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 Sujet du message : Re: pas si sûr
Message non luPosté :09 févr. 2007, 17:22 
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[...]

Certes. Même si certains avocats brisé cet interdit. Toutefois, la responsabilité de Lombard, c'est de n'avoir pas suivi le conseil de Fraticelli. On ne pouvait jouer la tête de Ranucci d'avance. Qu'il aît chercher à faire délocaliser le procès, ok, il n'y avait que cela à faire, mais vu l'ambiance, c'était perdu d'avance. Lombard a été au-dessous de tout.

On sait bien que tout est affaire de clans. Police qui ne soutiendra toujours, justice à l'écoute qui ne se déjugera jamais.
Pour le pantalon bleu, vous avez raison. C'est le seul ADN exploitable. Et Jean-Baptiste Rambla, sous les verrous, reste, trente ans après le seul être encore vivant à "savoir".
Bonjour Fabian
C'est très interessant ce que vous nous dites là car vous y étiez.
Et malheureusement vous nous confirmer ce qui me semble etre de plus en plus une évidence, a savoir la responsabilité énorme de Maitre Lombard dans cette affaire.
J'ai l'impression que de A jusqu'a Z il a tout fait a l'envers.


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 Sujet du message : Re: L'affaire, je l'ai vécue.
Message non luPosté :09 févr. 2007, 17:23 
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[...]

J'ai vécu l'affaire, j'étais journaliste et présente lors du procès. Ca fait trente ans que j'essaye d'échapper à un cauchemar qui me hante. Une atmosphère putride. Lombard qui se défausse en envoyant au feu Le Forsonney, dont c'est la première affaire. Des trous partout dans le dossier. Des évidences de possibilité de cassation non acceptée car malheureusement le procès avait lieu dans la zone du crime (Aix n'est pas si loin de Marseille) au lieu d'avoir été délocalisé pour empêcher une condamnation "sous la pression" de la haine, palpable partout (n'oubliez pas le poids de l'affaire Patrick Henry).
Un avocat de la partie civile qui ne demande pas la tête de Ranucci, et c'est tout à son honneur. Les jurés? Difficile de les accabler dans une telle atmosphère. Sauf s'il y avait eu une majorité d'entre eux à 100% contre la peine de mort.
Tout ce petit récapitulatif pour dire que, au finish, trois personnes seulement savent. Marie-Dolorès, morte; Christian Ranucci, mort et Jean-Baptiste Rambla, actuellement sous les verrous pour meurtre (c'est dire si l'affaire Ranucci a fusillé bien des vies). S'il décidait de parler, il serait très certainement le seul élément nouveau accepté. 30 ans après?
Mais Fraticelli avait "senti" juste. On ne pouvait faire autrement que d'aller dans son système de défense. Ce devait ne pas être assez "brillant" pour Lombard. Pensez: plaider la culpabilité avec circonstances atténuantes! Un ténor du barreau! Sa responsabilité dans ce drzame est immense. Le "gros lot du malheur" tiré par Ranucci (citation d'une lettre à sa mère), pour moi cela englobe aussi Lombard, les dépêches de l'AFP qui s'emmêlent et la lâcheté de Giscard.
Je suis tout a fait d'accord avec vous, des trous partout dans ce dossier, quand a lombard il ne s'est pas beaucoup mouillé dans cette affaire en envoyant Jean-François Le Forsonney beaucoup trop jeune à l'époque pour un dossier aussi lourd.
Quand à la thèse de Fraticelli c'était la bonne pour sauver CR dans un premier temps et l'innocenter par la suite peut etre...
mais pas évident de plaider coupable quand on est innocent....
Aucun cadeau n'a été fait à CR, plus je m'alimente dans ce forum et dans les bouquins plus je crois en l'innocence de cette homme qui aurait aujourd'hui 50ans sans la lacheté de Mr Giscard d'Estaing.
Un grand merci à Mr Badinter pour l'abollition de la peine de mort, même si certain meurtrier la mérite, ce n'est pas une solution...

Ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine. La passion criminelle n'est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d'autres passions ne le sont qui, celles-là, sont nobles. [Robert Badinter]


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 Sujet du message :
Message non luPosté :09 févr. 2007, 17:24 
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Et Jean-Baptiste Rambla, sous les verrous, reste, trente ans après le seul être encore vivant à "savoir".
Je crois que vous oubliez les Aubert qui savent aussi certaines choses ...

Et pour JR, plutôt que de l'entendre dire en 2004 "c'est vrai je ne l'ai pas reconnu à l'époque, mais bon il est mort, on ne va le faire sortir de terre ...", j'aurais préféré "si on me l'avait présenté en face à face (éventuellement les cheveux noirs et courts coiffés en arrière comme lorsqu'il nous a abordé), me (re-) demandant de chercher le chien, et avec son costume gris, j'aurais sans doute reconnu sa voix et ses traits."


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 Sujet du message :
Message non luPosté :09 févr. 2007, 17:38 
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J'ai vécu l'affaire, j'étais journaliste et présente lors du procès.
J'avais lu un peu vite votre message Fabian et l'essentiel m'avait échappé : vous souvenez vous (pour commencer) de ce qu'ont dit les Aubert au sujet du paquet, si oui ou non Paul Martel a reconnu le pull de la table des scellés comme celui de son gabarit ?


