Hors ligne |
administrateur |
|
Enregistré le :12 mars 2005, 23:41 Messages :616
|
voilà un témoignage intéressant sur le bracelet électronique pris sur le site du groupe Mialet ...
témoignage d'E.B. , que je salue amicalement par ailleurs
Le bracelet électronique et moi
Pourquoi ai-je demandé à bénéficier d’un placement sous PSE (placement sous surveillance électronique) ?
En octobre 2005, le juge d’application des peines m’a refusé la liberté conditionnelle au motif que je ne reconnaissais pas les faits. Concomitamment, j’ai déposé une demande d’aménagement de peine pour bénéficier du placement sous surveillance électronique. Cette demande a été examinée en chambre du conseil en janvier 2006, acceptée, avec application de la mesure au 14 février 2006. Ma date de fin de peine est le 22.08.06, et il me reste 28 jours de RPS possibles. Ma demande de placement sous PSE n’entrait pas dans le cadre de la loi dite Perben 2. La durée de peine qui sera effectuée sous ce régime est donc de 6 mois et 14 jours.
Pour bénéficier de cette mesure, il faut un logement avec un téléphone fixe (fonctionnant avec France Telecom si possible pour ne pas avoir de problème de compatibilité de matériel) et un travail. Ensuite une enquête est menée à votre domicile par le SPIP qui vérifie la possibilité de la mesure, et rend un avis sur la pertinence de cet aménagement de peine. Il est nécessaire pour certaines infractions de subir une expertise psychiatrique. Les délais pour la réalisation de l’enquête et de l’expertise sont variables et peuvent mettre plusieurs mois. Par contre si vous bénéficiez déjà de permissions de sortie (ce qui était mon cas) il faut savoir que l’enquête et l’expertise avaient été réalisées lors de ces demandes.
Cette mesure peut être sollicitée ou proposée dans le cadre de l’aménagement de la fin de peine sous le régime Loi Perben 2, ou quand il reste moins de un an à effectuer en détention.
Je suis sorti du centre pénitentiaire de Longuenesse à 7 h 30 du matin, en permission devant me rendre à la maison d’arrêt de Loos les Lille pour la pose du bracelet. Je dépends du JAP d’Hazebrouck (59) et le CP de Longuenesse se trouve dans un département limitrophe (62).
La pose du bracelet ne présente aucune difficulté, celui-ci est mis par-dessus une chaussette.
Ce qui permet de replier cette dernière sur le bracelet pour plus de discrétion. Lors des changes, la chaussette est glissée sous le bracelet. On peut prendre une douche avec le bracelet électronique.
Puis un technicien de la prison de Loos est venu à mon domicile pour régler le récepteur (il s’agit de la borne reliée au téléphone et qui reçoit les informations transmises par le bracelet), je me suis donc rendu dans les endroits les plus éloignés de ce récepteur, afin que la portée de l’onde soit enregistrée, et qu’il n’y ait pas de déclenchement intempestif du système.
Je dispose d’un numéro de portable du technicien, de celui de la maison d’arrêt de Loos et de celui pour la garde de nuit, au moindre problème je dois les appeler (notamment si je suis dans l’incapacité de rentrer à l’heure).
Après deux mois de ce régime, aucun incident n’est à déplorer, je ne suis pas rentré en retard, et il n’y a pas eu de déclenchement intempestif.
Le récepteur est régulièrement en communication avec l’établissement pénitentiaire, pour envoyer des rapports sur les horaires de sortie et de rentrée, et pour vérifier le bon fonctionnement du système, cela engendre des frais de téléphone d’environ 40 €
pour deux mois. Ceux sont les seuls frais afférents au bracelet, le matériel étant prêté.
Il faut préciser qu’il n’est pas possible techniquement d’associer un fax et le récepteur du PSE, et que tous les opérateurs téléphoniques ne sont pas compatibles avec le bracelet électronique.
