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 Sujet du message : Ranucci amnésique et innocent ?
Message non luPosté :08 mars 2006, 20:01 
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Enregistré le :26 janv. 2006, 17:20
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Quand on oublie le Ranucci du procès ("Négatif !" à propos du couteau, et les accusations de torture), on a parfois des paroles qui semblent sincères :

"Si j'ai reconnu les faits, c'est parce que j'y étais forcé. En effet, à Marseille où on m'a transporté, on m'a dit qu'il y avait des témoins et des charges matérielles contre moi. Forcé par la logique, et ne me souvenant de rien, j'ai tout reconnu."

Et si c'était vrai ? Et s'il avait vraiment presque tout oublié ?

Avant d'exposer ma théorie, je voudrais tout d'abord rappeler deux hypothèses que j'avais avancées pour expliquer pourquoi, selon moi, la théorie de Gihel me semblait remplacer une scène qu'il juge absurde par une scène encore plus absurde, et qui n'est là, comme le disait Antoroma, que pour tout faire coïncider tout en excluant toute implication de Ranucci.

Premièrement, je disais à Carmencita l'autre jour :

"Pas une seule théorie innocentiste ne tient la route à mes yeux. Par exemple, dans celle qu'Antoroma jugeait la plus aboutie, celle de Gihel, je ne comprends pas une seconde pourquoi homme au pull over-rouge tue la fillette. Une fois qu'elle a rejoint la route et qu'elle s'approche d'une voiture, même si homme au pull over-rouge ne voit personne dans la voiture, il peut y avoir un homme non loin, donc la seule chose qu'il a à faire, c'est de revenir sur ses pas, de remonter dans sa voiture et partir. La fillette l'a vu ? Et alors ? D'autres enfants l'ont vu, de toute façon, et il a chaque fois préféré fuir. Là, il peut s'en aller discrètement. Pourquoi fait-il tout pour se faire surprendre ? Essayer de faire porter le chapeau à Ranucci est inutile, car le mieux, c'est de ne pas tuer la petite pour commencer. De plus, laisser des indices (le pull [et le couteau]) qui pourraient très bien être utilisés pour innocenter Ranucci et remonter jusqu'à lui, c'est profondément débile."

Malgré cela, j'avais bien voulu supposer qu'homme au pull over-rouge rattrapait et tuait la fillette (ayant éventuellement été vu avec elle par les Aubert, même si cela n'avait pas d'incidence sur la suite). Il pouvait avoir une bonne raison : par exemple, avant de s'enfuir, elle lui avait volé sa carte grise dans sa boîte à gants, ou tout autre objet qui aurait pu permettre de l'identifier (un courrier posé en face de la place passager, par exemple). Voici donc ce qu'il me semblait que l'assassin aurait fait de plus logique et de plus facile dans les circonstances où il se trouvait :

"En admettant que l'homme ait poursuivi et tué la petite à 22 mètres de la voiture de Ranucci, qu'il a vu endormi, il n'a pas besoin de cacher le corps. Il le laisse où il est, puis il retire les clés du contact de la 304 et part avec. Arrivé dans un village quelconque, il appelle les gendarmes d'une cabine à pièces pour dire qu'il a vu une scène très grave [un homme entraînant de force une fillette dans les bois] en passant en voiture à 700 mètres de La Pomme en direction de Marseille, et qu'il faudrait s'y rendre de toute urgence. Si Ranucci se réveille et qu'il veut partir, il est bien obligé de laisser sa voiture sur place. De toute façon, il n'a rien vu, puisqu'il dormait, donc il ne se doute pas que les gendarmes vont lui tomber sur le dos d'une minute à l'autre, et il cherche sa clé partout. Après, quand les gendarmes arrivent, il aura beau leur dire qu'il cherche sa clé de contact, eux ils penseront surtout qu'il vient de se changer et qu'il a caché ses vêtements tachés quelque part. Après, il va leur dire qu'il s'est endormi, et là ils vont se dire : "Toi, mon vieux, ton compte est bon." Avantage pour l'assassin : il ne reste que deux ou trois minutes sur les lieux, et ne laisse aucune trace de son passage, ni pull, ni couteau. Les gendarmes ne trouveront donc pas l'arme du crime, mais ce sont des choses qui arrivent. Même sans aveux, Ranucci passe un certain temps en prison dans cette situation. Pendant ce temps-là, les policiers passent moins de temps sur d'autres pistes, c'est toujours ça."

J'ai également étudié de très près les différentes affaires impliquant un homme au pull-over rouge dans les jours qui précèdent l'enlèvement de Marie-Dolorès, et je n'y vois pas exactement ce que l'on veut bien nous raconter le plus souvent sans nous laisser juge (comme l'implacable répétition par Gilles Perrault de "une Simca 1100, un pull-over rouge" après son résumé de chaque témoignage). Je reviendrai plus tard sur toute cette affaire, mais je préfère la mettre de côté pour l'instant.

Avec JPasc, nous convenions avant-hier que le pull-over rouge retrouvé sur les lieux avait tout de même de grandes chances de n'avoir aucun rapport avec l'affaire, étant donné que le chien s'arrête tout de même à 37 mètres du corps, et que le trajet de l'assassin cachant ce pull serait assez inexplicable. J'ajouterai que ce pull ne serait qu'un indice inutile pour charger Ranucci, d'autant que celui-ci pourrait avoir un alibi pour les autres affaires, et les policiers pourraient peut-être remonter, grâce à une enquête poussée sur ce pull peu ordinaire, jusqu'à son propriétaire.

Ce que j'aimerais, donc, c'est qu'on sorte un peu des sentiers mille fois battus par d'autres, et qu'on reprenne à zéro, en écartant cette fois, ne serait-ce que dans un premier temps, tout ce qui est comme un boulet au pied des innocentistes cherchant une théorie crédible : à savoir l'homme au pull-over rouge, sa Simca 1100, et son pull laissé dans la champignonnière. Rien de tout ça n'a obligatoirement un lien avec l'affaire. Alors, pourquoi s'obliger à y avoir recours ? De même Spinelli n'étant pas un témoin sûr, il faut l'écarter dans un premier temps. S'obliger à utiliser son témoignage est un piège. Tirer des conclusions hâtivement a justement été l'erreur des policiers. Sans les Aubert et sans Guazzone, ils en seraient encore aujourd'hui à chercher un homme en Simca 1100, et n'auraient peut-être jamais fait le rapprochement avec l'accident de Ranucci si le corps avait été découvert des années plus tard (il aurait été en effet impossible de situer la mort de la petite dans le temps, et un accident à La Pomme le jour de la disparition de Marie-Dolorès n'aurait jamais fait de Ranucci le suspect numéro 1, d'autant qu'il n'y aurait eu probablement ni couteau, ni pantalon).

Que retenir du témoignage des Aubert ? Qu'ils ont vu, au moins, un homme entraîner ce qui ressemblait apparemment à un enfant, une forme en tout cas, dans les fourrés, là où on a retrouvé le corps, ou pas très loin. L'enfant n'a pas obligatoirement parlé. On peut se dire (sans que ça soit obligatoire) que, si les Aubert parlent d'un paquet, au début, c'est qu'ils ne sont pas sûrs d'avoir vu un enfant. Peu à peu, cette certitude leur vient, alors, comme on découvre un corps d'enfant et qu'on leur demande de venir témoigner, ils voient bien que c'était un enfant, et affirment que la petite a parlé calmement pour démontrer qu'ils ne sont pas coupables de non assistance à personne en danger (ils se mettent d'accord sur les détails avant, mais apparemment pas assez bien).

