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Message non luPosté :18 déc. 2014, 17:44 
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[quote="Pat 31"]Je ne sais pas exactement dans quelle direction vous voulez que l'on regarde,



Quelques pages au début du bouquin, il y a presque 200 ans, .....PELLETIER ou plus tôt PELETIER.....
CORDIALEMENT francisANDco

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Celui qui a un quotient intellectuel important a tous les atouts pour réussir, celui qui fait preuve d'intelligence a déjà réussi. COGITO ERGO SUM f.A.c


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Message non luPosté :19 déc. 2014, 18:28 
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Citation :
Extrait de métronews du 19 décembre 2014 :

INNOCENTÉ 70 ANS APRÈS SON EXÉCUTION

Le verdict de 1944 officiellement annulé
Alors que plusieurs avocats se battent depuis des années, attestant que George Junius Stinney Jr., le plus je une condamné à mort de l’histoire moderne des Etats-Unis, était innocent au moment de son éxécution, la juge Carmen Mullins vient d’annuler la décision de justice qui l’a conduit à la mort il y a 70 ans, rapporte NBC News. Une nouvelle que devraient apprécier ses avocats, persuadés que les aveux de Stinney à l’époque avaient été obtenus sous la contrainte. Le dossier avait été rouvert à leur demande en 2013, sûrs d’avoir assez de preuves pour l’innocenter. On ignore pour l’heure si un nouveau procès pourra être ouvert dans les prochains mois.

Les faits remontent à 1944. George Junius Stinney Jr n’a alors que 14 ans. Ce jeune garçon noir est condamné pour le double meurtre de deux jeunes filles blanches, Betty June Binnicker, 11 ans, et Mary Emma Thames, 8ans, en Caroline de Sud. Le 23 mars 1944, les corps de deux enfants portée disparues depuis 24 heures, sont retrouvés. Elles ont été battues à mort.

Dix minutes de délibération
Quels éléments lient le garçon à l’affaire ? Rien, mais George serait le dernier à les avoir vues vivantes. Il serait allé de lui-même le signaler à l’équipe de recherche : les deux filletes s’étaient arrêtées devant chez lui pour lui demander où elles pouvaient trouver un certain type de fleur. Le lendemain de la découverte des corps, il est arrêté. Le surlendemain, accusé d’homicide au premier degré. L 24 avril se tient le procès, un des plus rapide de l’histoire. George est le seul suspect, aucun témoin n’est appelé à la barre. Après dix minutes de délibération, le jury, composé de 12 hommes blancs, rend son verdict : condamnation à mort, par la chaise électrique. Les protestations de syndicats, de religieux et de la NAACP, une association de défenses des droits civiques des citoyens de couleur, n’y changeront rien.
L’exécution a lieu trois mois après le crime, le 16 juin 1944, dans la prison de Colombia. Alors que le garçon s’avance jusqu’à la chambre d’exécution, une bible à la main, quelques témoins assistent à la scène, dont le récit effroyable fait le tour de la planète : les bourreaux éprouvent des difficultés à attacher le jeune homme à la chaise en raison de sa petite taille. Sa bible est ainsi placée sous ses fesses afin de le rehausser (d’autre sources parlent d’un annuaire téléphoniques). Son masque, censé couvrir son visage, est lui aussi trop grand, et tombe pendant l’électrocution, exposant son visage, qui se tord de douleur. Quatre minutes plus tard, George Stinney est déclaré mort. L’affaire esr devenue le symbole pour les militants du monde entier de la barbarie et de l’injustice de la peine mort.
Citation :
Extrait de Yahoo actualités :

70 ANS PLUS TARD

... Les avocats, qui ont obtenu la réouverture du dossier en 2013, se fondent notamment sur deux éléments pour innocenter George : sa sœur, retrouvée en 2009 par des professionnels de la justice, a déclaré que l’adolescent était avec elle le jour du double homicide et qu’il n’avait pas pu, dans ce cas, le commettre. Autre donnée troublante : les deux filles ont été battues à mort avec un bout de rail de chemin de fer. Or George, de par sa petite corpulence, n’avait pas assez de force pour infliger les coups mortels avec un outil si lourd.
Le juge Carmen Mullins a décidé, mercredi 17 décembre 2014, d'annuler la décision de justice concernant George. Les défenseurs du petit garçon militent pour qu'un nouveau procès s'ouvre rapidement pour l'innocenter définitivement.


