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MessagePosté :03 mai 2008, 23:45 
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Un détenu américain, innocenté par son ADN, libéré après 27 ans

Un détenu américain a été libéré mardi par un tribunal de Dallas, un test ADN l'ayant innocenté du meurtre et du viol de sa compagne, pour lesquels il avait été condamné il y a 27 ans.

Aujourd'hui âgé de 55 ans, James Woodward a passé plus de temps en prison que toutes les autres victimes d'erreurs judiciaires libérées grâce à des tests ADN, rapportent des médias locaux.

Selon le Projet Innocence, un organisme juridique new-yorkais spécialisé dans la reconnaissance des erreurs judiciaires, il est également la 18e personne à être libérée dans le comté de Dallas après un test ADN.

Ce chiffre est plus élevé que dans tout autre comté américain, et révèle un dysfonctionnement dans le système judiciaire local, estiment ses détracteurs, qui dénoncent le racisme des tribunaux.

Woodward est un homme noir, soit le profil typique des personnes condamnées à tort dans l'ensemble des États-Unis.

"Nous avons atteint un sommet dans les erreurs judiciaires au Texas. Personne ne peut sérieusement douter qu'il y a un problème", a déclaré le sénateur démocrate du Texas Rodney Ellis, cité par le Projet Innocence.

Ellis a ajouté mardi qu'un sommet serait organisé le 8 mai à Austin afin de déterminer les causes des erreurs judiciaires au Texas et de réfléchir à des réformes permettant de les empêcher.

Ed Stoddard, version française Gregory Schwartz

Source : L'express:


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MessagePosté :03 mai 2008, 23:48 
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Condamné à vie en 1981 au Texas, James Lee Woodard a été mis hors de cause grâce à un test ADN. L'affaire met en lumière, une nouvelle fois, les errements de la justice américaine.

]James Woodard, 55 ans, se serait sans doute passé du triste record qu’il détient : celui de l’homme ayant passé le plus de temps à tort derrière les barreaux, aux Etats-Unis. Mardi à Dallas, après plus de vingt-sept ans d’incarcération, cet homme arrêté alors que Reagan venait d’être élu président, a enfin été innocenté d’un crime qu’il n’a pas commis. «Dès son arrestation, il a dit au monde son innocence, mais personne n’a écouté», a déclaré Jeff Blackburn, l’avocat chargé de son dossier à l’Innocence Project, l’association qui a permis sa remise en liberté.


Amie violée et étranglée. Le cauchemar de James Woodard a commencé une nuit de décembre 1980 quand le corps sans vie de sa petite amie, Beverly Ann Jones, 21 ans, a été retrouvé sur les berges de la Trinity River au sud de Dallas. La jeune femme avait été violée avant d’être étranglée par son ou ses assaillants. James Woodard fut immédiatement soupçonné sur la base de deux témoignages. Le père de la victime, qui s’est par la suite rétracté, avait alors déclaré que James était venu demander des nouvelles de sa fille le soir du crime. Une voisine a également affirmé avoir vu James et sa petite amie cette nuit-là. «Nous avons toujours pensé que ce témoignage ne tenait pas la route», explique Natalie Roetzel, la directrice d’Innocence Project au Texas. Plus grave pour James Woodard, des éléments de preuve qui auraient pu l’innocenter au moment de son procès n’ont jamais été transmis à la défense. La nuit du crime, Beverly Ann Jones avait en effet été aperçue par un certain Theodore Blaylock, montant dans une voiture en compagnie de trois hommes qu’il n’a cependant jamais été en mesure de décrire. Un an plus tard, Theodore Blaylock fut lui-même tué par une femme alors qu’il tentait de la violer dans sa voiture. Son témoignage ne fut jamais pris en considération par l’accusation : une violation flagrante de la procédure, mais qui n’est pas pour autant passible de sanction selon les lois texanes.