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 Sujet du message : Re: pas si sûr
Message non luPosté :09 févr. 2007, 18:18 
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[...]

Certes. Même si certains avocats brisé cet interdit. Toutefois, la responsabilité de Lombard, c'est de n'avoir pas suivi le conseil de Fraticelli. On ne pouvait jouer la tête de Ranucci d'avance. Qu'il aît chercher à faire délocaliser le procès, ok, il n'y avait que cela à faire, mais vu l'ambiance, c'était perdu d'avance. Lombard a été au-dessous de tout.

On sait bien que tout est affaire de clans. Police qui ne soutiendra toujours, justice à l'écoute qui ne se déjugera jamais.
Pour le pantalon bleu, vous avez raison. C'est le seul ADN exploitable. Et Jean-Baptiste Rambla, sous les verrous, reste, trente ans après le seul être encore vivant à "savoir".
Bonjour Fabian ! Bienvenue en tant que nouveau sur le forum...et j'en profite pour vous faire remarquer notre petite réunion prévue pour le 28 avril prochain à Paris. Comme je vois que vous êtes de Paris, je pensais que ça pourrait vous intéresser (voyez les détails dans "rencontres"). :wink:

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 Sujet du message : Re: pas si sûr
Message non luPosté :09 févr. 2007, 20:45 
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[...]

Certes. Même si certains avocats brisé cet interdit. Toutefois, la responsabilité de Lombard, c'est de n'avoir pas suivi le conseil de Fraticelli. On ne pouvait jouer la tête de Ranucci d'avance. Qu'il aît chercher à faire délocaliser le procès, ok, il n'y avait que cela à faire, mais vu l'ambiance, c'était perdu d'avance. Lombard a été au-dessous de tout.

On sait bien que tout est affaire de clans. Police qui ne soutiendra toujours, justice à l'écoute qui ne se déjugera jamais.
Pour le pantalon bleu, vous avez raison. C'est le seul ADN exploitable. Et Jean-Baptiste Rambla, sous les verrous, reste, trente ans après le seul être encore vivant à "savoir".
Des avocats qui brisent l'interdit de ce qu'ordonne la cour de cassation ? Non il n'en existe pas pour la simple raison que s'ils osaient, on leur mettrait sur le dos aussitôt une suspension et ils peuvent rendre leur robe. Donc contrairement à ce que vous essayez de me dire, dans une affaire criminelle jamais un avocat n'a été libre et qui plus est n'a bravé un interdit. Jamais.

Vu ce que vous dites, la stratégie de Fraticelli était bien pire : on reconnaît. Mais on demande les circonstances atténuantes.

Ah ben ok, on vous condamne à mort. Les jurés disent : nous on pensait à la petite. Donc même s'il reconnaît, il est mort.

Il y a quelque chose dont vous ne parlez pas et dont parle Mme Mathon, elle dit que la cour était complètement partiale et que le président étouffait dans l'oeuf tout ce qui n'allait pas dans le sens de la culpabilité.

Ranucci était condamné à mort avant même d'entrer dans le box, c'est un mythe de vouloir faire croire que Lombard a été mauvais. Il a soulevé tous les mystères de l'enquête.

Maintenant personne n'écoutait donc il ne pouvait pas gagner.

Comme pour Outreau, on peut toujours dire que les avocats sont nuls, c'est bien possible. Mais la logique de l'instruction à la française c'est celle de Bonaparte, pas celle de Mendès-France.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


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Message non luPosté :09 févr. 2007, 20:59 
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J'avais lu un peu vite votre message Fabian et l'essentiel m'avait échappé : vous souvenez vous (pour commencer) de ce qu'ont dit les Aubert au sujet du paquet, si oui ou non Paul Martel a reconnu le pull de la table des scellés comme celui de son gabarit ?
Dans mon souvenir, Martel n'a pas été appelé. Comme presque tous ceux (jean-baptiste Rambla, enfin jean à l'époque--les enfants Barraco etc.), à l'exception de Jeannine Mattei, qui allaient dans la version d'un "deuxième homme". Martel n'a pas reconnu Ranucci lors du tapissage (mais ça, on ne l'a sû qu'assez tard); en tout cas, il n'a jamais eu à reconnaître ou non un "pull-over rouge".
En ce qui concerne les Aubert, si je m'en souviens bien, on les a un peu "découvert". Ils ont, je crois, d'emblée parlé d'un "enfant", mais Lombard, pour la seule fois, a porté de rudes coups. C'est là qu'interviennent les témoignages virevoltants et fous que vous connaissez.
Et nous sommes tombés par terre (même l'avocat général a paru sceptique). Je ne savais quoi penser. C'était presque trop. En fait, oui, c'était délirant.
Je dois ici rendre hommage à mon "grand père d'adoption", Frédéric Pottecher (je l'ai nommé ainsi parce que je l'ai beaucoup côtoyé comme référence aux grandes affaires criminelles) qui a explosé en diverses injures et m'a offert une belle leçon de "chroniqueur judiciaire", ce que je ne suis pas.


