Appelé à l'aide, Sarkozy évoquera le cas de Florence Cassez, emprisonnée au Mexique
mercredi 04.03.2009, 17:32 - La Voix du Nord
A Lille, en presence de son pere et de son avocat Franck Berton, des journalistes ont pu joindre Florence Cassez par téléphone et lui poser quelques questions. PHOTO PHILIPPE PAUCHET Appelé à la rescousse par la famille de Florence Cassez, une Française condamnée en appel par la justice mexicaine à soixante ans de prison, Nicolas Sarkozy évoquera le cas de cette jeune femme lors son
déplacement officiel à Mexico lundi prochain. Un sujet qui n'est pas officiellement à l'ordre du jour de ce voyage.
Cependant, « la présidence prend acte de la condamnation en appel » de la jeune femme et « examine les options possibles dans le respect de l'indépendance de la justice mexicaine et des conventions internationales qui nous lient au Mexique », a indiqué mercredi l'Elysée. « Florence Cassez continue de bénéficier de l'assistance que la France apporte à ses ressortissants qui se trouvent dans une situation comparable à l'étranger, dans le cadre de l'exercice de la protection consulaire », a-t-on poursuivi de même source.
Un appel à l'aide de Florence Cassez, cet après-midi
Au comble du désespoir, la jeune femme a appelé à l'aide le chef de l'Etat. « Aujourd'hui, c'est mon dernier espoir. (..) J'attends tout. (..). Après, je ne sais pas. Après, je ne vois pas (...) Il faut qu'il m'aide », a-t-elle déclaré, la voix entrecoupée de sanglots, lors d'une conférence téléphonique cet après-midi à Lille, dans le cabinet de son avocat, Me Franck Berton. « Ma vie, elle est entre ses mains. Ma vie et celle de mes parents, de ma famille, de tous les gens qui croient en moi. Il faut qu'il nous aide ». « Depuis trois ans, j'ai toujours dit que j'allais me battre jusqu'au bout, qu'il était hors de question que je sorte de ce pays d'une autre façon qu'innocentée ».
« Aujourd'hui, je suis anéantie et je m'en fiche, de tout ça. Moi, je sais que je suis innocente, les gens croient en moi. Je veux sortir, c'est tout ce que je demande, il faut qu'on me sorte d'ici ». Florence Cassez a souhaité également recevoir la visite de Carla Bruni-Sarkozy dans sa prison de Tepepan, à l'instar de son père qui a émis cette requête dans une lettre au président Sarkozy. « Ce serait formidable. Je sais que c'est une femme sensible, avec un grand coeur. Je sais qu'elle peut m'aider. Ce serait formidable ». Enfin, à l'évocation d'une procédure d'« amparo » (recours devant la Cour suprême, ndlr), qui pourrait prendre un à deux ans, la réponse de Florence Cassez, en prison depuis trois ans et trois mois, est sans équivoque: « même six mois, je ne les tiendrai pas ».
L'objectif pour le gouvernement : « obtenir le transfert de Florence Cassez »
Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a assuré que Nicolas Sarkozy aurait « l'occasion d'évoquer à nouveau » le cas de la Française emprisonnée, lors de son voyage au Mexique. « L'objectif - la France ne l'a jamais caché- pour le gouvernement, pour le président de la République, c'est clairement d'obtenir le transfert de Florence Cassez » en France, a ajouté M. Chatel.
Le président Sarkozy, qui avait reçu les parents de la jeune femme il y a quelques mois, s'est plusieurs fois impliqué en faveur de personnes emprisonnées. En juillet 2007, il obtenait la libération des infirmières
bulgares détenues en Libye. L'été suivant, prenait fin le calvaire de la franco-colombienne Ingrid Betancourt, otage en Colombie. Le chef de l'Etat n'avait pas ménagé ses efforts pour lui venir en aide.
Après la condamnation en appel de Florence Cassez, trois élus, Jean-Luc Romero, conseiller régional d'Ile-de-France, Alain Fouché, sénateur de la Vienne et Jean-René Lecerf, sénateur du Nord, ont demandé au président « de reporter voire d'annuler » son voyage officiel au Mexique. Sans faire la même demande, le député PS du Pas-de-Calais, Frédéric Cuvillier, a néanmoins souhaité que « toutes les initiatives soient prises auprès des autorités mexicaines afin que la situation de Florence trouve une fin heureuse et que la France cesse d'être plus longtemps insultée ». M. Cuvillier, également maire de Boulogne-sur-Mer, est le cofondateur d'un collectif parlementaire de soutien à la jeune femme.
Enfin, le père de la détenue, Bernard Cassez, a fait appel au président de la République, en demandant qu'il « rentre avec elle du Mexique ».
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