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Message non luPosté :20 déc. 2014, 09:22 
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"Alors que plusieurs avocats se battent depuis des années, attestant que George Junius Stinney Jean Rambla..." ouhla..

"Les faits remontent à 1944. George Junius Stinney Jean Rambla n’a alors que 14 ans." ouhla..


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Message non luPosté :20 déc. 2014, 10:52 
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Oui je sais, c'est à cause de la correction automatique pour éviter par le passé certaines abréviations ou raccourcis dans les noms...
Je vais corriger cela. C'est un tantinet voire un chouillat agaçant. :wink:

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Message non luPosté :20 déc. 2014, 21:31 
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Voici encore la saga Fraticelli du début des années 8o. Cette fois-ci relatée avec plus de détails et où les contours du personnages nous apparaissent beaucoup plus précisément que dans le document précédent ...
Citation :
Extraits de ''Qui a tué le juge Michel ?'' d'Eric Pelletier et Jean Marie Pontaut:
Pierre Michel prend contact avec ses homologues italiens et les filatures, menées en commun par les stups de Marseille et les hommes de la Guardia di Finanza de Milan, aboutissent à un petit castel médiéval, à Cereseo, situé près d’Alexandrie, dans le Piémont…
… les policiers italiens découvrent deux laboratoires en train de tourner, l’un dans la tour principale, l’autre dans une dépendance …
Une partie de l’équipe franco-italienne est interpellée sur place. Quand à Robert Kechichian, il est cueilli à Marseille. Mais ‘’l’Arménien’’ rue dans les brancards : il nie farouchement sa culpabilité. Et tombe très vite gravement malade.
Dès son incarcération au début du mois de juin, en effet, le trafiquant entreprend une grève de la faim pour dénoncer ‘’les conditions arbitraires de son arrestation’’ et se fait admettre à la prison-hôpital des Baumettes, dirigée par le docteur Alain Colombani. ‘’L’Arménien prend comme avocat André Fraticelli. Et tout aussi rapidement, il s’avère que le malheureux Kechichian souffre d’une rechute d’un cancer… Une maladie évidemment , totalement incompatible avec la détention, puisqu’elle nécessite une intervention chirurgicale à l’extèrieur de la prison.

Pierre Michel est sidéré… il existe bel et bien à Marseille une ‘’Baumette Connection’’, une mafia des Grâces médicales, garantissant aux détenus fortunés une porte dorée vers la sortie. A sa tête, deux personnages incontournables… selon lui : L’avocat André Fraticelli et son grand ami, le docteur Alain Colombani, responsable de l’Hôpital de la prison.

… l’un des agents recruteurs du PHB, qui fournirait l’établissement en truands aisés, ne serait autre que l’avocat Fraticelli. Ce lutin souriant et malin, l’oeil bleu perçant, est venu sur le tard au barreau. Pour défendre, dit-il complaisamment, ‘’le Corse, l’Arménien et le Paria’’. En fait, très vite, son cabinet ne désemplit pas d’une clientèle composée des grands voyous ou des personnes importants de la place, quelles que soient leurs origines…
… L’avocat volontiers hâbleur, laisse entendre qu’il a ‘’le bras long’’ et surtout qu’il détient ‘’la clé des Baumettes’’. ‘’Frati’’, comme tout le monde l’appelle, est en tout cas au mieux avec son ami Colombani, insulaire lui aussi, et depuis longtemps.

L’avocat avait défendu Louis Giralt, le financier d’un labo de Chambon-sur Lignon. Et le stragème de Pierre Michel – la décision d’expédier à Fresnes le truand afin d’obtenir une expertise contredisant celle de Colombani – lui est resté en travers de la gorge. ‘’Frati’’ a promis de se venger du magistrat, autrefois son ami.
Depuis, Pierre Michel, considérant l’avocat comme corrompu et passé du côté obscur de la force, s’est régulièrement dressé contre lui. Ce qui donne lieu à des bagarre épique, les deux hommes en venant presque aux mains. Le cas Kechichian va donner à Fraticelli l’occasion de prendre sa revanche.
A SUIVRE
Désolé, mais mon scanner ayant rendu l'âme, je suis obligé de taper à l'ordi ce qui est dans le livre. Ceci étant fastidieux, je suis contraint de rendre compte par étape du contenu de l'ouvrage.


