Instructions sur les détenus à risques: Dati veut rassurer les directeurs de prison
Détenus à risques : Rachida Dati réunit mardi les directeurs de prisonLa garde des Sceaux a cherché mardi à rassurer les directeurs d'établissement pénitentiaire sur qui elle fait peser directement la "responsabilité" des détenus à risque, en leur assurant qu'ils leur serait "possible de déléguer" cette mission.
Devant quelque 200 directeurs de prison réunis à la Chancellerie, Rachida Dati a voulu préciser le sens de la lettre d'"instruction" qu'elle leur a envoyée la semaine dernière, après le meurtre d'un détenu par son codétenu à la maison d'arrêt de Rouen.
"Je rappelle à l'ensemble des chefs d'établissement pénitentiaire que la décision d'affectation des détenus en cellule (NDLR: individuelle ou non) relève de leur compétence exclusive", écrivait la garde des Sceaux, ce que les syndicats de directeurs avaient immédiatement jugé inapplicable.
"Permettez-moi de vous rassurer sur la question des délégations, confiées à vos collaborateurs", a nuancé mardi Mme Dati, c'est une pratique courante, il est normal de répartir le travail et les responsabilités au sein d'une équipe, y compris pour l'affectation en cellule".
"Il vous est donc possible de déléguer l'exercice de cette mission : les décisions peuvent êtres prises par votre subordonné, mais elles le sont sous votre contrôle et votre responsabilité", a-t-elle insisté.
Deux surveillants de la maison d'arrêt de Rouen ont été suspendus par l'Administration pénitentiaire après le drame. "C'est parce qu'ils n'ont pas dit tout ce qu'ils savaient", a expliqué la garde des Sceaux, alors que la victime s'était vu refuser une demande de changement de cellule.
Dans sa lettre d'instruction, la ministre demande que les détenus à risques soient désormais surveillés à l'oeilleton toutes les deux heures, et que les demandes de changement de cellule soient prises en compte "dans les plus brefs délais".
"On me dit, c'est du travail en plus", répliquait-elle mardi aux critiques des syndicats de surveillants. "Mais cette surveillance supplémentaire ne concernera que des détenus qui présentent des risques de suicide ou un risque pour autrui. Ils seront placés en cellule individuelle".
Elle a insisté sur la nécessaire collaboration entre les psychologues et l'Administration pénitentiaire.
"A Rouen, les équipes médicales et pénitentiaires ne se parlaient jamais", a-t-elle assuré, tout en soulignant l'ultime responsabilité des chefs d'établissement. "Moi, je vous dis, vous n'êtes pas liés par l'avis médical. Prenez vos responsabilités", leur a-t-elle lancé, reconnaissant cependant que la surpopulation carcérale "compliquait" leur travail.
Source : Midi Libre
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