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Message non luPosté :09 févr. 2007, 21:27 
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Il semble que Martel ait été appelé à l'audience, ainsi que le père des filles C.. Du moins c'est ce qu'il ressort de certains comptes rendus d'audience... Par contre, aucune trace d'une quelconque demande de reconnaissance par Martel du fameux POR.


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Message non luPosté :09 févr. 2007, 21:30 
Bonjour Fabian et soyez la bienvenue parmi nous. Si vous avez "couvert" l'affaire et assisté au procés, nous allons faire appel à votre mémoire, peut être de façon abusive. Vous avez peut être aussi des notes ou des archives personnelles voire des "papiers" de votre "grand-pére d'adoption". Des choses qui peuvent que nous intéresser.

Allez, je vous pose une première question. (Il y en aura d'autres)
Au procés, que savait-on de la recherche et de la découverte du couteau?


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 Sujet du message : Re: pas si sûr
Message non luPosté :09 févr. 2007, 21:33 
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[
Des avocats qui brisent l'interdit de ce qu'ordonne la cour de cassation ? Non il n'en existe pas pour la simple raison que s'ils osaient, on leur mettrait sur le dos aussitôt une suspension et ils peuvent rendre leur robe. Donc contrairement à ce que vous essayez de me dire, dans une affaire criminelle jamais un avocat n'a été libre et qui plus est n'a bravé un interdit. Jamais.

Vu ce que vous dites, la stratégie de Fraticelli était bien pire : on reconnaît. Mais on demande les circonstances atténuantes.

Ah ben ok, on vous condamne à mort. Les jurés disent : nous on pensait à la petite. Donc même s'il reconnaît, il est mort.
Il y a quelque chose dont vous ne parlez pas et dont parle Mme Mathon, elle dit que la cour était complètement partiale et que le président étouffait dans l'oeuf tout ce qui n'allait pas dans le sens de la culpabilité.

Ranucci était condamné à mort avant même d'entrer dans le box, c'est un mythe de vouloir faire croire que Lombard a été mauvais. Il a soulevé tous les mystères de l'enquête.

Maintenant personne n'écoutait donc il ne pouvait pas gagner.

Comme pour Outreau, on peut toujours dire que les avocats sont nuls, c'est bien possible. Mais la logique de l'instruction à la française c'est celle de Bonaparte, pas celle de Mendès-France.
Mais qui vous parle de cour de cassation? Pas moi en tout cas. Et si les avocats n'étaient pas là pour contester les éléments que l'instruction (à la française, peut-être) a accumulées contre leur client, à quoi serviraient-ils? Restez sérieux.
Lombard est sans doute un grand avocat. D'aucuns, parmi mes amis, le pensent. Dans l'affaire Ranucci, il a été nul, point barre. Il n'a pas soulevé les "mystères" de l'instruction ou de l'enquête! A part les Aubert, il n'a pas frappé fort. Vous y étiez? Moi oui.
Ce n'est pas un mythe. J'aurais préféré qu'il soit excellent. Mais on ne pouvait, de toute façon gagner sur l'innocence. Dans ce cas, Ranucci était mort avant d'entrer dans le box.
Quoique vous en pensiez, André Fraticelli n'avait pas une défense "pire". Il avait la seule possible. Dans le cas de Ranucci, les circonstances atténuantes pouvaient largement se plaider. N'oubliez pas que dans le camp de celle que vous nommez "la petite" se trouvait Maître Gilbert Collard qui, lui, n'a pas demandé la tête de Ranucci. Collard-Fraticelli: on pouvait y croire.


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Message non luPosté :09 févr. 2007, 23:16 
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Bonjour Fabian et soyez la bienvenue parmi nous. Si vous avez "couvert" l'affaire et assisté au procés, nous allons faire appel à votre mémoire, peut être de façon abusive. Vous avez peut être aussi des notes ou des archives personnelles voire des "papiers" de votre "grand-pére d'adoption". Des choses qui peuvent que nous intéresser.

