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 Sujet du message : Philippe de Dieuleveut
MessagePosté :15 oct. 2008, 07:51 
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Dieuleveult aurait été assassiné sur ordre
Thierry Oberlé
14/10/2008 | Mise à jour : 22:19 |

L'animateur de télévision avait officiellement disparu, le 6 août 1985, au cours d'une expédition privée sur le fleuve Zaïre. (AFP)
Selon les révélations de la revue «XXI», l'animateur de télévision Philippe de Dieuleveult aurait été tué par l'armée zaïroise qui le soupçonnait d'être un espion.

Le doute couvait depuis plus de vingt-trois ans : l'animateur de télévision Philippe de Dieuleveult n'est pas mort noyé dans les eaux boueuses du fleuve Zaïre mais a bien été victime d'un assassinat. Telle est la conclusion d'une longue enquête de la revue de reportages XXI étayée par de multiples témoignages et des documents.

Dans son nouveau numéro à paraître jeudi, le magazine trimestriel assure que l'aventurier de «La chasse aux trésors» a été arrêté par les services de renseignement du maréchal Mobutu et assassiné avec ses compagnons de voyage. Le présentateur vedette des années 1980 avait disparu au cours d'une expédition privée sur le fleuve Zaïre. Les autorités locales avaient affirmé qu'il s'était noyé dans les rapides d'Inga situés près de l'embouchure du fleuve. Cette thèse officielle relayée à l'époque par Paris est battue en brèche par les révélations de la journaliste Anna Miquel.

L'enquête intitulée «Les crocodiles du Zaïre» s'appuie notamment sur un procès-verbal d'audition de Philippe de Dieuleveult à en-tête de la Division spéciale présidentielle (DSP), la garde rapprochée de l'ex-dictateur. Entièrement manuscrit le compte rendu de l'interrogatoire est daté du 8 août 1985 et paraphé par l'animateur dont les deux frères ont authentifié la signature. En voici quelques extraits :

- «Quel est le but de votre visite au Zaïre ?

- Je suis venu pour une expédition.

- Êtes-vous militaire ?

- Après ma formation militaire en 1973, j'ai quitté l'armée pour le journalisme. (…)

- Nous tenons des informations que vous et votre équipe, vous êtes de la DGSE.

- Non.»

«Agent français»
Un deuxième document, un télex de l'AND, l'agence de renseignement militaire, confirme la piste. Il signale le renvoi «de Dieuleveult et toute sa bande de Matadi à Kinshasa», qui est accusé «par (un) service ami d'être mercenaire». Un ancien membre de la DSP raconte la suite sous couvert d'anonymat : «Ils sont arrivés en mauvais état, car ils avaient déjà été interrogés. Ils ont été emmenés derrière un petit muret et tabassés. Nous avions l'ordre de les faire parler. Le nom qui faisait peur c'était Dieuleveult, le chef de bande d'après les consignes. Il était têtu. Il voulait tout le temps que l'on soigne un de ses compagnons très blessé. À la fin, Dieuleveult ne disait plus rien. Personne n'a avoué. Ensuite, l'unité qui s'occupait des exécutions a pris le relais.»

À l'annonce de la disparition de l'animateur, son frère aîné, Jean, s'était rendu sur place. Le vice-consul de France à Kinshasa lui avait remis un corps méconnaissable présenté comme celui de la victime. Jean de Dieuleveult l'avait fait autopsier. C'était le corps d'un Noir. En 1994, il révélait que son frère appartenait jusqu'à sa mort aux services de renseignement français.

Interrogé par XXI sur l'affaire, Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères au moment du drame, s'est montré laconique. «Ah oui, c'est ça…» a-t-il lâché à propos de la thèse d'un meurtre commandité par la présidence zaïroise par crainte d'une attaque de mercenaires. Paris comme Kinshasa se sont toujours montrés d'une extrême discrétion sur le mystère Dieuleveult. Une information judiciaire ouverte à la suite d'une plainte contre X n'a pas abouti. Sollicitée, la brigade criminelle de Paris ne s'est jamais rendue sur place pour conduire des investigations. Les révélations de XXI pourraient donner lieu, si les familles des victimes en font la demande, à la réouverture du dossier.

