on parle de Treiber dans une autre affaire ....
Treiber impliqué dans un autre meurtre?
Nathalie Mazier 07/09/10 à 08h44
Anaïs Marcelli, 10 ans, a été assassinée en février 1991. Depuis, son meurtrier court toujours. Mais récemment la piste de Jean-Pierre Treiber a été évoquée.
Jean-Pierre Treiber © SIPA
Existe-t-il un lien entre Jean-Pierre Treiber, le meurtrier présumé de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier, dont les corps ont été retrouvés sans vie dans le puisard de ce dernier en 2004, et Anaïs Marcelli, 10 ans, assassinée en… 1991 ? C’est ce que veut savoir la justice. Pour cela, Marie-Pascale Treiber, la veuve du suspect, qui a mis fin à ses jours dans sa cellule de Fleury-Mérogis (Essonne) le 20 février dernier, a été entendue, le 4 août dernier, par la police judiciaire d’Auxerre (Yonne). Une audition qui faisait suite à une demande de Me Thierry Moser, l’avocat de la famille de la petite fille, adressée au parquet de Mulhouse. « Plusieurs éléments ont permis ce rapprochement », indiquait lundi à France-Soir une source proche du dossier.
Un acte capital
En effet, en 1991, Jean-Pierre Treiber et son épouse, Marie-Pascale, ont vécu à Mulhouse (Haut-Rhin), dans un pavillon situé 11, rue Chalampé, à une centaine de mètres du domicile de Martine Marcelli et sa fille, Anaïs, 10 ans à l’époque. Toutes deux habitaient au deuxième étage d’un immeuble, 2, rue de Zurich. Jean-Pierre Treiber, ouvrier jardinier, a également été amené à faire des chantiers d’élagage non loin de l’endroit où le corps de la fillette a été retrouvé, en avril 1991, selon cette même source.
Devant les enquêteurs, Marie-Pascale Treiber a donc été amenée à apporter des précisions sur l’emploi du temps de son mari. Un témoignage qui n’a toutefois pas été « déterminant » pour poursuivre la piste Treiber dans cette affaire non élucidée. Fin août dernier, le parquet de Mulhouse a en effet fait savoir à Me Thierry Moser que l’audition de Marie-Pascale Treiber n’a « rien donné » et qu’« aucun élément ne vient conforter la piste Treiber ». Mais cet acte n’est pas dénué d’intérêt pour autant : il permet en effet d’interrompre la prescription – imminente – dans ce dossier. « Je m’en réjouis, car je veux garder espoir malgré l’ancienneté de ce crime », précise Me Thierry Moser, engagé dans ce dossier depuis près de vingt ans.
Anaïs a été étranglée
Anaïs Marcelli, 10 ans, cheveux châtain clair coupés au carré, jupe plissée bleu marine, pull-over rouge sous un anorak, collants vermillon et bottes en daim, a disparu le 14 janvier 1991. Ce jour-là, elle a quitté l’école du Nordfeld, à Mulhouse, vers 18 heures. Elle n’avait que 300 mètres à parcourir pour regagner son domicile où elle vit avec sa mère et le nouveau compagnon de cette dernière, Jean-Marie. Elle n’y parviendra jamais. Anaïs s’est volatilisée. Sa mère donne l’alerte dans la soirée. En vain. Les parents de la petite fille croient à un enlèvement.
Mais, le 21 avril 1991, un couple de randonneurs découvre le cadavre de la fillette derrière un muret, au col de Bussang, à la frontière du Haut-Rhin et des Vosges, à une cinquantaine de kilomètres de Mulhouse. Le petit corps, recouvert de pierres, en état de décomposition avancée, est autopsié. L’examen conclut que la fillette est morte asphyxiée, par strangulation. Elle n’a pas été violée. Plusieurs personnes sont interrogées par les enquêteurs du SRPJ de Mulhouse, dans l’environnement de l’enfant, mais l’enquête piétine. Un non-lieu est prononcé le 2 juin 1997.
La piste d’un tueur belge
Mais les investigations sont finalement relancées quatre ans plus tard. Une nouvelle information judiciaire est ouverte, en février 2001, contre X pour l’enlèvement et le meurtre de la fillette. Deux ans plus tôt, la presse belge faisait état de confidences d’un chauffeur routier belge, Michel Stockx, écroué pour le meurtre de trois enfants entre 1989 et 1991, commis en Allemagne et aux Pays-Bas. L’homme avait également été déjà condamné pour une série d’agressions sexuelles. En prison, ce dernier aurait avoué à son codétenu être l’auteur du meurtre d’une fillette enlevée à Mulhouse en 1991. Mais, le 25 septembre 2001, ce dernier meurt brûlé vif dans un atelier de la prison où il est incarcéré. Avec son décès, sa piste part en fumée. Une seconde ordonnance de non-lieu est prononcée en septembre 2002.
Depuis, l’enquête n’a pas été rouverte, même si une autre piste a attiré l’attention des enquêteurs. « A l’époque, les enquêteurs avaient soupçonné, à tort ou à raison, un membre de l’entourage relativement proche d’Anaïs », explique Me Thierry Moser. Et d’ajouter : « Ce personnage présentait un profil psychologique qui pouvait susciter des questions. Cette suspicion, justifiée ou non, n’a jamais été étayée par des éléments objectifs et l’homme n’a pas été inquiété au plan judiciaire. » Le meurtrier d’Anaïs Marcelli court donc toujours.
France Soir :
http://www.francesoir.fr/faits-divers/t ... rtre.18510