Allez, je vous pose une première question. (Il y en aura d'autres)
Au procés, que savait-on de la recherche et de la découverte du couteau?
Tout d'abord, rectification: je n'ai jamais couvert l'affaire. Je n'ai jamais été chroniqueur judiciaire. Dans mon canard, j'ai piqué les miettes de l'affaire. Pas au début, pas du tout. D'abord parce qu'il n'y avait pas d'"affaire". C'était un crime atroce parmi des crimes atroces. Mais l'inculpé, comme on disait, avait à peu de choses près, mon âge...
Comment ai-je eu un mauvais pressentiment? Quand tout cela a pris trop d'ampleur, peut-être. En tout cas, étant depuis toujours contre la peine de mort, j'ai serré les dents. Je suis d'abord descendue à Marseille pour tâter le terrain (lourd!), et cela ne m'a plus lâchée. J'ai accumulé journal sur journal etc.
Je dois avouer que mes souvenirs ont été réactivés par la publication du "Pull-over rouge" (ironie du sort, j'ai travaillé chez Ramsay où l'on m'a raconté comment, en catimini total, le livre avait pu être imprimé. Mélange de feuillets, non présentation de titre ni de maquette de couverture... Tout cela à force de pressions multiples) Alors, influencée? Comment pourrais-je le nier? Mais quand même, j'y étais.
Non, je n'ai pas les notes de mon cher Pottecher; oui j'ai quelques notes dans un vieux cahier, mais comment savoir que l'on va noter l'essentiel et ignorer ce qui ne vaut rien dans pareil cirque? Pour le couteau, je crois bien que nous avons entendu le médecin pour le groupe sanguin A, et que l'avocat général a rappelé comment il avait été trouvé (et non quand). Mais je ne savais rien des dessous de l'affaire. J'ignorais que la pièce à conviction n°1 aurait dû être entachée de nullitée pour les raisons que vous savez. Ranucci ne bronchait pas. Il disait à peu près "oui" à tout.
Puis tout a changé et il s'est mis à hurler. On nous dit aujourd'hui qu'il a été son "pire ennemi" --c'est une litote. Il était à gifler. Réellement. Sauf que, moi (et bien d'autres), je me disais que s'il était comme ça, c'est qu'innocent ou coupable, il ne comprenait pas du tout vers quel sort tout cela allait l'emporter. Je ne penche pas du tout pour la thèse "poétique" qui voudrait que seul un innocent ne sache pas se défendre.
Toujours est-il qu'il avait bien reconnu le couteau dans ses dépositions et qu'il disait "oui" quand l'avocat général s'époumonait à retraduire les faits et gestes présumés.
Vous savez, à part le fait que ce couteau aît été trouvé le lendemain du jour où il est découvert, ce qui pose quand même problème, plus je vais et plus je bute sur cette arme. Elle est bien à lui. Mais aujourd'hui, elle a disparu. Donc on ne peut que supputer. Ce couteau, tâché de sang, on ne l'explique pas. C'est le brouillard total.


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Message non luPosté :09 févr. 2007, 23:24 
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Il semble que Martel ait été appelé à l'audience, ainsi que le père des filles C.. Du moins c'est ce qu'il ressort de certains comptes rendus d'audience... Par contre, aucune trace d'une quelconque demande de reconnaissance par Martel du fameux POR.
Le père des filles C.. comme vous dites, je ne le revoie pas. Martel appelé à l'audience, si vous avez les comptes-rendus, vous devez avoir raison, et moi je ne l'ai pas noté. Mais il aurait dit quoi, Martel? Il n'a été que témoin d'une tentative d'enlèvement, et n'a jamais reconnu Ranucci qu'il aurait eu, cette fois, de nouveau sous les yeux, dans le box des accusés? Ma mémoire s'embrouille, mais je n'ai pas de note disant qu'un témoin d'enlèvement a reconnu ce pull-over. Pour moi, on ne le lui a jamais montré. Pourtant, c'était la première chose à faire à la barre, non?
Je vais peut-être replonger dans le dossier, parce que votre ardeur a tous donne envie de se battre encore et toujours, mais renouer avec ce cauchemar!


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 Sujet du message : Re: pas si sûr
Message non luPosté :10 févr. 2007, 01:35 
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[...]
Mais qui vous parle de cour de cassation? Pas moi en tout cas. Et si les avocats n'étaient pas là pour contester les éléments que l'instruction (à la française, peut-être) a accumulées contre leur client, à quoi serviraient-ils? Restez sérieux.
C'est moi qui vous parle de la cour de cassation, parce que tout passe par elle, y compris le contenu des plaidoiries des avocats. Ils n'ont pas intérêt à déborder.

Vous vous contredisez. Vous nous dites que Lombard n'a pas été bon, donc n'a pas effectivement contesté selon vous les éléments que l'instruction par paresse avait passé sous silence et les éléments de violation de droit qu'elle avait effectivement accumulés.



Et vous me demandez à quoi ils servent ? Mais je vous réponds moi :


à rien.


Strictement à rien ou si peu.

D'ailleurs c'est bien ce que vous nous signifiez, peut-être à juste titre d'ailleurs.

C'est comme les députés sous la cinquième, vous ne pensez tout de même pas qu'on va laisser les avocats contester l'administration judiciaire ! Et les députés décider de la façon dont on doit voter les lois ! Non mais, et quoi encore ?

Des journalistes voudraient la vraie démocratie maintenant ? Mais ou va-ton ? Contentez vous de la fausse et de la "participative".

Tout ira mieux.



Lors du procès Yann Piat, ils ont servi à quoi les avocats ? A rien. Et je pourrais vous en citer tellement d'autres de la même eau.

Et il y en a qui voudraient que les avocats fassent la loi maintenant, non mais !


Citation :
Lombard est sans doute un grand avocat. D'aucuns, parmi mes amis, le pensent. Dans l'affaire Ranucci, il a été nul, point barre. Il n'a pas soulevé les "mystères" de l'instruction ou de l'enquête! A part les Aubert, il n'a pas frappé fort. Vous y étiez? Moi oui.
À trente ans de distance, vous avez oublié que M. Martel était venu à la barre. Donc, je n'y étais pas certes, mais je peux très bien imaginer :



La femme de Maître le Forsonney : "Je garde le vague souvenir d'un monsieur qui est venu dire qu'il avait vu un homme en chandail rouge errant dans une cité. Un homme sans lunettes : il insistait là-dessus. Je n'ai pas vu l'intérêt de ce qu'il disait. Ça paraissait complètement à côté de l'affaire."


