Le Sénat a adopté vendredi le projet de loi pénitentiaire, un chantier de la garde des Sceaux Rachida Dati, qui vise à rapprocher la France des normes européennes en matière de conditions de détention. La majorité UMP et centriste a voté pour le texte qui a été fortement amendé par les sénateurs, tandis que les autres groupes (PS, RDSE et PCF), qui reconnaissent des "avancées", se sont abstenus.
"Les droits des personnes détenues ont été renforcés ; le principe de leur encellulement individuel a été maintenu ; le développement des alternatives à l'emprisonnement facilité et le statut des personnels pénitentiaire amélioré", s'est réjoui le rapporteur UMP de la commission des lois, Jean-René Lecerf. Ce "texte fondamental (...) fera entrer notre système pénitentiaire dans le XXIe siècle", a pour sa part déclaré Rachida Dati. "Cette loi est attendue depuis près de 20 ans. C'est une avancée inestimable pour les personnels pénitentiaires, pour la sécurité des Français et pour les détenus."
"On a mis un peu d'humanité", a constaté le socialiste Alain Anziani, qui a cependant pointé des "désaccords" sur les fouilles - "point noir de la condition pénitentiaire" -, "la cellule disciplinaire et les régimes différenciés de détention". "Nous sommes bien loin du projet indigent du gouvernement, mais nous sommes restés à mi-chemin", a regretté Jean Desessard (Vert). "Nous refondons notre politique pénitentiaire pour que nos prisons soient plus humaines et ne soient plus l'humiliation de la République", s'est réjoui Robert del Picchia. Nicole Borvo Cohen-Seat (PCF) a, elle, fustigé la procédure d'urgence (une lecture par assemblée) déclarée sur ce texte et la politique pénale du gouvernement qui "hypothèque sa sincérité", car elle "aggrave la condition pénitentiaire"
source: Le Point/
http://fr.news.yahoo.com/73/20090306/tp ... 98b37.html