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MessagePosté :30 sept. 2008, 06:59 
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PARUTION DEBUT OCTOBRE

AFFAIRE COMMUNE ( affaire Outreau )
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Daniel Legrand, père et fils

avec Youki Vattier

Editions Stock

Prix 18.50 €



Outreau restera dans la mémoire collective comme un naufrage retentissant de la justice française. Deux des victimes de cette épouvantable erreur judiciaire viennent de publier un livre "Histoire commune".

Ils s'appellent Daniel Legrand tous les deux, le père et le fils. Et, comme ils l'écrivent, c'est l'histoire de deux innocents sur lesquels une locomotive est passée, "la locomotive Outreau".


S'ils n'ont pas été broyés, c'est parce qu'ils se sont soutenus mutuellement, en s'écrivant un jour sur deux, le père depuis la prison d'Amiens, le fils depuis celle de Loos les Lille. Histoire écrite à deux mains, histoire d'amour aussi, qui ne dit pas son nom, entre deux hommes pudiques et introvertis.

Pendant deux ans, sept mois et dix jours ils ont été incarcérés. Avant de retrouver leur honneur et l’air de la liberté.

Mais l’acquittement n’efface pas tout. Ils ont cru devenir fous.

Ils ont décidé de publier les lettres qu’ils se sont écrit tout au long de leur détention, de raconter ensemble leur histoire dans un livre –avec Youki Vattier-, pour tenter de se libérer de leurs derniers cauchemars.


Lui, Daniel, le père, ouvrier depuis toujours, est retourné à l’usine, comme avant. Comme toujours. Mais comment oublier tout ça, comment oublier que certains aient pu croire qu’il aurait pu faire « ça » à un gosse, comme il dit ?

Et lui, Daniel, le fils, un fou de foot, lui, le gamin de vingt ans qui ne rêvait que de passer professionnel, qui n’avait jamais eu de petite amie, qui ne savait même pas que ça existait les horreurs dont on l’accusait. Les insultes, les crachats, le petit juge inhumain, la cellule qui sent la pisse, les pleurs, les bagarres en prison où il porte cette étiquette : pas voleur, « v i o l e u r », avec un i entre le v et le o. Violeur d’enfants…

Daniel, le père, est solide. Daniel, le fils, est fragile. Et puis il a Nadine, la femme et la mère et ses filles, les petits enfants. Une famille qui est restée absolument unie et solidaire, une famille sans laquelle les deux Daniel n’auraient pas supporté les neuf cent jours de prison.

Comment reprendre sa vie après tout ça. Comment oublier. Daniel Legrand père raconte « Je ne veux plus y penser et puis on voit un reportage sur les prisons, un taxi, et ça y est, on repense à Outreau ».

S’il a souffert de ce qui lui est arrivé, il a encore plus souffert de ce qui arrivait à son fils. Et pourtant, il n’a pas de haine.

LES LIVRES CONCERNANT L'AFFAIRE OUTREAU

http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... a7e6b8a681


Modifié en dernier par Marathon le 26 nov. 2008, 10:37, modifié 1 fois.

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MessagePosté :04 nov. 2008, 20:16 
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Histoire commune, récit d'une famille brisée par l'affaire Outreau





Ça fera bientôt sept ans... le 14 novembre 2001, pour être précis, que la famille Legrand a basculé dans le cauchemar de l'affaire Outreau. Une famille simple, avec ses joies et ses peines, des gens comme tout le monde en somme.

Seulement voilà, ce jour-là, Daniel le père et Daniel le fils sont arrêtés pour des "faits de pédophilie". Pour eux, l'incompréhension est totale et questions se bousculent: Qu'avons-nous fait? Qui nous accuse?Pourquoi? En fait, on les accuse d'être à la tête d'un réseau pédophile ayant des ramifications en France et en Belgique. Myriam Badaoui, la mère des enfants ayant dévoilé l'affaire, affirme que tous ces gens ont violé ses enfants et bien d'autres.

Dès les premiers instants, les deux hommes (ainsi que douze autres accusés) crient leur innocence. Un appel qui ne sera entendu qu'après deux ans, sept mois et dix-huit jours d'incarcération. De quoi vous rendre fou (un des accusés s'est d'ailleurs suicidé en prison).

