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MessagePosté :11 nov. 2006, 01:10 
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Enregistré le :12 mars 2005, 23:41
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Les engagements de DSK et de Fabius sur les prisons:
article du nouvel observateur du 09.11.06:
Fabius veut préparer une loi pénitentiaire pour "une prison qui ne fabrique pas de la délinquance quand la peine s’achève". DSK refuse que la prison "ferme l’avenir au nom du passé".

N ouvelObs.com a demandé aux candidats à l'investiture du Parti socialiste pour la Présidentielle leur programme en matière de politique carcérale. Laurent Fabius promet une loi pénitentiaire et Dominique Strauss-Kahn s’engage notamment à appliquer le principe "un détenu, une place". Nous publierons prochainement la position de Ségolène Royal.

Fabius : "Une loi pénitentiaire pour lutter contre la surpopulation"

NO. Quelle mesure forte mettriez-vous en œuvre si vous étiez élu Président de la République?

Laurent Fabius : Agir pour une prison républicaine.Une prison qui respecte la dignité et les droits fondamentaux des détenus et qui favorise leur réinsertion. Une prison qui ne fabrique pas de la délinquance quand la peine s’achève.
Je demanderai au gouvernement de préparer une loi pénitentiaire en ce sens. Elle visera à lutter contre la surpopulation carcérale. Elle favorisera l’effectivité des petites peines en milieu ouvert.
Elle impliquera plus de places en semi-liberté, de conseillers de probation, de contrôles efficaces des aménagements de peine, de médecins et de psychiatres, ainsi que l’extension des mesures de travail d’intérêt général et les alternatives à l’enfermement.
Cette loi définira précisément les droits et les devoirs du détenu. Elle garantira notamment : l’encellulement individuel et des conditions décentes d’incarcération, le droit à la santé, à l’hygiène, à la formation. Cela implique de réfléchir parallèlement au statut du personnel des établissements pénitentiaires.Le budget de la justice se situe aujourd’hui au 23ème rang sur 40 en Europe ! Il devra être revalorisé. Il en va de l’efficacité de notre politique pénale et du respect de la dignité humaine.

NO. Etes-vous favorable à un numerus clausus dans les maisons d’arrêt ?
Laurent Fabius : NON. Je ne crois pas qu’un chiffre arbitraire soit gérable.

NO. Etes-vous pour une réforme de l’ordonnance de 1945 sur les mineurs de nature à " faciliter " leur mise en détention ?
Laurent Fabius : Je privilégie d’autres solutions : semi-liberté, établissements éducatifs et thérapeutiques, séjours de rupture dans des centres éducatifs renforcés, adultes référents, mesures de réparation à l’adresse des mineurs primo délinquants.

NO. Etes-vous pour la suppression de l’isolement ?
Laurent Fabius : Sur le principe, j’y incline. Mais, le placement à l'isolement s'impose parfois pour des raisons de sécurité ou à la demande du détenu.

NO. Etes-vous favorable à un contrôle externe indépendant ?
Laurent Fabius : OUI.

NO. Etes-vous pour la généralisation des parloirs familiaux ?
Laurent Fabius : OUI.

NO. Etes-vous favorable à l’instauration d’un revenu minimum pour les détenus ?
Laurent Fabius : Je suis favorable au respect des droits sociaux des détenus et à l’établissement d’un contrat entre le détenu et l'administration pénitentiaire.

NO. Etes-vous pour un assouplissement ou au contraire pour une application plus stricte de la loi dite Kouchner concernant les détenus malades ?
Laurent Fabius : Cette question sera traitée dans le cadre de la loi pénitentiaire dans le sens des droits fondamentaux des détenus dont le droit à la dignité et à la santé.

NO. Etes-vous en faveur d’une limitation de la détention préventive ? Si oui, sur quels critères ?
Laurent Fabius : OUI. Il faut le limiter pour les délinquants primaires aux cas d’infractions graves, essentiellement d'atteintes aux personnes ou à des infractions aux biens susceptibles d'entraîner des atteintes aux personnes, ou bien, commises en bande organisée.

NO.Etes-vous pour ou contre l’instauration de peines planchers ?
Laurent Fabius : CONTRE, car c’est contraire au principe de la personnalisation des peines.

