Michel Davion, un maraîcher et producteur-vendeur de légumes, situé à Tilques, livre un témoignage plus que troublant : en 1972, Patrick, un jeune apprenti de passage (17 ou 18 ans) confié par la DDASS, faisait de l'auto-stop tous les dimanches après son travail de la semaine pour aller voir des amis ou des membres de sa famille soi-disant, alors qu'en réalité il était orphelin et personne ne s'occupait de lui. Un dimanche, il rencontre un certain Jean-Pierre en vadrouille.

Le jeudi 6 avril 1972, au matin (soit le lendemain du meurtre de Brigitte Dewèvre), Patrick arrive en retard au travail avec des blessures aux mains et tenant des lunettes cassées (aux montures marron tirant sur le rose foncé, auxquelles il manquait un verre). Le maraîcher lui fait remarquer que ce sont des lunettes de filles qu'il tient, Patrick hausse les épaules en rétorquant : "c'est un accident, comme ça". Dès lors il demandait tous les jours au maraîcher un journal alors que d'habitude il ne lisait jamais.

Le mercredi suivant (12 avril), Patrick raconte au maraîcher qu'il a donné un coup de main à ce Jean-Pierre pour "passer une fille par-dessus une haie et la jeter dans un jardin" et que c'était un petit chemin désert à Bruay. Il dit ne pas savoir si la fille était vivante mais qu'il pensait qu'elle était morte. La femme du maraîcher se souvient que Patrick était sournois et qu'il transpirait quand il racontait cette histoire, qu'il se tortillait sur sa chaise. Elle témoigne en outre qu'il était d'habitude violent et qu'elle l'avait une fois vu casser six châssis d'un coup de poing. Devant ce témoignage, Michel Davion lui demande s'ils avaient été vus dans la rue. Patrick lui répond qu'il a vu seulement un bonhomme qui lisait un journal dans sa voiture (Leroy ?) et qui ne les a pas regardés.

Les jours suivant il achète la Voix du Nord et y lit que le notaire est arrêté. Il éprouve un soulagement. Deux jours plus tard, son stage se termine. Le maraîcher Davion témoigne que Patrick était pressé de partir au point d'y avoir laissé "ses maigres frusques". Depuis, il ne l'a plus jamais revu. Il n'avait malheureusement aucune information sur ce Patrick, si ce n'est qu'il était originaire de Loines.

Enfin, concernant cet inconnu du nom de Jean-Pierre, la femme du maraîcher se souvient qu'il avait rôdé plusieurs fois dans le coin et que son mari a dû l'éjecter. Le vague signalement qu'elle donne de lui est le suivant : barraqué, adulte, cheveux courts.

ce recit est incroyable

michel Davion s'est il rendu a la gendarmerie pour raconter ces faits apres la decouverte du corps ?? ( affaire tres mediatisée dans la region )

Oui ! Et c'est ça le pire... Tu fais très bien de me poser la question car je voulais justement en parler dans mon poste initial mais j'ai oublié de le mentionner...

Davion était allé voir les gendarmes, mais ceux-ci n'ont écrit aucun PV, se contentant juste de lui recommander d'écrire au juge Pascal. Ce qu'il a fait en lui décrivant tous les détails (témoignage de Patrick qui dit avoir fait passer une fille par-dessus une haie etc.). Le juge Pascal n'a pas réagi. Il était probablement tellement obnubilé par la culpabilité du notaire qu'il a écarté le témoignage du maraîcher d'un revers de main.

Davion a même insisté auprès du juge, au point que ce dernier l'appelle une fois au téléphone pour lui dire, très énervé : "Si vous m'emmerdez avec cette histoire de Patrick, je vous envoie les gendarmes !" (pour travail au noir). A part ce coup de fil menaçant, il n'y a jamais eu aucune autre réaction de la magistrature (juge, procureur), ni aucun PV de la part des gendarmes.

Davion a même écrit à Jacques Pradel en 1995 pour faire par de son témoignage, pour l'émission de l'époque Témoin n°1...

c'est stupefiant

voila qu'un maraicher detient un temoignage capital pour ce meurtre , et le juge d'instruction n'en tient pas compte

Eh oui...

