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Message non luPosté :06 déc. 2003, 07:44 
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Bonjour !
J’inaugure donc ce nouveau sujet. Je viens de finir le livre de Fratacci (qui était un des policiers qui ont mené l’enquête ; son livre est une répose à celui de Perrault, et cherche à disculper les policiers de toute manipulation ou même négligence dans l’enquête). J’étais plutôt convaincu de l’innocence de Ranucci. Je le suis toujours… Un seul fait, dans ce livre, m’a posé problème : l’épisode du chien écrasé et du témoin Moussy. Je cite Fratacci (en rouge) :

Ce n'est que trois ou quatre mois plus tard que Christian Ranucci, revenant brusquement sur ses précédentes dépositions, affirme ne pas avoir été à Salernes, et fait état de cette tournée nocturne dans les rues chaudes de la cité phocéenne la veille du crime. Il prétend avoir passé son temps à boire. Il aurait même écrasé un chien qui traversait la chaussée, sur la route de Saint-Loup, La Pomme, Saint-Marcel, qui sont des banlieues Est de Marseille. Il serait descendu de son véhicule pour chercher le propriétaire de l'animal et régler l'incident à l'amiable. Mais il n'aurait pas trouvé celui-ci.
Un témoin serait arrivé sur les lieux, un automobiliste qui se serait arrêté, un certain Moussy, lequel pourrait corroborer ses dires en cas de poursuite. Il lui aurait dit : « Vous n'avez pas tort. Je peux témoigner que le chien s'est jeté sous les roues de votre voiture ».
… je suis chargé par le commissaire Alessandra de retrouver le fameux Moussy et de l'entendre. C'était une mission impossible. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Je ne disposais d'aucun fil conducteur, ni du moindre renseignement. Sur une ville d'un million d'habitants, sans adresse, sans signalement, j'ai poussé mes investigations de tous les côtés, me fiant à mon flair et au hasard pour pallier l'absence d'indices. N'étant pas Madame Soleil, la célèbre voyante, malgré tous mes efforts, mes recherches sont demeurées infructueuses. Je n'ai trouvé ni Moussy, ni personne correspondant de près ou de loin à ce prétendu témoin. Sans doute parce qu'il n'y avait en réalité personne à trouver.
… Le témoignage est venu cinq ans après dire que, la veille du meurtre, Ranucci était à Marseille. Il semble tout droit sorti de la manche d'un prestidigitateur. Ménager un si long intervalle entre les faits supposés et leur relation laissait, à coup sûr, le temps de les méditer...
Cet épisode donna pourtant lieu à des déclarations calomnieuses selon lesquelles on aurait pris un procès-verbal de Moussy qui ne figure pas au dossier. On l'aurait fait disparaître pour de mystérieuses raisons. A -t-on jamais vu un fonctionnaire de police pouvant briller aux yeux de ses chefs en dénichant le témoin introuvable et ne le faisant pas savoir alors que le-dit témoin ne change rien à la face de l'affaire ?
Moussy affirme, en 1982, soit six ans après que le dossier soit clos, avoir été entendu par moi sur les lieux de son travail, à l'usine. Il déclare que le procès-verbal de cette audition devrait figurer dans la procédure et qu'il n'y est pas. Dans cette usine, tous les véhicules qui entrent sont rigoureusement notés. Après vérification, on constatera qu'aucune mention de ma visite supposée ne figure au registre des entrées. Si elle avait eu lieu, les services administratifs en garderaient la trace dans les archives. De plus, Moussy prétend avoir été entendu en présence d'un responsable de cette usine où le règlement est très strict. Tous les déplacements d'ouvriers sont notés. Nous ne trouvons aucun responsable se souvenant des faits. Les affirmations de Moussy sont dénuées de tout fondement.
Cette intervention est absurde et ne vise en vérité qu'à déconsidérer les enquêteurs. D'ailleurs, quand la Chancellerie de Paris, émue par ces accusations, manda sur place le commissaire divisionnaire Le Bruchec, celui-ci ne releva aucune irrégularité.
Lorsque j'ai appris, par le chef de la Sûreté, que le commissaire Le Bruchec voulait entendre le fonctionnaire qui avait cherché le témoin introuvable, je me suis présenté à lui spontanément. J'ai été entendu par les enquêteurs venus de Paris. Je leur ai déclaré catégoriquement que c'était un mensonge. Mon audition s'est très mal passée. Je n'étais pas d'accord avec les termes employés. J'ai donc, une première fois, refusé de signer ma déposition. Il a fallu en faire une autre, plus conforme à ma façon de m'exprimer. Celle-là, j'ai accepté de la signer.
On m'a alors signifié qu'on allait me confronter avec le témoin. Cette confrontation a été faite dans des conditions contraires aux usages et qui n'auraient pas dû se produire. On m'a amené en voiture au commissariat du XIème arrondissement. On m'a fait entrer dans un bureau. Au bout de quelques instants, j'ai vu entrer à son tour un homme d'environ vingt-deux ans, brun, pas très grand. Il s'est assis sur une chaise, à côté de moi.
On lui a posé la question : « Reconnaissez-vous ce monsieur comme étant le policier qui vous a vu sur votre lieu de travail ? »
L'homme a gardé un moment le silence. Il m'a observé. Puis sa réponse est tombée :
« Ce n'est pas ce monsieur, mais il lui ressemble ». Cela se passe de commentaire.
On m'avait pratiquement désigné à lui puisque j'étais seul dans le bureau. Jamais une confrontation ne se déroule de cette façon. D'habitude, on noie l'auteur présumé du délit parmi plusieurs personnes de morphologies et d'âges différents placées côte à côte, en présence du témoin auquel on demande de désigner celle qu'il reconnaît. Ce jour-là, on a tout fait pour faciliter la tâche du témoin qui, malgré cela, n'a pu être affirmatif. Ce témoin-miracle arrivait comme un cheveu sur la soupe, alors que Ranucci était déjà mort. Un peu tard, en tout cas, pour infléchir le cours du destin.


Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des infos sur cet épisode ?
Cordialement.


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Message non luPosté :06 déc. 2003, 17:23 
L'embarras de ce pauvre Fratacci est compréhensible, l'épisode du chien écrasé revèlerait de la forfaiture si cela était avéré puisque cela voudrait dire que l'on a retiré du dossier un procès-verbal qui aurait dû s'y trouver.

C'est le commissaire Alessandra lui-même qui a appris à Gilles Perrault en 1978 que les policiers savaient qu'il avait passé la nuit à Marseille : "Il répondit d'une voix posée, sur le ton de l'évidence:
"il était à Marseille.
-A Marseille ? Mais comment le savez-vous ?
-Nous le savons de façon certaine parce qu'il a eu un accident de la circulation le dimanche en fin d'après-midi. Il a renversé un chien et lui ont échangé leurs identités pour les problèmes d'assurance.
-Ranucci était seul ?
-Je le suppose, sinon le propriétaire du chien nous l'aurait signalé. D'après sa déposition, Ranucci était seul dans sa voiture.
-Mais comment se fait-il que ce témoignage n'ait jamais été évoqué ?
-Parce que le propriétaire du chien s'est manifesté assez tardivement. L'instruction était terminée.
-Il s'est manifesté avant le procès?
-Oui, avant le procès, mais après la clôture de l'instruction."

Quant au fait que cela ne changeait rien, si cela changeait tout car cela voulait dire que les aveux ne reflétaient pas la vérité sur cette nuit du dimanche au lundi. Donc tous les aveux n'étaient pas recevables.

Il est vrai que M. Alessandra a prétendu en 1979 que Gilles Perrault mentait et qu'il ne lui avait pas dit cela. L'accident serait donc une invention pure et simple.

En 1980, Perrault retrouva M Moussy par hasard lors d'une séance de signature de son livre. En fait M. Moussy a dit que l'accident avait eu lieu vers 20h30.
En fait selon M. Moussy, les policiers sont venus le voir quelques jours après l'accident, donc durant l'instruction, ils avaient retrouvé son nom et son adresse dans les papiers de Ranucci. Donc quand Fratacci dit qu'il ne peut pas le retrouver qu'il faut le chercher, il ne dirait pas la vérité, il avait son nom et son adresse.
Il y a certainement des gens de très mauvaise foi dans cette affaire.

Quant à Le Bruchec, ses conclusions sont claires : Il demeure que le récit de M.Moussy apparaît tout à fait sincère et exact.

