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Message non luPosté :14 déc. 2004, 21:22 
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On peut de la même façon tenter de reconstituer l'itinéraire de Christian Ranucci, et nous avons des éléments nouveaux aussi, que les juges n'avaient pas à leur disposition.

Je vais partir d'une petite incise : lorsque Ranucci parle à ses avocats, il leurs dit : je me souviens de rien parce que j'étais saoul. Tous les trimestres je prends une biture, j'ai pris cette mauvaise habitude à l'armée.

Si c'est semestriel comme il le dit, cela ne peut pas être une habitude puisqu'il est resté à l'armée un an : cela ferait donc deux bitures. C'est peu pour une habitude.

C'est que Christian Ranucci va cacher quelque chose jusqu'au bout, même lorsqu'il a la tête sur le billot : son père.

Donc oui, vous avez raison, il cachait bien quelque chose, mais ce quelque chose n'avait rien à voir avec le meurtre.


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Message non luPosté :14 déc. 2004, 21:33 
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Il rentre de l'armée courant avril si mes souvenirs sont bons et il dit qu'il va prendre un mois de vacances avant de chercher un travail.

Il trouve ce travail : vendeur en matériel de climatisation chez Cotto.

Et sa mère lui offre une voiture, la fameuse Peugeot.

On se souvient qu'il prend cette voiture en douce, alors qu'elle n'est même pas assurée. Mme Mathon dira plus tard à Gilles Perrault qu'elle a été surprise de découvrir dans les affaires de Christian une lettre qu'il avait écrite pour son père mais qu'il n'avait pas envoyée. Une lettre dans laquelle il rappelait les faits d'armes du père durant la deuxième guerre mondiale, donc une lettre qui restaurait l'image qu'il en avait. Une image bizarre puisque depuis son enfance il était toujours en fuite pour lui échapper.

Il ne serait pas étonnant que dès le samedi, le jeune homme se soit rapproché d'Allauch.


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Message non luPosté :14 déc. 2004, 22:15 
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Et puis il propose à sa mère de l'emmener le dimanche et celle-ci refuse "parce qu'il va trop vite".

L'alternative se jouat sans doute entre elle et son père. À partir du moment où elle ne vient pas, sans doute prend-il la décision de se rendre à Allauch.

Le problème c'est que sa mère ne l'a pas encouragé, qu'elle a trouvé peut-être à ses yeux : "qu'il allait trop vite..."


Et par quoi commence-t-il ? Il remonte au gré de son enfance et se rend à Salernes. Le psychiatre qui n'a jamais rien compris ose écrire dans son rapport qu'il ne connaît pas cette ville.

Il y a passé des vacances autrefois. Il rencontre des touristes allemand. Et là, il repart et se rapproche encore.

Le soir il est à Marseille, et il percute un chien. Un homme laisse son adresse et son téléphone en cas de problème : Daniel Moussy. Christian Ranucci place cette adresse dans son portefeuille.

ET il passe la nuit à traîner dans les bars et à boire. Non pas par habitude ou par envie de se noircir comme ça, mais parce que il s'agit de partir le lendemain à la rencontre d'un père qu'il n'a pas vu depuis depuis 17 ans, et qu'il a toujours fui.


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Message non luPosté :14 déc. 2004, 22:26 
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Depuis le début, on ne voit quand il se serait changé. Il n'y a aucune raison.

Il n'a pas dormi de toute la nuit, et il a bu immodérément. Le matin il dit qu'il prend deux cafés et un verre de whisky pour s'éclaircir. Tu parles ! Il devait être dans un drôle d'état.

Et c'est dans ce drôle d'état, semi-hypnotique qu'il se rend selon toute vraisemblance à Allauch sonner à la porte de la maison de son père.

Il est clair que l'entrevue se passe mal. Très mal. Parce que, d'une certaine manière, le père peut reprocher au fils de s'être mis du côté de sa mère et de l'avoir fui des années durant. Le fait que Christian soit à moitié bourré n'arrange rien. Les vieilles choses ont dû ressortir comme un énorme déballage.

Il faut que cela aille loin.

Jean Ranucci prétend n'avoir jamais revu son fils et ne pas l'avoir cherché. Il dit cela à Alessandra, mais il ment, il a été cherché un avocat pour retrouver sa trace. Je pense que les choses se sont mal passées. Il est vraisemblable que ce matin là, le père était chez lui.

Il faut que les choses se soient mal passées puisque on trouve des témoins pour dire qu'il a sonné chez son père, mais la concubine du père ne dit rien sur leur possible rencontre. Elle prétend avoir éconduit le jeune homme.

Mais si elle l'avait réellement éconduit, il se serait retrouvé sur la rn8bis bien plus tôt.