Des mois, des années sans être écouté, entendu. Le juge Burgaud, jeune diplômé, s'est retrouvé à la tête de cette affaire et a dérapé. Trop grand, trop complexe, trop jeune? Aucune réponse n'a été apportée à cette énorme bavure judiciaire. Peut-être la justice française a-t-elle voulu montrer qu'en France, on ne badine pas avec les "Dutroux", sauf que tout était différent et que les Legrand, eux, n'étaient pas des pédophiles, ni les autres accusés d'ailleurs.

Alors, aujourd'hui, même si le temps a passé et qu'ils ont finalement été innocentés, les blessures des Legrand restent à vif, les cicatrices peinent à se refermer. Comme l'explique Nadine Legrand, l'épouse et mère: "On n'oublie pas". C'est d'ailleurs pour ne pas oublier qu'ils ont décidé d'écrire un livre, leur Histoire commune.

Ressortir les vieilles lettres échangées durant ces longs mois de détention, écrire les mots qui disent combien on s'aime. Au final, Histoire commune est un récit chronologique qui glace le dos, terrifie, révolte. On étouffe avec eux sous les mensonges de Myriam Badaoui et la froideur du juge Burgaud. On a envie de crier, de pleurer et le pire, dans tout ça, c'est qu'il ne s'agit pas d'un roman, mais de leur histoire. Nous avons rencontré la famille Legrand, un moment pour revenir sur leur vécu et expliquer les raisons de ce livre.

Pourquoi avez-vous décidé d'écrire ce livre?

Daniel le fils (DLF): On a rencontré une journaliste - Youki Vattier - qui a fait un reportage sur nous (Faites entrer l'accusé) et on a parlé de faire un livre, c'est venu comme ça en discutant. Elle nous a proposé de nous aider. Ça faisait un moment qu'on y pensait alors on s'est jeté sur l'occasion. On voulait écrire pour laisser un souvenir, pour que les gens sachent que ça peut leur arriver.

Daniel, le père (DLP): Et même pour nos petits-enfants, pour qu'ils comprennent plus tard l'histoire. Pour nous aussi, pour montrer aux gens qu'on était innocent.

DLF: Ça nous a fait du bien, même si ça a remué pas mal de mauvais souvenirs. On a eu le temps de raconter l'histoire.

Comment avez-vous survécu à ce cauchemar?

DLP: J'ai toujours essayé de garder espoir mais ce n'était pas facile. Il fallait prouver qu'on était innocent, mais en prison, on était bloqué, on n'arrivait pas à se faire entendre, là-bas on avait aucun espoir, on pensait à ça tout le temps. Libérable, c'était le seul mot qui me faisait tenir.

DLF: Moi, j'ai cru que j'allais y rester 15-20 ans; le procès était mon seul espoir. Il fallait sans cesse trouver le courage de se battre, de se défendre. Le moment le plus fort, c'est quand on a été libéré. J'étais content et fier, surtout quand les autres détenus ont crié et frappé sur les portes pour me montrer qu'ils étaient contents pour moi.

Nadine Legrand: Moi, j'ai parlé aux télés, j'ai jamais refusé les interviews, je me disais que ça pouvait les aider. On se sentait abandonné. On doutait des gens, on se demandait qui les avait accusés et pourquoi. Il a fallu se débrouiller seuls.

Que ressentez -vous aujourd'hui par rapport à toute cette histoire?

DLF: Du gâchis, du dégoût, je croyais que la justice était plus intelligente, j'ai été déçu par la justice française, le travail a été complètement bâclé. J'ai été condamné, ils ont triché, les menteurs, même les jurés, comment ils ont fait pour me condamner?

NL: La justice fera toujours des erreurs, on croyait que c'était plus sérieux que ça. On se dit qu'il y a beaucoup d'innocents dans les prisons, mais eux sont tout seul à se défendre.

DLF: Nous, on avait la chance d'être plusieurs.

Avez-vous revu le juge Burgaud?

