PARIS (AFP) - Le commerçant du Val-de-Marne placé en détention provisoire après avoir tué par balles un cambrioleur et en faveur duquel Nicolas Sarkozy était intervenu, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire vendredi par la cour d'appel de Paris.
Le commerçant, René Dahan, 58 ans, avait été incarcéré le 29 octobre après sa mise en examen pour "homicide volontaire". Son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard, avait alors fait appel du placement de son client sous mandat de dépôt.
Selon la police, le 27 octobre au matin, les trois cambrioleurs, dont un au moins était armé, se seraient introduits au domicile du commerçant alors qu'il partait travailler.
De même source, après avoir pris un coup sur la tête, René Dahan aurait réussi à retourner l'arme d'un des agresseurs. Un premier coup serait parti sans atteindre apparemment personne mais trois autres balles tirées par le commerçant ont touché l'un des cambrioleurs qui voulait s'enfuir par une fenêtre.
L'homme s'est écrasé plus bas avant de décéder des suites de ses blessures. Le tout s'est joué "en une minute et demie", a précisé la même source.
L'incarcération du commerçant avait pris un tour politique lorsque le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, était intervenu mardi auprès du garde des Sceaux Pascal Clément pour attirer "très spécialement" son attention sur ce dossier.
"Cette affaire suscite une émotion considérable parmi nos concitoyens qui ont du mal à admettre qu'un honnête homme, agressé chez lui, menacé de mort avec une arme et craignant pour la vie de son épouse soit en retour mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention", avait-il ajouté.
"Un ministre n'a pas à exploiter des faits divers pour en tirer des règles générales, ce n'est pas ma conception de l'exercice du pouvoir", avait répliqué Ségolène Royal (PS). Il faut "cesser d'exploiter de façon politicienne le malheur des gens", avait-elle ajouté.
Le ministre de la Justice avait expliqué pour sa part qu'en "l'état des investigations, les faits reprochés à M. Dahan ne semblent pas s'inscrire dans le cadre de la légitime défense", mais que le parquet demanderait son placement sous contrôle judiciaire.
La détention avait été requise dans un premier temps "pour éviter toute concertation avec son épouse", témoin du drame, et éviter "des représailles" des complices en fuite, avait justifié M. Clément.
Depuis, l'épouse a été entendu par le juge d'instruction et les deux complices ont été interpellés, mis en examen et incarcérés.
Présent vendredi devant la salle de la cour d'appel au milieu de proches du commerçant, le député UMP de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, a estimé que l'incarcération du commerçant était "une injustice insupportable qui symbolise le dérèglement de notre société".
Non loin de lui, le frère du commerçant et le père de la victime prononçaient ensemble des paroles d'apaisement. "Je regrette ce qui s'est passé et je suis très triste pour le fils de monsieur", disait le premier. "Quelle que soit la décision de la justice, je la respecterai. Je ne suis pas un justicier", répondait le second.
Lundi, à Saint-Gervais (Vendée), un cambrioleur avait été abattu d'un coup de fusil par le fils du propriétaire de la maison dans laquelle il s'était introduit avec 3 complices. L'auteur du coup de feu a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
http://fr.news.yahoo.com/10112006/202/l ... ue-un.html
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Qui est la victime dans cette affaire?