Je crois aussi qu'on peut admettre que la voiture était celle de Ranucci. Le contraire serait étonnant. Ils rapportent le modèle et le numéro, d'après Martinez. Croire à une confusion, c'est ajouter une coïncidence. Il y en a déjà une assez grande : le corps de la fillette est retrouvé plus ou moins à l'endroit indiqué par Aubert aux gendarmes.

On peut situer le meurtre le lendemain si on veut, ou dans la nuit. Si les Aubert n'ont pas vu la fillette, alors le meurtre peut avoir eu lieu plus tard.

Voici donc ma théorie innocentiste :

Juste après un accident à La Pomme, le lundi 3 juin 1974 vers 12h15, Christian Ranucci, ayant pris la fuite, se rend compte que son pneu va exploser, et s'arrête dans un premier temps pas très loin du lieu où on retrouvera le corps de Marie-Dolorès Rambla deux jours plus tard (pas la peine de situer ça près de l'entrée de la champignonnière ; à 100 ou 200 mètres du corps, ça passe encore, et Aubert se persuade à la reconstitution que le lieu du crime est le lieu où il a vu Ranucci, parce que ça lui semble logique). Entendant une voiture arriver, il s'enfuit avec un paquet assez volumineux (un objet précieux qu'il a volé, par exemple), de peur qu'on le voie avec ça sur son siège passager. Aubert voit la scène de loin, et trouve ça très louche (il n'a pas vraiment tort). En se cachant, Ranucci fait tomber le paquet et tombe ; il se retient à des branches d'argeras, se déchirant les mains, et pousse un cri. Aubert, qui se demande s'il n'a pas entendu crier, revient, s'arrête, note le numéro de la 304, constate qu'il n'y a personne dedans, puis interpelle Ranucci. Celui-ci lui dit qu'il arrive, et Aubert repart.

Ranucci, qui est ivre depuis le milieu de la nuit, revient en titubant vers sa voiture, met l'objet dans le coffre et redémarre. Seulement, impossible d'aller très loin, il faut réparer. Il voit un chemin. Sans trop savoir ce qu'il fait, il le suit, et atterrit devant une galerie. Il est lessivé. Il fait trop chaud. Il veut se reposer. Il entre sa voiture en marche arrière dans la galerie pour se mettre à l'ombre, et s'allonge sur la banquette arrière. Il est 12h30 environ. Il s'endort pour cuver son vin.

Un cauchemar le réveille vers 16 heures. Il se demande ce qu'il fout là. Il voit que sa portière est enfoncée. Il ne se souvient pratiquement de rien depuis la veille. Oublié, le chien embouti à 20h30 à Marseille. Presque totalement oubliée, la nuit passée à boire ; il se revoit, comme ça, un verre à la main, matant les fesses d'une serveuse, mais rien de continu, juste des bribes de souvenirs. Oubliées, les voitures siphonnées. Oublié, le vol. Oublié, le mec qui voulait le tabasser et à qui il a donné un ou deux coups de couteau, avant de se rouler par terre avec lui devant un bar ; le gars avait fini par détaler, n'étant pas gravement blessé, mais il avait perdu pas mal de sang. Oubliée, la visite à son père, le matin ; il n'était d'ailleurs resté qu'un instant, car on lui avait dit que son père n'était pas là. Oublié, Aubert qui s'arrête et l'interpelle.

Comme sa portière gauche est enfoncée, il se dit qu'on lui a sûrement refusé la priorité. Il n'était peut-être pas en tort. Ah, non, il se souvient : c'était à un "stop", et il n'avait rien vu venir ; c'est sûrement parce que l'autre roulait trop vite. Allez, il faut partir d'ici pour rentrer à Nice. Seulement, pas de bol, il s'embourbe en accélérant. Il fallait vraiment être bourré pour rentrer dans cette galerie ! Quelle poisse, décidément. Déjà que sa mère va le tuer en rentrant pour l'accident. A quatre pattes dans la terre, il glisse des branches sous ses roues, mais impossible de s'en sortir. Le pantalon bleu est plein de terre, maintenant. Il faut se changer pour demander de l'aide. En retirant son pantalon, il sort son couteau de sa poche, ouvre la lame machinalement, et s'aperçoit qu'elle est tachée de sang. Merde, qu'est-ce qu'il a pu faire avec ce couteau ? Si jamais il demandait de l'aide et qu'on appelait les gendarmes, il vaudrait mieux qu'on ne le trouve pas avec ce couteau interdit. Il l'enfonce dans un tas de fumier. De toute façon, il se disait depuis un certain temps que ce couteau ne lui apporterait que des problèmes, et comptait s'en débarrasser. Il achètera un poing américain.

Il se lave le visage avec la bouteille d'eau minérale qui traîne dans sa voiture, se change, se recoiffe. Il a tout le nécessaire de toilette avec lui, et se fait une tête présentable. Il jette son pantalon plein de terre dans le coffre, sans remarquer les taches de sang, qui ont bien séché depuis la nuit. A cette occasion, il découvre l'objet volé ; il se souvient un peu du vol, maintenant ; il se dit qu'il devra planquer l'objet dans une cave en arrivant à Nice, et le revendre ou s'en débarrasser rapidement. Il part demander de l'aide. Guazzone le sort avec son tracteur. Ranucci défroisse son aile, change sa roue, dit au revoir et quitte les lieux. Au bout du chemin, il voit une barrière rouge et blanche et se dit que c'est là qu'il a dû s'arrêter après l'accident. Quelle histoire, vraiment ! C'est son premier trou noir. Il ne boira plus jamais de sa vie, c'est juré.

En rentrant chez eux, les Aubert apprennent la disparition d'une fillette à Marseille. Ils repensent tout de suite à l'individu louche qu'ils ont brièvement vu s'enfuir dans les bois. Demain, ils appelleront la gendarmerie pour qu'ils fassent des recherches.

La nuit venue, le 3 ou 4 juin, l'homme qui a enlevé Marie-Dolorès, après l'avoir séquestrée et avoir abusé d'elle, sans aller jusqu'au viol tel qu'il est défini à l'époque (voir affaire Van Geloven, première condamnation), quitte Aix avec la fillette en direction de Marseille. Elle est terrifiée, et espère qu'il la ramène vraiment chez elle comme il l'a promis. Seulement, il s'arrête à la sortie d'un virage, sort, ouvre la portière arrière droite (il a mis la sécurité enfant), attrape la petite par les cheveux et la tire vers les bois. Là, il la poignarde au cou et elle s'écroule. Il essaye de la défigurer à coups de pierre, mais il ne voit presque rien dans la nuit (ses phares sont éteints), et ça n'a pas l'air très efficace. Il cache le corps rapidement, sous des branches d'argeras qu'il arrache grâce à ses gants en cuir épais. Il n'a pas remarqué qu'elle a perdu une chaussure à quelques pas de là. Il essuie le sang sur son blouson de cuir avec un grand mouchoir, et retourne à sa voiture, où il finit de s'essuyer avec une grande serviette prévue à cet effet. Il se débarrassera du mouchoir, de la serviette et du couteau plus loin. Il repart. Il n'est pas resté cinq minutes. Il fait demi-tour dans l'épingle à cheveux et reprend la route d'Aix. Ni vu, ni connu.

