Effectivement lors de son interrogatoire par la commission Martine Leprince a été incapable de donner d'autres précisions et aucune nouvelle info que celles données lors de ses gardes à vue.( il faut dire que ça commence à dater.) D'autre part donner plus de précisions l'entrainerait peut-être vers la case prison. Pourtant il y a de quoi se poser beaucoup de questions à son sujet.
ci-dessous les observations de Roland Agret, les erreurs constatées dans le déroulement de l'enquête et les questions restées sans réponses
. ( voir son livre )
Martine Leprince, dans une dernière version hallucinante, affirmera que le soir du drame : Dany est rentré vers 21 heures 30. Il s’est assis en coin de table pour consommer son repas. Dés qu’il a terminé, elle se lève pour aller porter les reliefs à ses chiens, dans le garage, à quelques mètres. Elle entend alors crier et elle voit Dany frapper son frère. Elle lui hurle d’arrêter et va en courant dans la maison de Christian. Elle découvre alors les cadavres de Brigitte et de ses 2 filles. Elle ne pense qu’à sauver Solène et, enjambant les corps mutilés, elle se précipite dans la chambre de la petite qui est bien là, endormie. Elle constate qu’elle a du sang sur elle et elle décide d’aller la laver chez elle. A quelques 20 mètres de là, sur les lieux, dans la maison du tueur. Ensuite, elle dit s’être rendue chez ses beaux-parents pour leur dire que leur fils est devenu fou, qu’ils doivent garder la petite. Ils lui auraient alors répondu d’aller remettre Solène dans son lit, pour sauver Dany. Elle s’exécute et l’emmène. Elle va changer sa couche et l’aider à s’endormir. Ensuite, et c’est la 4ème fois qu’elle enjambe les cadavres, elle va aller rejoindre « le monstre » qui dort paisiblement et se coucher à côté de lui. Sans alerter qui que ce soit.
Par contre, elle s’est vite attelée à faire des lessives alors qu’elle est la seule à savoir les atrocités qui sont derrière la porte, juste en face d’elle. Elle tentera même d’entrer lorsque le lendemain le massacre sera découvert. Pour justifier ses traces de pas ? Elle demandera même à la nounou de Solène de l’aider à rechercher la petite dans un champ de tournesols… Bien curieuse, mais révélatrice démarche.
Les péripéties nocturnes de Martine Leprince sont l’axe principal de l’accusation ! C’est grave, parce que pour donner du crédit à cette dernière version, il faut se cramponner dans une sacrée construction intellectuelle !
- Remarque : sa fille Célia corrobore partiellement cette version, la contredisant en mettant en évidence « une absence de sa mère ». Si l’on connaît les lieux, il est impossible de ne rien voir et de ne rien entendre. Quant à la seconde fille… qui a obligatoirement au moins entendu, elle ne veut rien dire et on ne lui en demande pas plus.
Reprenons sa version et ses énormités :
- Elle est rentrée dans la chambre de Solène…
Et elle n’a pas laissé la moindre trace de ses pas, alors qu’elle vient de marcher dans le sang des victimes à quatre reprises ?
- Solène a du sang sur elle…
Pas la moindre trace dans sa chambre ni sur ses draps…
- Elle veut « la soustraire au monstre » selon ses propos…
Et elle va laver la petite à 10 mètres de là, sous ses yeux ?
- Elle dit s’être rendue chez les parents de Dany qui ont toujours démenti d’ailleurs, et elle aurait ramené Solène sur les lieux de l’horreur, pour « sauver Dany » ?
Mais cela peut sauver qui ? Qu’on m’explique.
- Dany rentre vers 21 heures 30. Il mange, se lève, selon lui va se coucher car il se lève à 2 heures 30 du matin pour aller travailler. Selon elle, le temps qu’elle se rende au garage, quelques secondes après qu’il se soit levé de table, elle entend crier et le voit frapper son frère. Elle court dans la maison de Christian et découvre 3 cadavres
Question : Qui les a tués ?
Cela ne peut pas être Dany puisqu’il vient d’arriver.
