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 Sujet du message : Flic " Tout simplement "
MessagePosté :15 oct. 2008, 07:43 
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VIENT DE PARAITRE

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FLIC TOUT SIMPLEMENT

AUTEUR : MARTINE MONTEIL

EDITEUR : MICHEL LAFON

PRIX : 18.95 €

«Guy Georges «L’enquête a été si longue, si douloureuse que tout le monde veut le voir. Et pas seulement les enquêteurs qui suivent sa trace depuis des années. Dans un silence religieux, sans qu’aucune insulte ne fuse à aucun moment, des dizaines de policiers, debout sur les marches, appuyés contre le mur ou la rampe, le regardent gravir lentement les trois étages qui mènent à la Crime. Oui, tout le monde veut voir qui est ce type qui a fait tant de ravages. Tous, nous pensons aux victimes. Et ce ne sont pas de simples mots. Elles sont bien là, ces filles qu’il a sauvagement massacrées. Elles sont là, dans notre tête et dans nos cœurs, présentes à jamais. »

Attentats de Port-Royal « Nous pénétrerons dans la rame quand il n’y aura plus que des corps sans vie. Au milieu de ce qui subsiste du couloir, alors que j’avance en prenant garde à ne pas marcher sur des restes humains, je tombe face à un visage. Celui d’une jolie femme brune, aux yeux de biche, grands ouverts. Un filet de sang coule de la commissure des lèvres. Je n’ai pas vu tout de suite qu’elle n’avait plus que la moitié du corps. À partir de la poitrine, les tripes sont à l’air et il ne lui reste qu’un bras. L’autre a été projeté au bout du quai. Je n’ai jamais oublié le visage de cette femme. Elle avait l’air paisible et j’aurais souhaité, tout de suite, lui fermer les yeux. Elle était canadienne, en voyage de noces avec son mari, mort lui aussi dans l’explosion. Et quand je dis que je n’ai jamais oublié ce visage, je devrais plutôt dire qu’il me hante. Mais il ne me gêne pas. Je ne cherche pas à l’effacer. J’ai gardé une grande affection pour cette jolie femme dont je ne sais rien sinon qu’elle a été la victime innocente de barbares. »

Sagan Je suis tombée très jeune dans le piège de la drogue, dit-elle, d’abord avec des amphétamines puis avec la cocaïne. Ce n’est pas que j’y trouve une part importante de mon inspiration. Non, je puise dans la drogue un réel bien-être dont je ne peux plus me passer. – À vous écouter, lui dis-je, j’ai l’impression qu’on a tort de ne pas tous se droguer. – Je n’ai pas dit cela. – Non... mais cela revient presque au même. Vous vous êtes exprimée à plusieurs reprises sur le sujet, publiquement. Pour vous, la drogue, c’est bon, c’est bien et cela ne peut pas faire de mal... C’est faux et c’est du prosélytisme. Certains prennent vos propos au pied de la lettre et risquent de sombrer dans l’addiction... – Chacun fait ce qu’il veut de sa vie...


Grossesse Vous devriez attendre les pompes funèbres, me dit-il. Dans votre état, c’est pas conseillé. Vous ne devriez pas toucher le corps. On ne sait jamais. Il a raison. Mais je retourne le corps malgré tout. C’est vrai que mes journées sont un peu plus pénibles sur la fin de ma grossesse. Que dire des nuits de permanence? Inquiet, l’inspecteur principal Bourget, dont j’apprendrai plus tard que son épouse est également enceinte, se propose de m’accompagner.

J’évoque cet épisode concernant ma grossesse car il illustre parfaitement la différence entre hommes et femmes, telle que j’ai pu la vivre, et d’autres après moi, dans la police. C’est tout le paradoxe: il n’y avait justement pas de différence de traitement! La hiérarchie ne se préoccupait pas de savoir si l’un de ses commissaires, enceinte, seule dans les rues, la nuit, était capable de tenir la boutique et de remplir sa mission jusqu’à la fin de sa grossesse. C’est peut-être cela l’égalité des sexes selon l’administration.


Martine Monteil
Un parcours hors pair. Première femme à diriger un commissariat, puis le 36, Quai des Orfèvres, Martine Monteil, publie jeudi aux éditions Michel Lafon* «Flic tout simplement». L'ancienne chef de la police judiciaire, aujourd'hui devenue préfet, affirme avoir écrit ce livre après avoir reçu des témoignages de femmes qui la «remerciaient d'avoir ouvert la voie». Ponctué d'anecdotes, l'ouvrage évoque le jonglage entre «le 357 Magnum et le biberon», sans la moindre concession faite «au statut de femme», les «filatures», la guerre des polices et d'autres événements gravés à vie. Comme les attentats de Port-Royal en 1996, où Martine Monteil, à la tête de la Crime, décrit son arrivée sur les lieux.