D'où le fait qu'on ne lui montre pas le pull...


Quand Perrault reprend la plaidoirie de Paul Lombard, il a dû avoir les notes prises par un de vos confrères et cela donne cela (qui prouve d'ailleurs que pas grand monde n'avait envie tellement d'écouter ce qu'il disait) :

"L'avocat est passé à l'examen des faits et charge sur tous les fronts. Il attaque les experts psychiatres dont le rapport "partial" travestit la personnalité de son client, "un garçon calme, correct et doux, affectueux envers les enfants que gardait sa mère, et dont on ne nous explique pas comment il aurait pu se transformer en gibier d'échafaud."
...

Il s'étonne qu'on ait mis deux heures à retrouver un couteau dont l'accusé avait, selon la police, indiqué l'emplacement précis, et demande pourquoi le commissaire Alessandra n'a pas conduit Ranucci sur place afin qu'il livre lui-même le fameux couteau, comme eut fait n'importe quel policier dans une situation semblable.

IL CONSTATE AU PASSAGE CERTAINE INCOHERENCE CHRONOLOGIQUE dans les procès verbaux de mise sous scellé.

Il rappelle que le pantalon bleu n'est pas une preuve contre Ranucci puisque le sang dont il est souillé peut provenir de la plaie chronique à la jambe mentionnée dans son certificat médical par le docteur Vuillet.

(comme l'instruction n'a pas enquêté pour connaître l'accident de mobylette et qu'un avocat en France n'a pas le droit d'enquêter, ben il fait avec ce qu'il a...)

... C'était beau et désespéré.

Un hussard chargeant dans les barbelés.

... "Lombard, il a très bien plaidé, mais c'était pas possible."
(Monique)


... Mais certains, parmi les plus chargés d'expérience, s'éprouvèrent traversés par une onde de doute fugace et inattendue. Frédéric Pottecher et Raymond Thévenin, vétéran des prétoires échangèrent un regard perplexe.

Paul Lombard parlait de l'homme au pull over rouge. L'homme dont trois témoins étaient venus attester l'existence, décrire le vêtement, révéler qu'il conduisait une simca 1100, répéter, pour l'un d'entre eux, qu'il avait abordé des enfants en usant du prétexte du chien noir égaré, trois témoins qui affirmaient avoir été confrontés avec Ranucci à l'Évêché et ne pas l'avoir reconnu... Une simca 1100 : la marque nommée par les seuls spectateurs de l'enlèvement de Marie-Dolorès, son frère Jean et le garagiste Eugène Spinelli - un garagiste ! - qui eux non plus, n'avaient pas reconnu Ranucci.

...

Un pull-over rouge exactement semblable à celui qui était là, sous les yeux des jurés, posé sur la table des pièces à conviction, qu'on avait retrouvé dans la champignonnière et dont nul n'était capable d'expliquer la présence...

... "allez-vous condamner sur un dossier pareil ?"


Et que se passe-t-il à ce moment là, Viala se lève et sort un des PV qu'on a caché à la défense.

Visiblement de tout cela, vous ne vous en souvenez pas. Vous avez oublié. C'est normal après trente ans. Et finalement je préfère ne pas y avoir été, parce que j'aurais peur d'être resté sur une impression fausse.

La question qui se pose à vous, journaliste, c'est : Mais pourquoi n'ai-je pas entendu ce que disait Paul Lombard ? Comment se fait-il que je n'ai pas vu ce pull ROUGE ! sur la table des pièces à conviction. Comment se fait-il que je n'ai pas tiqué lorsque des témoins sont venus parler d'un type en pull rouge alors qu'il était là devant vous.

Et comme vous dites : vous, vousy étiez. Le pull vous l'avez vu, de vos yeux.



Citation :
Ce n'est pas un mythe. J'aurais préféré qu'il soit excellent. Mais on ne pouvait, de toute façon gagner sur l'innocence. Dans ce cas, Ranucci était mort avant d'entrer dans le box.
Quoique vous en pensiez, André Fraticelli n'avait pas une défense "pire". Il avait la seule possible. Dans le cas de Ranucci, les circonstances atténuantes pouvaient largement se plaider. N'oubliez pas que dans le camp de celle que vous nommez "la petite" se trouvait Maître Gilbert Collard qui, lui, n'a pas demandé la tête de Ranucci. Collard-Fraticelli: on pouvait y croire.

Vous voulez défendre quelqu'un avec l'avocat de la partie civile ? C'est une drôle de façon de procéder. Vous m'expliquerez à l'occasion.

L'avocat de la partie civile, il peut plaider en son âme et conscience mais par derrière, il s'est arrangé avec l'avocat général (parce que le coup des PV est arrangé avant le procès au cas où Lombard irait trop loin) pour casser définitivement la défense et pour emporter le morceau, et dans ce cas là, c'est sa tête. Il ne faut pas non plus nous prendre pour des idiots.


Jérôme Carrein a eu une attitude humble et soumise, on pouvait là aussi plaider le coup de folie (il était à moitié débile) : il a été exécuté. Je ne vois pas du tout la différence avec Ranucci. Vous supposez une chose qui contredit totalement l'atmosphère dont vous nous parlez et qui n'est pas à la clémence, quelle que soit l'attitude de l'accusé.

