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Message non luPosté :14 juil. 2007, 12:12 
Un jour, s'il en a le courage, il faudra qu'il explique pourquoi une semaine après l'exécution de CR, il a grâcié Moussa Benzarha, un ancien harki condamné à mort le 25 février 1976 (également en pleine affaire Patrick Henry) parce qu'il avait tué une vieille dame pour lui voler ses économies (exactement l'un des cas de figure annoncé publiquement par Giscard, dans lesquels la peine de mort devait s'appliquer.

Je ne peux pas m'empêcher de penser que si Giscard avait été gaulliste, il aurait grâcié CR, même en le considérant comme coupable. Eu égard notamment au fait que son père, Jean Ranucci, a combattu dans les Forces Navales Françaises Libres (mises en place par De Gaulle le 1er juillet 1940, avec commandement confié à l'amiral Muselier).


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Message non luPosté :14 juil. 2007, 12:34 
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Un jour, s'il en a le courage, il faudra qu'il explique pourquoi une semaine après l'exécution de CR, il a grâcié Moussa Benzarha, un ancien harki condamné à mort le 25 février 1976 (également en pleine affaire Patrick Henry) parce qu'il avait tué une vieille dame pour lui voler ses économies (exactement l'un des cas de figure annoncé publiquement par Giscard, dans lesquels la peine de mort devait s'appliquer.
Si Giscard a grâcié Benzarha, c'est justement parce qu'il était harki et qu'à ce moment-là (1976), il y avait des menaces de débordements de la part de la population concernée. Il a voulu les faire taire de cette manière-là : "je vous laisse la vie de Benzahra, mais ne faites pas de manifestations publiques" ! Il a acheté les harkis en laissant la vie sauve à Benzahra.
Ce que voulait Giscard, c'est faire plaisir à tout le monde :
* la populace crie "à mort Ranucci" dans la rue, alors il leur donne la tête de Ranucci
* les harkis réclament qu'on les respecte davantage, alors il achète leur silence en laissant la vie sauve à l'un des leurs
* les femmes réclament dans la rue la liberté d'avorter, alors il leur donne l'avortement (je ne dis pas que je suis contre, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit)

Je veux seulement montrer que, pour Giscard, il suffit d'aller dans la rue, de crier bien fort, et on a ce qu'on veut (bien ou mauvais)

et Ranucci a fait les frais de cette politique démagogique de "celui qui crie le plus fort"

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 13:00 
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[...]

Si Giscard a grâcié Benzarha, c'est justement parce qu'il était harki et qu'à ce moment-là (1976), il y avait des menaces de débordements de la part de la population concernée. Il a voulu les faire taire de cette manière-là : "je vous laisse la vie de Benzahra, mais ne faites pas de manifestations publiques" ! Il a acheté les harkis en laissant la vie sauve à Benzahra.
Ce que voulait Giscard, c'est faire plaisir à tout le monde :
* la populace crie "à mort Ranucci" dans la rue, alors il leur donne la tête de Ranucci
* les harkis réclament qu'on les respecte davantage, alors il achète leur silence en laissant la vie sauve à l'un des leurs
* les femmes réclament dans la rue la liberté d'avorter, alors il leur donne l'avortement (je ne dis pas que je suis contre, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit)

Je veux seulement montrer que, pour Giscard, il suffit d'aller dans la rue, de crier bien fort, et on a ce qu'on veut (bien ou mauvais)

et Ranucci a fait les frais de cette politique démagogique de "celui qui crie le plus fort"
voilà, pour résumer, je dirais à propos de Giscard :
- manque ou absence de courage politique
- incohérence : il aurait été moins choquant de gracier Ranucci et Benzahra que de faire ce qu'il a fait.
Pour l'avortement, c'était un progrès, donc sur ce coup là, il a été plutôt courageux car il y avait une opposition violente et haineuse dans le pays à cette époque.


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Message non luPosté :14 juil. 2007, 13:53 
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[...]


Pour l'avortement, c'était un progrès, donc sur ce coup là, il a été plutôt courageux car il y avait une opposition violente et haineuse dans le pays à cette époque.
Oui et non, car les femmes défilaient dans les rues, et dans les universités, les jeunes gens discutaient fort sur le sujet, voulant à tout prix cette libéralisation.

Il s'est en ce sens allier la population jeune et la population féminine en particulier, il s'est montrer à "l'écoute" de la jeunesse. N'oublions pas que Giscard n'est pas quelqu'un qui entreprend, et s'il l'a fait, c'est qu'il y était obligé pour s'allier un électorat, celui des 18-21 ans auquel il venait d'ouvrir la voie des urnes

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 14:26 
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[...]

Oui et non, car les femmes défilaient dans les rues, et dans les universités, les jeunes gens discutaient fort sur le sujet, voulant à tout prix cette libéralisation.

