Citation :
D'un autre côté, un juge collégial serait il forcément une mauvaise idée si les moyens de l'administration ( effectifs) le permettaient?
Je veux dire que parfois réflechir à trois ou à plusieurs pourrait peut être permettre plus de sagesse et de contradiction dans les décisions...croyez vous que ce serait pour autant un frein à la nécessité de rapidité de la justice ( qu'on lui impose d'ailleurs plus qu'elle ne s'impose elle-même je trouve)?
Non, je crois que ça ne ralentirait aucunement l'instruction : réfléchir à plusieurs va aussi vite, voire plus vite, car il y a plus de chances qu'une idée lumineuse surgisse à un moment.
Tenez, si j'étais juge d'instruction, je ne compterais pas que sur ma propre intelligence. Si j'en avais la possibilité, je choisirais au moins deux personnes pour étudier le dossier à fond avec moi, et m'apporter la contradiction. Ensemble, nous ferions le tour des possibilités et avancerions plus vite. De plus, les possibilités de vices de procédure seraient limitées, car il y aurait toujours quelqu'un pour dire : "Attention, si tu fais ça, telle pièce du dossier risque d'être frappée de nullité."
Alors, un juge à charge et un à décharge ? Je ne pense pas. D'autant qu'on peut commencer à instruire en penchant pour la culpabilité et découvrir des éléments venant nous faire changer d'avis.
Je reste donc en faveur d'un juge d'instruction le plus objectif possible, orientant l'enquête dans toutes les directions, mais dès qu'une personne se retrouve inculpée (et que, donc, des charges sérieuses pèsent sur elle), son avocat devrait avoir les moyens d'enquêter pour apporter une vraie contradiction à l'accusation.
En ce qui concerne les jeunes juges, on pourrait peut-être les mettre en soutien d'un juge experimente pendant quelques années, avant de leurs confier de grosses affaires ? Il me semble qu'actuellement, on leur demande un peu de faire seul des opérations à coeur ouvert juste après l'obtention de leur diplôme.