Ce qui est en cause dans ce procès, et que vous ne voulez pas mettre en cause (c'est la faiblesse des journalistes français d'aimer les ors du pouvoir et de se satisfaire de l'ordre des choses), mais c'est tout simplement la façon dont il est mis en musique par le Président. Tout est fait pour le condamner à mort, et les Fraticelli peuvent toujours faire ce qu'ils veulent, comme ils veulent.

Un avocat célèbre disait : de toute façon, la cour a déjà décidé avant que je n'entre, je peuxc infléchir un petit bout de chose par ci par là, mais mon rôle là-dedans, c'est très peu.

Ce ne sont pas les avocats qui ont fait basculer Outreau, c'est que le président n'arrivait plus à maîtriser ce procès, tout prenait l'eau de toute part. Dans d'autres cas, il maîtrise, et l'erreur judiciaire, il n'en a rien à battre. ce n'est pas son problème : il ira expliquer par exemple aux jurés qu'un procès, ça coûte très cher, alors il faut condamner sinon cela n'aura servi à rien (si si... il faudrait entendre tout ce qui se dit durant les délibérés, on serait surpris).

Donc oui, je maintiens, tout cela est bel et bien un mythe pour oublier que tout dans cette affaire relève du mauvais rafistolage, direction du procès par le président compris.

Et que du coup, comme tous vos confrères, vous n'avez pas entendu ce qu'il y avait à entendre. C'est dommage.

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Message non luPosté :10 févr. 2007, 01:51 
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Citation :
Je ne penche pas du tout pour la thèse "poétique" qui voudrait que seul un innocent ne sache pas se défendre.
J'en connais un autre du style Ranucci, vous ne seriez pas déçue non plus. Comme tête à claque, il se pose un peu là et lui c'est en permanence. Et pour saboter sa propre défense, il est assez génial.

Innocent mais pas sympathique, parce que les deux n'ont rien à voir.
Citation :
Toujours est-il qu'il avait bien reconnu le couteau dans ses dépositions et qu'il disait "oui" quand l'avocat général s'époumonait à retraduire les faits et gestes présumés.
Vous savez, à part le fait que ce couteau aît été trouvé le lendemain du jour où il est découvert, ce qui pose quand même problème, plus je vais et plus je bute sur cette arme. Elle est bien à lui. Mais aujourd'hui, elle a disparu. Donc on ne peut que supputer. Ce couteau, tâché de sang, on ne l'explique pas. C'est le brouillard total.
Il y a un élément que vous devez prendre en compte : vous nous dites, le couteau est à lui parce qu'il l'a reconnu.

C'est la religion des aveux ça, et c'est très mauvais. Très très très mauvais.

Au procès, il dit qu'il n'est pas à lui. Et il a sûrement raison.

Pourquoi on ne pose à aucun de ses camarades de régiment de question sur le couteau ? C'est un élément majeur de l'accusation.

Pourquoi on ne lui demande jamais d'où il vient ? Quand il l'a acheté ? Pourquoi il se ballade avec ? Rien strictement rien.

Cela suffit à nous indiquer que le couteau ne lui appartient pas.

Evidemment en s'y prenant bien : en lui faisant croire que c'est lui qui a indiqué son emplacement, on peut lui faire dire que le couteau est à lui. Il est à moi puisque c'est moi qui indique où il est.

Eh oui, mais le capitaine Gras maniait déjà la poële à frire le 5. Et le couteau, il est vraisemblablement du 5, comme le pull, comme les empreintes.

Et donc tout tombe. Y compris l'assurance qu'on peut avoir sur le fait que le couteau serait à lui.

Expliquez moi pourquoi les avocats de la défense ont reçu l'ordre (parce que selon moi c'est sur ordre) de ne pas être là quand la juge parlait du couteau ? Je voudrais bien savoir.

Vous nous affirmez que le couteau est à lui ? Dites moi un peu quand il l'a acheté et pourquoi faire.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


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 Sujet du message : Re: pas si sûr
Message non luPosté :10 févr. 2007, 19:06 
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Citation :
[...]
Mais qui vous parle de cour de cassation? Pas moi en tout cas. Et si les avocats n'étaient pas là pour contester les éléments que l'instruction (à la française, peut-être) a accumulées contre leur client, à quoi serviraient-ils? Restez sérieux.
C'est moi qui vous parle de la cour de cassation, parce que tout passe par elle, y compris le contenu des plaidoiries des avocats. Ils n'ont pas intérêt à déborder.

Vous vous contredisez. Vous nous dites que Lombard n'a pas été bon, donc n'a pas effectivement contesté selon vous les éléments que l'instruction par paresse avait passé sous silence et les éléments de violation de droit qu'elle avait effectivement accumulés.



Et vous me demandez à quoi ils servent ? Mais je vous réponds moi :


à rien.


Strictement à rien ou si peu.

D'ailleurs c'est bien ce que vous nous signifiez, peut-être à juste titre d'ailleurs.