Il s'est en ce sens allier la population jeune et la population féminine en particulier, il s'est montrer à "l'écoute" de la jeunesse. N'oublions pas que Giscard n'est pas quelqu'un qui entreprend, et s'il l'a fait, c'est qu'il y était obligé pour s'allier un électorat, celui des 18-21 ans auquel il venait d'ouvrir la voie des urnes
Je serais assez d'accord avec votre analyse, Didi. J'irais même jusqu'à dire que sa décision au sujet de l'IVG puise à la même source que sa décision de ne pas gracier CR : la démagogie.
Giscard d'estaing était le contraire d'un homme courageux.


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Message non luPosté :14 juil. 2007, 14:34 
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Je n'ai pas vécu les premières réformes de Giscard comme cela, il faut lui reconnaître une certaine volonté au début de son septennat :

la majorité civile à 18 ans, ce n'était pas complètement donné.

Le divorce par consentement mutuel, qui est un progrès social et qu'il faut voir comme tel.

et la libéralisation de l'avortement, ce qui est aussi une réforme sociale de première grandeur, ces trois réformes votées grace à l'apport des voix de gauche.

Là nous sommes en 74, Giscard descend les champs élysées à pied pour son investiture, cherche la décrispation.

Et surtout avec le ministre des finances Fourcade, on fait en pleine crise du pétrole (1973) une politique de relance par la consommation pour endiguer la flambée du chômage.

Les chômeurs pour raisons économiques touchent 90 % de leur salaire pendant un an (ça fait rêver...) (en comptant les cotisations salariales modifiées, on touche un tout petit peu plus que son salaire).

C'est la crise, l'apparition et la multiplication des grandes surfaces et j'en passe...

En 1976 le paysage a changé, Marchais lorsque Chirac dit qu'il voit le bout du tunnel fait remarquer qu'il confond sans doute l'entrée et la sortie.

La politique de relance Fourcade a échoué, c'est ce qu'on appelle la stagflation : l'inflation sans la croissance (quelques points quand même), la société s'est repliée et le gouvernement mène une politique désormais clairement conservatrice et parfois rétrograde avec des gadgets : conseil des ministres à Lyon pour signifier une décentralisation qui ne se produit pas.
Télévision aux ordres, Chirac traite les journalites d'Europe 1 de persifleurs à mons que ce ne soit ceux de VSD, pour dire et fait remercier le directeur de la rédaction.

C'est dans ce contexte qu'à lieu l'exécution de Ranucci. Entre 1974 et 1976, Giscard a bien changé.


Donc pour moi l'avortement ce n'est pas pour faire plaisir à sa majorité en tous cas, qui était contre, et il faut voir comment Madame Veil a dû batailler avec les députés de sa propre majorité qui l'ont traitée de tous les noms, y compris de tricoteurse.
Jean Lecanuet avait d'ailleurs refusé de défendre cette loi devant l'assemblée nationale et oui avait refilé le bébé si 'ose m'exprimer ainsi.

Il ne faut pas diminuer le mérite de certaines personnes, même Giscard en la matière et Dieu sait si je suis dur par ailleurs.

Puis viendront les lois Peyreffite, enfin tout un arsenal répressif.

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L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


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Message non luPosté :14 juil. 2007, 14:39 
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Je serais assez d'accord avec votre analyse, Didi. J'irais même jusqu'à dire que sa décision au sujet de l'IVG puise à la même source que sa décision de ne pas gracier CR : la démagogie.
Giscard d'estaing était le contraire d'un homme courageux.
Ce sont des propos clairement réactionnaires selon moi et qu'on peut rapporter au nombre de femmes qui ne meurent plus d'avortements clandestins ou qui ne sont plus obligées de s'exiler à l'étranger.

Il y a des choses qu'on ne peut pas retirer à Giscard, et celle là en est une, comme à Lucien Neuwirth qui a libéralisé la contraception, une énorme révolution.

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 14:40 
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Oui et non, car les femmes défilaient dans les rues, et dans les universités, les jeunes gens discutaient fort sur le sujet, voulant à tout prix cette libéralisation.

Il s'est en ce sens allier la population jeune et la population féminine en particulier, il s'est montrer à "l'écoute" de la jeunesse. N'oublions pas que Giscard n'est pas quelqu'un qui entreprend, et s'il l'a fait, c'est qu'il y était obligé pour s'allier un électorat, celui des 18-21 ans auquel il venait d'ouvrir la voie des urnes
Si c'était cela il l'aurait fait en 80 pas en 1974 juste après son élection.