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Message non luPosté :14 déc. 2004, 22:33 
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Vers 10h par exemple, à la rigueur vers 11h, mais pas midi.

Donc il se sont faits des reproches vraisemblablement, peut-être la dispute a-t-elle été jusqu'à la rupture. une rupture violente : tu n'existes plus mon fils, ne remet plus les pieds ici.

On comprend pourquoi, sur la route qui l'éloigne d'Allauch, il est dans un drôle d'état, comme entémoigne celui qui l'a croisé selon Gilles Perrault.

Quand on regarde son itinéraire, il est en train de revenir par les routes secondaires, à savoir sans doute repasser par Allauch pour se vider de toutes ces ondes mauvaises.

12h15 il percute une voiture, celle de Vincent Martinez et il fait un tête à) queue, il repart de là d'où il vient, comme si inconsciemment, tout le ramenait à son père qu'il vient de quitter.


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Message non luPosté :15 déc. 2004, 11:16 
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Oui c'est très convaincant comme explication effectivement...

J'ai vu le film hier soir..bon il a le mérite de bien illustrer les faits...mais cela apporte pas d'élément nouveaux si on connait bien l'histoire...

Cela dit je n'avais pas vu la pression qu'avait la police sous cet angle avec la presse...etc.. Dommage aussi de faire passer CR pr un parfait niais...

As -ton déjà envisager que l'HPR porte justement ce genre de vétement très visible pr être parfaitement identifiable....et dc un fois le crime comis s'en séparer...et ne plus correspondre au signalement...Je trouve que cet homme s'expose bcp...


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Message non luPosté :15 déc. 2004, 15:30 
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Citation :
Il y un élément qui me trouble aussi. Qd CR avoue, il parle de couteau automatique à cran d’arrêt
Pas tout à fait il dit "J'ai pris un couteau automatique"
Il ne pouvait posséder qu'un couteau automatique dans sa poche, c'est pas grand une poche.
Citation :
Donc seul le meurtier connaît le type de couteau
C'est vrai mais le couteau retrouvé,quelque soit l'heure et le jour, n'est peut-être pas celui du crime.

L'homme au pull over-rouge a très bien pu mettre ce pull pour attirer l'attention dessus et moins sur son visage.

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Message non luPosté :15 déc. 2004, 21:42 
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une question me turlupine....à quelle moment ds la chronologie des faits on apprend que MDR a été tuée au couteau ?

Je veux dire..les policiers arrivent et trouvent MDR , pleine de sang...qui nous dit que (ds un premier tps ...que ce n'est pas un accident de la route...? Le rapport d'autopsie n'arrive que le 25 juin...ou là on sait qu'il ya eu un objet contendant...Pourtant la presse parle dés le lendemain me semble t-il d'un égorgement... ? Comment en est on sûr alors que le rapport arrivent 20 jrs plus tard... ?


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Message non luPosté :15 déc. 2004, 22:38 
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Citation :
une question me turlupine....à quelle moment ds la chronologie des faits on apprend que MDR a été tuée au couteau ?
Au début
Sans doute grâce aux marques faites au cou, la forte présence de sang dans cette zone et la présence d'un légiste lors de la levée du corps

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Message non luPosté :15 déc. 2004, 22:54 
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Quand on regarde son itinéraire, il est en train de revenir par les routes secondaires, à savoir sans doute repasser par Allauch pour se vider de toutes ces ondes mauvaises.

Non excusez-moi, je voulais dire Salernes. Il va repasser par Salernes avant de rejoindre Nice. C'est ce que je suppose en regardant son itinéraire qui prend la direction d'Aix au carrefour de la Pomme.

Donc il a cet accident et il dit que cela l'a achevé. Il n'avait pas dormi depuis plus de vingt-quatre heures et il était imprégné d'alcool. Sans doute son état s'apparente à celui du coma éthylique.

Donc il dit trou noir et je ne vois pourquoi il mentirait, parce que cela n'aide pas sa défense.

Quand il se réveille : c'est la nuit. Ben oui, il est sur la banquette arrière, il est dix-sept heures et tout est noir. Il allume la lampe sous le rétroviseur. Qu'est-ce que je fais dans ce tunnel ? Comment je suis arrivé là ?


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Message non luPosté :15 déc. 2004, 23:00 
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Donc il sort. Il dépasse le tas de tourbe et remonte le long du chemin jusqu'à la barrière rouge et blanche qui est ouverte.

Il revient vers sa voiture, se met au volant et tente de redémarrer. Les roues patinent. Il est embourbé.

Il va chercher des branchages pour mettre sur les roues, revient et tente encore une fois.