Quand on a du beurre sur la tête on ne se promène pas au soleil...


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Message non luPosté :10 déc. 2003, 22:53 
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Bonjour Pierre et Dodo,

Oui l'épisode Moussy par Fratacci laisse des questions, on se demande même s'il a bien eu lieu.
Cependant, Moussy, tel que dit dans le livre de Fratacci, peut se tromper sur la personne. Il aurait pu relater cela à un autre agent...

Par contre,
Bonjour Gihel,
Le fait ["encore plus accablant"] que Christian Ranucci puisse se trouver à Marseille plutôt qu'à Salernes, ne peut pas par quelque biais qu'il soit, aussi tordu qu'il soit, aboutir à la preuve d'un discrédit sur l'ensemble de ses aveux : c'est totalement abérant ! (une démarche plutôt désepéré même, dans l'optique d'une recherche de vérité pouvant mettre hors de cause Christian Ranucci).


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 Sujet du message : Moussy dit la vérité sans doute
Message non luPosté :11 déc. 2003, 00:20 
Bonjour à Vous.

Malheureusement, Moussy a reconnu lui, Fratacci. Il y en a un qui ment dans cette affaire. Et Le Bruchec dit : c'est pas Moussy.

Moussy ne se trompe pas de personne. Fratacci est gonflé de dire qu'ils n'avaient rien puisque l'on sait maintenant que Moussy avait laissé ses coordonnées à Ranucci pour l'assurance.
Les policiers ont trouvé ce papier et sont allés, selon Moussy, le voir quelques jours plus tard. Donc Alessandra aurait menti à Gilles Perrault, c'est pas beau ça.
Ils auraient rédigé un PV et l'auraient soustrait de la procédure. Ouh que c'est pas beau ça.
C'est tout. Il n'y a même pas à discuter. A moins d'imaginer que M. Moussy participe à un complot international pour discréditer la police française. Lui, il dit que c'est comme cela que ça s'est passé.

Quand au fait que Ranucci se soit trouvé à Marseille et non à Salernes le dimanche soir, ben si, ca remet en cause les aveux. Parce que les policiers avaient une raison de bâtir cette invention de la nuit à Salernes, c'est qu'à Marseille, il dit qu'il s'est "bituré", donc le matin, il n'était pas frais du tout. Ce n'est pas pareil que de passer la nuit dans sa voiture et traîner dans les bars toute la nuit. L'état n'est pas le même. Et le petit Jean aurait trouvé un drôle d'air à ce ravisseur en pleine "gueule de bois".

Il est très vraisemblable que le matin Christian Ranucci était à Allauch pour tenter de rencontrer son père, ce qu'il n'a jamais dit malheureusement, c'est sa part de mystère.

Mais s'il n'y avait que cela, l'ensemble de ces aveux est totalement incohérent, stupide, pas fouillé. C'est tout bonnement du travail de cochon. Il n'y a pas d'autres mots, du travail de cochon.

Fratacci, paix à son âme. J'ai pitié.


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Message non luPosté :13 déc. 2003, 00:27 
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salut gihel,

Parole de Fratacci versus Parole de Moussy
Parole D'alessandra versus Parole de Perrault

C'est du 50/50 tout ça si je compte bien.
On progresse guère...

AS-TU des infos FIABLES (autres que les suppositions "gratuites" que tu avances) qui pourraient étayer tes propos ?

Citation :
C'est tout. Il n'y a même pas à discuter
Justement si, il y a discuter, parce que les choses sont pas claires du tout.
Citation :
Quand au fait que Ranucci se soit trouvé à Marseille et non à Salernes le dimanche soir, ben si, ca remet en cause les aveux. Parce que les policiers avaient une raison de bâtir cette invention de la nuit à Salernes, c'est qu'à Marseille, il dit qu'il s'est "bituré", donc le matin, il n'était pas frais du tout. Ce n'est pas pareil que de passer la nuit dans sa voiture et traîner dans les bars toute la nuit. L'état n'est pas le même. Et le petit Jean aurait trouvé un drôle d'air à ce ravisseur en pleine "gueule de bois".
Cette argumentation est désepérante de pauvreté et de supposition gratuite....
Faut-il s'abaisser à ce niveau pour pouvoir seulement envisager l'innocence de Christian Ranucci ?
Citation :
Mais s'il n'y avait que cela, l'ensemble de ces aveux est totalement incohérent, stupide, pas fouillé. C'est tout bonnement du travail de cochon. Il n'y a pas d'autres mots, du travail de cochon.
incohérent et stupide : non, je vois pas pourquoi ???
pas fouillé: tout à fait d'accord, il aurait fallu avoir plus de détails pertinents et originaux pour pouvoir dire qu'ils venaient vraiment de CR. Cependant, il faut noter qu'il y a le croquis et le couteau qui sortent de ces aveux, et c'est pas rien.
cochons: ça coutait 70 000 F à l'époque, donc avec l'inflation...