En rentrant chez lui, il s'aperçoit que les chaussettes de la petite sont restées chez lui.

Ranucci, le mardi et le mercredi, achète le journal, pour voir si on parle du vol ou de l'accident. Une petite fille a disparu à Marseille. Si ça se trouve, il a croisé l'assassin !

Quand les gendarmes viennent l'arrêter, mieux vaut ne pas parler de son taux d'alcoolémie très élevé au moment de l'accident. Il devine bien qu'il est en tort, et que le délit de fuite aggrave son cas. Il se souvient assez peu de ce moment, mais il essaye de fournir une version où il a une toute petite chance de sauver son permis.

Des policiers de Marseille viennent le chercher. Il se dit que ça devient grave cette affaire, et qu'il vaut mieux qu'il fasse attention à ce qu'il dit. On fouille sa voiture, et on trouve son attirail de parfait voyou dans le coffre, ainsi que son pantalon sale. Heureusement qu'il a caché l'objet volé, et s'est débarrassé du couteau à cran d'arrêt ! A 1h30, on lui dit qu'il est en garde à vue pour enlèvement de mineure de moins de quinze ans. Il se dit : "Quoi ?! Mieux vaut dire que je ne suis jamais allé à Marseille, parce qu'il vont me mettre cette histoire sur le dos, sinon. Je vais leur dire que j'ai dormi à Salernes. Je ne me souviens pas de grand-chose, mais par contre, je me rappelle bien que j'étais seul à bord, alors ça, je peux le dire haut et fort. Voilà qu'ils veulent absolument que ce pull-over rouge soit à moi, maintenant. Je ne porterais jamais un truc comme ça. Les taches sur mon pantalon ? C'est de la terre, pas du sang. Ils sont un peu dérangés, ces gars-là."

On laisse Ranucci dormir quelques heures. Puis on lui fait participer à toute une série de tapissages. Les policiers lui disent qu'il a agressé plusieurs enfants à Marseille ces derniers jours, et que son compte est bon. Il se dit : "De pire en pire : je n'étais même pas à Marseille ces derniers jours. Ils sont fous. Ce cauchemar va se terminer, je vais me réveiller."

On lui fait passer un examen devant un médecin, puis on recommence l'interrogatoire. Il a droit à des gifles, maintenant, et à des insultes. "Salaud, de toute façon, tu es cuit, plusieurs témoins t'ont reconnu, tout à l'heure, ils sont formels. Tu vas nous prendre pour des cons pendant combien de temps, avec tes histoires à dormir debout ?" On lui dit qu'un couple l'a poursuivi après l'accident, et l'a vu sortir de sa voiture en tirant un enfant par le bras. Il se dit qu'ils bluffent ; ça n'est pas possible, il était seul. Enfin, il croit qu'il était seul, il n'en est plus très sûr. Alors, quand on lui présente le couple, il voit que ça n'était pas du bluff. La femme se met à lui hurler dessus. Il craque. Il se dit : "Elle a peut-être raison, cette dame. Elle doit avoir raison. Il est vrai que je ne me souviens de rien. Le couteau taché de sang, et si c'était ça ? Et si j'avais tué cette petite ? Cette dame m'a vu avec elle. Je ne me souviens de rien, mais c'est logique, c'est moi, c'est obligatoire. Je suis forcé de reconnaître l'évidence. Qu'ai-je à opposer à des témoins et aux preuves qu'on dit avoir contre moi ? Je ne me souviens de rien."

On lui demande s'il accepte de soulager sa conscience. On lui dit qu'on veut bien croire qu'il n'avait pas de mauvaises intentions, et qu'il n'est pas un salaud, mais il faut maintenant qu'il raconte tout, et après, on le laissera tranquille. Les jurés seront sûrement indulgents avec lui, car il n'a pas de casier, et il ne voulait pas vraiment la tuer, ni lui faire du mal. Il prendra le minimum.

Alors on lui fait reprendre son récit au début. Pour l'enlèvement, il se laisse guider, car il ne connaît pas les lieux. On lui fait refaire son dessin cinq fois, parce que ça n'est jamais assez bien dessiné. Il fait ce qu'il peut, il n'a pas l'habitude. Les rues ne sont pas suffisamment droites, parait-il, les immeubles pas au bon endroit. Aussi, il y avait un muret, il n'a pas pu l'oublier. "Où ça, le muret ? Dans le prolongement de l'immeuble ? Tiens, le voilà le muret. Trop gros ? Un peu de travers ? Désolé, je dessine mal." A force de dessiner les lieux, il finit par comprendre ce que les policiers voulaient dire : la voiture était en position pour rejoindre rapidement le boulevard, qui est parallèle. Il ne se souvient pas de l'enlèvement, mais il trouve tout ça assez logique.

"Alors, je suis monté avant la petite, côté passager, à cause de la portière, qui était coincée. Pas encore ? Ah oui, je confondais, pardon. C'est l'accident qui l'a coincée, c'est vrai. Désolé pour les erreurs sur le PV. J'essaie de me souvenir de tout, mais ça me revient un peu dans le désordre."

"Je me suis forcément arrêté quelque part ? Ah, oui, je crois bien me rappeler m'être arrêté quelque part pour me détendre et fumer une cigarette, alors c'était peut-être ce matin-là, ou la veille. Sûrement ce matin-là ? Oh oui, sûrement. Qu'a fait la petite ? Elle a dû s'asseoir sur le bord de la route. En repartant, elle est montée devant ? Oui, si vous dites que la dame de tout à l'heure l'a vue descendre par là après l'accident, c'est obligatoirement qu'elle est montée devant après l'arrêt, ça me semble évident."

Il avoue le meurtre, sans donner de détails, et pour cause. Il décrit l'endroit où il a enterré le couteau (il ne sait plus trop comment, d'ailleurs). Il nie à nouveau être le propriétaire du pull rouge (lui, porter cette horreur ?). Quelques petites phrases de conclusion pour bien insister sur le fait qu'il n'avait pas de mauvaises intentions, et voulait seulement emmener la petite en promenade (de toute façon, il n'a jamais fait de mal à un enfant, donc ça ne peut être que ça), et il signe.

Maintenant qu'il a pu reconstituer tous les événements de son voyage grâce à messieurs les policiers, il est en mesure de répéter cette histoire devant le juge d'instruction. Ça ne peut qu'être la vérité, puisque c'est d'une logique imparable. Par contre, la juge lui fait dire qu'il s'est servi de l'Opinel, la sotte. Heureusement qu'il est là pour corriger l'erreur ! Aussi, elle n'arrête pas de dire le mot "égorger", alors que les policiers parlaient de coups de couteau rapides. Décidément, elle n'y connaît rien.

A la reconstitution, Ranucci ne descend pas sur les lieux de l'enlèvement. Heureusement, car il serait bien embêté pour expliquer comment ça s'est passé. Il voit que les lieux correspondent assez bien à son dessin, et le boulevard, ça doit être par là. Comme le chauffeur du fourgon a l'air perdu, autant le lui dire.