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Message non luPosté :21 déc. 2014, 18:46 
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Suite de la saga Fraticelli de la fin des années 80
Citation :
Extraits de ''Qui a tué le juge Michel ?'' d'Eric Pelletier et Jean Marie Pontaut:
Peu après l’admission de ‘’L’Arménien’’ à la prison des Baumettes, ses avocats présentent une demande de mise en liberté de leur client, assortie d’une lettre d’un chirurgien de la place. Celui-ci certifie « avoir opéré Kechichian, Robert en juin et août 1965, d’une lésion de la plus haute gravité et qu’une résidive peut, à tout moment, réapparaître ». Michel qui n’en croit pas un mot, rejette la demande avec un scepticisme méprisant et renvoie le voyou dans sa cellule des Baumettes.
Le premier interrogatoire avec Kechichian, le 02 juillet 1980 se passe particulièrement mal. Le trafficant nie tout, excepté le fait qu’il n’a pas d’activité et qu’il demeure inconnu du fisc.
« … je gagne ma vie en jouant aux cartes ». Il reconnaît s’occuper d’un club de bridge qui le rémunère ‘’officieusement’’, ce qui lui permet de vivre. Comment a t-il rencontré l’un des membres de l’équipe qui tournait dans le laboratoire de Milan ? « Sur une place de San Remo, il vendait des montres et j’ai sympathisé avec lui »… Il n’a pas connaissance des activités de sa femme et de sa société de publicité. En tous cas, Kechichian n’a pas mis un sou dans l’affaire… Quid de la pompe à vide de la marque Sevylor, nécessaire à la transformation de morphine que son épouse a gardée à la maison, avant que les ‘’Italiens’’ viennent la chercher ? Pour kechichian « c’est un truc avec un tuyau que Kathy a pris pour un ‘’appareil à nettoyer les piscines ». Exaspéré par l’arrogance et la mauvaise foi du truand, le juge lui annonce qu’il incarcère sa femme à la prison des Baumettes.
– « Elle est enceinte de huit mois, monsieur le juge ! » –
… la jeune femme accouchera en prison et ne sera libérée que le 02 février 1981…

A partir de ce moment, la guerre est déclarée. Et le vieux cancer de Kechichian va se réveiller et se développer… En décembre 1980, ‘’L’Arménien est réintégré en urgence au PHB… Le docteur Colombani envoie son patient se faire examiner au centre anticancéreux de Marseille. Sentant le coup venir, Pierre Michel se déplace lui-même pour constater l’état du malade. Les avocats en profitent pour réclamer une nouvelle mise en liberté. Le magistrat qui fulmine, examine à la loupe tous les rapports de filature et les écoutes téléphoniques concernant Robert Kechichian. … durant toute la période où le truand était sous surveillance, il n’a jamais appelé ou consulté un médecin. De plus, au moment de son arrestation, sa femme n’a jamais fait état de la moindre rechute de sa maladie… Pierre Michel furieux rejette de nouveau la demande avec mépris.
Mais pour plus de sûreté, il saisit deux médecins experts du tribunal de Marseille… Quelques jours plus tard, les deux spécialistes rendent leurs conclusions. Elles sont formelles : le patient présente une récidive… de ce fait son état n’est pas compatible avec la détention.
Un coup de massue pour le juge.
Après la mort de Pierre Michel, l’un des médecins interrogé dans le cadre d’une instruction judiciaire, reconnaîtra qu’il avait examiné ‘’le malade’’ ‘’sommairement’’. Mais surtout, il n’avait pas signalé, dans son rapport, les quatre biopsies négatives réalisées au centre anticancéreux ! C’est ‘’oubli’’ vaudra à l’expert à ‘’ l’expert’’ d’aller dormir un temps à la prison de Toulon. Son collègue…, lui, avouera qu’il n’a jamais vu le malade, se contentant de cosigner l’expertise et de partager les honoraires.