GIHEL, si t'as des infos INTERESSANTES à dévoiler, je suis preneur. Mais les suppositions gratuites, elles n'apportent pas grand choses en fait !


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Message non luPosté :13 déc. 2003, 01:37 
Bonsoir à Vous.

Je ne vois pas en quoi juger du travail d'enquêteur et le qualifier de "travail de cochon" est diffamatoire à l'égard de quiconque. Je dis que les enquêteurs n'ont pas fait correctement leur travail. Ce n'est pas de la diffamation, c'est une réalité, trop de choses manquent. Je n'aurai pas de mal à le démontrer, vous en conviendrez. Cela me semble une évidence. Il est possible que le travail des enquêteurs se révolte et me traîne en justice pour injure publique, l'avoir qualifié de "cochon", mais cela n'ira pas plus loin.

Des infos ? Pourquoi des infos ? Pour masquer le fait qu'on ne sait pas raisonner ? Il y a un moment, il suffit de raisonner avec les éléments qu'on possède pour se faire une conviction.

Quand Alessandra déclare à Perrault qu'ils savent qu'il était à Marseille le soir du dimanche parce qu'il a renversé un chien et qu'il y a un témoin qu'on a "retrouvé après la clôture de l'instruction". Perrault ne peut pas mentir parce qu'il ne peut pas l'inventer. Ou alors, il a beaucoup d'imagination. Donc quand on dit c'est Alessandra contre Perrault, là c'est Alessandra informant Perrault d'un certain fait.

Il se trouve que, plus tard, une personne vient voir Perrault en lui disant, j'ai rencontré la personne qui a vu l'accident avec le chien. On retrouve cette personne donc, qui s'appelle M. Moussy et M. Moussy déclare qu'il a bien donné son adresse à Ranucci pour l'assurance.

Donc c'est quand même curieux, Perrault apprend de la bouche du commissaire chargé de l'enquête l'existence de ce témoin, de cet accident et on retrouve le type. Et vous osez douter ? Là ce n'est plus possible.

Le Bruchec entre en piste, rencontre ce fameux Moussy et lui fait raconter son histoire. Le Bruchec conclut : M. Moussy dit la vérité, tout concorde, pas de problème et en plus on confronte Moussy à Fratacci et Moussy reconnaît Fratacci.

Vous dites c'est parole contre parole. Je ne suis pas d'accord, dans un cas, on a un type qui se trouvait là par hasard, qui donne son adresse et qui n'a aucun intérêt dans cette affaire et qu'on vient enquiquiner quelques jours après pour finir par égarer son PV parce qu'il dérange l'accusation, et dans l'autre un policier qui souhaite sauver son enquête, au prix de certaines contorsions avec la réalité. Et qui, au bout du compte, finit par reconnaître qu'il a du remords et que Ranucci hante ses nuits. C'est qu'il n'a pas la conscience tout à fait tranquille à mon avis. Mais c'est effectivement une notation subjective.
J'ai le droit d'avoir pitié de son âme.

Cependant, les poids ne sont pas du tout égaux dans la balance. Je sais qu'on a essayé de dire que Moussy serait en fait un complice parce qu'il habitait à côté de l'amie de Christian et qu'il aurait inventé tout ça pour destabiliser la conviction de ceux qui croient à la culpabilité.
Ca ne résiste pas une minute à l'analyse, au raisonnement : pourquoi, alors que personne mais strictement personne ne connaît l'existence du témoignage Moussy aller jeter cela en pâture à Perrault, si en plus c'est une invention ? Quel est l'intérêt du commissaire Alessandra dans cette affaire, sinon de briller en disant qu'il en sait plus ?