L'accident, ça lui revient bien, alors il peut enfin participer à la conversation, et chipoter sur les détails.

Sur les lieux du meurtre, on lui fait porter une poupée de chiffon, la tirer, la maltraiter, et on veut qu'il la poignarde avec un couteau en carton. Il ne peut pas mimer la scène. Mademoiselle Di Marino lui crie dessus, lui agitant des photos du corps de l'enfant sous le nez, alors il s'effondre en larmes, à cause de tout le mal qu'il a fait, d'après tous ces gens qui ont l'air si sûrs de leur affaire. Le jeune avocat qu'on lui a désigné ne dit rien, et se contente d'observer ; tout est nouveau pour lui aussi. Il n'y a personne pour l'aider. Il voudrait voir sa maman ; elle seule pourrait le croire, s'il lui disait qu'il était innocent. Il ne se souvient de rien, mais il lui semble à présent qu'il est impossible qu'il ait tué un enfant.

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Message non luPosté :08 mars 2006, 21:36 
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Bonsoir,

Coïncidences , certes ! Mais pourquoi pas ?

Cela me rappelle une des Histoires Extraordinaires (et vraies) de Pierre Bellemare :

Un jeune homme, que l’on nommera A, après une journée bien arrosée entre copains prend sa voiture pour rentrer chez lui. Décidément il ne tient pas bien l’alcool, ni la route d’ailleurs et décide de s’arrêter un moment à l’orée d’un petit bois pour sommeiller un peu avant de rentrer chez lui. Il s’endort dans un coin sous les ombrages. A quelques mètres de sa propre voiture, une autre voiture, grise elle aussi et d’un modèle approchant, est garée à l’orée de ce bois.
Un peu plus tard, alors que A se repose encore, un individu, que l’on nommera B, sort du bois en portant le cadavre de sa petite amie qu’il veut déposer dans son coffre. Mais, trop angoissé par son acte meurtrier (il l‘a tuée de plusieurs coups de couteaux si je me souviens bien), il se trompe de voiture et met la jeune femme dans le coffre du véhicule de A. Il retourne dans le bois pour effacer les traces qu’il aurait pu laisser, puis revient vers sa voiture, et là il se rend compte qu’il s’est trompé de voiture. Il s’apprête à récupérer le corps de son amie, mais A revient ; c’est trop tard ! Alors il suit discrètement A jusque chez lui. Il se rend compte qu’il peut lui imputer le crime et comme A est encore un peu dans le cirage, B en profite pour se faufiler et déposer l’arme du crime dans le garage de A.

Je ne sais plus trop comment les enquêteurs remontent jusqu’à A ; toujours est-il que l’on retrouve dans son coffre le cadavre, bien naturellement, ainsi que dans son garage le couteau ayant servi à tuer la jeune femme.

Ne sachant plus trop ce qu’il avait fait de sa journée, A finit par avouer qu’il a effectivement tué cette inconnue. Il ne se rétracte que plusieurs jours après ses aveux quand la mémoire lui revient peu à peu. Personne ne le croit bien sûr puisque tous les éléments concordent vers sa culpabilité.

Finalement il n’aura fallu qu’un point bien particulier pour disculper A. En effet, c’est le fait que B devienne bien trop pressant auprès de la police pour faire activer l’enquête, qui poussera les inspecteurs à s’intéresser à lui. B finira par avouer.

Les coïncidences sont nombreuses dans cette affaire, il faut l’admettre !

Alors pourquoi pas pour Christian Ranucci ….


Bien amicalement


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Message non luPosté :08 mars 2006, 22:11 
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Bonsoir, Didi. En fait, je crois qu'il n'y a pas tant de coïncidences que ça dans la présente théorie, en tout cas moins que dans l'histoire (vraie) que vous venez de nous raconter, car :

1) Ranucci ne s'est pas arrêté exactement à l'endroit où on retrouvera le corps, mais 100 ou 200 mètres plus loin.

2) La petite n'est pas tuée le même jour.

3) Le couteau indiqué par Ranucci n'est pas l'arme du crime.

4) Le sang sur le pantalon de Ranucci n'appartient pas à la fillette, mais à un autre homme, du groupe A lui aussi, ce qui est banal.

Dans cette théorie, se sont les policiers qui font des rapprochements là où il n'y en a pas. De plus, policiers et gendarmes ne trichent à aucun moment, à part dans la façon qu'ils ont de suggérer le plan et les aveux à Ranucci. Ils ont bien saisi le pantalon dans la voiture, et ils ont bien retrouvé le couteau sur les indications de Ranucci ; c'est important, car la cour de révision a jugé ces deux points indiscutables au regard des éléments connus.

Je crois que c'est moins incroyable que tout ce qu'on veut nous faire avaler habituellement : homme qui tue la fillette sans y être contraint, tout près de la voiture de Ranucci, qui vient de s'évanouir d'un seul coup ; Ranucci reconnu formellement par les Aubert alors que c'est un autre qu'ils ont vu ; corps enterré sans raison valable (inutile pour accuser Ranucci) ; assassin qui se nettoie sans avoir le nécessaire avec lui, puis bascule Ranucci inconscient sur la banquette arrière afin d'aller l'embourber dans une galerie qu'il connait, comme par hasard, au risque de tomber sur Rahou en chemin ; couteau déposé dans la voiture comme "preuve", alors que Ranucci s'en débarrassera sûrement à la première occasion ; pull caché sur place pour accuser Ranucci d'autres faits pour lesquels il a peut-être un alibi (c'est plutôt le couteau qu'il faudrait cacher là, ce serait beaucoup plus logique) ; aucun coup de fil anonyme pour faire venir rapidement les gendarmes sur les lieux (il peut compter sur l'appel des Aubert qui permettra de retrouver le corps, mais ce serait bien qu'on surprenne Ranucci dans la galerie, parce qu'il pourrait parvenir à se désembourber tout seul, on ne sait jamais)...


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Message non luPosté :08 mars 2006, 22:29 
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Je voulais dire par coïncidence, tout simplement le fait de s'être trouvé à proximité du lieu de découverte du corps de la fillette, avec des éléments tendant à l'incrimer (couteau tâché de sang groupe A), amnésie laissant suggérer un refus de culpabilité, pantalon tâché de sang retrouvé chez lui, etc ... Coïncidences malgré tout !! qui amènent les enquêteurs à pencher pour la culpabilité de CR.

Votre théorie recoupe dans sa presque totalité ma propre conviction : un ensemble de coïncidences qui ont conduit les enquêteurs, les juges d'instruction, les magistrats, les jurés à une conclusion erronée.

Sans oublier pour autant quelques données, par exemple la présentation tardives et volontaires des 5 PV et le choix là encore volontaire de M Viala de ne présenter que celui relatant un "pull over VERT" !!! Pourquoi ??

Là j'en reviens à un acharnement incompréhensible de l'accusation qui élimine délibérément tous les éléments à décharge. Pourquoi ?

Bien amicalement


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Message non luPosté :08 mars 2006, 23:48 
Citation :
Bonsoir, Didi. En fait, je crois qu'il n'y a pas tant de coïncidences que ça dans la présente théorie, en tout cas moins que dans l'histoire (vraie) que vous venez de nous raconter, car :

1) Ranucci ne s'est pas arrêté exactement à l'endroit où on retrouvera le corps, mais 100 ou 200 mètres plus loin.

