Je pense que, là comme ailleurs, il est impossible de faire une règle générale. On ne peut que décider au cas par cas.
Je suis bien consciente du risque d'erreur de diagnostic. Et dans les deux sens :
Risque de maintenir injustement en détention des gens qui n'ont aucune intention de récidiver, qui ont pris conscience de leurs problèmes, qui sont parvenus à évoluer, qui veulent sincèrement reconstruire leur vie, etc.
Risque de remettre en liberté des gens dangereux qui auront été assez habiles et manipulateurs pour tromper tout le monde (psys, JAP, gardiens, etc.), et qui tueront ou / et violeront dès leur première semaine de libération.
Malgré ces risques, que je ne méconnais pas, je ne vois malgré tout pas d'autre solution que le cas par cas. On ne peut tout de même pas faire une loi universelle applicable à tout le monde :
loi sécuritaire : perpétuité réelle systématique pour tous les pédophiles
loi humaniste : libération systématique au bout d'un certain temps de détention (30 ans ou autre) pour tout le monde.
Aucune de ces solutions n'est admissible. Il faut donc bien se résigner à faire du sur mesures (avec, entre autres, des solutions intermédiaires comme le bracelet électronique, dont je ne sais si nous possédons suffisamment de recul pour juger de ses avantages et inconvénients).
Mais je maintiens qu'il doit tout de même exister une possibilité légale de détention à vie pour les cas absolument extrêmes/exceptionnels . Du genre Fourniret par exemple. Je pense surtout à un Fourniret qui aurait 20 ou 30 ans de moins, car en ce qui concerne le Fourniret sexagénaire actuel qui, s'il devait sortir, sortirait nonagénaire, le risque de récidive serait effectivement tout théorique.
Bien entendu, j'espère que la psychiatrie fera des progrès et permettra un jour de comprendre les mécanismes qui génèrent des tueurs en série et de les soigner efficacement.
Mais tant que ce ne sera pas le cas, il faut bien protéger les gens contre ce qu'on est bien obligé d'appeler des prédateurs.
Restent l'énorme problème de l'état honteux des prisons françaises, les mentalités à changer tant au niveau policier que judiciaire et carcéral, les immenses efforts à faire sur le plan de la médecine carcérale. Et tant d'autres choses encore.
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