La jeune femme, âgée de 23 ans, a choisi de tout nier en bloc.
"Elle assure que ce n'était pas elle qui conduisait au moment de son interpellation par les gendarmes, explique Jean-Yves Coquillat, procureur de Clermont-Ferrand, en charge du dossier sur la disparition d'Antoine. Or, ils l'ont formellement identifiée. Nous avons quelques questions à lui poser." Selon une autre source proche du dossier, "Alexandrine aurait déclaré avoir échangé sa place avec son passager qui était en état d'ébriété, le temps que les motards de la gendarmerie ne les rattrapent".
Ce revirement marque sans doute un malaise chez la maman du petit Antoine. En effet, depuis le début de l'enquête sur la disparition de son fils, elle affirme ne pas savoir conduire. Elle en avait même fait un argument de défense lorsque les enquêteurs s'interrogeaient sur le transport éventuel du corps de l'enfant en voiture, le soir de sa disparition.
"Je suis ulcéré de voir une violation systématique de l'instruction dans ce dossier. Ce délit n'a rien à voir avec la disparition d'Antoine", assure Me Canis, l'avocat d'Alexandrine.
Victimisation
Quoi qu'il en soit, cet épisode pourrait peut- être relancer l'enquête autour de la disparition mystérieuse de cet enfant de 6 ans. Car depuis le 11 novembre dernier, le mystère reste entier. Pourtant des moyens humains et techniques considérables ont été déployés sur le terrain. Vendredi encore, une vingtaine de gendarmes sont affectés à la cellule "Disparition 63", dédiée spécialement à Antoine. Les enquêteurs continuent inlassablement de "tout vérifier". De nouvelles fouilles sont régulièrement menées autour d'Issoire. En vain.
De son côté, la mère de l'enfant, qui avait déjà été placée en garde à vue quelques jours après la disparition de son enfant, vit désormais à Clermont-Ferrand. Celle-ci s'est toujours présentée comme une victime, se considérant injustement soupçonnée par les enquêteurs. "Au lieu de s'acharner sur moi, ils feraient mieux de chercher mon fils", avait-elle déclaré, bravache, lors d'une interview à France 3.
Sûre de son bon droit, elle a même décidé récemment de régler ses comptes avec Stéphane Bourcelin, son ancien employeur avec lequel elle a eu une relation sentimentale. Elle reproche à ce patron de restaurant (le Bon Croûton à Issoire) de les avoir désignés, elle et son compagnon, comme d'éventuels coupables, lors d'une émission sur TF1. La mère du petit a donc décidé de l'attaquer pour "complicité de diffamation", réclamant 50.000 euros de dommages et intérêts. L'audience est d'ailleurs prévue le 10 février devant la 17e chambre correctionnelle de Paris.
Source : Le Point
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