affaires criminelles, ou affaire d'une bandes d'irresponsables.....
Révélations
Le PV qui accuse
Le 10 août, Eric Breteau est entendu par la Brigade des mineurs à Paris sur l'opération qu'il projette de mener. Extraits
Question : Une fois en France, que deviennent les enfants ?
Réponse : Ce qui est prévu dans la procédure, c'est d'abord de présenter évidemment les enfants à la Police des Frontières à leur arrivée, afin qu'ils obtiennent un APS, une autorisation provisoire de séjour. Ensuite, on saisit le Tribunal de Grande Instance, notamment le parquet des mineurs pour taire enregistrer ces mineurs isolés. On demande ensuite au parquet de confier ces enfants aux familles d'accueil, afin que celles-ci prennent en charge l'enfant matériellement, mais aussi médicale, santé et éducation. Ces familles doivent formuler une demande de droit d'asile auprès de l'OFPRA pour l'enfant accueilli. Ensuite, nous l'Arche de Zoé, nous effectuons une déclaration en préfecture, aux différents préfets en fonction du lieu de résidence des familles d'accueil, au service d'Aide Sociale à l'Enfance afin que ce service puisse assumer le suivi des enfants et des familles.(...)
Question : Qu'entendez-vous par famille d'accueil ?
Réponse : Ce n'est pas une famille d'accueil au sens des familles rémunérées par la DDASS, mais des familles accueillantes d'enfants agissant bénévolement dans le cadre d'un aide d'urgence.
Question : Dans ces documents, vous parlez d'adoption à plusieurs reprises. Parlez-nous de cet aspect.
Réponse : Je pense qu'il y a confusion. Déjà au niveau du recrutement des familles accueillantes, nous avons mis en place une procédure d'inscription avec certains justificatifs à fournir de façon à pouvoir identifier et localiser les familles.
Au début, nous avons communiqué sur internet sur différents forums, y compris des forums d'adoption, et la population des candidats à l'adoption nous a paru être une population fiable et plus mûre dans leur tête et dans leur décision. (...). Ce n'est pas facile d'accueillir un enfant de couleur.
Question : Dans votre formulaire d'inscription, vous demandez aux familles de mentionner si elles ont l'agrément DDASS pour l'adoption, pourquoi ?
Réponse : Pour identifier les familles qui ont déjà cet agrément et apte, d'après les autorités à adopter, donc à accueillir un enfant, et ces familles qui n'ont pas cet agrément.
Question : Rencontrez-vous les familles ?
Réponse : Oui, nous rencontrons les familles, au moins deux fois chacune.(...)
Question : Vous-même, combien de familles avez-vous reçu à ce jour ?
Réponse : Six ou sept cents familles, je n'ai pas le compte exact.
Question : Depuis quand avez-vous contacté ces familles et comment cela se passe ?
Réponse : Depuis le 10 juin, date de la première réunion. Le minimum de famille a été d'une quinzaine et le maximum plus d'une centaine. La dernière fois dans un amphi à la faculté de l'hôpital Cochin, le 17 et 18 juillet. Toute l'équipe de l'Arche de Zoé était présente, nous avons présenté l'association, la situation au Darfour, les détails de l'opération et la procédure administrative mise en place. A l'issue de la réunion, les familles intéressées s'inscrivent et s'engagent dans le cadre d'une charte d'engagement à participer au réseau des familles d'accueil.(...)
Question : Pour ces familles, le but de leur inscription est bien d'adopter cet enfant accueilli ?
Réponse : Pas toutes. Il y a de tout. Bien sûr, elles sont partantes pour cela mais tous ont bien conscience que nous sommes dans une procédure d'urgence, que nous sommes là pour cela. Si ces enfants obtiennent la nationalité française et deviennent adoptables, forcément la grande majorité des familles s'orientera vers une procédure d'adoption. Mais l'Arche de Zoé n'est pas dans cette demande. Elle préconise d'abord l'accueil d'urgence, après aux familles de se déterminer et de prendre les bons conseils auprès d'avocats ou d'associations spécialisées dans ce domaine.
Question :Vous dites que l'association n'est pas dans cette démarche de permettre l'adoption de ces enfants, mais tout au long de votre documentation sur le site de l'Arche de Zoé, comme sur la fiche d'inscription où il est demandé la possession de l'agrément ou non aux familles, il ressort que l'adoption est bien la finalité de cette opération, même si le secours d'urgence est la priorité ?
Réponse : On est tout à fait conscient de la démarche et de l'attente de certaines de ces familles en terme d'adoption, mais nous situons bien notre action sur l'évacuation d'urgence et d'accueil des enfants, après c'est le collectifs des familles qui assurera les conseils et le suivi pour ce qui concerne l'adoption future de ces enfants. Tous ne seront pas adoptés.
Question : Que deviendront les enfants qui ne seraient pas adoptés ?
