Nous sommes le 10 oct. 2024, 07:13

Heures au format UTC+02:00




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [4 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message : LES PROCES-VERBAUX
MessagePosté :30 avr. 2014, 23:54 
Hors ligne
Avatar du membre

Enregistré le :02 mars 2010, 22:29
Messages :197
ci dessus quelques extraits du PV de constation ( issus du livre de D Karlin et R Lainé )

la maison des Sobon à deux entrées . L'une devant , donne sur la rue Camille-Desmoulins . L'autre à l'arrière de l'habitation , s'ouvre depuis la cuisine et débouche sur un jardinet . La maison est construite à l'angle de deux rues .

La tête enveloppée dans des linges , Mme Sobon gît au rez-de-chaussée dans la salle de séjour qui communique avec la cuisine . Elle a été etranglée aprés avoir été violemment frappée . Elle a saigné abondamment .

les policiers ont retrouvé deux clés par terre , à proximité du corps de Mme Sobon et deux autres clefs sur le paillasson de la cuisine .

La porte de la cuisine est vérouillée . La petite Sandrine a été noyée dans la baignoire , dans la salle de bain du premier étage . La fillette n'a pas saigné . L'orifice de vidange est obstrué par un gant de toilette de couleur jaune , orange et violette . Le bouchon de vidange , attaché à une chaînette est enlevé .

on précise sur Sandrine : une large trace ecchymotique sur la face , les parties latérales du cou , ainsi que deux ecchymoses à gauche du maxilaire inférieur .

On relève une trace de sang sur la housse du matelas de l'enfant , dans sa chambre au premier étage .


une documentation photos des lieux existe dans ce forum


Haut
   
 Sujet du message : Re: LES PROCES-VERBAUX
MessagePosté :15 juin 2014, 16:10 
Hors ligne
Avatar du membre

Enregistré le :02 mars 2010, 22:29
Messages :197
VOICi LES AVEUX DE JEAN-LUC RIVIERE ENREGISTRES LE JOUR MEME DE SON ARRESTATION , procès-verbal du 6 février 1978 à 21 heures .

En effectuant des stages de formation professionelle à berck-sur-mer de juin 1977 à janvier 1978 , j'ai fait la connaissance d'un garçon nommé Chara Mohamed qui demeure comme moi à Sallaumines . Nous avons sympathisé pendant ces stages et sommes devenus amis .
Chara est venu il y a environ une semaine chez moi , simplement pour me rendre une visite amicale . Hier , dimanche 5 février , alors que je partais rendre visite à ma future belle-mère , vers 11 h du matin , j'ai rencontré Chara qui cheminait sur la route nationale , seul .
Je me suis arrêté et nous sommes allés boire un pot . Il m'a demandé ce que je faisais et comme je lui ai dit avoir trouvé du travail , il m'a demandé de le présenter à mon patron , pour le faire embaucher .
Il a été convenu qu'à mon départ pour le travail vers 6h , je passerais prendre Mohamed à son domicile pour essayer de le faire embaucher . Je devais pour le réveiller jeter un petit caillou dans la vitre de sa chambre . En effet , Mohamed ne voulait pas que ses parents soient au courant , et il m'avait dit que si sa mère le voyait sortir il dirait qu'il partait faire le marché , c'est à dire aider un de ses cousins qui est marchand ambulant .

Ce matin [ ... ] vers 6 heures , j'ai voulu partir de chez moi en cyclomoteur , mais celui-ci n'a pas démarré . J'ai donc démonté et nettoyé la bougie d'allumage . Puis le cyclo a démarré . J'ai pris mon sac de travail et suis parti chez Chara . Il était un peu plus tard que d'habitude , au moins 6h30 .
D'ordinaire , nous partons de chez mon patron [ ... ] vers 7 h . Comme convenu , j'ai jeté un caillou dans le volet en bois de la chambre de Mohamed , située au premier étage droite de la façade arrière de la maison . Il est immédiatement descendu et s'est installé à l'arrière de mon cyclomoteur .
J'ai emprunté la route de Méricourt . Chemin faisant , Mohamed Chara a commencé à me dire que dans les entreprises " il y avait beaucoup d'argent " , que son cousin et son frère ont fait des vols , et ont été pris mais libérés très rapidement . Puis il a dit que si il n'était pas embauché , nous devrions tuer la femme et prendre les sous .
Dans son esprit , il était déjà décidé à tuer et non à assommer ou à menacer cette femme . J'ai d'abord hésité , mais Chara était persuasif et il considérait que la femme devait être tuée car elle aurait pu nous reconnaître .
En arrivant à la maison des Sobon , j'ai vu que les ouvriers et les patrons étaient déjà partis . Il y avait un billet disant: " Je suis chez Henri " qui est un ouvrier de l'entreprise . J'ai alors déposé mon cyclomoteur sur le trottoir en face de la maison , la pédale coincée sur la bordure du trottoir afin de la faire tenir droite . Mes gants noirs en simili étaient tenus sur le porte-bagages par un sandow .