2) La petite n'est pas tuée le même jour.

3) Le couteau indiqué par Ranucci n'est pas l'arme du crime.

4) Le sang sur le pantalon de Ranucci n'appartient pas à la fillette, mais à un autre homme, du groupe A lui aussi, ce qui est banal.

Dans cette théorie, se sont les policiers qui font des rapprochements là où il n'y en a pas. De plus, policiers et gendarmes ne trichent à aucun moment, à part dans la façon qu'ils ont de suggérer le plan et les aveux à Ranucci. Ils ont bien saisi le pantalon dans la voiture, et ils ont bien retrouvé le couteau sur les indications de Ranucci ; c'est important, car la cour de révision a jugé ces deux points indiscutables au regard des éléments connus.

Je crois que c'est moins incroyable que tout ce qu'on veut nous faire avaler habituellement : homme qui tue la fillette sans y être contraint, tout près de la voiture de Ranucci, qui vient de s'évanouir d'un seul coup ; Ranucci reconnu formellement par les Aubert alors que c'est un autre qu'ils ont vu ; corps enterré sans raison valable (inutile pour accuser Ranucci) ; assassin qui se nettoie sans avoir le nécessaire avec lui, puis bascule Ranucci inconscient sur la banquette arrière afin d'aller l'embourber dans une galerie qu'il connait, comme par hasard, au risque de tomber sur Rahou en chemin ; couteau déposé dans la voiture comme "preuve", alors que Ranucci s'en débarrassera sûrement à la première occasion ; pull caché sur place pour accuser Ranucci d'autres faits pour lesquels il a peut-être un alibi (c'est plutôt le couteau qu'il faudrait cacher là, ce serait beaucoup plus logique) ; aucun coup de fil anonyme pour faire venir rapidement les gendarmes sur les lieux (il peut compter sur l'appel des Aubert qui permettra de retrouver le corps, mais ce serait bien qu'on surprenne Ranucci dans la galerie, parce qu'il pourrait parvenir à se désembourber tout seul, on ne sait jamais)...
J'ai lu votre théorie.
En fait, vous réinventez quasiment l'histoire. Et finalement, votre hypothèse est aussi fragile que celle de Gihel ou la mienne, et peut-être même plus car vous écartez purement et simplement les témoignages clés de l'affaire.
Pour les Aubert, la tentation est grande d'avoir des réserves quant à leur témoignage. Mais tout de même, il me semble que lorqu'ils retournent au carrefour de la Pomme, ils disent à Martinez qu'ils ont vu des "minots".
Ils parlent de petits jeunes, de voleurs de voitures.
C'est ce que rapporte M Martinez à Canonge le 6 juin à 16 heures.

Comment faites vous pour contourner ce témoignage ?


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Message non luPosté :09 mars 2006, 00:10 
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Cette théorie innocentiste que j'avance est obligatoirement basée sur quelques coïncidences, bien entendu, Didi, puisqu'elle prétend Ranucci innocent, et une erreur judiciaire ne peut se faire qu'à partir de coïncidences, avec un accusé qu'apparemment tout accuse (je n'ai pas voulu partir d'un innocent que rien n'accuse et contre lequel on fabrique des preuves, car ça me semble beaucoup moins crédible).

Seulement, les rapprochements faits sont très hâtifs, et tous faux : Ranucci ne tirait pas un enfant, l'enfant n'a pas été tuée ce jour-là, le couteau n'est pas l'arme du crime, et le pantalon n'est pas taché du sang de la petite. Si cette théorie était vraie, le simple fait de réaliser une analyse poussée des trois derniers éléments à charge aurait fait tomber l'accusation. Donc la coïncidence est énorme parce qu'on le veut bien.

Cette théorie évite également de donner de Ranucci l'image d'un gentil garçon qui n'a jamais rien fait de mal. C'est un voyou. Au moins, on comprend mieux pourquoi, malgré son allure décontractée et propre sur lui, il éveille les soupçons de Guazzone qui pense avoir affaire à un mec louche, voire dangereux.

En ce qui concerne les PV présentés tardivement, Didi, je ne vois pas les choses comme les tournent les avocats de Ranucci. La commission de révision (que j'ai appelée à tort cour de révision dans mon précédent post) rappelle que messieurs C. et Martel ont été entendus au procès, et que par conséquent le jury (tout comme l'accusation et la défense) n'ignoraient pas leurs témoignages, de même qu'ils n'ignoraient pas le témoignage de madame Mattéi, présente au procès, malgré l'absence de PV la concernant. La lecture du PV concernant l'affaire au pull-over vert peut passer pour un effet de manche, mais en fait il s'agissait du seul témoignage inconnu du jury, donc pourquoi ne pas le lire, ne serait-ce que pour replacer cette histoire de pull rouge et de Simca 1100 dans un contexte où on trouve aussi un pull vert et une Dyane bleue pour des faits assez similaires à la même période et au même endroit ?


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Message non luPosté :09 mars 2006, 00:32 
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Citation :
J'ai lu votre théorie.
En fait, vous réinventez quasiment l'histoire. Et finalement, votre hypothèse est aussi fragile que celle de Gihel ou la mienne, et peut-être même plus car vous écartez purement et simplement les témoignages clés de l'affaire.
Au contraire, je respecte les témoignages : Jean qui voit un homme qui n'est pas Ranucci, Martinez qui voit Ranucci seul, Aubert qui voit Ranucci s'enfuir avec un paquet (ou un enfant dont il ne saurait dire le sexe). Le fait que madame Aubert prétende que l'enfant parle n'a pas d'importance ; j'ai expliqué pourquoi dans la théorie.
Citation :
Pour les Aubert, la tentation est grande d'avoir des réserves quant à leur témoignage. Mais tout de même, il me semble que lorqu'ils retournent au carrefour de la Pomme, ils disent à Martinez qu'ils ont vu des "minots".
Ils parlent de petits jeunes, de voleurs de voitures.
C'est ce que rapporte M Martinez à Canonge le 6 juin à 16 heures. Comment faites vous pour contourner ce témoignage ?
Et comment font les autres théories innocentistes ? Elles ignorent ce point également. De toute façon, Aubert ne peut pas prendre une fillette de 8 ans pour un jeune voleur de voiture. Il ne peut pas dire si c'était un garçon ou une fille. Il ne parle même pas de cheveux longs. A-t-il vu ses cheveux, alors ? On est en droit de se le demander. Pourtant, s'il a vu l'homme gravir le talus avec un enfant, même si c'était en se retournant, il aurait dû remarquer les cheveux longs.

Si vous tenez absolument à une explication, je vous en donne une : Aubert a vu un homme louche s'enfuir. Il n'a aucun moyen de savoir si cet homme est seul ou pas. Il a entendu un cri aigu (Ranucci se prenant les mains dans les épineux), et c'est une voix grave qui lui répond. Il en déduit qu'il y a au moins deux jeunes qui se planquent dans les bois, et ne tient pas trop à le vérifier par lui-même.