Parce que, si on réfléchit, qui est à l'origine de la découverte de ce témoignage. C'est Alessandra, pas un autre. S'il n'avait rien dit à Perrault, on ne le saurait pas. Donc voyez, les infos... je ne sais pas ce qu'elles apporteront de plus.
Moussy a bien donné son adresse à Ranucci après un accident vers 20h30 à Marseille le dimanche 2 juin 1974. C'est un fait établi maintenant.


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Message non luPosté :13 déc. 2003, 01:56 
Pour ce qui concerne l'incohérence et la stupidité des aveux, on avait décortiqué cela dans l'ancien forum, je n'ai pas trop envie de recommencer.

Le croquis pour moi n'a pas de valeur parce qu'il n'indique pas la direction pour s'enfuir. Or il est clair que la personne qui enlève MDolorès Rambla a placé sa voiture dans le sens de la fuite, avec une direction précise et l'idée qu'elle allait jusqu'à la champignonnière. A nul doute, c'était le but. Quand on regarde la trajectoire, c'est évident; la cité se trouve juste à côté de la rocade.

Et la personne qui a enlevé la petite, elle aurait dessiné la sortie. Or là, on a un vague truc qu'il a dû recopier sur le plan qui se trouvait affiché au dessus du bureau. La même chose est arrivée à Dils, il a annoné aux enquêteurs ce qu'ils voulaient. Mais il n'y a rien dans les aveux qui étaie quelque chose.

Plusieurs choses ne vont pas du tout. Il dit qu'il range son couteau dans sa poche, mais on ne fait pas ca, on l'essuie d'abord. Où alors le pantalon va être couvert de sang, complètement couvert. Il dit qu'il jette le couteau dans le tas de fumier depuis la voiture et qu'il donne "un coup de pied dedans", mais cela ne correspond pas du tout aux constatations, puisqu'on le retrouve fiché à 20cm du sol, pour faire cela il faut utiliser un tournevis pour enfoncer le couteau.
Donc on ne peut pas se contenter de cela. Ca ne va pas.

Sur le comportement de la gamine, on rigole doucement. On a l'impression qu'elle part en promenade... Alors que son père n'a pas de voiture. C'est stupide et incohérent. Dans un reportage sur le travail d'une profileuse Carine Hutsebaut, elle demande à une fille de décrire son enlèvement par un sadique pédophile. Elle dit qu'ils ne se sont pas dit un mot pendant tout le trajet qui a duré 100km. Là la gamine demande des conneries sans nom, l'accident ne la choque pas, ne la commotionne pas.
Et puis soudain, sans raison, arrivée sur le talus elle se met à crier.

Il faut arrêter tout de suite. C'est délirant de stupidité.

La vérité, c'est qu'elle a dû au moins s'enduir et courir un certain temps et qu'il a fallu quelque chose de cette nature (fuite, rebellion) pour que le type s'énerve et la flingue.

Même dans le cas de Heaulme, on arrive à savoir que les gamins lui ont jeté des pierres, donc il les a agressé.

Je ne comprends même pas qu'on ne se rende pas compte que rien ne va dans ces aveux. Ils sont bons pour être jetés à la poubelle : ils résultent des hypothèses de l'accusation, ils contredisent les constatations sur le terrain, ils n'ont pas de cohérence logique dans le déroulement des faits.

Et on fait dire à Christaien Ranucci : je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça.
Traduire par : nous enquêteurs on ne sait pas où est la logique de ces aveux.


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Message non luPosté :15 déc. 2003, 23:33 
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Enregistré le :05 nov. 2003, 22:38
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Bonsoir Gihel,

On a coutume de dire que la nuit porte conseil, et pourtant, en lisant votre précédent message nocturne, j'en viens à repenser à ces exceptions qui confirment la règle.... :lol:

Vous avez à l'évidence une conviction très forte, aveuglante même, qui passe par un "évident" complot de toutes les personnes ayant peu ou prou participés à cette affaire.

D'un livre d'un policier ayant participé à cette affaire, vous rejetez TOUT en bloc.
Or, ce livre, tellement décevant pour tout ceux qui recherchent réellement la vérité sur cette affaire car n'apportant quasiment aucun élément "de première main", il se trouve qu'il révèle une affirmation appuyée concernant directement l'auteur: l'épisode Moussy.