J'ai frappé à la porte , Chara étant à côté de moi . Mme Sobon est venue ouvrir en me reconnaissant . Nous sommes entrés dans la cuisine . Il devait être alors 7 h ou 6 h 45 . Mme Sobon était en chemise de nuit verte avec des dessins . Elle m'a dit que j'avais raté le départ. Le patron m'avait attendu jusque 6 h 15 .
Je lui ai demandé si elle embauchait encore des manoeuvres , mais elle a dit que non . A ce moment , Chara m'a fait un signe de tête , j'ai attrapé la dame à bras-le-corps , elle se débattait vivement en criant , alors je l'ai fait tomber et suis tombé sur elle . Je lui ai serré le cou et tout en l'étranglant je lui frappais la tête sur le sol de la salle à manger où nous étions.
La lutte a duré longtemps , il me semble au moins une heure . Entre-temps , une petite fille que nous avions vu dans la cuisine en arrivant et qui était en train de déjeuner d'un bol de café au lait , vêtue d'un pyjama dont je ne me remémore pas la couleur , est arrivée en criant et pleurant .
Mohamed , craignant que cela n'alerte les voisins , la emmené au premier étage en prenant un morceau de sucre dans le sucrier posé sur la table de la cuisine , et en lui disant: " Viens en haut , tu auras un sucre ! " il est resté longtemps en haut pendant que je me chargeais de la mère.
J'ai entendu un bruit d'eau , puis il est redescendu , le cheveux mouillés et une main tachée de sang . Il a dit: " Ca y est , c'est fini . Je l'ai tuée . "
A ce moment-là , la mère ne bougeait plus mais je l'entendais encore respirer . Elle avait du sang sur le visage et ses cheveux étaient mouillés . Je suis allé chercher une serviette dans la cuisine et lui ai frotté le visage , il s'agit de la serviette éponge de teinte claire que vous me montrez .
J'ai laissé la serviette sur son visage mais sans en faire un turban ; je n'ai pas non plus utilisé le torchon blanc avec un liseret et un carré noir que vous me montrez également . Mais comme je suis resté un moment dans la cuisine pour me nettoyer les mains que j'avais pleines de sang , ainsi que mon visage qui était griffé par Mme Sobon , il est possible que Mohamed qui était resté près de la femme lui ai enveloppé la tête dans ces linges .

SI : J'ai en effet deux griffes sur la joue gauche , elles ont été causées par Mme Sobon . Chara n'a pas frappé Mme Sobon , il s'est occupé de la fille dont nous ignorions la présence avant les faits , puis a fouillé les tiroirs du buffet de la cuisine . Il a trouvé un porte-monnaie de femme , beige avec un motif , assez grand , qui selon lui contenait 150 F .
Il m'a donné 75 F tout de suite , en 7 billets de 10 F et 5 pièces de 1 F . Ce porte-monnaie , Chara me l'a donné en rentrant en me disant de m'en débarrasser , il s'agit de celui que vous avez trouvé dans ma poubelle , car je n'ai pas eu le temps de m'en débarrasser .
Chara pensait trouver plus d'argent que cela car je lui avait dit que nous étions payé le 10 du mois . Chara et moi sommes repartis sur mon cyclomoteur , et je l'ai déposé près de chez lui . Il était plus de 8 H . Je ne l'ai pas revu depuis mon arrestation . Je me souviens que devant la maison , ou plutôt sur le trottoir de gauche , était stationnée une grande voiture marron .
Lors des faits , j'étais habillé comme maintenant , c'est-à-dire en survêtement vert . Je n'ai pas de tache de sang sur mes vêtements . Chara était également habillé comme maintenant : il avait sa canadienne et le même pantalon .
Je ne suis pas du tout monté à l'étage et n'ai pas vu le cadavre de la petite , j'ai tout de suite regretté mon geste . Pour sortir , la porte de derrière s'étant bloquée , nous sommes passés par la porte de devant qui était ouverte . Je ne vois rien d'autre à déclarer .