Au policiers, ensuite, il parle d'un homme et d'un enfant. Il considère que le paquet ne pouvait être que la fillette retrouvée morte à cet endroit. Il ne parle pas du fait qu'il pensait qu'il y avait deux jeunes, car les policiers affirment que Ranucci était seul avec la fillette ; et il ne va pas leur dire que ce soupçon concernant un deuxième jeune venait d'un cri aigu qu'il avait entendu.

En arrivant sur les lieux pour la reconstitution, il voit que les policiers ont décrété qu'il s'était arrêté à tel endroit. Lui, il croit se rappeler que c'était 150 mètres plus loin, mais bon, c'est sûrement eux qui ont raison, puisqu'on a retrouvé le corps à cet endroit.

En fait, ma théorie n'est pas incompatible avec l'homme au pull-over rouge. Mais au moins, elle ne s'encombre pas de tout l'attirail habituel. Ce sont seulement des éléments accessoires qu'on peut ajouter si on veut, mais pas indispensables à l'histoire.

C'est sûrement parce que c'est moi qui l'ai écrite, mais c'est la seule théorie innocentiste qui me semble tenir la route. ;)


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Message non luPosté :09 mars 2006, 08:02 
Monsieur Marc D,

Nous sommes d'accord sur le fait que nous avons des réserves quant à ce que les Aubert ont vu et entendu exactement.

Je crains que vous ayez mal lu mon hypthèse car j'ai conservé, bon gré mal gré, le témoignage des Aubert. Le fait de l'homme qui escalade le talus en tirant qch par le bras.
J'ai aussi récemment suggéré l'idée qu'il pouvait s'agir d'un autre véhicule que celui de CR arrêté au bord de la route. Celui du meurtrier ayant une voiture ressemblante à celle du fuyard. Une autre Peugeot ou une Simca 2 portes de couleur grise.
Mais évidemment, cette théorie s'effondre si les Aubert ont bien relevé le n° d'immatriculation.

Je reprends une partie de la théorie de Gihel concernant le chemin de la Doria en écartant le scénario compliqué et risqué du meurtrier qui profite de la présence d'une voiture pour s'y introduire, déplacer le conducteur à l'arrière etc etc etc..

Cela dit, vous donnez une explication sur la présence des "minots". CR pousse un gris aigu quand il tombe et prend sa voix normale quand il répond à l'interpellation de Aubert. Bon pourquoi pas.

Vous dites que CR a volé le fameux "paquet volumineux" qui est évoqué dans le PV de gendarmerie concernant la déclaration des Aubert.
Je suis sur que vous avez une explication concernant cet objet volé.
Et manifestement, il s'en est débarassé ?


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Message non luPosté :09 mars 2006, 16:12 
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Bonjour, Marc

Beau travail d'analyse, et enfin une théorie innocentiste qui sort des sentiers battus et rebattus.

Il faut quand même une coïncidence pour qu'à 200 m près soient commis à 12 ou 24 h d'intervalle un délit (de fuite, en voiture puis à pied dans les fourrés) et un crime. Mais çà n'a rien d'impossible. Et sans cette coïncidence, pas d'affaire Ranucci.

Par contre, cette théorie repose sur l'oubli par Ranucci de beaucoup d'éléments: le chien, la nuit à Marseille, peu importe. Sa visite à son père, c'est plus surprenant si elle était le but (caché) de son escapade du week end, et même si, l'occasion faisant le larron, il passe par hasard à Allauch et décide impulsivement d'aller voir son père. Il ne l'a pas vu depuis 15 ou 16 ans, je crois: ce n'est pas un épisode banal, facile à oublier. Mais bon, c'est peut-être très contingent, cette fameuse visite.
Sa bagarre au couteau, c'est difficile aussi: il ne se bagarre quand même pas tous les jours. Et puis s'il oublie tout, c'est qu'il est toute la nuit et toute la matinée en imprégnation éthylique très avancée; difficile dans ces conditions de conduire (mais il est vrai qu'il conduit mal puisqu'il provoque un accident!); difficile de rester suffisament maître de sa conduite pour fuir immédiatement après l'accident (a t'il seulement calé son moteur?); difficile de rentrer en marche arrière dans une galerie étroite, noire et sinueuse.
Ranucci évoquera une perte de connaissance entre son arrêt "parce que ma roue frottait" et son réveil dans la champignonnière. Pas un mot sur ce qui a précédé et qui doit être très confus, selon votre théorie. Dans le récapitulatif, il donne des détails précis: un bar avec le patron et une serveuse, 2 whiskys, café, jus de pamplemousse. Il est capable à ce moment là de commander dans un café. Il aurait oublié la bagarre au couteau? Donc un 1er trou noir pendant la nuit, une matinée à peu près consciente, puis un 2ème trou noir? Pas même un vague souvenir? Pas un cri: "je ne me rappelle de rien; vous me dîtes que j'ai tué cette petite; moi je vous dit que j'en suis incapable, mais j'étais tellement ivre que peut-être... Mais il y a une chose qui ne colle pas: j'ai un seul souvenir, mais clair et précis: au moment de l'accident, j'étais SEUL dans ma voiture, c'est la seule chose dont je sois sûr!". Aucun éclair de lucidité sur cette partie là, mais le souvenir du petit bar... ou alors il a vraiment tout oublié, et il invente des éléments pour essayer de donner corps à une autre vision des faits que celle qu'on lui présente, mais il est terriblement maladroit?

L'accident peut le réveiller de sa torpeur. D'ailleurs, il s'en rappelle, puisqu'à la reconstitution il semble qu'il ait beaucoup contesté certains éléments. Mais s'il sort de la voiture avec son paquet, 1 à 2 minutes plus tard, il est encore sous le coup de l'émotion, d'autant qu'il s'enfuit dans les fourrés pour ne pas être arrêté. Et il oublierait par la suite cet épisode? Il retient bien l'accident et la fuite en voiture, mais sa fuite dans les fourrés 2 minutes après, non? Vraiment, sa mémoire lui joue de très sales tours.

Ah, il y a une autre coïncidence: même s'il n'y a appremment pas eu d'expertise approfondie du couteau, il est plausible que ce soit l'arme du crime. La forme et les dimensions de la lame semblent correspondre. Donc Ranucci et le meurtrier se seraient, sans se concerter, servis d'une arme proche pour l'un se bagarrer avec un inconnu, l'autre tuer Marie-Dolorès? Ce n'est pas impossible bien sûr.

Mais Ranucci n'a vraiment pas de chance ce jour là: il oublie tout ce qui pourrait l'aider à raconter une histoire crédible; il prend la fuite puis s'arrête à quelques dizaines (ou 200) mètres de l'endroit où sera commis un meurtre, ou du moins sera déposé un corps; il s'est bagarré la veille avec un couteau ressemblant (au moins pour la lame) à celui incriminé dans le meurtre; il s'est débarassé de ce couteau à 1 km du lieu où sera déposé le corps.

A ce stade je ne retiens qu'une conclusion pratique: il ne faut jamais s'enfuir quand on est responsable d'un accident!


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Message non luPosté :09 mars 2006, 17:26 
Bonjour Pif,

A propos des aveux de Ranucci, et justement parceque dans un post j'ai cru lire que vous étiez médecin, donc oui, à propos de ses aveux ceux passés justement devant les psys,J'aimerai votre avis .

