Citation :
Si ce sont les mêmes médecins que ceux qui donnent un avis favorable pour des libérations conditionnelles ...
Et effectivement, ce seront certainement les mêmes médecins, soumis certainement aux mêmes pressions de l'administration judiciaire, et donc les mêmes risques de dérive.
On prend deux exemples en matières de libération conditionnelle : Lucien Léger et Patrick Henry. (Ce ne sont pas sur les affaires proprement dites que je veux parler, mais sur les conditions de ces deux hommes en matière de libération conditionnelle)
* Patrick Henry (le meurtre a lieu en 1976 - condamné à perpétuité en 1977 - liberté conditionnelle en 2001 : 25 ans d'incarcération - je ne parle pas du tout de l'affaire suivante qui a fait rompre sa conditionnelle - je parle des faits bruts qui ont généré sa libération)
* Lucien Léger (le meurtre a lieu en 1964 - condamné à perpétuité en 1967 - liberté conditionnelle en 2005 : 41 ans d'incarcération)
Les deux meurtres sont tout aussi sordides, les comportements des deux condamnés sont tout aussi cyniques.
Lucien Léger a été incarcéré en 1964 soit 12 ans avant P Henry et est sorti en 2005, soit 4 ans après P Henry ; pourquoi a-t-il fait, lui, 16 ans de prison de plus que P Henry ?
Parce qu'il clamait son innocence, ce qui n'a vraiment pas plu du tout à l'administration judiciaire. Les experts psychiatriques ont donc conclu que s'il ne reconnaissait pas sa culpabilité, cela présentait un caractère de dangerosité important du fait qu'il n'assumait pas son acte.
En conclusion : combien de condamnés en fin de peine seront-ils considérés comme dangereux et envoyés en rétention, par le fait seulement de ne pas reconnaître leur acte et clamer leur innocence ? Si Patrick Dils n'avait pas été acquitté en 2002, et s'il était encore incarcéré, serait-il parmi ceux considérés comme dangereux et serait-il envoyé en rétention ?
Si l'affaire d'Outreau n'avait pas eu la médiatisation que l'on connait, les condamnés que seraient alors les 14 innocentés risqueraient-ils eux aussi les mesures de cette rétention par le seul fait de clamer leur innocence et d'être considérés comme dangereux parce que refusant d'assumer l'acte pour lequel ils auraient été reconnus coupables ?
Les dérives que connaissent les mesures de libération conditionnelle dans le cas de ceux qui sont considérés comme dangereux du fait qu'ils ne veulent pas se reconnaitre coupables du crime pour lequel ils ont été condamnés risquent fort de se reproduire dans le cadre de la rétention de sûreté.