Le récepteur est paramétré avec mes horaires, au moyen de téléchargements qui se font depuis la prison de Loos. Avant les modifications la prison prend contact avec moi, m’avertissant de ne plus décrocher le téléphone qu’un téléchargement va se faire.
Je dispose d’internet via une communication ADSL, et il n’y a aucune interférence entre le récepteur et internet.
Au début, je ressentais des douleurs physiques, en effet j’ai comme la plupart des prisonniers libérés pris quelques kilos très rapidement, de ce fait, le bracelet me serrait et son empreinte était marquée dans ma peau. De plus mon métier m’impose d’être constamment debout, cela provoque un gonflement des jambes le soir.
Cette gêne a duré un mois environ. Le pire était la nuit, dormant sur le coté, il me fallait à tout prix éviter le coté où se trouvait le bracelet électronique pour cause de douleurs lancinantes. Depuis la matière est un peu détendue et les douleurs sont passées, j’ai pris l’habitude de dormir sur le coté opposé au bracelet.
Une autre difficulté d’adaptation a été la montée et la descente des marches d’escalier, il fallait faire attention à ne pas accrocher cet instrument. On m’avait d’ailleurs prévenu que s’il était abimé, je devrais rembourser une somme d’environ 3000 €.
L’aspect psychologique : Bien qu’ayant un fil à la patte, Je ne ressens aucune gêne psychologique, mais je sais que cette situation ne durera pas très longtemps, elle est transitoire, et de loin préférable à la détention.
Je me suis très vite habitué aux horaires, étant d’un naturel sédentaire, l’impossibilité de sortie en dehors des heures de travail ne me gène pas. Je dispose de quelques heures le lundi matin pour des consultations médicales, faire mes courses?.
Je n’ai caché à personne que je sortais avec un bracelet, mes amis ont pris l’habitude de venir me voir, ils savent que je ne peux sortir au-delà de certaines heures.
Le bracelet me fait souvent penser à la prison et à cette condamnation, je reste d’ailleurs en contact avec mes anciens codétenus. Ils me demandent comment se passe la vie sous surveillance électronique.
Le suivi : J’ai eu plusieurs contacts téléphoniques avec le CIP ( conseiller d’insertion et de probation du spip d’Hazebrouck chargé de me suivre, pour des raisons diverses et notamment au sujet du remboursement des dépenses maladie, étant toujours considéré comme incarcéré, la part des dépenses non remboursées par la sécurité sociale, le sera par l’établissement pénitentiaire. J’ai fait une demande de CMU qui m’a été accordée récemment et donc je suis maintenant pris en charge directement à 100 %
Mon pécule : Il a été transféré de Longuenesse à Loos, lors de la pose du bracelet on m’a expliqué que toujours considéré détenu mon argent me serait rendu à ma fin de peine. Plusieurs jours après la comptabilité me téléphonait me demandant de passer prendre mon argent?.
Mon dossier médical a suivi le même parcours, et je n’ai pas récupéré la lettre du médecin de l’ucsa devant être remise à mon médecin traitant. Heureusement je connais mon traitement.
J’ai sollicité du jap d’Hazebrouck une modification de mes horaires me permettant de travailler certains jours fériés, j’ai obtenu son accord par ordonnance motivée et la prison de Loos m’a contacté pour m’indiquer que les modifications seraient rentrées dans mon récepteur.
Deux mois après, je n’ai toujours pas rencontré le jap, ni le travailleur social chargé de mon suivi. J’ai eu avec ce dernier quelques contacts téléphoniques pour des raisons techniques, de remboursement de partie civile, et pour étayer ma demande de modification d’horaires.
Mesure de réinsertion, il faut plutôt dire de libération à l’essai. La contrainte étant les horaires. Mais de savoir si mon retour à la vie se passait bien ou pas ?rien.
Je suppose que ce qui est entendu par suivi ou accompagnement, veut dire si vous ne respectez pas vos engagements, nous vous suivrons.
|
|