Fratacci, dont l'entièreté de son livre se borne seulement à défendre le rôle de la police dans cette affaire contre des accusations qui lui semblent injustes (une défense plus ou moins adroite, voire même maladroite, en avançant avec un cortège d'inexactitudes, d'erreurs, ou d'interprétations subjectives), et certainement pas à apporter des éléments pertinents suceptibles d'éclairer l'affaire.
Ce Fratacci donc s'INSURGE tout bonnement contre un fait précis dont il a justement été l'acteur. Il ne fait pas que dénier les allégations à son encontre, et il étaye ses propos par un certain nombre de faits qui sont du type "vérifiable", c'est à dire sujet à vérification (registre d'entrée, déplacement d'ouvrier). "Le Bruchec ne releva aucune irrégularité" dit-il. La confrontation avec Moussy, dit-il, a été directe, pas de tapissage pour attester d'une reconnaissance pertinente. Et il dit que Moussy a dit: "Ce n'est pas ce monsieur, mais il lui ressemble". Pour ce genre de choses, on en a fait des lignes et des lignes en d'autre temps et d'autres lieux, n'est-ce pas Gihel..?

Je ne sais pas personnellement ce qu'il en est réellement de cet épisode, contrairement à ce que vous voulez me faire dire. Je ne jette à la poubelle ni le témoignage de Fratacci, ni celui de Moussy. J'ai émis l'idée qu'il pouvait simplement y avoir confusion de personne, ce qui cadrerait à la fois avec les dires des deux en substance.

Mais vous, Gihel, planqué derrière à la fois votre ordinateur, vos raisonnements logiques irrésistibles, et vos certitudes indéboulonnables, et, avec pas la moindre ombre d'une preuve de ce que vous avancez (soustraction de PV, travail de cochon...sic!), auriez-vous seulement le courage d'affirmer ce que vous dites en face de la famille du feu Fratacci... ? Auriez-vous le courage de ce que vous affirmez avec autant de force ?
(et si oui, faites-le moi savoir, on organisera un rendez-vous :D )


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 Sujet du message : sans problème
Message non luPosté :16 déc. 2003, 00:20 
Je ne me planque pas derrière mon ordinateur et ceux qui me connaissent savent que j'assume mes responsabilités.

Et si vous croyez qu'il est utile que je vienne dire à la famille de Mathieu Fratacci que son livre révèle une gène extrême par rapport à une tragédie qui est difficilement acceptable pour tout le monde. Je le leur dirai en face. Cela finalement lui rend peut-être d'ailleurs toute son humanité, ce qui manque tellement dans cette affaire.
Et je leur dirai en face aussi que sa défense parfois se heurte à des faits contraires, que M. Moussy a bien été entendu par les policiers quelques jours après l'arrestation de Christian Ranucci, qu'ils ont trouvé son adresse dans les papiers de Ranucci et que donc M. Fratacci ne pouvait pas avancer qu'on ne connaissait pas son adresse et donc qu'il ne pouvait pas le rechercher.
A preuve, c'est le commissaire Alessandra qui l'a révélé à Gilles Perrault qui, par hasard, lors de la signature d'un livre, a rencontré un agent de voyage auquel M. Moussy avait raconté son histoire.

Que M. Moussy a été entendu par le commissaire Le Bruchec et qu'il a reconnu M. Fratacci sur une photo. M. Fratacci a dû reconnaître, dit la requête en révision, qu'il avait reçu de M. Alessandra "... mission d'enquêter sur un accident mettant en cause Ranucci et un chien." Maintenant l'absence de tapissage en l'espèce n'a pas beaucoup de sens, la question serait de comprendre pourquoi M. Moussy ferait semblant de reconnaître quelqu'un ? Quel mobile a-t-il pour ce faire ? Je ne vois pas trop. Mais peut-être la Dnat l'avait-elle infiltré pour géner un autre service...
Quand M. Fratacci affirme que M. Moussy a dit : c'est quelqu'un qui lui ressemble. Ben je ne sais pas, je n'y étais pas. Dans la requête en révision c'est écrit : il a reconnu, ou cru reconnaître M. Fratacci. Il l'a reconnu dit la requête en révision "sur une photo", donc non pas pendant un tapissage à une personne ou une confrontation.
En revanche il a été écrit dans la requête en révision tout cela, notamment que M. Moussy dit avoir signé un PV qui n'apparaît pas dans la procédure.

