour chercher la ferraille."

Si l'on en croit Guazzone, les gendarmes auraient donc pu utiliser la poële à frire dés le 5 juin.
Si c'est vrai, alors M Gras m'a menti quand je lui ai posé la question à laquelle il a répondu non.

S'ils l'avaient bien en leur possession le 5 juin, soit ils n'ont pas trouvé de couteau, mais ont ils cherché sur toute la longueur du tas de tourbe ?, et là c'est une magouille policière, soit ils l'ont bien trouvé et là c'est bien un piège qu'ont tendu les policiers et les gendarmes à Ranucci.

"Le fait que le couteau a été retrouvé sur des indications qui ne viennent pas de Ranucci est un élément inconnu des jurés au moment du procès."

je serais d'avis de conclure ainsi. Mais je pense que la commission de révision serait capable de rétorquer qu'il avait quand même indiqué dans ses aveux le tas de tourbe.
Salut Jp, quand tu as parlé à Le Forsonney, lui as tu demandé ce qu'il pensait des dires de Grivel ? (Ranucci m'a tiré vers le lieu oû avait été enterré le couteau..)
bonsoir Aurélien,

non je ne lui ai pas demandé.
La conversation fut rapide car je sentais que je ne l'intéressais pas énormément.


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 Sujet du message : Re: La preuve parfaite
Message non luPosté :26 sept. 2006, 01:08 
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Une version encore différente vient de nous être donnée par le Capitaine Gras, dans la réponse qu’il a faite à Jpasc95 à propos de la recherche du couteau : « Ce ne sont pas les policiers qui m’ont signalé la ( ?), mais j’avais envoyé un adjudant adjoint qui interrogeait aussi Ranucci à la police ».

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas Ranucci lui-même qui a renseigné les gendarmes sur le terrain.

Cette présence d’un gendarme à l’Evêché, Gilles PERRAULT en parle dès 1978. Dans le pull-over rouge, il écrit (page 86) :
Le capitaine de gendarmerie Maurice Gras reste en liaison avec l’Evêché ; l’un de ses gradés est sur place et le tient au courant de la progression de l’enquête. Il est donc informé des aveux dès le début de l’après-midi.
Le fait, qu’un gendarme ai été détaché à l’Evêché dans la journée du 6 juin, a totalement échappé à Gérard BOULADOU.
Ce qui me pose problème, c'est le fait qu'à deux heures de l'après -midi, on pense utile de détacher un gendarme avec un radiotéléphone, alors que Ranucci n'a encore rien dit (ou si peu).
Et que le capitaine Gras ait l'idée d'aller chercher une poële à frire.

Que fait ce gendarme à l'évêché avec un radiotéléphone ? Normalement tout est fini, les gendarmes le matin ont remis les scellés que les policiers donneront au greffe du TGI (C'est ce que dit le PV de l'inspecteur Porte, PV indispensable contrairement à ce que prétendent certains) et l'affaire est entre les mains de la juge. C'est elle normalement qui devrait porter une commission rogatoire aux gendarmes.

Les gendarmes n'ont rien à faire à l'évêché. Pourtant ils sont là. C'est donc qu'il y a un problème et que quelque chose ne tourne pas rond.

Il faut voir jusqu'où cela mène : la juge d'instruction est saisie, normalement à la fin de la garde-à-vue, les policiers doivent conduire Ranucci dans son bureau, sauf prolongation qu'ils ne demandent pas. Normalement ils devraient demander - aussitôt que Ranucci avoue où il a caché le couteau - une commission rogatoire à la juge pour aller chercher le couteau. Et si possible emmener Ranucci avec eux sur les lieux puisqu'apparemment il est prêt à dire précisément l'endroit où il se trouve.

Mais non, comme par miracle un gendarme est là en train d'attendre patiemment dans les locaux de la police une information. Mais s'ils attendent une information c'est que celle ci est prévue. Sinon il n'a rien à faire là.

Et comment savent-ils en début d'après-midi qu'ils vont avoir besoin de la poële-à-frire ? Alors que le fait d'emmener Ranucci épargnait ce souci inutile.

Comment voulez-vous, alors que tous ces braves gens se contredisent, racontent des sornettes, qu'on n'imagine pas la solution la plus simple. Quand on a besoin d'une poële à frire, c'est pour explorer un endroit dont on ignore tout du sous-sol. Si on sait ce qu'on cherche, ben on creuse. Tout simplement, on s'emmerde pas à aller chercher dans une armurerie un couteau pour faire de prétendus essais.

Surtout si c'est pour se paumer parce qu'il y aurait plein de choses en métal, ce que je ne crois pas. A part le couteau, dans le tas de fumier, il n'y avait que du fumier.

Gras le 5 a l'idée de prendre avec lui un chien policier. Il a sans doute eu l'idée de prendre aussi une poële à frire.

Si les gendarmes savaient qu'ils cherchaient un couteau, ils auraient creusé.

Tout cela relève d'une mise-en-scène. Tout cela explique pourquoi Gras invoque sa mémoire qui flanche.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


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Message non luPosté :26 sept. 2006, 08:05 
il y a un autre point qui ne me paraît pas très clair.
Roger Arduin, témoigne dans l'émission de Treizième rue:
"Dès le début de cette affaire, pratiquement, je dis pas qu'on campait, mais presque, puisque on restait dans l'hotel de police, euh.....on allait prendre le café avec les policiers au café au dessous, on allait déjeuner avec les policiers dans la rue de la Loge. Bon.... donc, vraiement, on était chez nous."
Voilà des journalistes omni-présents à l'Evêché qui n'ont pas su, que le 6 dans l'aprés-midi, les gendarmes étaient en train de chercher le couteau. Je dis qu'ils n'ont pas su, puisque aucun n'a couvert l'événement (pas de photo, pas de détails sur les recherches pourtant laborieuses).
La veille, ils étaient pourtant tous là, sur le Lieu du crime.
Manifestement on a tout fait pour les tenir à distance. Pourtant si la recherche du couteau allait être une simple formalité, ils auraient pu témoigner de cette faclité. Mais là, non, on a préféré les tenir à l'écart.


