Citation :
Je me souviens, lorsqu'il a été question de libérer Patrick Henri, avoir eu des doutes sur le bien-fondé de cette décision lorsque j'ai écouté le témoignage d'une religieuse qui rendait visite à Patrick Henri depuis des années. Ce témoignage se voulait positif et cette religieuse était favorable à la libération de PH. Mais elle a dit une chose qui a sonné dans ma tête comme une sonnette d'alarme. A la question de la religieuse : "Es-tu sûr que tu ne serais plus jamais capable de commettre un meurtre ?", PH aurait répondu "Bien sûr que non ! J'ai gâché ma jeunesse, j'ai croupi dans ce trou, je n'ai connu aucun des plaisirs de la vie, etc." Je Je Je Je Je. Pas un mot sur le petit Philippe qui, lui non plus, n'aura connu aucun des plaisirs de la vie.
Certes, il ne parle pas de Philippe Bertrand à ce moment-là, mais je vous assure bien qu'il en parle à d'autres moments.
Citation :
On ne devrait pas se baser sur un seul témoignage, bien sûr. Et moins encore sur un témoignage indirect. Mais rien à faire, ce que rapportait cette femme m'avait glacé.
Plus tard, alors que PH était libéré et avant qu'il ne commette les délits qui l'ont renvoyé en prison, j'ai entendu un autre témoignage qui m'a conforté dans l'opinion négative que j'avais de cet homme. La personne qui avait été chargée par la maison d'édition de négocier les droits sur le livre que PH se proposait d'écrire racontait qu'il avait eu l'impression très nette d'être en face d'un être qui ne s'intéressait qu'à l'argent, ergotant des heures sur telle ou telle somme, exigeant ceci, exigeant cela.
J'ai enfin entendu le témoignage du journaliste de Paris-Match qui avait négocié avec PH la parution d'un article (à la demande de PH lui-même) et qui allait exactement dans le même sens. A la question "Le fait que votre visage soit publié dans PM ne constitue-t-il pas un danger pour vous ? Ne vaudrait-il pas mieux vous faire oublier, maintenant que le temps a passé et que personne ne risque de reconnaître en vous le jeune homme des années 70?", il avait répondu qu'il voulait négocier son article et le livre très cher "...... afin de se faire construire une maison avec un système d'alarme dernier cri".
Je ne pense pas que Patrick Henri ait beaucoup progressé moralement au cours de toutes ces années.
Effectivement, vous ne basez votre opinion que sur des témoignages, et peu de gens veulent donner des témoignages favorables à Patrick Henry.
Parce que cet homme est tabou, disons-le franchement. Il y eut après lui d'autres meurtriers d'enfant, mais ni vous ni moi à moins que de faire des recherches, ne connaissons de noms de meurtriers aussi célèbres. Pourquoi lui et pas les autres ? La réponse serait très intéressante ....
Personnellement je connais et j'ai lu des textes écrits par P Henry ; je connais des interviews qui ont été réalisées avec lui, et notamment celui réalisé par Frédérique Lebelley en 1988 (infiniment intéressant).
J'ai acheté et lu également son livre "avez-vous à le regretter" et je vous le conseille pour le cas où vous souhaiteriez le connaître mieux. Car pour parler de quelqu'un il convient en tout premier lieu de le connaître, sinon ce n'est pas la peine puisque pas objectif.
Je crois en la réinsertion de Patrick Henry parce que j'ai lu ce qu'il avait rédigé de lui, de son affaire, de son vécu, de ses remords, de ses propres faiblesses qu'il n'hésite pas à définir et essayer lui-même de comprendre.
Oui, je crois en sa réinsertion, car si je n'y croyais pas, je ne croirais plus en l'Homme, à la force qu'il a en lui de se réhabiliter aux yeux de ses semblables, et surtout à ses propres yeux.