France Loisirs.
Quels sinistres secrets dissimulent les affaires des poisons et du courrier de Lyon ?
Qui étaient vraiment la bande à Bonnot et les Corses de Marseille ?
De l’Ancien Régime jusqu’à la fin du XXe siècle, plongez au cœur des grandes affaires criminelles qui ont fait la "une" de l’époque !
Cet ouvrage vous dévoile dossiers, documents, photos, pour la plupart inédits, tout droit sortis du musée et des archives de la Préfecture de police.
Une mine de trésors uniques présentés par des historiens, policiers, journalistes du fait divers, auteurs de polars... pour vous mettre dans l'ambiance !
Un extrait :
Le 14 mai 1610, profitant de la cohue, Ravaillac réussit à poignarder le roi. Mais que fait la police ? Paris au XVIIe siècle atteint cinq cent mille habitants. Nous sommes dans le « petit âge glaciaire » : les printemps sont pluvieux, les étés pourris, les hivers glaciaux. Après la guerre de Trente Ans qui ravage le nord du royaume, des milliers de pauvres, d'orphelins, de mendiants se concentrent sur la « Grand'Ville ». On s'installe, on devient domestique ou bien on entre dans une bande de malandrins. Dans la Cour des miracles se cachent environ trente mille voyous, voleurs, mendiants et marginaux en tout genre.
La police, jusqu'en 1667, n'est qu'un parent pauvre de la justice : il n'y a pas de corps de police indépendant. Les juges et leurs auxiliaires n'ont pas le temps matériel d'assurer la sécurité des personnes et des biens, ni de lutter contre les divers fléaux. Il y a vingt commissaires au Châtelet pour les dix-sept quartiers de la ville. Théoriquement, deux cent quarante militaires constituent « le Guet ». En fait, la moitié seulement assure le service... La ville est d'une saleté repoussante, pleine d'ordures, souillée d'une boue puante : Paris est un cloaque parsemé de monuments et de boutiques luxueuses.
Enfin La Reynie vint... En 1667, Louis XIV crée, à la demande de Colbert, une magistrature indépendante : la Lieutenance générale de police, qui doit « assurer le repos du public et des particuliers, purger la ville de ce qui peut causer les désordres, procurer l'abondance et faire vivre chacun selon sa condition ». Pendant trente ans, jusqu'en 1697, Gabriel Nicolas, seigneur de La Reynie, métamorphose la ville : les quarante-huit commissaires de police, bénéficiant d'un traitement, de primes, d'avantages fiscaux, veillent sur les quartiers. On compte 2 736 lanternes publiques à la fin de 1667. Le Guet est réorganisé. Le Lieutenant a ses observateurs qui scrutent l'opinion publique.
La prévention des risques se développe : contre l'incendie, contre les inondations, contre les épidémies. Trente pompes à eaux sont installées dans les quartiers, un corps de « garde-pompes » est créé. Le ramonage est obligatoire. Il est interdit de vider les ordures dans la rue ou dans le fleuve. Chaque maison doit avoir des latrines. La Reynie organise l'approvisionnement de Paris en pain, l'aliment de base. Le Lieutenant empêche la spéculation et fait venir des convois. Finalement, Paris devient une ville plus sûre, plus propre, plus saine, mieux éclairée et mieux approvisionnée.
Jusqu'en 1789, le Lieutenant est un puissant qui s'entretient régulièrement avec le roi et avec les ministres. L'institution est centralisée : tout remonte à lui, mais le commissaire est libre de son action.
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