En attendant, Pierre Michel, qui ignore ces manipulations, se trouve quasi obligé de libérer Kechichian. Certain, pourtant, qu’on essaie de le rouler, il décide d’utiliser les grands moyen. Sa botte secrète. Il va refaire le coup de Giralt et expédier Kechichian loin d’ici, à l’hôpital des prisons de Fresnes. Marie Viangalli, la substitut qui suit les affaires de drogue à Marseille… avise le Ministère de la Justice afin d’organiser le transport. Ils rient tous deux du bon tour qu’ils vont jouer à la ‘’mafia des Baumettes’’.

Leur joie est de courte durée. Le mardi 07 juillet 1981, le juge Michel reçoit deux lettres.
La première est un courrier officiel en-tête du Ministère de la Justice. Celui-ci émane du médecin inpecteur général de l’Administration pénitentiaire, le chef de toute la médecine carcérale en France, responsable de l’hôpital de Fresnes. Le docteur Solange Troisier explique qu’il n’existe pas de structures nécessaires pour soigner monsieur Kechichian Robert… Michel n’en croit pas ses yeux. Solange Troisier représente une sommité du monde médical, mais aussi politique… comment une t-elle professionnelle peut-elle refuser que le trafiquant soit examiné dans ‘’son’’ hôpital ?
En ouvrant son deuxième courrier, le magistrat comprend d’où vient le coup. Il s’agit d’une nouvelle demande de liberté de Maître Fraticelli pour Kechichian. Cette fois le ton est comminatoire. L’avocat parle du ‘’mal irréversible dont est atteint son client. Et pour enfoncer le clou, il ajout : « Je viens d’appendre directement de la Chancellerie que l’hôpital central de Fresnes ne possède pas d’équipement permettant une cobaltothérapie. » L’avocat termine par une phrase énigmatique : « Je vous rappelle le drame d’une famille face à la mort d’un des siens et en l’état du silence ou du refus que vous opposez contre l’unanimité du corps médical ». L’avocat porte un dernier coup bas, car l’allusion est évidente. L’année précédente, le juge avait fait incarcéré un docker de cinquante deux ans, habitant dans les quartiers nord de Marseille et mêlé à un petit trafic de Haschich. Ce père de famille, véritablement malade, avait été hospitalisé dans un établissement civil, puis transféré au PHB. Alors que son avocat, Maître Sixte Ugolini, s’apprêtait à effectuer une demande de remise en liberté auprès du juge, Martinez Idelfonso meurt au cours du week-end d’une crise cardiaque. Pierre Michel ne s’estimait pas responsable de ce drame car personne ne l’avait prévenu de l’état réel du suspect. Mais à cette occasion, des tracts anonymes avaient été déposés sur les voitures en stationnement à proximité du palais : « Monsieur le juge Michel, donnez-nous des explications sur la mort suspecte à l’infirmerie de la prison de monsieur Martinez Idelfonso, grand malade, invalide, ancien combattant, père de famille nombreuse. Assassinat légal. Répondez. »


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Message non luPosté :22 déc. 2014, 00:24 
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Après ça, on continue de dire que la justice a le "luc" propre ? pffffffffff !

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Message non luPosté :22 déc. 2014, 21:23 
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Fraticelli suite et fin
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Extraits de ''Qui a tué le juge Michel ?'' d'Eric Pelletier et Jean Marie Pontaut:
Comment Colombani et Fraticelli ont-ils pu actionner si facilement le patron de la médecine pénitentiaire, au point de faire revenir la chancellerie sur sa décision ?
Il ne tardera pas à avoir quelques éléments de réponse. Le docteur Colombani est un ancien élève de Solange Troisier… On saura plus tard qu’il l’a appelée à deux reprises, le 30 juin et le 1er juillet. Quant à Fraticelli, on ne sait pas comment, mais il est également très proche du médecin inspecteur des prisons. Son carnet d’adresses comporte son numéro de téléphone personnel et ses deux lignes directes à l’hôpital de Fresnes. L’avocat s’est rendu dans la capitale le 24 juin et le 04 juillet. Coïncidence ?
La rage au cœur le juge doit s’incliner. Il ne peut pas prendre le risque que Kechichian décède en prison…
…Quelques jours avant son départ en vacances, Pierre Michel signe la mise en liberté de Robert Kéchichian.