C'est comme les députés sous la cinquième, vous ne pensez tout de même pas qu'on va laisser les avocats contester l'administration judiciaire ! Et les députés décider de la façon dont on doit voter les lois ! Non mais, et quoi encore ?

Des journalistes voudraient la vraie démocratie maintenant ? Mais ou va-ton ? Contentez vous de la fausse et de la "participative".

Tout ira mieux.



Lors du procès Yann Piat, ils ont servi à quoi les avocats ? A rien. Et je pourrais vous en citer tellement d'autres de la même eau.

Et il y en a qui voudraient que les avocats fassent la loi maintenant, non mais !


Citation :
Lombard est sans doute un grand avocat. D'aucuns, parmi mes amis, le pensent. Dans l'affaire Ranucci, il a été nul, point barre. Il n'a pas soulevé les "mystères" de l'instruction ou de l'enquête! A part les Aubert, il n'a pas frappé fort. Vous y étiez? Moi oui.
À trente ans de distance, vous avez oublié que M. Martel était venu à la barre. Donc, je n'y étais pas certes, mais je peux très bien imaginer :



La femme de Maître le Forsonney : "Je garde le vague souvenir d'un monsieur qui est venu dire qu'il avait vu un homme en chandail rouge errant dans une cité. Un homme sans lunettes : il insistait là-dessus. Je n'ai pas vu l'intérêt de ce qu'il disait. Ça paraissait complètement à côté de l'affaire."


D'où le fait qu'on ne lui montre pas le pull...


Quand Perrault reprend la plaidoirie de Paul Lombard, il a dû avoir les notes prises par un de vos confrères et cela donne cela (qui prouve d'ailleurs que pas grand monde n'avait envie tellement d'écouter ce qu'il disait) :

"L'avocat est passé à l'examen des faits et charge sur tous les fronts. Il attaque les experts psychiatres dont le rapport "partial" travestit la personnalité de son client, "un garçon calme, correct et doux, affectueux envers les enfants que gardait sa mère, et dont on ne nous explique pas comment il aurait pu se transformer en gibier d'échafaud."
...

Il s'étonne qu'on ait mis deux heures à retrouver un couteau dont l'accusé avait, selon la police, indiqué l'emplacement précis, et demande pourquoi le commissaire Alessandra n'a pas conduit Ranucci sur place afin qu'il livre lui-même le fameux couteau, comme eut fait n'importe quel policier dans une situation semblable.

IL CONSTATE AU PASSAGE CERTAINE INCOHERENCE CHRONOLOGIQUE dans les procès verbaux de mise sous scellé.

Il rappelle que le pantalon bleu n'est pas une preuve contre Ranucci puisque le sang dont il est souillé peut provenir de la plaie chronique à la jambe mentionnée dans son certificat médical par le docteur Vuillet.

(comme l'instruction n'a pas enquêté pour connaître l'accident de mobylette et qu'un avocat en France n'a pas le droit d'enquêter, ben il fait avec ce qu'il a...)

... C'était beau et désespéré.

Un hussard chargeant dans les barbelés.

... "Lombard, il a très bien plaidé, mais c'était pas possible."
(Monique)


... Mais certains, parmi les plus chargés d'expérience, s'éprouvèrent traversés par une onde de doute fugace et inattendue. Frédéric Pottecher et Raymond Thévenin, vétéran des prétoires échangèrent un regard perplexe.

Paul Lombard parlait de l'homme au pull over rouge. L'homme dont trois témoins étaient venus attester l'existence, décrire le vêtement, révéler qu'il conduisait une simca 1100, répéter, pour l'un d'entre eux, qu'il avait abordé des enfants en usant du prétexte du chien noir égaré, trois témoins qui affirmaient avoir été confrontés avec Ranucci à l'Évêché et ne pas l'avoir reconnu... Une simca 1100 : la marque nommée par les seuls spectateurs de l'enlèvement de Marie-Dolorès, son frère Jean et le garagiste Eugène Spinelli - un garagiste ! - qui eux non plus, n'avaient pas reconnu Ranucci.

...

Un pull-over rouge exactement semblable à celui qui était là, sous les yeux des jurés, posé sur la table des pièces à conviction, qu'on avait retrouvé dans la champignonnière et dont nul n'était capable d'expliquer la présence...

... "allez-vous condamner sur un dossier pareil ?"


Et que se passe-t-il à ce moment là, Viala se lève et sort un des PV qu'on a caché à la défense.

Visiblement de tout cela, vous ne vous en souvenez pas. Vous avez oublié. C'est normal après trente ans. Et finalement je préfère ne pas y avoir été, parce que j'aurais peur d'être resté sur une impression fausse.

La question qui se pose à vous, journaliste, c'est : Mais pourquoi n'ai-je pas entendu ce que disait Paul Lombard ? Comment se fait-il que je n'ai pas vu ce pull ROUGE ! sur la table des pièces à conviction. Comment se fait-il que je n'ai pas tiqué lorsque des témoins sont venus parler d'un type en pull rouge alors qu'il était là devant vous.

