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 Sujet du message : La parole est au cadavre
MessagePosté :15 déc. 2008, 20:13 
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VIENT DE PARAITRE

LA PAROLE EST AU CADAVRE


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AUTEUR : PERRINE ROGIEZ-THUBERT
Préface d'Olivier Marchal

Editeur : Les éditions Démos
Collection : Criminologie et société

PRIX : 19.00 €

205 pages



Présentation de l'éditeur
Vous avez toujours rêvé de vous rendre sur les scènes de crime et d'être aux premières loges, tel un officier de police ? Eh bien, suivez Perrine Rogiez-Thubert ! Projetant le lecteur au cœur de l'enquête, l'auteur vous donnera l'étrange et grisante impression que vous êtes sur les lieux du crime et que vous vous glissez dans la peau du policier, du technicien et du médecin légiste. Vous découvrirez ce que le cadavre peut livrer comme précieux indices, véritables piliers de l'enquête, grâce à une observation minutieuse qui permet d'émettre les premières hypothèses et de les étayer. Truffé d'histoires vraies et d'expériences vécues, mêlant la théorie à la pratique, ce livre désacralise le monde tabou de la mort suspecte. Si l'ouvrage s'apparente à un manuel technique, il n'est pas seulement réservé aux professionnels du crime. Grâce à un glossaire des termes techniques employés, une vulgarisation du jargon policier et médico-légal instruira le profane. L'amateur de romans noirs trouvera ici des réponses aux questions techniques, policières ou thanatologiques.

Biographie de l'auteur
Diplômée de thanatologie, l'auteur est lieutenant de police à l'Identité Judiciaire de Paris. La recherche des indices, l'observation des signes cadavériques et la lecture des scènes de crime constituent son quotidien. De sa passion pour les polars, Perrine Rogiez-Thubert a fait son métier. Quatre cents cadavres plus tard, la jeune femme s'apparente bien plus à Patricia Cornwell qu'à Sherlock Holmes. Elle a fait sa place dans ce milieu majoritairement conquis par les hommes !





La parole est aux cadavres


« Mon premier cadavre, c’était une vieille dame, morte de mort naturelle. Sur le carrelage de sa cuisine. Dans son petit deux-pièces sans âme. Je me souviens des larmes de son fils et de l’incroyable silence qui régnait dans l’appartement. J’avais à peine vingt et un ans. Une carte de flic toute neuve sur moi. Et je me sentais de trop… »

C’est Olivier Marchal qui parle. Ce sont les premières phrases de la préface du livre de Perrine Rogiez-Thubert, La parole est aux cadavres, aux Éditions Demos (ici), dans la collection criminologie et société.



L’auteur, diplômé de thanatologie (mon Littré m’a dit « théorie de la mort », mais il faut comprendre étude des morts), est lieutenant de police à l’identité judiciaire de Paris. Elle revendique 400 cadavres. Ce qui est énorme, mais c’est Paris ! il ne faut rien voir de malséant à l’énoncé de ce chiffre, mais le flic, un peu comme un chirurgien, est obligé de se désincarner dans l’exercice de son métier, sous peine de ne pas tenir le choc.

Perrine Rogiez-Thubert ne nous raconte pas sa vie. Elle ne nous entraîne pas dans une enquête, non, elle nous égrène ses techniques. Et ça fait froid dans le dos. Attention, âmes sensibles, s’abstenir…

« Il existe huit sortes d’insectes qui apparaissent successivement sur la scène d’un crime… »

« La première ponte intervient dans l’heure qui suit le décès et touche les orifices humides : l’angle des yeux, les narines, l’intérieur de la bouche et l’anus […] Une odeur spécifique se dégage du cadavre mais celle-ci, pas encore perceptible par l’homme, l’est par les insectes qui vont ainsi venir pondre leurs œufs dans les orifices naturels. »

« Lorsque je me rends sur la découverte d’un cadavre dont l’intervalle post-mortem est court, je ne peux m’empêcher de penser qu’une première escouade est arrivée sur les lieux avant nous, qu’elle nous guette et que la ponte a déjà eu lieu. »

Ainsi, au fil des pages, sur un ton impassible, l’auteur nous énumère les différentes techniques qu’elle met en œuvre lorsqu’elle arrive sur une scène de crime, parfois, elle ajoute un exemple réel. Voici l’utilisation du Bluestar : « […] En quelques minutes, l’appartement s’est transformé. Une luminescence bleutée apparaît sur les murs, le sol, les meubles. Un cheminement d’un bleu intense nous conduit jusqu’à la salle de bains où la fluorescence atteint son paroxysme. La révélation du sang nous donne l’impression de vivre à nouveau les événements qui se sont produits dans cet appartement. »

Comme son métier est de faire parler les morts, au début de l’ouvrage, elle nous donne la définition actuelle de la mort, qui date de 1996. Non sans nous rappeler qu’à une époque pas si lointaine on se fiait à la fonction respiratoire, en plaçant par exemple un verre d’eau plein à ras bord sur le sternum du soi-disant défunt… Si une goutte tombe, il n’est pas mort.

Je ne peux résister aux origines qu’elle donne au mot « croque-mort ». « L’homme doit mordre l’un des orteils du présumé défunt afin de guetter une réaction physique de la part du sujet. Si aucune réaction en retour ne se produit, la mort n’est plus seulement apparente mais bien réelle et l’inhumation a lieu. »

Savez-vous combien il y a de sortes de morts pour un flic ? J’en ai compté huit. De la mort naturelle à la mort iatrogène (médicaments, infection nosocomiale…) ou à la mort obstétricale, qui frappe les femmes au cours de leur grossesse.

Oui, c’est vraiment un livre étonnant. Il possède la couverture trompeuse d’un polar, mais il n’a rien d’une fiction. On ne le lit pas, on le feuillette, on le parcourt, on déchiffre le glossaire bourré de mots étranges et ésotériques, on s’attache à un chapitre, mais on ne le range pas trop loin, car on sait qu’on va le reprendre, un peu comme un dico.

La postface est signée par le chef de l’Identité judiciaire de Paris, le commissaire divisionnaire Vianney Dyevre, qui conclut par ces mots : « Complet et pratique cet ouvrage mérite de figurer au même titre que le Code pénal et le Code de procédure pénale en bonne place dans la bibliothèque de l’officier de police judiciaire. »

Mais il passionnera les autres, ceux qui se contentent de s’intéresser aux histoires policières, aux enquêtes criminelles… un livre de références pour tous ceux qui suivent les séries télévisées – et pour ceux qui les écrivent.


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