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 Sujet du message : Risques de l'isolement carcéral
MessagePosté :01 nov. 2008, 11:43 
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L'isolement carcéral et ses risques sur la santé: le débat resurgit au procès Ferrara

PARIS - Insomnies, crises d'angoisse voire délires de persécution: l'isolement carcéral prolongé peut provoquer des troubles sérieux chez celui qui le subit. Un thème de débat qui resurgit dès qu'Antonio Ferrara, détenu le plus surveillé de France, comparaît devant la justice.

Le braqueur italien est actuellement jugé par la cour d'assises de Paris avec 20 complices présumés de sa spectaculaire évasion de Fresnes en mars 2003, dont certains sont comme lui détenus à l'isolement depuis plusieurs années.

Après l'ex-séparatiste basque Gabriel Mouesca, ancien détenu devenu président de l'Observatoire international des prisons (OIP), venu raconter le 8 octobre ses "trois ans d'isolement total", un psychiatre, Philippe Carrière, a évoqué cette semaine les risques sanitaires encourus par les détenus jugés violents ou dangereux auxquels on interdit tout contact en prison.

Selon l'Administration pénitentiaire (AP), il y a actuellement environ 430 personnes dans les quartiers d'isolement des prisons françaises, dont "plus de 250 à leur demande", sur un total de quelque 63.000 détenus.

Allant jusqu'à parler de "mort programmée" pour le cas de Ferrara -qui lui-même refuse d'aborder le sujet-, le Dr Carrière a dénoncé des conditions potentiellement "destructrices" pour le psychisme, dès lors que, privé de lien social, le détenu n'a plus "de quoi alimenter sa pensée".

Dans des témoignages recueillis récemment par l'OIP, d'autres psychiatres intervenant en prison disent avoir constaté, selon les cas, "des troubles dépressifs, mais aussi des délires de persécution de type paranoïaque, voire des bouffées délirantes".

"Des pathologies dues tant à l'isolement proprement dit (absence de relations sociales) qu'à l'inactivité forcée avec l'impossibilité de travailler et de suivre des cours", précise une praticienne de la région Centre.

Ces symptômes, notamment les idées délirantes, s'expliqueraient par "le manque de repères par rapport à la réalité" (absence de lumière naturelle, pas de notion d'heure) et la "grande dépendance" au personnel pénitentiaire pour le moindre geste de la vie quotidienne comme celui de manger.

La dépendance "entraîne une méfiance et se transforme facilement en persécution, surtout si les surveillants ne cherchent pas à rassurer", souligne une autre psychiatre exerçant auprès de condamnés à de longues peines.

Elle cite en exemple des "idées d'empoisonnement" à l'occasion des repas, ajoutant que "les facteurs relationnels et la capacité du surveillant à faire face aux angoisses du détenu et aux siennes sont essentiels pour stopper une escalade dans les troubles du comportement".

"Il est indéniable qu'un isolement prolongé, au-delà de six mois et très clairement au-delà d'un an, s'il est subi et ne s'accompagne pas de moments d'échanges relationnels +consistants+ peut générer des troubles voire des pathologies psychiatriques", note la chef d'un service de psychiatrie des hôpitaux de Marseille.

Sollicitée par l'AFP, l'AP assure que "dans 98% des cas" elle tient compte de l'avis du médecin lorsqu'était diagnostiquée une contre-indication à l'isolement, lors de la première décision de placement --pour trois mois maximum-- ou lors de son renouvellement.

Mais des priorités de sécurité prévaudront toujours pour quelques détenus, notamment ceux "dont on sait qu'ils ont à l'extérieur des réseaux n'ayant de cesse que de les faire évader, y compris par des actes d'une violence extrême", explique-t-on à l'AP en référence notamment à Ferrara.

Source : France Soir


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MessagePosté :01 nov. 2008, 15:34 
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Les détenus mineurs échapperont à l'isolement


Crédit Photo : LCI . Faute de garanties suffisantes de respect des droits de l'enfant, le décret du 21 mars 2006 "relatif à l'isolement des détenus" a été annulé par le Conseil d'Etat.

. Ce texte, attaqué devant le Conseil d'Etat par l'Observatoire international des prisons, ne faisait pas de distinction entre détenus majeurs et mineurs.
- Le Conseil d'Etat a annulé vendredi les dispositions relatives aux mineurs d'un décret de 2006 fixant les conditions de placement à l'isolement des détenus, estimant qu'elles n'offraient pas de "garanties suffisantes" en termes de respect des droits de l'enfant.

Le décret du 21 mars 2006 "relatif à l'isolement des détenus", attaqué par l'Observatoire international des prisons, ne fait pas de distinction entre détenus majeurs et mineurs. Il précise que "tout détenu peut être placé à l'isolement par mesure de protection ou de sécurité, soit sur sa demande, soit d'office". Ne constituant pas une mesure disciplinaire, ce régime de détention, régulièrement dénoncé par les associations de défense des détenus, implique non seulement que le détenu soit seul en cellule mais en outre qu'il ne puisse participer aux promenades et activités collectives prévues par le régime de détention ordinaire.

Ce que disent les textes internationaux


Le Conseil d'Etat a relevé que les textes internationaux (Pacte international relatif aux droits civils et politiques et Convention de New York relative aux droits de l'enfant) prévoient "qu'un régime d'isolement ne peut être rendu applicable aux mineurs sans que des modalités spécifiques soient édictées pour adapter en fonction de l'âge le régime de détention". Or, "faute de comporter de telles modalités d'adaptation du régime de mise à l'isolement applicable aux mineurs, le décret attaqué n'offre pas de garanties suffisantes au regard" des textes internationaux, a estimé le Conseil d'Etat qui a donc annulé les dispositions du décret "en tant qu'elles sont applicables aux mineurs".

La haute juridiction a également annulé les dispositions du décret insérées dans le code de procédure pénale permettant à un magistrat d'ordonner un placement à l'isolement, car seule la loi et non pas un décret peut modifier la procédure pénale.

Source : LCI


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