Réponse : Il y a tellement de profils de familles, certaines veulent à tout prix adopter et sont déjà dans la problématique de la succession, etc., et d'autres ne souhaitent qu'accueillir les enfants même à long terme.
Question : Pour vous ces enfants sont-ils adoptables au terme de la législation française ?
Réponse : Si on se situe sur le plan de la M.A.I. des Affaires Etrangères, qui ne veut pas sortir de la Convention de La Haye et du fait que le pays d'origine des enfants doit reconnaître le protocole d'adoption, ces enfants ne sont pas adoptables. Mais nous ne nous situons pas sur ce plan de l'urgence de sauver ces enfants, qui une fois réfugiés deviendront français, et donc adoptables. Tout cela est au conditionnel, il faut déjà que les enfants arrivent. (. . .)
Question : Dans votre présentation vous affirmez qu'il n'y a pas d'obligation de verser un don, mais en même temps vous estimez à 1400 euros le coût de l'évacuation et écrivez : «II sera demandé aux familles, après évaluation de leur inscription, un don d'au moins 21 400 euros pour participer aux frais d'évacuation des enfants et l'acheminement jusqu'au pays d'accueil.»
Comment imaginer qu'il n'y a pas un critère d'obligation ne serait-ce que d'un point de vue pratique ?
Réponse : Nous pouvons organiser cette évacuation par d'autres dons que ceux que verseraient les familles d'accueil. A ce jour, les familles ont versé des dons entre 50 et 90 euros, aucun don de 1 400 euros n'a été versé. Ils ne seront versés qu'après l'évacuation effective des enfants.
Question : Cela veut bien dire qu'il y a un caractère obligatoire ?
Réponse : Non, pas du tout, les familles qui n'auront pas les 1400 euros pourront tout de même se voir confier un enfant. L'argent n'est pas un critère de sélection des familles, ni même un simple critère de procédure. (...)
Question : A ce jour, combien de familles ont reçu votre validation pour accueillir ces enfants ?
Réponse : Je dirais dans les trois cents. (...)
Question : Dans quelle banque est ouvert le compte de l'Arche de Zoé ?
Réponse : Le Crédit Agricole de LHaye-lesRoses. Il n'y a qu'un compte.
Question : Vous n'avez pas ouvert un compte spécial Opération Darfour ?
Réponse : Je ne crois pas, je ne sais pas exactement.(...)
Question : Au Soudan, comment se passe la préparation de l'opération ?
Réponse : Actuellement il ne se passe rien.
Question : Pourquoi ?
Réponse : Parce qu'on a pas encore terminé la création du réseau des familles et que tout cela prend du temps.
Question : Quels sont vos contacts aux Darfour et comment allez vous procéder ?
Réponse : Nous allons nous appuyer sur des ONG déjà en place. Comme par exemple Save Childrens, c'est une organisation internationale américaine connue mondialement. (...)
Question : L'évacuation est-elle prévue par avion ou un autre moyen ?
Réponse : Par avion...
Question : Vous prévoyez cette évacuation à quelle date ?
Réponse : Dans les six mois, bien avant la fin de l'année, je pense. Mais je n'ai pas de date à ce jour. (...)
Question : Il ressort de renseignements d'enquête, que des hangars seraient mis à disposition pour l'arrivée des enfants, situés 51 , rue Jean-Moulin dans la ZA des petites ruelles à Saint-Piat - 27 - non loin de votre domicile, est-ce vous qui avez trouvé ces hangars ?
Réponse : Oui nous les avons loués au nom de l'Arche de Zoé, avec un bail d'un an. Nous avons loué un hangar, depuis mars ou avril cette année car nous n'avons pas vocation à faire de l'humanitaire qu'au Darfour. Nous louons 600 euros mensuel ce hangar d'environ 200 m2.
Question : A quoi sert ce hangar ?
Réponse : C'est un entrepôt de notre matériel humanitaire, et pour le Darfour nous avons stocké des vêtements d'enfants à distribuer aux familles lorsque les enfants arriveront.(...)
Question : Pour revenir au cadre de notre enquête, avez-vous bien compris que les éléments constitutifs du délit d'exercice illicite de l'activité intermédiaire pour l'adoption ou le placement en vue de l'adoption de mineurs de 15 ans provenant du Soudan semble être réunis et que vous et votre association peuvent faire l'objet de poursuites judiciaires ?
Réponse : A travers ce que vous me dites, j'ai bien compris qu'il y avait un problème dans la démarche liée à l'adoption envisagée par la plupart des familles. Nous sommes entourés d'avocats, qui nous ont conseillé par rapport à des erreurs qui auraient pu être commises, d'ailleurs, c'est pour cela que nous avons fermé notre forum où toutes les discussions tournaient autour de l'adoption de ces enfants. (...). _________________ aimons-nous vivant n' attendons pas que la mort nous trouve du talent. (PIERRES DELANOË)
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