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 14:45 
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ok gihel ! admettons que ce qui a été fait au début de son septennat, il l'ait fait non pas pour faire plaisir essentiellement à la "populace" ou par souci d'étendre son électorat, mais vraiment dans le sens du bien public, et dans ce cas, on inclut la majorité à 18 ans, l'avortement, les modalités du divorce et peut-être quelques autres petites choses
Mais par la suite, il n'a pris ses décisions à compter de 1976 que pour faire plaisir à ceux qui criaient le plus fort (répression entre autre) et ce pour éviter les débordements publics, avoir le calme dans le rue et s'assurer des voix pour sa réélection de 1981

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 16:00 
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Oui c'est ce souvenir que j'en ai, les choses ont changé et 1976 n'avait pas grand chose à voir avec les intentions affichées en 1974 et les quelques réalisations faites avec les voix de la gauche. Quand Raymond Barre arrive en juillet 1976 c'est pour faire une politique clairement conservatrice.

Quand survient l'exécution de Ranucci, il faut savoir que la dernière remontait à 1973 et évidemment on ne comprenait pas. C'est un article de l'express qui a beaucoup choqué et qui a contribué à mettre la pression sur la peine de mort et entre 1973 et 1976 elle n'est pas appliquée.

Image

Je me souviens de sa mesure phare pour faire chuter l'inflation : la baisse de la TVA. A l'époque les prix étaient contrôlés. On ne s'en souvient plus. Et l'inflation a fini à 14 % en 1981.

Même si les chiffres d'inflation de l'Insee sont contestables l'inflation n'est plus ce qu'elle était en 1980.

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 16:19 
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Ce sont des propos clairement réactionnaires selon moi et qu'on peut rapporter au nombre de femmes qui ne meurent plus d'avortements clandestins ou qui ne sont plus obligées de s'exiler à l'étranger.

Il y a des choses qu'on ne peut pas retirer à Giscard, et celle là en est une, comme à Lucien Neuwirth qui a libéralisé la contraception, une énorme révolution.
Vous n'avez absolument rien compris à ce que je voulais dire.
Je voulais dire que, de même qu'il avait eu peur de l'opinion publique lorsqu'il avait décidé de ne pas grâcier Ranucci, Giscard avait à l'inverse vu le parti qu'il pouvait tirer de la très forte mobilisation qui existait à l'époque en faveur de la dépénalisation de l'avortement.

La même cause (la démagogie) avait, dans le premier cas, donné lieu à une immonde boucherie et, dans le deuxième cas, à une loi que personnellement j'avais toujours souhaitée et soutenue.
Mais à l'origine de l'une et de l'autre, on retrouve la même cause : la démagogie. Sauf que la démagogie peut parfois, paradoxalement, avoir des effets positifs.

Dans le cas de la loi Veil, ce souci d'aller dans le sens de l'air du temps a permis la mise en place d'une loi que je trouve bonne. Mais je suis absolument certaine que Giscard n'aurait jamais laissé passer cette loi si elle n'avait pas été plébicitée par la majorité des jeunes, un électorat sur lequel il misait.

Il est donc inutile de me ranger dans le camp des affreux réactionnaires car il se trouve que personne n'est plus ravie que moi que "les femmes ne meurent plus d'avortements clandestins ou ne soient plus obligées de s'exiler à l'étranger."


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Message non luPosté :14 juil. 2007, 16:48 
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Je n'ai pas du tout ce souvenir là, mais alors pas du tout.
La mobilisation pour l'avortement était ce qu'est aujourd'hui la mobilisation pour les prisons, elle engage les militants du planning familial, des mouvements féministes, mais jene me souviens pas d'une vague ou d'une pression.
Le procès de BObigny date à ce moment de quelques années. On sait qu'il faut faire quelque chose mais taxer Giscard d'opportunisme à ce propos ne correspond pas au souvenir que j'en ai.

Je me souviens surtout des députés de droite qui osaient attaquer Mme Veil, excusez moi mais d'une façon ignoble !

Ce n'était pas si évident de faire passer la loi sur l'avortement en 1974, ce n'était pas pour plaire, en tous cas un certain nombre de députés UDR n'ont pas suivi et si la loi est passée c'est avec la voi des députés communistes et socialistes.

Ce n'était pas non plus pour "plaire aux jeunes", sinon il aurait attendu les élections de 78, non c'était faire preuve d'une certaine volonté de réforme qui n'a pas duré.

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 16:58 
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La même cause (la démagogie) avait, dans le premier cas, donné lieu à une immonde boucherie et, dans le deuxième cas, à une loi que personnellement j'avais toujours souhaitée et soutenue.
Mais à l'origine de l'une et de l'autre, on retrouve la même cause : la démagogie. Sauf que la démagogie peut parfois, paradoxalement, avoir des effets positifs.
Vous avez une façon de raisonner qui est curieuse et qui se fonde sur des paradoxes assez étonnants.
La façon dont vous présentez les choses, on se dit : mais elle est contre l'avortement, elle dit que cela résulte d'une mesure démago, alors que c'est tout le contraire. Enfin, je ne vais pas essayer de comprendre plus parce que...