«Au milieu de ce qui subsiste du couloir, alors que j'avance en prenant garde à ne pas marcher sur des restes humains, je tombe face à un visage. Celui d'une jolie femme brune, aux yeux de biche, grands ouverts. Un filet de sang coule de la commissure des lèvres. Je n'ai pas vu tout de suite qu'elle n'avait plus que la moitié du corps. A partir de la poitrine, les tripes sont à l'air et il ne lui reste qu'un bras. L'autre a été projeté au bout du quai. Je n'ai jamais oublié le visage de cette femme. Elle avait l'air paisible et j'aurais souhaité, tout de suite, lui fermer les yeux.»



A l'époque, «les hommes» de Martine Monteil travaillaient déjà sur l'affaire Guy Georges. Plusieurs mois plus tard, l'arrivée du violeur récidiviste au quai des Orfèvres en interpelle plus d'un. «L'enquête a été si longue, si douloureuse que tout le monde veut le voir. (...) Dans un silence religieux, sans qu'aucune insulte ne fuse à aucun moment, des dizaines de policiers, debout sur les marches, appuyés contre le mur ou la rampe, le regardent gravir lentement les trois étages qui mènent à la Crime. Oui, tout le monde veut voir qui est ce type qui a fait tant de ravages. Tous, nous pensons aux victimes.»

Outre ces épisodes douloureux, Martine Monteil se remémore également la garde à vue de l'écrivain Françoise Sagan, tombée «dans le piège de la drogue» qui se ponctue ainsi «- (...) Vous vous êtes exprimée à plusieurs reprises sur le sujet, publiquement. Pour vous, la drogue, c'est bon, c'est bien et cela ne peut pas faire de mal... C'est faux et c'est du prosélytisme. Certains prennent vos propos au pied de la lettre et risquent de sombrer dans l'addiction» «Chacun fait ce qu'il veut de sa vie...», lui répond l'écrivain.

Source : 20 Minutes


Modifié en dernier par Marathon le 26 nov. 2008, 10:17, modifié 1 fois.

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MessagePosté :26 nov. 2008, 10:15 
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Martine Monteil : confidences d'une «super flic»


« Le fait que je sois une femme a été un atout. Avec les tueurs en série, comme Guy Georges plus tard, l'important est de lever le verrou mental menant aux aveux », reconnaît Martine Monteil.



INTERVIEW - Après trente ans d'une brillante carrière, celle qui a dirigé près de 5 000 hommes à la police judiciaire publie un témoignage exceptionnel (*) sur les grandes affaires criminelles.

Petite-fille de brigadier, fille d'un officier de l'antigang, mariée à un haut fonctionnaire de la police nationale, Martine Monteil, que le Time a surnommée «Mlle Maigret», est aujourd'hui préfet. Secrétaire générale de la zone de défense de Paris, elle travaille sur les grands périls, naturels ou terroristes, qui menacent la capitale.

LE FIGARO. - Jeune commissaire, vous avez fait vos premières armes à l'époque du slogan : «Police, un métier d'homme». Comment une femme s'est imposée dans cet univers masculin ?


.MARTINE MONTEIL - Je ne me suis pas posé de question. À la sortie de l'école de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, je me suis fondue dans les équipes de manière naturelle. J'aime le contact et, d'emblée, j'ai été à l'aise sur le terrain aux côtés de mes hommes. En vraie «flic», j'avais soif de connaître le métier en étant dans la rue, trouver des renseignements, gratter des pistes et voir ce que cela donne. Je me suis fait respecter au fil des affaires…

Ce qui vous a donné l'occasion d'obtenir les aveux de votre premier tueur en série, surnommé «l'étrangleur des parkings», alors que vous n'étiez encore que stagiaire

La Crime croulait sous les saisines et notre brigade territoriale a enquêté sur le premier meurtre et les suivants. C'est pour traquer ce genre de prédateurs que j'ai fait ce métier. Partant de rien, nous avons enquêté sur tous les détraqués sexuels écumant le Xe et ses alentours. C'était la psychose. Plus une femme n'osait descendre en souterrain. Toute la police parisienne était sur les dents et, avec quelques collègues femmes, nous jouions les «chèvres» dans les parkings. À l'époque, sans portable, on ne pouvait qu'espérer qu'un collègue situé pas trop loin puisse intervenir en cas de pépin. En garde à vue, le suspect s'est montré buté, borné. À l'heure du déjeuner, je lui ai montré la photo de son fils et il a craqué. Avec les plus sordides détails, il m'a raconté ses viols et ses crimes. Le fait que je sois une femme a été un atout. Avec les tueurs en série, comme Guy Georges plus tard, l'important est de lever le verrou mental menant aux aveux.