NO. Etes-vous favorable à la généralisation du bracelet électronique comme peine alternative à l’incarcération ?
Laurent Fabius : Y recourir comme alternative à l’emprisonnement quand c’est justifié, OUI. Dans d’autres cas, le travail d'intérêt général et les autres sanctions réparatrices sont préférables.

NO. Etes-vous en faveur de la castration médicale, dite " chimique ", pour les délinquants sexuels récidivistes
Laurent Fabius : Mieux vaut développer l'assistance médicale et psychiatrique, aujourd’hui faiblement doté dans les établissements pénitentiaires et assurer un suivi efficace.

Prisons : de l’exclusion à l’insertion
Par Dominique Strauss-Kahn


"Dans un Etat de droit, les peines ont un sens : payer sa dette à la société, permettre aux victimes d’apaiser leur douleur. Aujourd’hui, deux doubles peines minent le système carcéral.
La première, c’est d’ajouter l’humiliation à l’emprisonnement. Accepter que trois détenus vivent dans 9m2, c’est les priver de leur dignité.
C’est pourquoi, je défends le respect du principe "Un détenu, une place". Ce n’est pas une utopie : c’est la loi pénale qui le prévoit aujourd’hui !
La seconde double peine, c’est de fermer l’avenir au nom du passé. Aujourd’hui entrer en prison, c’est malheureusement se préparer à y retourner. C’est l’école de la récidive. Je veux préparer les détenus pour leur la sortie de prison. Encadrer, former, réinsérer : voilà les objectifs que je fixe à notre système judiciaire. Une mesure concrète : le juge déciderait, au moment de prononcer la peine, d’une éventuelle sortie anticipée de prison passant par un concours de recrutement dans la fonction publique ou dans un emploi aidé. Il fixerait le niveau, la nature et la date du concours. Comme au Canada, l’effacement du casier judiciaire pourrait être prononcé après une période probatoire. Tous les condamnés à de longues peines seraient ainsi incités à suivre une formation ou des études. La réinsertion par l’accès à l’emploi progresserait, alors qu’aujourd’hui, avoir un casier judiciaire interdit de passer un concours. Les doubles peines, décidément, sont autant de Bastilles qui doivent tomber !"


Modifié en dernier par ludivine le 11 nov. 2006, 01:13, modifié 1 fois.

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MessagePosté :11 nov. 2006, 01:12 
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« Une société se juge à l’état de ses prisons ».

Le tableau des prisons françaises est accablant pour notre République et les valeurs qu’elle porte. Accablant aussi pour chacun d’entre nous, en ce qu’il bafoue le respect de la dignité de la personne humaine. Notre système carcéral est à bout de souffle et la situation ne fait qu’empirer.

Plus de 60 600 détenus en 2006 en France. Une densité carcérale moyenne de 116 détenus pour 100 places - avec des pics à 238 détenus pour 100 places dans six établissements ! La surpopulation des prisons françaises va croissant, entraînant un flot d’effets dévastateurs : brutalisation, violence quotidienne, reproduction du système malfrat, anéantissement de l’individu dans sa dignité.

A cela s’ajoute des conditions carcérales dégradantes : un détenu dispose en moyenne de 4,8 m², quand ce n’est pas de moins de 3 m², comme pour 20% d’entre eux. L’entassement de trois, voire quatre détenus, dans une cellule de 9 m² est devenu une pratique courante, là où elle ne devait être qu’une dérogation ponctuelle à la loi.

Cette situation place les personnels de l’administration pénitentiaire dans des conditions de pression psychologique souvent intenables. Ces conditions de travail pénibles, où le manque de personnel est patent, freinent le suivi individualisé des détenus, et diminuent, par conséquent, leurs chances de réinsertion.

Enfin, le manque de moyens et l’ossification de nos pratiques pénales font perdre à la sanction toute sa force et tout son sens. La punition n’est rien là où la dignité n’est pas.

La surpopulation carcérale, dans tout ce qu’elle a d’inhumain et d’humiliant, constitue un terreau favorable à la récidive. Entrer en prison aujourd’hui, c’est apprendre à y retourner.

L’état de notre système pénitentiaire est donc moralement inacceptable et politiquement inefficace.

http://www.dsk2007.net/Constat,110.html


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