Une femme qui a pardonné ? son mari d'avoir voulu l'assassiner et de lui avoir tir? une balle dans la t?te. Cette balle l'a rendue aveugle.
Cinq ans de prison avec sursis pour un mari qui a tenté d'assassiner son épouse
LEMONDE.FR : Article publi? le 01.12.04
A l'issue du prononcé du verdict, Jean-Claude Godrie et sa victime, sa femme Chantal, se sont longuement enlac?s en pleurs.
Un architecte de 57 ans auquel sa femme a pardonné de l'avoir rendue aveugle en lui tirant une balle dans la t?te, a été condamn?, mardi 30 novembre ? Douai, par la cour d'assises du Nord, ? cinq ans d'emprisonnement avec sursis, pour tentative d'assassinat.
Le jury, qui a d?lib?r? pendant un peu plus d'une heure, a suivi le r?quisitoire de l'avocat général, Jacques Raybaud, qui avait r?clam? contre Jean-Claude Godrie "cinq ans d'emprisonnement dont une partie avec sursis". L'accusé encourait la réclusion criminelle ? perp?tuit?.
La cour a souhait? que l'accusé continue le suivi psychologique commenc? de sa propre initiative, a annonc? la présidente Catherine Schneider.
Apr?s le prononcé du verdict, Jean-Claude Godrie et sa victime, sa femme Chantal, en pleurs, se sont longuement enlac?s."La s?paration a été insupportable. On est soulag?s de se retrouver", a déclaré l'épouse.
"On va rena?tre", a pour sa part estim? le mari qui, un matin de septembre 2002, cribl? de dettes, s'était saisi de sa carabine avec l'intention de tuer sa femme et de retourner ensuite l'arme contre lui. Le cri de douleur de l'épouse bless?e et l'irruption de leur fils l'avaient dissuad? d'aller au bout de sa tentative meurtri?re et suicidaire.
UN GESTE "D'AMOUR"
Dans son r?quisitoire, l'avocat général avait estim? qu'"il y a bien tentative d'assassinat" et évoqué un "acte r?ellement odieux". Mais il avait soulign? le "contexte particulier" de l'affaire, où la victime a pardonné le geste d?sesp?r? de son mari.
M. Raybaud avait aussi confi? prendre "un pari" en ne r?clamant pas de peine sup?rieure ? l'encontre de M. Godrie, et dit espèrer que l'accusé "sera à la hauteur de la confiance dont on le cr?dite et de l'attente de son épouse".
Guidée par son mari ? l'int?rieur du palais de justice, Chantal Godrie avait expliqué ? la barre que "le mal d'être séparée de Jean-Claude était plus fort encore que la c?cit?". L'épouse avait estim? que le geste de son mari était un geste "d'amour" et qu'elle ne lui en voulait pas : "Il n'a pas fait ça pour m'assassiner mais parce qu'il était ? bout." Mme Godrie s'était portée partie civile au procès pour r?clamer l'acquittement de son époux.
"Elle est victime des circonstances de la vie, pas de son mari", avait plaid? Me Franck Berton, avocat de l'accusé. Demandant un "sursis total" pour son client, Me Berton avait expliqué ne pas plaider l'innocence car "cela n'a pas de sens sur le plan p?nal". Jean-Claude Godrie ne veut "pas gommer son geste", avait-il assur?.
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