Persévérance. En juillet 1981, James Woodard est donc condamné à la prison à vie pour viol et meurtre par strangulation. Depuis, il avait déposé six demandes de révision de son procès et de deux tests d’ADN, sans succès. «Ses recours furent si nombreux qu’il fut accusé d’abuser du système», souligne Natalie Roetzel. C’est finalement au programme mis en place par le nouveau procureur du district, Craig Watkins, que Woodard doit son salut. Dès son élection, cet ancien avocat met sur pied un programme en collaboration avec l’Innocence Project permettant à des étudiants en droit de revoir des cas d’inculpation douteux. La persévérance d’un jeune étudiant vaudra à Woodard de voir une de ses demandes de test ADN enfin acceptée. Les résultats sont clairs : il ne pouvait être ni le violeur ni le meurtrier de son amie.

James Woodard est le 216e condamné à avoir ainsi été innocenté grâce à une analyse ADN. Il est le 18e pour le seul comté de Dallas, qui détient le record du plus grand nombre de prisonniers innocentés après une telle analyse. «Cela ne veut pas forcément dire que le comté a commis le plus grand nombre d’erreurs judiciaires, mais que son système pour les découvrir est aujourd’hui plus efficace», estime Natalie Roetzel.

«Un grand bol d’air frais». A sa sortie du tribunal, mardi, James Woodard a levé les bras en signe de victoire. «Ce que j’ai vraiment envie de faire, c’est de respirer un grand bol d’air frais.» Il a le droit de toucher 50 000 dollars par année d’incarcération. «Mais le gouvernement prélève 43 % d’impôts, souligne Natalie Roetzel, certains innocentés préfèrent renoncer à cette somme et poursuivre l’Etat pour dommages et intérêts.» James Woodard a passé sa première nuit dans un appartement mis à disposition par un membre de l’Innocence Project, qu’il pourra occuper jusqu’à ce qu’il trouve un logement à sa convenance.


Pour être promus, les procureurs veulent des condamnations»

Natalie Roetzel, directrice de l’association Innocence Project pour le Texas :

Fondée par deux avocats, Barry Scheck et Peter Neufeld, de la Cardpzo Law School de New York, l’association Innocence Project tente de venir en aide aux prisonniers qu’elle estime accusés injustement de crimes. Entretien avec Natalie Roetzel, directrice d’Innocence Project au Texas.


Pourquoi la réouverture du dossier de James Woodard a-t-elle été si longue ?

Ce n’est qu’en 2001 que le Texas a autorisé les prisonniers à réclamer des analyses d’ADN après leur inculpation. James Woodard a déposé ses demandes à ce moment-là, mais elles ont été rejetées, le procureur estimant qu’aucun élément de preuve susceptible d’être analysé n’existait dans son cas. Il était aussi d’avis qu’un test positif ne l’aurait innocenté que du viol mais pas du meurtre. Si nous avons obtenu le droit au test cette fois-ci, c’est parce que le nouveau procureur, Craig Watkins, a fait de la réouverture des dossiers sujets à caution sa priorité. Son intégrité a sauvé James Woodard.

Alors que la réouverture des procès dépend du seul bon vouloir de tel ou tel procureur, la loi ne peut-elle pas être systématiquement appliquée ?

Ce droit devrait être systématique. Mais les procureurs les plus conservateurs craignent que le système judiciaire soit remis en cause. Et puis les procureurs veulent des inculpations, car leurs promotions dépendent de leur habileté à obtenir des condamnations. Watkins est l’un des premiers procureurs à le dire ouvertement : le système actuel ne fonctionne pas.

Ce problème concerne-t-il l’ensemble du pays ?

Effectivement. Le système ne peut pas être parfait du fait de l’existence même des jurys populaires. Votre destin est dans les mains d’autres citoyens, qui doivent déterminer votre culpabilité sur la base des preuves qui leur sont présentées… Si le comté de Dallas détient le record du plus grand nombre de prisonniers innocentés, c’est parce que la justice a conservé tous les éléments de preuves. Dans d’autres endroits, ces éléments ont peut-être disparu, car les lois sur la conservation des preuves varient d’un Etat à l’autre, parfois même d’un district à l’autre.

Comment réformer le système pour éviter de telles erreurs?

Nous souhaitons que les interrogatoires des suspects et des témoins à charge soient filmés pour éviter les risques de coercition. De la même manière, le processus d’identification des suspects devrait être mené par des policiers qui ignorent l’identité de ces derniers. Cela permettrait d’éviter que les éventuels témoins ne soient influencés.


Source : Le monde


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