Je fais remarquer que jusqu'à présent il n'a pas l'utilité de se changer. Les habits qu'il porte sont ceux qu'il portait au moment de son départ de Nice.


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Message non luPosté :20 janv. 2005, 22:40 
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Citation :

Je fais remarquer que jusqu'à présent il n'a pas l'utilité de se changer. Les habits qu'il porte sont ceux qu'il portait au moment de son départ de Nice.
Ranucci a trainé plusieurs heures dans une galerie boueuse à essayer de se désembourber et à changer une roue (la roue de secours d'un coupé peugeot se trouve sous la voiture, de surcroit) mais sans salir son pantalon, donc.
mouais...


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Message non luPosté :21 janv. 2005, 01:27 
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Non lui dit qu'il a dormi et qu'il se réveille, mais là on ne sait pas quelle heure il est. S'il s'agit d'un coma éthilique ou de quelque chose approchant, il est bien possible que cela ait duré trois ou quatre heures. Vraisemblablement il est monté jusqu'à la barrière. Puis il redescend, démarre, il s'embourbe, ou la voiture était déjà embourbée.

Il a dû couper des branches, essayer de les mettre sous les roues. Il a changé la roue et puis il est parti chercher du secours. Rien ne dit qu'il a passé des heures à essayer de se désembourber.

C'est quand même curieux que cela ne figure pas dans les aveux, s'il s'est changé. Cela veut dire que ce n'est pas tellement vécu. On se souvient quand on se change dans un tunnel.


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Message non luPosté :12 mai 2005, 02:15 
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Car l'homme une fois changé, repart a pied, fait un petit détour par le tas de tourbe pour y planter le couteau la me fermée et repartir en remontant le chemin, jusqu'à la route.

bonsoir,
je ne comprends pas. Comment alors CR peut dire où se trouve son couteau ?

merci de votre réponse.


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Message non luPosté :12 mai 2005, 05:43 
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Parce qu'il ne l'a jamais dit en réalité. Ce couteau n'a rien à voir avec lui.

En réalité, à mon avis, mais il y a dans le dossier les éléments nécessaires pour le démontrer, ce sont les gendarmes qui trouvent le couteau le 5, en même temps qu'ils trouvent le pull. Ils trouvent le couteau, peut-être parce que le chien policier qui est mis en piste fait un détour par le tas de tourbe, ou tout simplement parce qu'ils ont l'idée de passer ledit tas de tourbe au détecteur de métaux.

Donc le 5 au soir, ou le six au matin, ils remettent dans cette hypothèse, l'ensemble des pièces saisies, huit au total, dont le couteau ! à la police.

La police fait un test avec le pull : le pull n'est pas à Ranucci. Donc il y a un problème.

On laisse dormir le couteau jusqu'à obtenir des aveux à 14h. A 14h commence la rédaction des aveux. On fait avouer à Ranucci qu'il a "sorti un couteau automatique de sa poche" (et le couteau devient par ce fait SON couteau, et pourant on ne lui demande ni quand ni où il se l'est procuré, dans quel magasin et personne ne ui demandera rien à ce sujet...) ainsi le couteau automatique est rentré dans la procédure.

Et c'est facile, on lui fait avouer qu'il l'a caché là où précisément les gendarmes l'ont retrouvé la veille : il l'aurait jeté et donné un coup de pied dedans. Et comment s'enfonce-t-il à la perpendiculaire de la surface dans cesconditions ? Mystère.

Une fois les aveux terminés, à 17h30, on prend une autre décision, mais là il faut l'aval du parquet. On se dit, pour que le couteau soit une preuve, il faut que l'on trouve le couteau, ou plutôt qu'on fasse semblant de le trouver, puisqu'on l'a déjà en disant que c'est Ranucci qui a donné l'endroit. On va engueuler les gendarmes, en leur disant que ça ne va pas, qu'ils n'auraient jamais dû déterrer le couteau la veille, pusqu'en fait c'est Ranucci qui a indiqué l'endroit.

Pendant ce temps là, Jules Porte a tapé un récapitulatif des scellés, et dedans, il ya le couteau qui n'est pas censé être encore découvert, mais bon, on va dire que ce n'est rien, comme il y a deux listes, on dira que la date et l'heure concerne la première liste et pas la deuxième.

Et là, qu'est-ce qu'on fait ? On rapporte le couteau sur les lieux et on le cache pendant que les gendarmes cherchent ailleurs. Ou font semblant.

Et miracle, on finit par trouver le couteau et on dit : vous voyez bien, c'est sur les indications de ranucci et le couteau lui appartient.

La vérité, c'est que le couteau ne lui appartient pas, et qu'on l'a découvert la veille, c'est-à-dire le 5.


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