Le28 octobre, le trafiquant prend la fuite. « Il craignait , expliquera Maître Fraticelli, qu’on lui mette cette affaire sur le dos, et il a préféré disparaître ». Le même avocat qui aurait dit le jour de l’assassinat de Pierre Michel : « Pour une fois, il n’y a pas eu d’erreur judiciaire ! ».
Au début de l’année suivante, le 05 janvier 1982, Robert Kechichian est condamné à dix-huit ans de prison par le tribunal de correctionnelle de Marseille. Là encore, il préfère être absent…

Le nouveau procureur de Marseille, Pierre Truche, …profite du fait que plusieurs détenus des Baumettes, et même un gardien de prison, dénoncent les agissements du duo Colombani – Fraticelli… Un premier juge d’instruction est nommé, qui demande, en septembre 82, à deux experts de Grenoble d’examiner les dossiers médicaux de vingt-trois détenus du PHB.
Finalement, ce premier assaut s’enlise dans la procédure. Le duo se croit sauvé.
Mais dans la plus grande discrétion, le procureur Truche, ouvre, le 12 janvier 1983, une deuxième information judiciaire confiée au juge Christian Raysseguier. Elle ne porte que sur le cas Kechichian et repose sur l’avis formel des deux experts grenoblois. Selon eux, rien, dans les documents médicaux qu’ils ont examinés, ne justifiait la libération de Kechichian. La justice dispose enfin d’une preuve pour confondre Colombani.

Le 10 février, le juge Raysseguier fait arrêter le docteur Colombani… Peu après il incarcère à Toulon ‘’l’expert’’ qui avait confirmé les analyses du patron du PHB. Dans la foulée , le magistrat met en examen Solange Troisier. Quant à André Fraticelli, entendu par le juge le 16 mai et craignant une incarcération, il demande ce jour là au magistrat l’autorisation de se rendre aux toilettes. Il en profite pour jouer la fille de l’air. Une moto l’attend en bas du palais de justice et il bénéficie du circuit d’évasion des grands truands…
Cela n’empêche pas le magistrat de mener son instruction au pas de charge. Le tout Marseille se bat dèjà pour assister à ce procès à grand spectacle programmé le 17 septembre.

Mais une habile avocate va doucher l’ambiance ; Maître Sophie Bottai, qui défend le docteur Colombani dépose une requête : elle demande que le procès ne se déroule pas à Marseille. Trop partialité, trop de personnes liées au tribunal,trop de passion… l’audience est renvoyée devant le tribunal de Versailles…
De fait, loin de l’ambiance survoltée de la cité phocéenne, loin des lieux où Pierre Michel a péri, le procès tend à se dégonfler. Il s’ouvre sur une jolie surprise : le 24 octobre, l’ex avocat André Fraticelli ─ il a entre-temps été radié du barreau ─ se constitue prisonnier auprès de la gendarmerie pour être jugé… le tribunal se montre clément : Un an de prison , dont huit mois avec sursis pour Alain Colombani et André Fraticelli, six mois avec sursis pour Solange Troisier. Tout ça pour ça ! Cerise sur le gateau, en appel tous les prévenus sont relaxés.
FIN


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Message non luPosté :23 déc. 2014, 08:25 
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voilà ...et quand je pense que personne n'était d'accord avec moi quand je disais que Ranucci n'avait pas eu de chance non plus avec ses avocats.
On peut dire qu'il n'était pas franchement bien épaulé.
Un jeune avocat inexpérimenté, un ténor du barreau absent et un magouilleur !
une belle ligne de défense !