Justement, qu'on ai réussi à lui extorquer des aveux pendant sa garde à vue, je peux le comprendre et admettre que la fatigue, la pression, aient eu raison de ranucci. Moi ce sont les aveux devant les psychiatres qui me gênent terriblement.

On est loin de la garde à vue là, il me semble d'ailleurs qu'il été mit en présence à deux reprises devant les psys.Donc expliquez moi, ou du moins essayez de me faire comprendre pourquoi dans l'hypothèse ou ranucci n'a rien à voir avec cette histoire pourquoi a t'il une seconde fois fait des aveux aussi précis.?

Car il faut les lire ces aveux pour se rendre compte, il le dit lui même,
je n'ai pas perdu la mémoire, je n'ai rien oublié, mais je ne peux pas admettre!

Difficile après cela de croire que ranucci était innocent.


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Message non luPosté :09 mars 2006, 17:55 
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Bonjour Chrystelle,
Il faut que je les relise. Je vous répondrai demain, si vous voulez bien.
Bonne soirée


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Message non luPosté :09 mars 2006, 18:02 
Citation :
Bonjour, Marc

Beau travail d'analyse, et enfin une théorie innocentiste qui sort des sentiers battus et rebattus.

Il faut quand même une coïncidence pour qu'à 200 m près soient commis à 12 ou 24 h d'intervalle un délit (de fuite, en voiture puis à pied dans les fourrés) et un crime. Mais çà n'a rien d'impossible. Et sans cette coïncidence, pas d'affaire Ranucci.

Par contre, cette théorie repose sur l'oubli par Ranucci de beaucoup d'éléments: le chien, la nuit à Marseille, peu importe. Sa visite à son père, c'est plus surprenant si elle était le but (caché) de son escapade du week end, et même si, l'occasion faisant le larron, il passe par hasard à Allauch et décide impulsivement d'aller voir son père. Il ne l'a pas vu depuis 15 ou 16 ans, je crois: ce n'est pas un épisode banal, facile à oublier. Mais bon, c'est peut-être très contingent, cette fameuse visite.
Sa bagarre au couteau, c'est difficile aussi: il ne se bagarre quand même pas tous les jours. Et puis s'il oublie tout, c'est qu'il est toute la nuit et toute la matinée en imprégnation éthylique très avancée; difficile dans ces conditions de conduire (mais il est vrai qu'il conduit mal puisqu'il provoque un accident!); difficile de rester suffisament maître de sa conduite pour fuir immédiatement après l'accident (a t'il seulement calé son moteur?); difficile de rentrer en marche arrière dans une galerie étroite, noire et sinueuse.
Ranucci évoquera une perte de connaissance entre son arrêt "parce que ma roue frottait" et son réveil dans la champignonnière. Pas un mot sur ce qui a précédé et qui doit être très confus, selon votre théorie. Dans le récapitulatif, il donne des détails précis: un bar avec le patron et une serveuse, 2 whiskys, café, jus de pamplemousse. Il est capable à ce moment là de commander dans un café. Il aurait oublié la bagarre au couteau? Donc un 1er trou noir pendant la nuit, une matinée à peu près consciente, puis un 2ème trou noir? Pas même un vague souvenir? Pas un cri: "je ne me rappelle de rien; vous me dîtes que j'ai tué cette petite; moi je vous dit que j'en suis incapable, mais j'étais tellement ivre que peut-être... Mais il y a une chose qui ne colle pas: j'ai un seul souvenir, mais clair et précis: au moment de l'accident, j'étais SEUL dans ma voiture, c'est la seule chose dont je sois sûr!". Aucun éclair de lucidité sur cette partie là, mais le souvenir du petit bar... ou alors il a vraiment tout oublié, et il invente des éléments pour essayer de donner corps à une autre vision des faits que celle qu'on lui présente, mais il est terriblement maladroit?

L'accident peut le réveiller de sa torpeur. D'ailleurs, il s'en rappelle, puisqu'à la reconstitution il semble qu'il ait beaucoup contesté certains éléments. Mais s'il sort de la voiture avec son paquet, 1 à 2 minutes plus tard, il est encore sous le coup de l'émotion, d'autant qu'il s'enfuit dans les fourrés pour ne pas être arrêté. Et il oublierait par la suite cet épisode? Il retient bien l'accident et la fuite en voiture, mais sa fuite dans les fourrés 2 minutes après, non? Vraiment, sa mémoire lui joue de très sales tours.

Ah, il y a une autre coïncidence: même s'il n'y a appremment pas eu d'expertise approfondie du couteau, il est plausible que ce soit l'arme du crime. La forme et les dimensions de la lame semblent correspondre. Donc Ranucci et le meurtrier se seraient, sans se concerter, servis d'une arme proche pour l'un se bagarrer avec un inconnu, l'autre tuer Marie-Dolorès? Ce n'est pas impossible bien sûr.

Mais Ranucci n'a vraiment pas de chance ce jour là: il oublie tout ce qui pourrait l'aider à raconter une histoire crédible; il prend la fuite puis s'arrête à quelques dizaines (ou 200) mètres de l'endroit où sera commis un meurtre, ou du moins sera déposé un corps; il s'est bagarré la veille avec un couteau ressemblant (au moins pour la lame) à celui incriminé dans le meurtre; il s'est débarassé de ce couteau à 1 km du lieu où sera déposé le corps.

A ce stade je ne retiens qu'une conclusion pratique: il ne faut jamais s'enfuir quand on est responsable d'un accident!
Vous allez lui faire plaisir parce qu'il a la modestie de croire que sa théorie innocentiste est la meilleure !
Soyons humbles ! sourire


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Message non luPosté :09 mars 2006, 18:05 
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Bonjour, JPasc.
Citation :
Nous sommes d'accord sur le fait que nous avons des réserves quant à ce que les Aubert ont vu et entendu exactement.