DLF: On l'a seulement revu lors de son audition à Paris, lors de la commission d'enquête. Il a dit qu'il n'avait jamais fait de chantage à la prison, alors que c'est vrai. J'ai vu mentir un juge sous serment, le délire. Il n'est pas honnête ce gars-là. Des fois, il se retournait vers nous, pour nous regarder, en nous provoquant. Il n'a jamais reconnu ses erreurs. De toute façon, le seul moment où il m'a écouté pendant toute cette histoire c'est quand j'ai fait mes faux aveux.

(Le juge Burgaud avait suggéré au jeune Daniel d'avouer afin de bénéficier d'une liberté provisoire. Sous la pression, il a fini par avouer les faits, en inventant au passage d'autres éléments dont les incohérences n'ont jamais été relevées par la justice, ndlr).

NL: Un des avocats a dit que si on avait eu un grand-père qui s'appelait Daniel, il aurait été embarqué dans l'histoire aussi. Ils se sont acharnés sur nous. Lors de l'audition du juge, à Paris, on n'a pas eu le droit de poser des questions, ni notre avocat. C'est injuste. Pendant l'affaire, il refusait de nous recevoir avec ma fille, il ne répondait même pas à nos courriers. Nous on ne savait rien de la justice alors...

Et Myriam Badaoui et les deux autres accusateurs ?

DLF: Non, on ne les a jamais revus. On aimerait peut-être les revoir pour leur demander pourquoi tout ce gâchis, leur dire qu'ils ont eu de la chance, qu'ils n'ont pas pris beaucoup. Badaoui, elle a pris 15 ans alors qu'elle a violé ses enfants, qu'elle a menti. Elle va sortir bientôt. Si je la voyais là, j'aurais envie de la baffer.

Vous n'envisagez pas une action en justice contre eux ou contre le juge?
DLF: Je pensais que ça allait être fait, j'ai un peu laissé tomber, personne n'a pas porté plainte alors...
NL: La justice, on y connaît rien alors attaquer un juge...
DLP: En tout cas, le juge, il a fait une grosse boulette dans cette histoire.

Dans le livre, vous culpabilisez d'avoir fait de faux aveux, aujourd'hui vous regrettez encore?

DLF: J'ai moins de regrets, ils ont compris que j'avais dit n'importe quoi. J'y pense encore mais ça va mieux. Sur le coup, je pensais que c'était une bonne chose, mais aujourd'hui je me dis que ça aurait pu être évité. J'ai fait de mon mieux... Et puis, on se serait peut-être moins intéressé à l'histoire si je n'avais pas inventé toute cette histoire et on serait encore en prison.

Avez-vous reçu une indemnité?

DLP: Oui, mais pas à la hauteur par rapport à tout ce qu'on a perdu.
DLF: Même notre famille aurait du être indemnisée, on n'a pas eu de suivi psychologique, on nous a laissé seuls.

Vous avez perdu pied en sortant de prison, comment vous sentez-vous aujourd'hui?
DLF: J'ai repris le football, avant j'avais un bon niveau, j'aurais pu faire une carrière, maintenant j'ai plus la pêche comme avant. Mais ça me fait du bien, même si je regrette ma carrière.

Que peut-on vous souhaiter pour l'avenir?

DLP: Que de bonnes choses, nous on ne change pas. On est resté les mêmes. Mais c'est dur pour Daniel, il est toujours sous traitement et c'est dur de le voir comme ça.
DLF: Moi j'aimerais avoir des enfants.

Source : 7 sur 7

Le procureur de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) Gérald Lesigne, qui avait géré l'affaire de pédophilie d'Outreau et dont Rachida Dati avait demandé en juillet la mutation, a été nommé substitut du procureur général de la cour d'appel de Caen.

Voir l'article sur Gérald Lesigne, posté danss le forum rubrique " Réformer la Justice "
viewtopic.php?t=1129


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MessagePosté :04 nov. 2008, 21:05 
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Ils s'en sortent bien les saligauds ! lui et Burgaud

D'ailleurs, j'ai trouvé un article concernant le p'tit bonhomme. C'est assez édifiant. Il y a des claques qui se perdent !

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=34648


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