Et comme vous dites : vous, vousy étiez. Le pull vous l'avez vu, de vos yeux. ]

Citation :
Ce n'est pas un mythe. J'aurais préféré qu'il soit excellent. Mais on ne pouvait, de toute façon gagner sur l'innocence. Dans ce cas, Ranucci était mort avant d'entrer dans le box.
Quoique vous en pensiez, André Fraticelli n'avait pas une défense "pire". Il avait la seule possible. Dans le cas de Ranucci, les circonstances atténuantes pouvaient largement se plaider. N'oubliez pas que dans le camp de celle que vous nommez "la petite" se trouvait Maître Gilbert Collard qui, lui, n'a pas demandé la tête de Ranucci. Collard-Fraticelli: on pouvait y croire.

Vous voulez défendre quelqu'un avec l'avocat de la partie civile ? C'est une drôle de façon de procéder. Vous m'expliquerez à l'occasion.

L'avocat de la partie civile, il peut plaider en son âme et conscience mais par derrière, il s'est arrangé avec l'avocat général (parce que le coup des PV est arrangé avant le procès au cas où Lombard irait trop loin) pour casser définitivement la défense et pour emporter le morceau, et dans ce cas là, c'est sa tête. Il ne faut pas non plus nous prendre pour des idiots.


Jérôme Carrein a eu une attitude humble et soumise, on pouvait là aussi plaider le coup de folie (il était à moitié débile) : il a été exécuté. Je ne vois pas du tout la différence avec Ranucci. Vous supposez une chose qui contredit totalement l'atmosphère dont vous nous parlez et qui n'est pas à la clémence, quelle que soit l'attitude de l'accusé.

Ce qui est en cause dans ce procès, et que vous ne voulez pas mettre en cause (c'est la faiblesse des journalistes français d'aimer les ors du pouvoir et de se satisfaire de l'ordre des choses), mais c'est tout simplement la façon dont il est mis en musique par le Président. Tout est fait pour le condamner à mort, et les Fraticelli peuvent toujours faire ce qu'ils veulent, comme ils veulent.

Un avocat célèbre disait : de toute façon, la cour a déjà décidé avant que je n'entre, je peuxc infléchir un petit bout de chose par ci par là, mais mon rôle là-dedans, c'est très peu.

Ce ne sont pas les avocats qui ont fait basculer Outreau, c'est que le président n'arrivait plus à maîtriser ce procès, tout prenait l'eau de toute part. Dans d'autres cas, il maîtrise, et l'erreur judiciaire, il n'en a rien à battre. ce n'est pas son problème : il ira expliquer par exemple aux jurés qu'un procès, ça coûte très cher, alors il faut condamner sinon cela n'aura servi à rien (si si... il faudrait entendre tout ce qui se dit durant les délibérés, on serait surpris).

Donc oui, je maintiens, tout cela est bel et bien un mythe pour oublier que tout dans cette affaire relève du mauvais rafistolage, direction du procès par le président compris.

Et que du coup, comme tous vos confrères, vous n'avez pas entendu ce qu'il y avait à entendre. C'est dommage.
Oh que si, je me souviens très bien des efforts de plaidoierie de Le Forsonney, seul, tout seul, Lombard absent; puis de Lombard enfin présent. Vu du banc où j'étais, avec un Ranucci devenu enragé, je nageais en plein surréalisme. Tout était faussé, et l'ambiance ne laissait abslument pas de place aux déchirements de l'inocence. J'ai peut-être oublié bien des choses, mais pas ce jeune homme qui fonçait droit dans le mur.
Comme ils en avaient longuement discuté, les journalistes "accrédités" de l'erreur fatale du choix de défense de Lombard. Aujourd'hui, je sais qu'il sait très bien (ne me demandez pas comment je le sais, mais c'est un fait) qu'il a été très mauvais. Il dit souvent qu'il n'oubliera jamais Ranucci, mais cela ne l'empêche pas de dormir.
Un ami grand avocat qui fut pour beaucoup dans les suites de l'affaire --c'est à dire après le procès-- me dit souvent à propos de Ranucci: "Lombard, Où?"
Cela étant, je crois que nous ne nous comprendrons jamais, surtout que j'ai du mal à suivre vos phrases, vos mélanges de genres entre Ranucci, Yann Piat (crime d'état. Là, sûr, on ne saura jamais) et Outreau. Je vous laisse continuer de croire que les avocats ne peuvent jamais tout faire basculer dans le bon sens (donc, oubliez Patrick Henry, pire à défendre que Ranucci). Restons-en là. Moi j'ai été suffisamment traumatisée par ces jours-là pour me battre sur Internet avec quelqu'un qui s'emmêle les idées entre procès, procès en révision, cassation, cour de cassation, procès délocalisés et autres avatars juridiques auxquels vous me semblez très étrangers.
Carrein, je n'y étais pas. Nul n'a remis en doute sa culpabilité, et puisqu'on savait Giscard capable d'envoyer à l'échafaud n'importe qui, quel étonnement en tirer..
Défendre Ranucci avec la partie civile. Vous faites un raccourci époustouflant, mais effectivement. Collard avait réussi à faire accepter de la famille Rambla le fait qu'il ne demanderait pas la peine de mort. Fraticelli pouvait jouer les circonstances atténuantes, tout à fait plaidables.
Bon, fin d'entretien. Comme je l'ai dit plus haut, inutile de parler dans le vide.


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