Le dimanche 3 novembre 1963, Monique Humbert, une Lensoise de 20 ans, est assassinée. Je détaille ci-dessous les principaux éléments de cette affaire, par thème...

La découverte du corps.

Le dimanche 3 novembre à 23 heures environ, Marcel Fluet, ouvrier Agricole, quitte le café de Neuville-Saint-Vaast où il vient chaque semaine faire sa partie de cartes. Il rentre en vélo chez son employeur à Rochaincourt, en passant par le chemin qui, par Ecurie, relie Neville à la RN 37 Lens-Arras. Soudain, sur le chemin éclairé par la pleine lune, il aperçoit à 300 m environ, près d’un champ de betterave, le corps de Monique Humbert, à l’entrée du « Chemin Vert », un chemin perpendiculaire la route. Il pense à une statue tombée de son socle mais réalise que c’est un corps humain. Il s’enfuit, croyant que c’est un piège (on lui a déjà fait le coup de l’accidentée), mais la vision du corps allongé d’une jeune femme l’obsède et il fonce au café d’Ecurie pour alerter le patron de sa découverte.

Monique Humbert est ainsi retrouvée gisant sur le « Chemin Vert », situé à 300 m du restaurant « Le Whyte Horse ». Elle est nue, allongée sur le dos, les bras en croix, la tête tournée vers la route, du sang coule de sa bouche et de ses oreilles, les yeux sont grand ouverts et le visage marqué par des ecchymoses. La police emmène le corps à la morgue d’Arras. Le lundi soir, le père de Monique, Charles Humbert, se présente à la police de Lens car sa fille a disparu à la veille au soir. On l’emmène à la morgue où il reconnaît sa fille.

Les derniers instants de la victime.

* Le dimanche 3 novembre à 16 heures, Monique Humbert quitte son domicile, situé 90 avenue Victor Hugo, en disant qu’elle va au cinéma et qu’elle rentrera après, vers minuit. Elle est vêtue d'un pull noir, d’une jupe rouge, perchée sur ses hauts talons, le manteau jeté sur les épaules, portant des bijoux de chez Nobal (une montre et une bague en or).

* Elle croise un chauffeur de taxi qui la connaît et la dépose gratuitement au centre-ville (trois témoins l'ont vue en descendre), puis elle continue son chemin à pied.

* A 17 heures, elle se trouve place de la gare devant le cinéma Apollo. Le patron du bar PMU « Le Balto », qui se trouve à la gare, la voit attendre (probablement son ami, Charlie Poulain, qui n'est pas venu).

* A 18 heures, elle se rend au bar « Chez Blondie » et commande une bière au comptoir. Pendant une heure elle regarde la télé. Un homme fort de 40-50 ans la mate. Gênée, elle met un disque dans un juke-box puis elle s'en va en disant : « je rentre à la maison ; ce soir je vais me coucher de bonne heure ». L'homme la suit, il est 19h15. Plus personne ne la revoit vivante.

Les conclusions de l’enquête.

Monique Humbert a été tuée le dimanche 3 novembre à 22 heures, après avoir ingéré un copieux dîner. L’enquête est chapeautée par le SRPJ de Lille. Toutes les pistes ont été explorées. Charly est exclu de la liste des suspects car il a un solide alibi (le soir du meurtre, il était à la maison avec sa femme et ses filles) et ne possède pas de voiture.

Les enquêteurs font les déductions suivantes :

1 - Monique est morte dimanche soir après 19h30 (heure à laquelle on l’a vue vivante pour la dernière fois).

2 - Son corps a été transporté en voiture, car on ne trouve aucune trace de terre dans son dos. De plus, on relève dans les lieux de la découverte du cadavre des traces de pneu qui s’enfoncent perpendiculairement à la route sur 300 m environ à l’intérieur du « Chemin Vert ». Sur la route, des empruntes indiquent une manœuvre de demi-tour. Enfin, M. Courton, le propriétaire du champ, indique que ces traces n’étaient pas présentes à 17h : à ce moment il chassait, il est passé par là et n’a rien remarqué. Ce sont très probablement empruntes de voiture dans laquelle cadavre a été transporté.

3 - La victime a été frappée au visage et étranglée, l'os hyoïde est fracturé et les policiers constatent une blessure au-dessus du sein gauche (perforation près du mamelon gauche). Il n’y a pas de viol. Enfin, elle a été dépouillée de ses vêtements et bijoux

4 - Le corps a été jeté d’une voiture durant la nuit car il faisait froid et le corps n’était pas raide.

Quelques années plus tard, Jean Ker apprendra par l’ancien patron du « Monico » que le notaire Pierre Leroy connaissait Monique Humbert et avait dîné avec elle la veille de sa mort. Cette information ne figure pas dans le dossier pénal.

merçi Cyril de ces infos .
on trouve exactement la meme mention pour les constations du deces de Myriam Wuillaume .

j'ai eu l'idee de penser a un meme mode operatoire , c'est a dire un assassin commun a ces 2 victimes .

mon idee tombe a l'eau ( du moins pour cet element , bien sur ) .. la fracture est courante lors d'une strangulation , c'est meme une preuve irrefutable de l'etranglement pour le medecin legiste .

l'os hyodien est en os en forme de fer a cheval , situé sous la machoire et la pomme d'adam ( invisible de l'exterieur )

Merci Michel pour l'information. Tu fais bien de le préciser car pour un béotien comme moi en science, le terme "hyoïde" ne me dit rien du tout. Il demeure que Monique Humbert est morte par strangulation, comme Myriam Wuillaume, comme Brigitte Dewèvre...

En relisant les détails de sa vie sentimentale, j'ai un scénario en tête. Je rappelle que Monique avait coupé les ponts avec ses anciennes aventures. Certains pourraient l'avoir mal pris et auraient entrepris de se venger. Le scénario est le suivant :

Quand Monique sort du "Blondie", un homme la suit. Il lui propose de l'accompagner en voiture, l'invite à manger au "White Horse" et à aller au night-club. Elle accepte car elle demeure attirée par la vie nocturne malgré tout (ce que révèle le journal Détective). En boîte, l'homme devient entreprenant mais Monique refuse ses avances et demande à être raccompagnée. L'homme voit rouge, devient fou et attend d'être isolé pour la tuer (dans la voiture par exemple). Il la mutile et la déshabille dans la voiture (par fétichisme ?), démarre et s'engage dans le "Chemin Vert". Il manoeuvre un demi-tour, extrait le corps de la voiture et le dépose sur le chemin. Puis s'en va.