Nous savons que Christian a été assassiné devant chez lui, devant la boîte aux lettres plus précisément et que son corps a été traîné dans la maison, placé les jambes à cheval sur le corps de l’une de ses filles.
Et aucune empreinte, aucune trace pour confondre Dany Leprince ?
Ni sur lui, ni sur les lieux ?
L’enquête a fait preuve d’un laxisme et d’une incompétence rare. Surtout, d’une volonté acharnée à travestir Dany Leprince en coupable.
L’instruction, une vraie débâcle où la gabegie judiciaire prend le pas sur les évidences, pourtant déjà à portée d’investigations.
Aujourd’hui, devant les caméras, la juge argumente ainsi : des années après, la petite Solène s’est souvenu et elle a tout vu ! Elle accuse son oncle… Quel bricolage intellectuel !
Si la petite Solène avait tout vu, les assassins l’auraient également vue et ne l’auraient sûrement pas épargnée.
Et en vérité, que dit-elle, des années après ?
- Tonton Dany méchant, frapper maman, moi cachée dans le grenier ».
Elle ajoute quelques dessins suggérés par la psychologue.
C’est tout, rien de plus, rien de moins.
Si l’on sait que pendant des années, cette petite a été littéralement pilonnée par des « Dany est un assassin, il a tué tes parents et tes sœurs »…il ne faut pas être un fin analyste pour dire que ses propos ont été fortement suggérés.
Quelques pitoyables ratés d’une enquête incohérente :
- A-t-on réellement recherché qui chaussait les « Docks Martins » ?
On s’est contenté de visiter quelques chausseurs… alors qu’à Thorigné sur Due, ce genre de chaussures n’est pas utilisé par tout le monde et peuvent se remarquer !
- A-t-on comparé les ADN avec des proches de la famille ou autres, dans l’environnement du dossier ?
Non.
- A-t-on recherché un éventuel amant de Martine Leprince alors que la question se posait ?
Non, les enquêteurs, sur la seule morphologie de Martine, certifient qu’elle n’a pas d’amant.
- Nous savons que Martine Leprince a un coup au dessus du nez. Elle dit que c’est avec un tuyau semi-rigide qu’elle se l’est porté, en frappant un cochon.
Les gendarmes ont tenté une reconstitution qui sera loin d’être probante et ils vont se contenter de retrouver… le marchand de tuyaux et sa facture à Martine.
Si l’on sait que Brigitte comporte des blessures de défense, qu’elle s’est battue à l’aide d’un tisonnier… Une expertise était indispensable sur la réelle nature du coup, mais elle n’a jamais été faite.
- De même pour la mèche de cheveux coupée : à défaut d’ADN, il aurait été impératif que l’on compare la couleur et la texture…
- Quelques 24 scellés n’ont pas été analysés, ainsi on ne saura jamais s’ils étaient essentiels ou pas.
C’est avec ces trous et ces éléments-là que Dany Leprince, malgré ses protestations d’innocence, sera condamné à perpétuité !
Seul dans le box des accusés, pouvait-il en être autrement ?
Et en clair, ajoutant un drame au drame, cette décision de Justice a totalement oublié les deux criminels dénoncés par leurs empreintes.
Cela signifie également que pour déclarer Dany Leprince coupable, on a validé le fait que, disons en quelques minutes : il a été capable d’assassiner 4 personnes, utilisant plusieurs couteaux et une feuille de boucher, traîné le corps de son frère dans le couloir intérieur, pratiqué la mise en scène des cheveux et de la reconnaissance de dette (pour sûrement vouloir s’accuser lui-même) Et enfin, il aurait été capable de ne pas laisser la moindre empreinte.
Aussi incroyable qu’impensable.
Mais depuis un an, le dossier est rouvert ! Une chance pour la Justice de débusquer la vérité et de traquer les criminels passés entre les mailles du filet troué des gendarmes…
Ce que nous savons aujourd’hui, qui était alors totalement inconnu au moment du verdict :
- Martine a un amant, un très proche du couple Leprince, qui s’est empressé de participer à tout ce qui pouvait accuser Dany.