Haut
   
 Sujet du message : Re: LES PROCES-VERBAUX
MessagePosté :15 juin 2014, 17:06 
Hors ligne
Avatar du membre

Enregistré le :02 mars 2010, 22:29
Messages :197
le premier PV d'audition de Mohamed Chara .. 6 février 1978 23 H

Je maintiens mes déclarations verbales de cet aprés-midi .
Je ne suis pour rien dans la mort de cette dame et de sa petite fille de Méricourt .

Vous m'avez donné lecture des déclarations de mon camarade Rivière Jean-Luc , et je ne comprends pas pourquoi il me mets en cause dans cette affaire .
je connais bien Rivière pour avoir suivi un stage avec lui du 13 juin au 14 décembre 1977 . Il est déjà revenu chez moi pendant 5 ou 6 week-end , et il a dormi chez moi .
Cependant , cela fait entre 3 semaines et un mois que je ne l'ai pas rencontré . Depuis cette dernière fois , je l'affirme , je n'ai pas même entrevu Rivière .
Aussi , je ne vois pas pour quelle raison il me mets en cause . Hier soir , je me suis couché vers 22 h ou 22h15 , après le film à la télévision . Je ne me suis levé que ce matin aux environs de 11 h , et je ne suis pas sorti de chez moi .

Je ne connais pas ces gens que vous me dites être des entrepreneurs de bâtiments à Méricourt . Il est exact que je cherche actuellement du travail dans la maçonnerie . Je me suis inscrit pour cela dans des sociétés de travail temporaire , et entre autre chez Locamet à Lens .
J'ai aussi contacté le service d'embauche de la cokerie de Drocourt , mais je n'ai pas encore eu de réponse . Je n'ai jamais parlé à Rivière de trouver du travail par son intermédiaire . Je nie formellemnt toute participation aux faits exposés par Rivière et c'est tout ce que j'ai à vous déclarer .


Haut
   
 Sujet du message : Re: LES PROCES-VERBAUX
MessagePosté :13 juil. 2014, 11:51 
Hors ligne
Avatar du membre

Enregistré le :02 mars 2010, 22:29
Messages :197
LES AVEUX DE MOHAMED CHARA consigné dans un PV du 7 février 1978 13H

Je tiens à revenir sur mes précédentes déclarations . C'est moi qui ai tué la petite fille en la noyant dans la baignoire . Ce n'est pas moi qui ai tué la dame . J'ai connu Rivière à l'occasion d'un stage FPA que j'ai effectué fin 1977 à Berck .
Il demeure chez sa belle-mère à Noyelles-sous-Lens , rue d'Harnes . Il me doit d'ailleurs 35 F depuis quelques temps et me les a toujours pas remboursés . Il disait ne pas avoir d'argent . Je l'ai rencontré dimanche matin vers 10H30 au PMU à Sallaumines , route nationale .
Il m'a dit qu'il venait d'être embauché chez un entrepreneur en bâtiment . Comme je suis sans travail , je lui ai demandé s'il pouvait me présenter à celui-ci , d'autant que j'ai pu comprendre que son employeur cherchait un manoeuvre .
Nous avons convenu d'un rendre-vous , il devait me prendre chez moi le lundi 6 février 1978 , vers 6H30 - 7H . A ces heures-là , je me suis levé et suis descendu au rez-de-chaussée pour attendre mon ami . Toute ma famille etait encore au lit et dormait .
La veille , j'avais fait part à ma mère que j'allais chercher du boulot . J'ai attendu un petit moment après Rivière ; en effet , il est arrivé plus tard que convenu . A travers la fenêtre de la veranda , je l'ai aperçu ; il conduisait son cyclomoteur . Cette machine était de couleur orange , avec une longue selle qui remonte sur la partie arrière ; il devait y avoir une sacoche , peut-être même deux .
Je suis monté en amazone . Rivière me dit alors qu'il va m'accompagner jusque chez son patron dont j'ignorais alors l'adresse . Il m'a conduit jusque Méricourt-sous-Lens , dans une rue que je ne connais pas .
Il m'a désigné l'habitation de son employeur ; c'est une maison individuelle au coin d'une rue . Jean-Luc a laissé son cyclomoteur sur le trottoir . Il s'est rendu à la porte d'entrée ; je l'ai suivi .
Il y avait un petit jardiner avec de l'herbe . Il a sonné . Une femme est venue ouvrir . Elle était de taille moyenne . Je ne me souviens plus très bien comment elle était vêtue . Rivière lui a demandé si je pouvais être embauché .