Je crains que vous ayez mal lu mon hypthèse car j'ai conservé, bon gré mal gré, le témoignage des Aubert. Le fait de l'homme qui escalade le talus en tirant qch par le bras.
J'ai aussi récemment suggéré l'idée qu'il pouvait s'agir d'un autre véhicule que celui de CR arrêté au bord de la route. Celui du meurtrier ayant une voiture ressemblante à celle du fuyard. Une autre Peugeot ou une Simca 2 portes de couleur grise.
Mais évidemment, cette théorie s'effondre si les Aubert ont bien relevé le n° d'immatriculation.
C'est bien ça le problème. J'ai préféré partir des témoignages des Aubert tels qu'ils sont (et évoluent), au lieu de les modifier complètement. A savoir : ils sont formels, c'était Ranucci ("il n'y a aucun doute à ce sujet") et c'était une Peugeot 304 immatriculée 1369 SG 06 (Martinez dit aux gendarmes une heure après l'accident qu'il doit ce renseignement aux Aubert). Ensuite, je joue sur la seule ambiguité : était-ce un paquet ou un enfant ? Pour ce qui est de faire parler l'enfant, culpabilistes et innocentistes s'entendent, je crois, pour admettre que c'est peut-être une invention pour éviter de se retrouver accusés de non assistance à personne en danger, maintenant qu'on sait (ou plutôt croit savoir) que c'était bien la petite Marie-Dolorès et qu'elle a été assassinée. Dans ma théorie, donc, les Aubert peuvent avoir vu, en passant au ralenti près de la 304, Ranucci de face au moment où il appuyait son paquet contre la voiture, puis se sont retournés et, comme le raconte madame Aubert : "très rapidement, l'homme a disparu dans les buissons avec l'enfant." Comme c'est très rapide, et qu'ils ont vu ça en se retournant, ils ne sont peut-être pas sûrs d'avoir vu un enfant. De plus, ça ne correspond pas tellement aux aveux de Ranucci, qui laisse la petite sauter le caniveau, la rejoint, l'aide à monter le talus... ce qui laisserait assez de temps aux Aubert pour voir qu'il s'agit d'une fillette.
Citation :
Vous dites que CR a volé le fameux "paquet volumineux" qui est évoqué dans le PV de gendarmerie concernant la déclaration des Aubert.
Je suis sur que vous avez une explication concernant cet objet volé.
Et manifestement, il s'en est débarassé ?
Non, je n'ai pas encore d'idée pour le paquet. On peut penser qu'il est enveloppé dans quelque chose de blanc (puisqu'Aubert voit du blanc), et qu'une fois appuyé contre la voiture, il dépasse un peu la hauteur de la portière, et n'est pas très large. Si c'est Ranucci qui a fait le paquet, il peut avoir enveloppé l'objet dans l'une de ses grandes serviettes de toilette, et avoir attaché le tout avec son scoubidou ou n'importe quelle ficelle : un paquet très grossier, étant donné qu'il était ivre. Mais on peut également imaginer que le paquet était déjà fait, et que Ranucci s'est contenté d'en déchirer un morceau pour voir ce qui était dedans.

Le problème avec ce paquet, c'est que Ranucci le retrouve dans son coffre une fois qu'il a déssoûlé, et s'en débarrasse ou le revend. Il pourrait donc en parler au procès, parce qu'il vaut mieux admettre un vol que l'enlèvement et le meurtre d'un enfant.

Il ne peut pas le laisser sur les lieux, je crois, parce que les gendarmes l'auraient retrouvé pendant la battue, ou peut-être même pendant les recherches succintes qui ont précédé.

Pour que le vol de l'objet soit complètement oublié, il faudrait, je crois, que Ranucci s'en débarrasse en le dissimulant dans le chemin qui mène à la champignonnière, mais ça n'est pas très logique, sûrement.

Donc, si j'en reviens à la solution retenue dans ma théorie, je me dis que Ranucci ne fait pas du tout le lien entre l'objet volé (dont il se souvient mais préfère ne pas parler) et l'enfant que les Aubert disent avoir vu. Comme il ne met pas en doute l'existence de cet enfant, et que cet enfant est sûrement Marie-Dolorès, il préfère supposer que l'assassin était près de sa voiture, comme le feront la plupart des innocentistes par la suite.


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Message non luPosté :09 mars 2006, 18:20 
Marc D,
"Le problème avec ce paquet, c'est que Ranucci le retrouve dans son coffre une fois qu'il a déssoûlé, et s'en débarrasse ou le revend. Il pourrait donc en parler au procès, parce qu'il vaut mieux admettre un vol que l'enlèvement et le meurtre d'un enfant."

Selon moi, cette idée est réellement le gros point faible de votre démonstration.
CR avait tout intérêt à donner l'explication à propos de ce que les Aubert disent avoir vu au sujet du type qui escalade le talus en tirant un enfant par le bras.
Si ce type était lui, alors il aurait expliqué que c'était, non pas un enfant qu'il portait ou tirait, mais le produit d'un vol et que ce paquet était encombrant et un peu lourd. Il s'est débarassé plus tard de l'objet en question ou l'a revendu dites vous.

Mais rien durant le procès.
Aurait il oublié cet épisode ? non là ça ne colle pas.
Car il sauvait sa vie en racontant tout.


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Message non luPosté :09 mars 2006, 18:33 
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Aucun éclair de lucidité sur cette partie là, mais le souvenir du petit bar... ou alors il a vraiment tout oublié, et il invente des éléments pour essayer de donner corps à une autre vision des faits que celle qu'on lui présente, mais il est terriblement maladroit?
Bonjour, PIF.

En fait, l'explication la plus plausible, je crois, pour éviter d'avoir recours à deux trous noirs, c'est qu'il a tout oublié, absolument tout depuis la veille au soir. Il n'était pas déjà ivre à 20h30, mais les petits événements de la veille ont été balayés par toute la confusion de la nuit et de la matinée.

Dans l'hypothèse d'un oubli total, il ne se souvient pas de son petit-déjeuner arrosé ; il l'invente, pour justifier le fait qu'il était encore ivre au matin, parce qu'il a oublié qu'il avait acheté deux bouteilles et les avait balancées après les avoir bues (il n'a sûrement pas les moyens de traîner des heures dans les bars, alors l'achat de bouteilles me semble plus plausible).

Egalement, il affirme qu'il était seul à bord au début, mais finalement, il n'en sait rien, et finit d'ailleurs par admettre que la petite était avec lui. Ce qui est d'ailleurs ironique dans ma théorie, c'est que, bien qu'innocent, il ment pour se défendre (je ne suis jamais allé à Marseille, je sais que j'étais seul à bord... et plus tard : ce couteau ne m'appartient pas, on m'a torturé pour me faire avouer), et est sincère lors des aveux (c'est obligatoirement moi, donc racontons une histoire logique à partir de tout ce qu'on me dit).

Quant à l'accident, finalement, on peut supposer qu'il l'a aussi oublié. Comme je l'ai dit dans le texte de base, en se réveillant, il est tout surpris de voir sa portière enfoncée. Après, j'ai dit qu'il se souvenait de quelques détails. Mais ça n'est pas nécessaire. Il peut très bien avoir complètement oublié l'accident. Il se dit qu'on lui a refusé une priorité, et qu'il va malgré tout devoir payer la réparation, alors il est dégoûté. Il reste sur l'idée qu'il n'était pas en tort en rentrant chez lui, mais il ne peut pas en parler à sa mère, car il faudrait qu'il lui dise qu'il était ivre et ne se souvient de rien. Il ne s'attend pas à ce qu'on vienne le chercher. Il ne sait pas qu'il a commis un délit de fuite. Il ne sait pas qu'on a noté son numéro. Quand les gendarmes viennent l'arrêter parce qu'il a causé un accident à un "stop", il tombe des nues. Il raconte une version entièrement basée sur la logique, à partir de ce qu'il sait et de ce qu'on lui dit. C'était à La Pomme, dites-vous ? Oui, sûrement. A quelle heure ? Vers 16 heures, j'imagine (en effet, il ne sait même pas à quelle heure a eu l'accident, puisqu'il l'a oublié). Avec quel genre de voiture ? Aucune idée. Si je suis passé au "stop", c'est sûrement que je ne l'ai pas vu venir et qu'il roulait trop vite. Après, j'ai dû m'arrêter, à cause du pneu qui frottait (il le sait, car à son réveil, l'aile était toujours froissée et le pneu était brûlé et probablement à plat). De même, il raconte son entrée dans le chemin en inversant simplement son souvenir de la sortie, car il n'en a aucun souvenir. Il ne veut pas dire qu'il était ivre et qu'il ne se souvient pas de l'accident.


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