- Cet amant a été révélé par un nouveau témoin, qui les a vu en pleins ébats dans une grange.
- L’ex-maîtresse de cet amant affirme que ce dernier s’affichait avec elle pour dissimuler sa relation avec Martine, qu’il est très violent, qu’il lui interdit de parler de l’affaire, que le soir des crimes il a ramené ses enfants alors qu’il en avait la garde jusqu’au lendemain.
Ces éléments, incontestablement nouveaux n’impliquent-ils pas :
- Une nouvelle audition de Martine Leprince ?
- De sa fille Célia qui a caché à l’époque la liaison de sa mère et qui, récemment a été reconnue formellement par un témoin qui affirme que peu de temps après les crimes, elle se trouvait à Connéré en compagnie d’un homme en veste à carreaux, se dissimulant dans une voiture ?
- L’audition de la personne ayant surpris Martine et son amant ?
- L’audition de l’ex-maîtresse du dit amant ?
- L’audition de l’amant qui doit apporter quelques clarifications sur ses comportements et emploi du temps ?
- L’audition des parents Leprince ? De Corinne Justice, présidente du Comité
Leprince ? Mon propre témoignage puisque j’ai participé avec elle à la recherche de ces éléments nouveaux ?
- Et enfin, procéder, par voies de conséquences, à des comparaisons ADN avec les allèles contenues dans le dossier ?
Par son Président, la Commission des Révisions pense certainement que non, se crispant sur une volonté judiciaire qui veut nous assurer que ces vérifications ne semblent pas indispensables à la manifestation de la vérité. Cautionnant de fait et de loi un scandale judiciaire. Ce qui aurait été fait, via un juge d’instruction de Le Mans, pendant presque un an, reprenant les mêmes gendarmes qui en somme vont vérifier s’ils avaient bien fait leur travail à l’époque :
- Ils auraient entendu une chirurgien dentiste qui a reçu un coup de téléphone d’une personne qui croyait s’adresser à la gendarmerie. En effet, à un chiffre près, c’est le même numéro.
Qu’a dit cette personne qui a révélé son identité : Au moment du drame, j’étais dans le grenier, je faisais de l’électricité, payé au noir. J’ai entendu des hurlements puis une accalmie. Je suis descendu par l’escalier escamotable et j’ai vu les corps. J’ai pris « la puce » (Solène) avec moi avec un rechange de pyjama et je l’ai montée avec moi. Je suis resté toute la nuit et au petit matin, aux premiers bruits, je l’ai changée et couchée dans sa chambre et me suis enfui par les chenaux.
J’ai reconnu Martine et deux autres hommes. Je n’ai jamais parlé parce que j’ai eu des histoires avec la police.
Si les horaires qu’il donne ne correspondent pas avec ceux de la tuerie, il apporte des éléments qui n’ont pas pu être relevés dans la presse, comme il nous a dit lorsque nous l’avons rencontré, bien transpirant.
Le surnom de « la puce », à par les très proches…
L’escalier escamotable et le grenier sont une autre découverte. Ils existent bien alors que tout le monde s’est fourvoyé en parlant des combles aménagées qui existent aussi.
Quant à fuir par les chenaux, bien sûr, le fils d’une ancienne propriétaire prenait cette voie pour s’échapper.
Quant à l’électricité dans le grenier, bien sûr également puisque toute l’installation démarre de là.
Cette personne, qui n’a pas pu lire cela dans la presse, semble aujourd’hui amnésique et je dois mentionner que dans notre rapport, on l’a certes signalé, mais en pointant les contradictions…
En fait, la seule chose qui a été rapportée par la presse, c’est le fait que Solène a été retrouvée dans son lit, étonnamment propre.
Martine, dans sa dernière version s’en est sûrement inspirée puisqu’elle affirme avoir changé sa couche le soir de l’horreur.
Et le lendemain matin elle est encore propre ?
Voilà ce qui s’apprête à être le complément d’enquête qui doit nous conduire à toute la vérité sur la tuerie de Thorigné sur Due…
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