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Message non luPosté :26 déc. 2014, 17:03 
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Une belle troïka.....
Les avocats sont tous, plus ou moins magouilleurs, c'est un peu le métier qui veut cela. Ils défendent leurs clients et ne sont que rarement à la recherche de la vérité qui est chez eux une notion à géométrie variable. Mme Mathon sonne chez Pollack absent, puis s'en va chez Lombard. Vous imaginez le tableau d'un Lombard sur le banc de la Partie Civile? Il aurait tenu une position totalement différente à quelques minutes près.
Voir aussi sur le rôle des avocats: le comportement de certains à Outreau
https://www.youtube.com/watch?v=GDLLu7uSLwA
Je pensais que Jean-François LeForsonney pouvait être le 'Langlois' de cette affaire. Il avait une position mesurée et je le crois 'honnête homme', aurait-il craché le morceau?
Hélas il est parti trop tôt.


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Message non luPosté :27 déc. 2014, 09:44 
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Bonjour Yargumo,
Il ne faut pas généraliser vous savez :wink:
Ce que vous écrivez sur les avocats est souvent une réalité déplorée, mais c'est aussi une conséquence de la formation reçue: apprendre à plaider sur n'importe quel type de dossier, dans un sens où dans un autre, en respectant certains grands principes à commencer par celui des droits de la défense, et du droit pour quiconque d'être assisté par un avocat.
Vous pouvez en déduire que vous devez apprendre tantôt à défendre une victime, tantôt son meurtrier " presumé".
Les "cours" de plaidoirie apprennent à gérer ces possibilités et, en principe ( sur le plan therique) à anticiper sur la ligne de défense ou d'attaque de la partie adverse.
Si vous êtes malgré tout un idéaliste décidé à ne défendre que les cas qui vous importent ou tiennent à cœur, il vous faudra soit jouir d'une certaine notoriété pour avoir le luxe de choisir vos dossiers, soit adopter une conception détachée en grande partie notamment de l'argent.
Certains le font.
Pour le reste de votre propos, il ne faut pas non plus oublier que l'avocat français n'est pas un investigateur et qu'il ne conduit pas une enquête pour la défense de son client ( avec par exemple l'audition de témoins etc) façon séries américaines... Cela n'en fait pas nécessairement un magouilleur, même s'il y en a comme dans bien d'autres professions d'ailleurs.
Vous savez bien que, dès qu'il y a de l'argent, du pouvoir et parfois de la gloire, les hommes ( au sens large :wink: ) deviennent fous...ils n'échappent pas au système.
Je vous accorde que ce serait pourtant plus chevaleresque et musclé, voire passionnant sans doute dans la recherche de la vérité , mais la réalité est pourtant plus terre à terre.

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Message non luPosté :28 déc. 2014, 11:37 
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ce qu'il faut reprocher à Lombard, ce n'est pas d'être capable d'être d'un bord ou d'un autre en quelques minutes, c'est d'avoir négligé l'étude du dossier et de ne pas avoir travaillé sérieusement dans le sens demandé par son client. Un bon avocat doit défendre les intérêts de son client en se donnant les moyens de le faire.
Ranucci avait demandé à ses avocats de plaider l'innocence. Je suis persuadé que ses avocats ont essayé de le dissuader en lui faisant comprendre qu'il risquait la mort certaine.
S'il avait été coupable, il n'aurait pas eu de scrupule à demander à ses avocats de tout faire pour le sauver.
Ranucci a eu le comportement d'un innocent en prenant le risque de défendre sa position jusqu'au bout. Seul un innocent peut avoir cette attitude, celle de refuser de passer pour un meurtrier au péril de sa vie. C'est une question de fierté de dignité. Donc respect pour le courage de cet homme, seul contre tous.


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Message non luPosté :28 déc. 2014, 13:55 
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ce qu'il faut reprocher à Lombard, ce n'est pas d'être capable d'être d'un bord ou d'un autre en quelques minutes, c'est d'avoir négligé l'étude du dossier et de ne pas avoir travaillé sérieusement dans le sens demandé par son client. Un bon avocat doit défendre les intérêts de son client en se donnant les moyens de le faire.
Ranucci avait demandé à ses avocats de plaider l'innocence. Je suis persuadé que ses avocats ont essayé de le dissuader en lui faisant comprendre qu'il risquait la mort certaine.
Oui, c'est aussi ce que je crois...

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