Les magistrats de la commission de révision n'ont pas contesté la véracité de tout ce qui est affirmé, ils ont simplement dit : ce n'est pas le jour du crime, ce n'est pas probant : "Mais attendu que cet élément, certes nouveau, n'est pas de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de Ranucci; qu'en effet la présence de ce dernier dès le 2 juin à Marseille, ville où ont été commis les faits, ne constituait pas un élément à décharge en faveur de l'accusé et n'est pas de nature à remettre en cause l'ensemble de ses aveux... etc..."

Ce qui est gonflé parce qu'evidemment, cela jette un doute certain sur les aveux.


Si jamais, il y avait eu une faille, croyez-moi qu'ils se seraient engouffrés dans la brêche.

Mais il n'y avait pas de faille.

Vous avez cependant saisi parfaitement les enjeux : si ce que dit M. Moussy est vrai. Eh bien cela veut dire qu'on a retiré un PV d'une procédure, on a occulté un témoignage pour qu'on ne puisse pas remettre en cause les aveux de Ranucci.
Et au final, il y en a un qui a perdu la tête.

Ben les enjeux sont énormes. Bien sûr.


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 Sujet du message : en bloc ? non
Message non luPosté :16 déc. 2003, 00:39 
Je ne rejette pas tout en bloc, ce n'est pas ma démarche; Là, nous discutons d'un point précis, le témoignage Moussy. Or il y a un problème car ce témoignage est difficilement contestable :

- parce que c'est le commissaire Alessandra qui lève lui-même le lièvre alors que personne ne lui demande rien

- parce que ce même commissaire viendra affirmer qu'il n'a jamais rien dit de tel à Gilles Perrault.

- parce que Gilles Perrault retrouve par hasard ce témoin lors d'une signature de livre

- que ce témoin confirme avoir été entendu par les enquêteurs et qu'il est suffisamment précis pour que le commissaire Alessandra finisse par reconnaître qu'il a bien eu vent de cette histoire mais en 75 ou 76. Or à ce moment l'instruction est close et donc on ne voit pas pourquoi il enquête et sur quelle commission rogatoire...

- que Fratacci reconnaît qu'il a été chargé d'enquêter sur ce témoin mais prétend ne l'avoir j'amais retrouvé, ce que confirme Alessandra, sauf pour ce qui concerne la "disparition" de ce témoin.

- que la commission de révision, qui rejette la requête pourtant, ne remet pas en cause le témoignage Moussy.

Voilà pour toutes ces raisons, je remet en cause la version de Mathieu Fratacci. Mais bon on peut imaginer qu'un service secret étranger a donné mission de désorganiser les services de police en inventant un témoignage et en faisant semblant de reconnaître sur photo un témoin...


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 Sujet du message :
Message non luPosté :04 janv. 2004, 10:14 
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L'épisode du témoignage de Daniel Moussy, tel qu'il est abordé dans le livre de M. Fratacci, résume à lui seul le problème posé par cet ouvrage.

Alors qu'on espérait une contradiction argumentée dans le détail des thèses de Gilles Perrault, on a au final un ouvrage, à mon avis, très superficiel où son auteur se contente d'affirmer sur sa seule bonne foi avoir raison.
Là où Gilles Perrault cite tel témoignage ou telle pièce du dossier, M. Fratacci se contente d'affirmer que tout n'est qu'interprétation infondée.

Je crois que personne ne peut remettre en doute la bonne foi du policier, quoique sa version de l'incident D. Moussy me paraisse limite, mais il y a dans le livre des raccourcis assez étonnants. En voici quelques exemples:

- La reconstitution de l'enlèvement: "... Par mesure de sécurité, ils ne reconstituent pas cette scéne..." (Fratacci n'y trouve rien à redire)

- Le couteau: "... sans l'exactitude de ses directives, les gendarmes n'auraient peut-être jamais retrouvé l'arme du crime..." (on ignore encore pourquoi les collègues de Fratacci ont omis de dire aux gendarmes où se trouvait exactement le couteau)

-La voiture: "... La voiture, saisie une première fois, a été restituée à Me Mathon. Puis, un nouvel examen ayant été jugé nécessaire, on a procédé ultérieurement à une seconde saisie. Ceci explique cela..." (Quelle valeur accorder au second examen du véhicule? Plusieurs personnes sont montées dans la voiture entre les deux saisies, mais cela ne choque pas les policiers!!)

