Trois détenus portent plainte pour conditions de détention inhumaines
CLERMONT-FERRAND -- Trois détenus de la Maison d'arrêt de Clermont-Ferrand ont déposé plainte il y a dix jours contre leurs conditions de détention qu'ils jugent inhumaines, a-t-on appris mercredi lors d'un point presse conjoint du Syndicat des avocats de France (SAF) et du Syndicat de la magistrature (SM).
Ces conditions "foulent au pied les principes de la dignité humaine" et ne respectent pas la Convention européenne des Droits de l'Homme, selon la plainte déposée.
Un rapport rendu l'été dernier relevait "un espace vital moyen de 3,5m2 par détenu, un éclairage inexistant, l'absence de ventilation mécanique et des sanitaires non séparés des cellules", rappelle Me Edgar Kiganga, l'un des avocats des plaignants.
Ces manquements ont été signalés au préfet du Puy-de-Dôme, au maire de Clermont-Ferrand et au contrôleur général des prisons mais "ce dépôt de plainte auprès du procureur de la République l'oblige à faire des investigations", a précisé Me Kiganga.
Lors de la conférence de presse de mercredi, étaient présents le SAF, le SM mais aussi la CGT pénitentiaire et la Ligue des droits de l'Homme (LDH). Les participants ont pointé du doigt la surpopulation carcérale, accentuée par l'instauration de la loi sur les peines planchers et "une politique ultra-répressive de la garde des Sceaux" Rachida Dati.
Localement, les maisons d'arrêt de Montluçon (Allier) et du Puy-en-Velay (Haute-Loire) affichent des taux d'occupation de 200%. Les syndicats et associations avaient invité les parlementaires de la région Auvergne a visité les lieux de détention, comme le leur permet la loi.
Le député PS Bernard Lesterlin a visité lundi la maison d'arrêt de Clermont-Ferrand. Il déploré mercredi la présence de "chauffoirs", ces dortoirs où se mêlent prévenus et condamnés, et signalé que seulement trois douches fonctionnaient pour 91 détenus. Le député UMP Louis Giscard d'Estaing a indiqué qu'il se rendrait à son tour dans les locaux de la prison clermontoise jeudi. AP
Source : Nouvel Obs
La maison d'arrêt de Clermont-Ferrand a été mise en service au début du XIXe siècle dans les bâtiments d'un ancien couvent datant du XVIe siècle. Elle est située en centre ville et jouxte la mairie. Les rues étroites et l'absence de place de stationnement rendent l'accès difficile.
Une maison d'arrêt reçoit les prévenus (détenus en attente de jugement) ainsi que les condamnés dont le reliquat de peine n'excède pas, en principe, un an lors de leur condamnation définitive.