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Message non luPosté :26 sept. 2006, 08:14 
oui tout à fait d'accord avec toi Bernard.

Les policiers marseillais ont joué solo si on peut dire, dans une grande discrétion.

Ils n'ont pas fait de demande de prolongation de garde à vue à la juge.

ILs n'ont pas informé manifestement les journalistes.

Que de précaution !

Alors, que nous cache t-on ?


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Message non luPosté :26 sept. 2006, 08:51 
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Localisation :Vitrolles
jpasc95 a dit
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bonsoir Aurélien,

non je ne lui ai pas demandé.
La conversation fut rapide car je sentais que je ne l'intéressais pas énormément.
Visiblement, ce monsieur préfère les caméras de la télé... Je lui ai moi même envoyé un mail auquel il n'a jamais répondu.


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Message non luPosté :26 sept. 2006, 09:13 
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jpasc95 a dit
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bonsoir Aurélien,

non je ne lui ai pas demandé.
La conversation fut rapide car je sentais que je ne l'intéressais pas énormément.
Visiblement, ce monsieur préfère les caméras de la télé... Je lui ai moi même envoyé un mail auquel il n'a jamais répondu.
non joaquin c'est qu'il ne croit plus du tout a l'innocence de Ranucci ; d'ailleurs je me demande s'il y a cru un jour.certaines réponses en disent long devant les caméra de télé,il n'a pas la méme spontanéité que Lombart. il est coincé, quoi !


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Message non luPosté :26 sept. 2006, 16:06 
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jpasc95 a dit
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bonsoir Aurélien,

non je ne lui ai pas demandé.
La conversation fut rapide car je sentais que je ne l'intéressais pas énormément.
Visiblement, ce monsieur préfère les caméras de la télé... Je lui ai moi même envoyé un mail auquel il n'a jamais répondu.
C'est vraiment dommage de "snober" les représentants des quelques personnes en France qui voudraient encore se battre pour la réhabilitation ; je veux bien croire qu'il est très occupé.. mais je croyais que c'était le combat de sa vie ;
d'autant que les avocats de Ranucci n'ont pas été brillants -c'est le moins que l'on puisse dire- pour qu'il sauve sa tête ; enfin Le Forsonney au moins était présent, pas comme Lombard...ni avant, ni après lui.


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Message non luPosté :26 sept. 2006, 16:41 
En ce qui concerne Jean-François LeForsonney, j'ai moi aussi l'impression très nette qu'il ne croit pas à l'innocence de CR. Son silence et son absence de combativité semblent le démontrer. Et comment interprêter autrement sa remarque :"Je dirais que CR était convaincu d'être innocent".


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Message non luPosté :26 sept. 2006, 20:25 
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D'abord en n'oubliant pas cette première évidence : il a vu Ranucci mourir alors qu'il n'avait que 25 ans, et s'il n'a pas vu le sang gicler lorsque la tête est tombée et à rebondi deux fois sur la cuvette avant de finir dans le son, il a entendu le jet d'eau qui lave la guillotine.

C'est quelqu'un qu'il avait connu pendant deux ans et qui était proche parce qu'il avait pratiquement le même âge que lui. Donc il a vu mourir un homme qu'il avait pu apprécier et pour lequel il devait avoir beaucoup d'affection.

Une fois que l'on a posé cette vérité humaine, ben le reste, ce ne sont que des interprétations.

Je crois surtout que Maître Le Forsonney est quelqu'un de très fin et de sensible et que ce qui lui est arrivé avec cette affaire le touche.

Voyez-vous, je suis persuadé du contraire, parce qu'il a croisé Mme Mattéi et qu'il ne pouvait pas ne pas douter au moins.

Maintenant, sa position résulte de cet ensemble, et aussi d'un échec qu'il faut assumer : il n'a pas pu sauver son client alors qu'il y a au moins des doutes. Un client qui était tout sauf le monstre qu'Alessandra a nommé.

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Message non luPosté :26 sept. 2006, 20:32 
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Bouladou va interroger Alain Aubert. Très bien. Aubert lui dit qu'il n'a jamais appelé les gendarmes alors qu'il y a un PV qui résume le coup de fil. Aubert dans l'interview prétend avoir fait demi-tour après avoir regardé, alors que dans le PV du 6 il dit le contraire. Et Bouladou ne donne aucune explication.

Bouladou interroge Christian Chardon, et Chardon lui dit qu'il était à Marseille et à Gréasque en même temps. Et il n'y a aucune explication à cette fadaise.

Bouladou interroge le gendarme et celui-ci déclare qu'on a saisi le pull parce qu'on avait trouvé le couteau. Et il n'y a aucune explications.

Le gendarme dit que le pull est crade et qu'il n'a aucun lien avec les faits, la juge écrit le contraire et on n'essaie pas de démêler le vrai du faux.

Il justifie le fait qu'on n'ait pas emmener Ranucci sur les lieux par cette raison que la juge aurait refusé un prolongement de garde-à-vue. Mais où est la demande de prolongement ? Elle n'existe pas.

Et des exemples de cette nature, il y en a une pelletée.

C'est cela que vous appelez des accusation sprécises ?

Je veux bien.

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