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 Sujet du message : Brutus : "tu quoque mi filii ?"
MessagePosté :12 nov. 2006, 17:41 
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Que penser de ceux qui trucident les parents adoptifs qui les ont acceptés et nourris ?

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La conviction personnelle risque fort de s'opposer à la recherche objective de la vérité et à la sureté du jugement. Si elle devient .... intime, au secours !


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MessagePosté :14 nov. 2006, 01:20 
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Enregistré le :12 mars 2005, 23:41
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question intéressante Webrider...est-ce seulement dans le cas de parents adoptifs que la question vous préoccupe?
Je ne sais pas si psychologiquement, les motivations sont différentes mais voilà peut être un élément de réponse:
http://www.megapsy.com/inedits/Parricide.htm
Tout va se jouer pendant la période oedipienne, c'est-à-dire avant l'âge de cinq ans. A cet âge-là, l'enfant va détester son parent du même sexe et voudra posséder celui de sexe opposé. C'est ainsi que le garçon détestera son père et sera amoureux de sa mère qu’il voudra posséder exclusivement. C’est la structure triangulaire caractéristique du complexe d’Oedipe. Fort heureusement, à un moment donné, il va comprendre que sa mère ne lui appartient pas à lui tout seul, mais aussi à son père qu'il val considérer son père comme un rival. Mais ce dernier est redouté car il est susceptible de punir et de "castrer". Sa haine contre le père sera refoulée par la peur de la castration symbolique. Sous l'effet de cette angoisse, donc dans l'intérêt de préserver sa masculinité, il va renoncer au désir de posséder sa mère et d'éliminer son père. Le névrosé préférera réagir par l'autopunition pour se défendre contre le souhait de mort à l'égardu père haï.

Ce refoulement est donc nécessaire pour la construction de la personnalité, dans la mesure où il va permettre d’accepter la réalité, même si cette dernière est pénible. Il est également indispensable à la cohésion de toute société civilisée.

C’est grâce au refoulement que la structure du sujet sera " névrotique " et c’est cette structure qui permettra plus tard, en cas de difficultés, de ne pas sombrer dans la psychose, mais de choisir inconsciemment comme solution la névrose, ce qui est autrement plus bénin!

Dans le cas où le père est constamment dévalorisé ou carrément absent dans le discours de la mère, il va se produire ce que l'on appelle en psychanalyse la "forclusion de la métaphore paternelle". Cette forclusion est redoutable pour l'avenir du sujet qui, n'ayant pas de menace paternelle directe susceptible de créer en lui l'angoisse de castration, ne va pas bénéficier du refoulement propre au névrosé. Le sujet va s'abimer dans une relation duelle avec la mère. L'absence de refoulement a fait dire aux psychanalystes que l'inconscient du psychotique était "à ciel ouvert". De ce fait, il ne développe pas de complexe d'Oedipe. Le Père étant forclos, les passages à l'acte du schizophrène ou du paranoïaque ne viseront le père qu'accidentellement et se dirigeront indistinctement vers le sujet lui-même ou envers toute personne susceptible de représenter à ses yeux un persécuteur ou un agresseur.

Par conséquent, le névrosé grâce au refoulement, ne commettra jamais de parricide. Le psychotique peut en commettre accidentelemnt, mais ce comportement n'est pas inscrit dans son destin structurel. Entre ces deux poles (névrose et psychose) se situe le psychopathe plus connu sous le nom de "borderline" ou "état-limite".

Disposant d'une trop faible capacité de refoulement et d'un surmoi relativement faible, tourmenté par ses ruminations mentales et de puissants conflits oedipiens non résolus, torturé par un sentiment de reniement de soi, importuné, rebuté par une ambiance générale à laquelle il ne peut s'adapter (ou qui résiste à la satisfaction de ses tendances), le psychopathe s'évade dans la fiction, s'attribuant un rôle à sa convenance. Par une confusion plus ou moins volontaire entre le plan de ses pensées et celui des choses, il fait en sorte que le Réel corresponde à son Imaginaire. Il est susceptible de passages à l'acte aussi violents qu'imprévisibles.