En arrêtant le notaire, le juge Pascal était persuadé qu'il tenait son coupable et il n'a jamais voulu explorer d'autres pistes. Certes, on peut d'un côté le comprendre vu le nombre de présomptions qu'il avait contre Leroy (que je développerai sur un autre fil) ainsi que les contradictions de ce dernier qui a présenté pas moins de 7 versions des faits différentes. D'un autre côté, je pense que Pascal cherchait aussi son heure de gloire professionnelle : faire tomber un notable important dans la région, rien de plus motivant pour un magistrat en exercice. Dès lors il n'avait plus que Leroy en tête, le reste passait à l'as...

tout a fait

neanmoins , cette affaire reste ue veritable enigme, puique a l'instant , tu notes la mesaventure de cette jeune fille ( fille d'un agriculteur ) qui a reconnu formellement Me Leroy comme l'individu qui a tenté de l'agresser

Michel Davion devait connaitre certainement le nom de ce jeune apprenti ... non ??

Oui. On ne peut être catégorique sur rien dans cette histoire. Par contre, si l'on se fie au témoignage de Davion, je suis persuadé que ces deux hommes (Patrick et Jean-Pierre) ont déplacé le corps de Brigitte dans la nuit du meurtre. Ce qui ne signifie pas forcément qu'ils l'ont tuée. Je pense que Patrick n'était pas au courant du meurtre et qu'il a été embarqué dans cette affaire sans le vouloir. Reste à savoir si ce Jean-Pierre est l'assassin ou un autre type paumé à qui on a demandé également de déplacer le corps. Selon les témoignages du couple de maraîcher, ce Jean-Pierre m'avait tout l'air d'un vagabond, une sorte de copain d'infortune que Patrick a rencontré au hasard d'un trajet en auto-stop.

Apparemment non. Jean Ker le lui a demandé, mais il était incapable de le lui fournir. Il employait la plupart du temps des jeunes apprentis au noir, donc sans aucune formalité d'embauche ni charges sociales. De plus ils étaient généralement de passage, donc ils ne restaient jamais longtemps dans l'exploitation agricole. La seule chose qu'il savait de Patrick, c'était qu'il était originaire de Loines et qu'il lui avait été confié par la DDASS.

Autre chose que Davion nous apprend : il a su que Patrick avait traîné avec des copains à la ducasse où Brigitte avait gifflé un "enquiquineur"...

m'ouais , cela me laisse sceptique

Tilques c'est dans mon coin ... il est tard , je vais in the bed

j'apporterai ulterieument quelques infos concernant la ducasse d'Auchel

Toutes ces localités son proches en effet. Comme tu habites à côté, est-ce que tu sais si l'exploitation maraîchère existe encore ? Jean Ker disait dans son livre qu'elle avait été reprise par sa fille, je crois.

Aussi, selon Viamichelin, Tilques est à 61 km de Bruay.

Dans son livre, Jean Ker dit être allé rechercher la trace de Patrick à la DDASS d'Arras, sur les conseils de Davion. Malheureusement, il bute contre l'administration qui lui rétorque qu'elle ne donne jamais de renseignements.

Il va alors dans les mairies de Noeux-les-Mines et Marnes-les-Mines pour consulter les registres des décès. Si Patrick était mort, son décès serait enregistré dans sa ville de naissance.

Il prend l'annuaire et téléphone à tous les Patrick du coin, mais aucun d'entre eux n'est orphelin ou a été apprenti chez le maraîcher.

Il rend visite à la nourrice de Loines, que lui a indiqué Davion comme étant celle de Patrick. Elle le reçoit dans sa maison de retraite à Poix et lui dit avoir élevé 40 nourrissons, mais pas un seul Patrick parmi eux.

Dernière tentative, il se rend à la maternité d'Auchel, car il sait que Patrick n'est pas "né sous X" : il père sa mère à 8 ans et son père à 12 ans, tous les deux étant morts d'un cancer du foie. Patrick a donc été déclaré en mairie. Mais là aussi, il bute sur le secret professionnel.

Cyril j'ai bossé la nuit , je repondrai a tes questions un peu + tard

si j'ai bien compris .. Jean Ker etait a la recherche de ce Patrick .. ou plutot du nom de famille .... mais comment a t il su le deces des parents sans le nom de famille ??

mon fiston est ne a la maternité d'auchel ... si on peut etre plus precis dans l'age de ce fameux patrick ( 17 ou 18 ans ) .. il y a une carte a jouer pour retrouver le nom de famille

ah derniere question .. Loines connais pas .. et je trouve pas sur Google map ... ???