Dès 1979, la presse vous surnomme le «shérif de Saint-Germain», quartier dont vous dirigez le commissariat. C'était une période «paillettes» ?

Oui, un peu. Thierry Le Luron venait régulièrement nous rendre son permis de conduire qu'on lui avait retiré. Très sympathique, il repartait en limousine, avec chauffeur. Serge Gainsbourg, qui aimait vraiment la police, débarquait pour discuter et parfois prendre l'apéro avec les gardiens. L'actrice Jean Seberg m'a peut-être plus marquée encore. Un peu dépressive, cette fille magnifique arrivait et nous parlait pendant des heures, nous servant des tasses de chocolat imbuvables. En venant la chercher, son mari, Romain Gary, nous était reconnaissant de l'avoir écoutée et prise en charge. Je n'avais pas l'habitude de voir de tels monstres sacrés…

Il y a eu aussi l'affaire Sagan. Mener une perquisition chez cette icône de la littérature, amie du président de la République, n'a pas été chose aisée ?

Non, et c'est pour cela que j'y suis allée. Nous étions derrière un dealer fournissant le show-business. Le nom de Françoise Sagan était sur la liste. Au départ, cela s'est mal passé avec sa «secrétaire». Puis Françoise Sagan a calmé le jeu. Elle m'a emmenée dans son bureau où elle m'a montré sa «planque», derrière une étagère de bouquins qui pivotait. Au 36, quai des Orfèvres où elle m'avait suivie, on lui avait promis la plus grande confidentialité. 48 heures plus tard, Le Canard enchaîné révélait l'affaire en titrant «Bonjour camée !». Après enquête, la fuite ne venait pas de chez nous.

Quel est le pire souvenir de votre carrière ?

Sans conteste, l'attentat du métro Port-Royal le 3 décembre 1996. C'était le chaos, la guerre. Il y avait là un wagon d'innocents frappés de plein fouet par le terrorisme. À peine étions-nous descendus dans la station que cette odeur acre de fumée, de poudre noire, de sang et de métaux chauffés nous prenait à la gorge. Cette odeur, c'est un peu une «madeleine» de Proust, cela vous reste à vie. Dans la rame jonchée de débris humains, on ne savait plus où mettre les pieds… Je me souviens de ce joli visage de jeune femme où coulait un filet de sang. Quand mon regard est descendu, j'ai vu qu'elle était démembrée et éviscérée. C'était une Canadienne en voyage de noces à Paris. À ce moment-là, j'ai dit à mes hommes qu'il faudrait que ces scènes apocalyptiques soient diffusées aux 20 heures pour que les gens comprennent l'horreur du terrorisme. Je savais que ce vœu était irréalisable, j'ai donc tenu à faire une description très crue dans mon livre pour répondre à ceux qui auraient la velléité d'avoir de la bienveillance pour les terroristes. Nous les policiers n'avons de la compassion que pour les victimes !

Au moment de l'affaire Diana, la brigade criminelle a été saisie pour enquêter sur cet accident de voiture. N'était-ce pas disproportionné ?

Non, pas du tout. J'avais même, d'ailleurs, mobilisé cinq groupes de la Crime sur l'affaire. Au départ, mes fonctionnaires ont un peu râlé, mais la princesse de Galles était une icône planétaire. Pour beaucoup, il était inconcevable de voir ainsi disparaître un mythe au milieu de la nuit, dans un banal accident à Paris. Les rumeurs les plus fantaisistes ont couru sur sa mort. Les plus hautes autorités ont fait appel à la Crime pour faire une procédure chromée, d'une absolue rigueur. Dans trente ans, si on avait mal travaillé, on aurait brocardé des béances dans la procédure. Le chef de Scotland Yard était associé au déroulé de l'enquête, qui a duré une année. À la fin, nous avons été félicités par l'ambassadeur de Grande-Bretagne. Si c'était à refaire, je ne changerais rien.

Source ; Le Figaro


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