Si des cironstances particulières se présentent, il peut aller jusqu'au parricide : manque d'affection, père autoritariste, tyrannie familiale, sentiment de rejet peuvent être des facteurs déterminants pour le déclenchement d'un tel passage à l'acte. Les pulsions sadiques se réveillent, le Moi devient révolté et les digues de la morale ne vont pas résister au déferlement de la pulsion de mort. Un grand besoin de vengeance s'institue alors dans le Moi qui va éprouver une intense satisfaction dans le mauvais traitement infligé à celui qu'il considère comme son tyran. Il peut commettre froidement des actes à faire frémir le commun des mortels.

Des facteurs aggravants tels que la drogue ou l'automédication par les psychotropes, peuvent grandement y contribuer, dans le mesure où ces produits permettent lever le peu d'inhibition qu'il possède.


Mais dans le cas de parents adoptifs aimants, je me pose la question...recherche d'identité:?:


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MessagePosté :16 nov. 2006, 10:22 
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Citation :
question intéressante Webrider...est-ce seulement dans le cas de parents adoptifs que la question vous préoccupe?
[...]

Mais dans le cas de parents adoptifs aimants, je me pose la question...recherche d'identité:?:
Avant de penser aux familles adoptantes, je pense aux familles d'accueil.

J'ai beaucoup réfléchi à une époque sur les objectifs poursuivis par l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance)... et beaucoup travaillé avec des jeunes relevant ou jeunes adultes ayant relevé de "la" DDASS (Direction départementale des Affaires Sanitaires et Sociales). J'ai trouvé remarquable l'action de JLuc Lahaye, enfant de la balle.

- les jeunes vivant en établissements vivent des contraintes difficiles (vie collective, discipline et...) mais "bénéficient" parfois d'activités assez privilégiées (sports, vacances, séjours à l'étranger)... qui en font une population plus ou moins bien intégrée en "milieu ordinaire"

- ceux qui sont "placés" en "famille d'accueil"vivent une autre expérience. Ils découvrent parfois que la famille d'accueil a un statut officiel plus hôtelier qu'affectif. La famille d'accueil doit assurer sécurité matérielle, morale. Mais il ne lui est pas demandé, voire il lui est déconseillé, de trop investir affectivement... Et tout cela renvoie "au prix de journée". Famille d'accueil c'est un métier, vocationnel certes...

Un certain jour de 1977, en des circonstances dominicales, j'ai eu l'écoeurement d'entendre ce couple vieillissant ayant accueilli des enfants de la DDASS depuis des lustres, évoquer le sort du petit dernier (15ans) en ces termes : "il grandit, on n'a plus la force, on va devoir le rendre..."

Les adoptants n'ont pas ce choix.

Il est clair que certaines situations peuvent entraîner des conséquences sur le coimportement des enfants. Mais comme le souligne le post de Ludivine, les mêmes questions se posent pour tous parents vis à vis de leurs enfants.

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MessagePosté :22 mars 2007, 19:38 
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Enregistré le :24 juil. 2005, 16:25
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Citation :
Que penser de ceux qui trucident les parents adoptifs qui les ont acceptés et nourris ?
J'ai assisté il y a 2 ans au procès de 4 jeunes qui avaient tué, après des heures de tortures, les parents adoptifs de l'un d'entre eux. Pour leur voler leur fric, certes, mais aussi, apparemment pour s'amuser, comme ça.

Les victimes étaient un couple dans la quarantaine qui, bien qu'ayant des enfants, avaient tenu à adopter cet autre enfant, déjà grand, pour l'aider à s'en sortir. Des gens absolument admirables de l'avis de tous, que j'avais rencontrés une fois chez des amis communs, et qui m'avaient impressionnée par leur gentillesse.

Quand je suis ressortie du Palais de justice au bout de 5 jours de procès, j'avais l'impression d'en savoir encore moins sur la nature humaine que lorsque j'y étais entrée.


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