La dame qui m'avait vu a répondu : "Je suis désolé , pour l'instant, il n'y a rien." j'allais repartir . C'est alors que j'ai vu Rivière qui pénétrait dans le couloir et qui attrapait la femme par les vêtements à hauteur de la poitrine et commençait à la secouer .
Rivière était particulièrement énervé ; la femme , d'un ton sec , lui a dit: "Lâchez moi !" tout en la tenant , il la poussait jusque dans une pièce située à droite . Je l'ai suivi et je me demandais "Ce qui lui prenait" [sic] . Je n'ai pas claqué la porte d'entrée , d'autant que j'étais surpris de l'attitude de mon copain .
La femme est tombée sur le dos . J'ai eu peur . Jean-Luc était comme fou . Il s'agrippait à elle et tremblait . Je voulais partir et me sauver . D'un seul coup , j'ai vu surgir une petite fille . Elle a crié très fort "Maman, maman !" . J'étais toujours dans le couloir , près de l'entrée de la pièce où se trouvait Jean-Luc et la dame . J'ai pris la fillette par un poignet et je l'ai entraînée en haut .
Elle se débattait en criant . Avec elle , je suis rentré dans une salle de bain . Je ne sais pas ce qui m'a pris , j'avais peur . Je l'ai ceinturé avec le bras gauche (je suis gaucher) en plaquant contre ma poitrine . J'ai ouvert l'eau . J'ai posé l'enfant dans la baignoire , la face contre le fond . J'ai maintenu l'enfant contre le fond de la baignoire en posant mes mains à plat sur le haut de son dos .
Je n'ai pas appuyé fort . L'enfant s'est débattu quelques instants puis n'a plus bougé . La baignoire commençait à se remplir . L'eau était froide . Je ne sais pas combien de temps je suis resté ainsi . Au moment de partir , j'ai fermé le robinet .
S.I : De quelle façon était habillée l'enfant ?
R : La filette était en pyjama ; le pantalon était rouge .
S.I : Lorsque l'enfant était dans la baignoire , de quel côté était la tête ?
R : De mon côté
S.I : Qu'est ce que vous avez remarqué de particulier dans cette maison ?
R : la baignoire était rose . En bas , il y avait des fauteuils et je ne sais plus comment .

Je suis redescendu au rez-de-chaussée ; je n'ai pas visité les chambres de l'étage .
C'est Jean-Luc qui se trouvait à côté de la dame . Elle était allongée sur le dos . Elle ne criait plus . Il lui posait un torchon sur la tête , comme pour éponger quelque chose .
Je suis sorti par la porte de devant . Il n'y avait personne dehors , Rivière ne m'a pas suivi ; j'ai donc pénétré à nouveau dans la maison ; j'ai cherché après lui . En face de moi ; j'ai vu une porte . Pour y arriver , j'ai traversé une pièce , cuisine ou salle à manger . La porte en question était à " mi-temps ouverte " .
Elle donne sur un jardin . Il y a un garage juste à droite . C'est à l'intérieur de celui-ci que j'ai retrouvé Jean-Luc . Il était en train de fouiller une voiture de couleur rouge de marque Fiat . Il avait ouvert la porte du chauffeur . L'avant de la voiture était de mon côté .
Je ne suis pas rentré dans ce local .
De là , je me suis sauvé laissant Rivière .
Je suis allé au marché de Sallaumines . Lorsque j'y suis arrivé , il pouvait être 10H ou 10H30 . J'ai regagné mon domicile vers 11H30 .

S.I : lorsque vous êtes arrivé avec Rivière devant l'habitation de l'employeur de ce dernier , quelle heure était-il ?
R : Je ne sais pas quelle heure il était . Il commençait à faire jour .
S.I : Durant combien de temps êtes-vous restés tous deux à l'intérieur de la maison ?
R : Je ne peux pas vous le dire .
S.I : Rivière dit que vous aviez l'intention , tous les deux , de commettre un vol chez son employeur .
R : C'est faux . Je n'ai d'ailleurs rien dérobé . Rivière ne m'a pas dit avoir pris quelque chose ; il n'y a pas eu de partage d'argent , rien n'a été volé .
Je n'ai rien d'autre à vous dire . Je regrette ce que j'ai fait ; je me suis paniqué . J'ai dit toute la vérité .
Lecture faite par lui-même , Chara Mohamed persiste et signe avec nous à 16H sans formuler aucune observation .


Haut
   
Afficher les messages postés depuis : Trier par 
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [4 messages ] 

Heures au format UTC+02:00


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 1 invité


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas modifier vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Rechercher :
Aller à :  
Développé par phpBB® Forum Software © phpBB Limited
Traduit par phpBB-fr.com