Source : Le figaro


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MessagePosté :16 oct. 2008, 19:08 
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Enregistré le :31 janv. 2008, 14:52
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INTERVIEW - Mort de Philippe de Dieuleveult, "les preuves qui manquaient"

Par Clément Daniez

L'enquête qui avait conclu à la mort accidentelle de Philippe de Dieuleveult pourrait être bientôt réouverte. L'animateur de télévision a disparu lors d'une expédition sur le fleuve Zaïre en 1985. Me Jacques Trémolet de Villers, qui représente son frère, Jean de Dieuleveult, compte déposer "dans les dix jours" au parquet de Paris, comme il l'a confié jeudi au point.fr, de nouvelles charges. Ces dernières proviennent de l'enquête réalisée par la Revue XXI .

L'animateur, par ailleurs "agent de la DGSE" selon les déclarations de son frère Jean au point.fr, aurait bien été arrêté par les renseignements zaïrois. La revue XXI se serait également procurée le procès-verbal de son interrogatoire, avec l'en-tête de la Division spéciale présidentielle (DSP) - la garde présidentielle du maréchal Mobutu. Ce document porte la signature de Jean de Dieuleveult, selon son frère Jean. Un témoignage anonyme d'un ancien membre de la DSP récueilli par XXI révèle qu'après un interrogatoire musclé, "l'unité qui s'occupait des exécutions a pris le relais".

Joint par lepoint.fr, Jean de Dieuleveult revient sur ces supposées révélations.

lepoint.fr : Pourquoi voulez-vous rouvrir le dossier qui concerne la mort de votre frère Philippe ?

Jean de Dieuleveult : La journaliste Anna Miquel, suite à ses différents séjours au Zaïre [aujourd'hui République démocratique du Congo, NDLR], a rapporté les preuves qui me manquaient. Je savais que Philippe n'avait jamais été noyé. Je savais qu'il avait été exécuté, mais je n'avais pas les preuves. En accord avec mon avocat Me Jacques Trémolet de Villers, nous avons décidé de saisir le procureur de la République pour ouvrir le dossier à nouveau. Et porter plainte, ce qui peut aller jusqu'à une complicité d'assassinat. Car beaucoup de Français, militaires et civils, sont complices de ces assassinats.

lepoint.fr : Vous pensez donc qu'un certain nombre de personnes sont impliquées dans cette affaire et peuvent être traduites devant un tribunal grâce à ces charges nouvelles...

JdeD : Tout à fait, puisqu'il y a eu manipulation par l'État français. M. Roland Dumas, alors ministre de Affaires étrangères, a fait pression auprès de Mobutu pour qu'il accepte l'envoi de troupes françaises [après l'annonce la disparition mystérieuse de son frère, NDLR]. J'étais au Zaïre à ce moment-là. En réalité, les troupes françaises composées de parachutistes avec deux avions transals, un hélicoptère Puma et une Gazelle, n'avaient pas du tout pour mission de rechercher la vérité ou ce qui s'était passé. La seule mission qu'ils avaient, c'était "retrouver un corps de noyé". Dès le départ, tout était faussé, et j'en ai les preuves et les témoignages.

lepoint.fr : Quel était l'intérêt de l'État français de faire croire à une mort accidentelle de votre frère ? Il vous avait d'ailleurs confié appartenir à la DGSE.

JdeD : En 1978, Philippe m'avait confié : "Jean, je suis au service action de la DGSE, je te promets que je ne tuerai jamais personne, je veux simplement servir les intérêts économiques de la France." Pour moi, les responsables sont des personnes ou des services qui ne voulaient pas que sa mission soit accomplie. Philippe et ses compagnons ont été dénoncés par un Français ou des Français ou un service français ou une officine de renseignement française. Tous les groupes industriels ont leurs agents de renseignement. À la hauteur du barrage électrique d'Inga, ils ont envoyé aux renseignements zaïrois un message disant : "Ce sont des mercenaires, ils vont attaquer le barrage d'Inga." Les Zaïrois, sachant que cela vient d'un service ami, les arrêtent. Ils réagissent en soldats, je ne peux pas leur en vouloir. Je leur en veux seulement dans la mesure où ils ont fait souffrir mon frère et ses compagnons. S'ils ont tué Philippe, ils ne sont pas responsables pour moi. C'est une affaire franco-française.

lepoint.fr : Est-ce que vous avez l'espoir, peut-être grâce à ces nouvelles charges, de retrouver le corps de votre frère ?

JdeD : Non, je ne le crois pas du tout. Vous savez, en Afrique noire, au royaume de Mobutu, les corps disparaissent. Je ne me fais aucune illusion.

Source : Le Point


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