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Les premiers chapitres du livre sont consacrés à la disparition d’Estelle Mouzin.
Fourniret a jeté le corps d’Isabelle Laville dans un puits désaffecté près d’un ancien transformateur électrique. « Au fond du trou, vous trouverez un pull-over rouge » aurait indiqué le prévenu. Or, la victime n’en portait pas ; seule, Estelle Mouzin au moment de sa disparition avait un vêtement semblable. L’informateur de l’auteur est formel : on a retrouvé des morceaux de pull rouge au fond du puits. Mais aucune trace sur les PV de la police. Celle-ci dément, ainsi que les magistrats.
Après l’affaire du P.O.R. de C. Ranucci, une nouvelle affaire pour le P.O.R. d'Estelle Mouzin?
Pourquoi Fourniret insiste-t-il pour que le dossier d’Estelle Mouzin soit rattaché au sien ?
Avait-il un alibi le 9 janvier 2003 jour de la disparition de la petite Estelle, 9ans ? Oui dit-il ce jour là j’ai téléphoné à mon fils. Mais celui-ci est catégorique : mon père ne m’a jamais appelé.
Certaines déclarations de Fourniret doivent pourtant être prises avec circonspection : « Dans chaque récit de ses meurtres, par exemple, il glisse à dessein une ou deux erreurs. C’est sa façon d’évaluer son interlocuteur. » déclare le procureur de Charleville Francis Nachbar.
Alors Fourniret kidnappeur et assassin de la petite Estelle ? On ne le saura sans doute jamais, mais de grandes suspicions pèsent sur lui.
L’auteur, Alain Hamon tente de discerner la personnalité du couple diabolique. Monique Oliver, personnage apparemment falot, sous l’emprise de Fourniret, mais néanmoins complice plus qu’active de ses crimes. Quant à Michel Fourniret, sa soif de dominer ses victimes est l’aboutissement de son ultime geste : l’étranglement à mains nues qu’il a larges et puissantes.
En étranglant ses victimes, n’est-ce pas sa mère qu’il tue, après avoir peut-être eu des relations incestueuses avec elle. Allons plus loin : Fourniret fils bâtard d’un allemand pendant l’occupation (il est né en 1942), car de notoriété publique, sa mère fricotait avec l’occupant pendant cette période ?
Il écrit, et même beaucoup, dans un style ampoulé et pseudo philosophique. Il se prend pour un grand écrivain, et se permet de corriger plusieurs pages du Grand Meaulnes d’Alain Fournier.
N’est-il pas aussi jaloux de sa femme à qui les experts ont attribué un QI supérieur au sien ?
Terminons par une note personnelle. Durant l’année scolaire 1959-1960, j’étais interne au lycée F. Bazin de Charleville, en classe de 5e. J’ai donc côtoyé Fourniret . Il était dans un autre dortoir, celui des 2des. Au printemps 1960, à la suite de vols récurrents, les surveillants lui administrèrent une sévère correction, et il fut exclu du lycée.
Nos routes se croisèrent indirectement 20 ans plus tard. J’étais alors professeur au lycée Sévigné de Charleville, et on constata en mars 1989 l’absence de Jeanne-Marie Desramault étudiante en TS dans le même établissement. Une absence qui allait être définitive … et pour cause ! Emmenée par Fourniret dans son château du Sautou, près de Sedan, il l’étrangla après que Jeanne-Marie eut résisté héroïquement ; il fallut l’aide de la femme du criminel pour la maîtriser. Elle fut enterrée avec la petite belge Elisabeth Brichet au bord de l’allée du château, dans une fosse, profonde, creusée par Fourniret et son tracto-pelle.
Quand on voit le père de Jeanne-Marie dont c’était la fille unique, le visage ravagé par le chagrin, on ne peut retenir ses larmes…
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