Si c'est démagogique cela ne peut pas donner lieu à quelque chose de bien. Ou alors cela ne l'est pas et donc lorsque Giscard lance la réforme de la loi de 1920 sur l'avortement c'est tout sauf de la démagogie.
C'est prendre en compte le fait que les femmes doivent avoir le droit de ne pas mourir et avoir des enfants quand elles le désirent.

Et flute quel progrès ! C'est sympa vous me faites passer pour un féministe pur et dur. Quand on était au lycée en 1975 c'est vrai qu'on écrivait sur les tableaux : les Robespierre du féminisme n'auront pas de 9 thermidor.

Qu'est-ce qu'il y a de démagogique là-dedans ? Même la motivation, elle ne peut pas en ce cas être démagogique.

Un qui est démagogique c'est Sarko, emprisonnons plus pour éviter la récidive alors qu'on sait que l'emprisonnement favorise la récidive. Alors ça oui, c'est réac et démago.

Quand à la mort de Ranucci c'est sans doute la satisfaction d'un désir morbide de sa part, démagogie, je ne sais pas.

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Message non luPosté :14 juil. 2007, 17:01 
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Je n'ai pas du tout ce souvenir là, mais alors pas du tout.
La mobilisation pour l'avortement était ce qu'est aujourd'hui la mobilisation pour les prisons, elle engage les militants du planning familial, des mouvements féministes, mais jene me souviens pas d'une vague ou d'une pression.
Le procès de BObigny date à ce moment de quelques années. On sait qu'il faut faire quelque chose mais taxer Giscard d'opportunisme à ce propos ne correspond pas au souvenir que j'en ai.

Je me souviens surtout des députés de droite qui osaient attaquer Mme Veil, excusez moi mais d'une façon ignoble !

Ce n'était pas si évident de faire passer la loi sur l'avortement en 1974, ce n'était pas pour plaire, en tous cas un certain nombre de députés UDR n'ont pas suivi et si la loi est passée c'est avec la voi des députés communistes et socialistes.

Ce n'était pas non plus pour "plaire aux jeunes", sinon il aurait attendu les élections de 78, non c'était faire preuve d'une certaine volonté de réforme qui n'a pas duré.
Je ne dis pas que tout le monde était partisan de la loi Veil et je n'ai pas oublié les ignobles attaques donc Simone Veil a fait l'objet.

Mais le mouvement en faveur de la dépénalisation était suffisamment fort, l'idée était suffisamment dans le vent pour que Giscard puisse, sans grand risque, se payer le luxe de soutenir le projet. Cela ne demandait pas un très grand courage.

Ce qui demandait du courage, c'était de s'attaquer au problème dans les années 50 (je me souviens de la mentalité qui régnait à cette époque et cela n'avait rigoureusement rien avoir avec les années 70 !!!) et avant.
Ce qui demandait carrément de l'héroïsme pour un magistrat, c'était de ne pas condamner à mort Marie-Louise Giraud, guillotinée sous Pétain pour avoir pratiqué des avortements.
Mais dire que Giscard a été particulièrement courageux dans sa défense de la loi de légalisation de l'avortement, ça me paraît excessif.

Cela dit, je trouve évidemment très bien qu'il l'ait fait.

Je maintiens que Giscard n'était pas un homme courageux. Il voulait bien réformer, mais uniquement lorsqu'il sentait que la chose n'était pas très risquée pour sa popularité.
Il n'était pas homme à braver l'opinion publique pour une question de conscience.


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Message non luPosté :14 juil. 2007, 17:22 
En 76, il ne gracie pas C Ranucci parce que la majorité des Français étaient partisans de la peine de mort, surtout et particulièrement lorsqu'il s'agissait de meurtres d'enfants.
Là, incontestablement il a manqué de courage, et s'est renié lui-même.

L'affaire Benzhara était moins "sensible" et je ne crois pas qu'elle ait fait autant de bruit que l'affaire Ranucci ou Henry.
Le déchainement de haine était beaucoup moins démonstratif. Ainsi, en graciant, il ne prenait pas beaucoup de risque. Il ne mécontentait pas la majorité et satisfaisait une minorité (les Harkis)

En 75, une majorité des Français était contre l'avortement. Il est incontestable qu'il a pris un risque politique sur cette affaire en permettant à Simone Veil de passer sa loi au parlement malgré les insultes.
Et le résultat, qui peut paraitre étonnant, est que Mme Veil est devenue quelque temps après une personnalité politique appréciée des Français.


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