- La piste du chien: Fratacci écrit qu'elle n'a rien donné. Comment explique-t-il que le chien a flairé une piste jusqu'à une trentaine de mètres de l'endroit où l'on a retrouvé le corps??

Au vu de tout ceci et contrairement à ce que disait ce journaliste, cité dans le livre, est-on vraiment certain que ce soit la malchance qui ait tué Christian Ranucci?

_________________
Amicalement

Philippe


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Message non luPosté :16 févr. 2004, 23:53 
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Tu as de la chance pierre de ne trouver qu'un fait qui te pose probleme

je me suis arete a la page 30 environ et je suis stupefait de ce qui est ecrit
J'ai pris l'affaire en me disant que CR etait coupable(n'ayant aucun document en ma possession j'ai suivi la decision de justice) et en lisant le (debut du) livre comme etant a charge je me retrouve a penser le contraire, c'est normal docteur?
Il met la culpabilite de CR tellement en avant que ca en devient grotesque et meme provoquant.
Comme si c'etait pour lui la seule "arme" pour incrimine CR, les auberts sont gentils et beaux, CR est vilain.....

Pour quelqu'un qui a travailler sur l'affaire ca fait froid dans le dos de voir sa position radicale, j'aurais prefere qu'il expose les faits sans y mettre son grain de sel


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Message non luPosté :17 févr. 2004, 09:12 
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je me suis arete a la page 30 environ et je suis stupefait de ce qui est ecrit
J'ai pris l'affaire en me disant que CR etait coupable(n'ayant aucun document en ma possession j'ai suivi la decision de justice) et en lisant le (debut du) livre comme etant a charge je me retrouve a penser le contraire, c'est normal docteur?
Bonjour Dalakhani,
En effet, ce récit peut paraître surprenant, surtout si il s'agit du premier document que tu lis sur l'affaire. Ilo s'agit en fait d'une réponse au "Pull Over Rouge" écrit par Gilles Perrault en 1978 et qui lui part de l'innocence de CR. Le livre de Fratacci a donc été écrit dans l'unique but de casser la thèse de Perrault.
Ces deux livres sont donc très très subjectifs.... :(


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Message non luPosté :17 févr. 2004, 09:51 
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On ne peut pas laisser passer ça, le "pull-over rouge" de Perrault ne parle pas de "l'innocence de Christian Ranucci", il n'en fait état que comme une possibilité.

Il reprend le dossier d'instruction qu'il cite (les aveux de Ranucci sont ainsi retranscrits) à quoi s'ajoute une enquête dont il rapporte la substance.

Dire que le livre de Gilles Perrault est "très très subjectif" relève tout de même de la mauvaise foi.

On peut le critiquer sur certaines analyses qu'il fait, encore qu'elles soient très sympathiques pour des gens qui ne le sont pas tellement, mais on ne peut pas nier qu'il renferme de nombreux éléments objectifs, c'est à dire des retranscriptions de témoignages etc etc... qui ne sont pas susceptibles d'être remises en cause.

La réponse au livre de Gilles Perrault qui dit en substance "il y a des doutes sur la culpabilité de Christian Ranucci", est quant à elle péremptoire : Mathieu Fratacci nous dit : il est coupable, c'est sûr. Et pour faire cette démonstration, on arrange, on tronque, on biaise. Eh ben oui parce qu'il faut faire coller des pièces du puzzle qui ne collent pas.

Donc faire un parallèle entre les deux ouvrages ne me semble pas possible. Tout simplement ils ne se situent pas sur le même plan.


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Message non luPosté :17 févr. 2004, 12:42 
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Je n'ai pas dit qui "parle" de l'innocence de CR mais qui "part de l'innocence" de CR.

... et puis, Gihel, vous devez toujours répondre à tout et tjrs avoir raison... ce qui n'est pas le cas.

Dorénavant, je ne réagirai même plus à vos posts et ferai comme s'ils n'existent pas... Vous ne m'offrez pas d'autre solution


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